Champs-Elysées
Tractage à la sortie de la première de Richard II, un couple de festivaliers : "C'est à vous qu'on aurait dû confier la mise en scène..." Je ne peux que répondre : "Je trouve aussi." Parce que je le pense. Faire mieux que Christoph Marthaler : impossible (à cause de la musique), faire mieux qu'Angélica Liddell, impossible, trois fois impossible (parce que je me demande bien comment ça marche). Mais comment ne pas faire mieux que J-B S ? (J'ai vu la générale.)
"Le Monde" titre, en première page (avec photo) :"Et Richard II illumina Avignon." Toujours ému quand je m'aperçois que ce qui, pour moi, ressemble à une sombre bouse (selon le mot de Bastien) apparaît, pour d'autres, comme un miracle de subtilité et de beauté. "Parce que la sensibilité, on n'en a qu'un bout", me disait Dominique Valadié, il y a bien longtemps (alors qu'on travaillait ensemble avec Claude Régy). Elle racontait que ce qui, pour elle (et pour moi), apparaissait comme le fond du fond de l'époque, "Champs-Elysées", l'émission de Michel Drucker (diffusée le samedi soir) provoquait chez sa vieille tante un émerveillement littéral : elle attendait l'émission toute la semaine pour en être émue jusqu'aux larmes.
J'ai tellement détesté ce spectacle que je ne rappelle pas mon ami merveilleux Vincent Dissez qui devait être l'un de mes invités. Vincent a le souci fort louable et que j'encourage de garder un pied dans l'institution et un pied dans l'avant-garde. Je l'ai d'ailleurs rencontré à la Ménagerie de verre, lors d'une dernière soirée parisienne, alors qu'on venait de l'appeler pour ce remplacement dans la cour d'Honneur et qu'il allait prendre l'avion le lendemain matin. Mais, là, l'écart est too much quand même... (Pour ce coup-ci.) Longue vie au roi Vincent !
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