Monday, January 24, 2011

Apparition filante à Bruxelles

Queue de comète de la performance de Montpellier...



Aujourd'hui, le 25 et après-demain, le 26, performance à Bruxelles. (Cliquer sur le titre.)
« Et si on jouait à un jeu, si on faisait semblant qu’on était des êtres humains. »

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Une angoisse se reproduit, une angoisse se détache

Il fait froid. Lectures et lectures. La ville nue. Lunettes. Les pieds un peu gelés, la joie du dimanche soir – ce qui est rare – à cause d’une belle phrase. Je voulais raconter hier la soirée Dior, je le veux toujours, peut-être, mais, cette soirée, je l’ai racontée en la vivant. Ce n’était pas si passionnant que je ne puisse pas la vivre sans me la raconter. C’est aussi que je n’avais pas pris de carnet de notes, juste quelques billets froissés dans la poche. Et souvent, sans carnet, j’écris dans ma tête, j’enchaîne les phrases, je me réjouis, je peaufine même. J’essaie de retenir, je me dis que ça reviendra (alors que je sais que ça tient à des détails que je n’aperçois pas). Avec l’alcool surtout – qui « remplace Dieu » – je me sens écrivain, brillant… Mais je lis, ce soir, un livre qui me touche – et à l’instant une phrase vient de me toucher. Allons-y pour la soirée Dior.



C’est-à-dire, on devait se voir avec Pauline, depuis l’temps, c’était le soir où il fallait enfin passer à l’action et ça a merdé encore, finalement, bon, pas de Pauline, pas de sortie. Mais Olivier Casamayou m’envoie un sms : « Viens. » Il était à la soirée Dior Homme, il fallait dire que j’étais sur la liste de Chichi ou alors dire son nom à lui, c’était au Gibus. La liste de Chichi, on m’a ri au nez : « Chichi a donné tant d’invitations, on ne fait plus rentrer sous ce mot de passe. » Olivier Casamayou, en revanche, pourtant déjà à l’intérieur (entré par Chichi ?), était encore sur la liste. « C’est bon. » J’ai compris maintenant comment fonctionnait Paris, quel était le style, la manière de la nuit. La manière, pour la nuit, c'est les soirées open bar, c’est comme ça que ça fonctionne, la fête, à Paris, c’est open bar, c’est comme ça que Paris se lâche, fait province, mais, là, dans l'bon sens : se relâche de son ambition (Paris rêve de sa province). Il y avait eu la soirée open bar des « Inrocks », il y avait eu celle d’Arte, il y avait maintenant celle de Dior Homme. Bar ouvert. On ne paye pas. Il suffit d’être sur la liste – ou la pseudo-liste – et on peut se murger toute la nuit gratos. Ça, c’est Paris ! Ici, l’alcool était si prolifique, si renouvelée permanently que le champagne giclait sur la piste de danse régulièrement comme à l’arrivée des Vingt-Quatre Heures du Mans. J’étais trempé. Mes beaux vêtements Balenciaga que j’ai proposés à mes parents de m’offrir pour Noël (mais que j’ai achetés en solde). Je m’étais dit, en effet, qu’il valait mieux venir « hors Dior » à la fête Dior… pour faire moins pétasse, quoi. Mais, enfin, tout le monde faisait pétasse. Parce que la mode Dior ressemble à toutes les autres, en c'moment. Reviens, Hedi ! Kris van Assche se baladait au milieu des garçons avec un statut à peine particulier (c’est le « à peine » qui fait tout l’truc). Je devrais être moins timide – ou orgueilleux – ou jaloux –, il m’a regardé plusieurs fois, j’aurais pu le saluer et lui dire : « C’est merveilleux ce que vous faites, j’achète beaucoup, mais, please, plus de paillettes, plus de paillettes… (Je fais d’la scène, moi !) » Il m’aurait peut-être écouté. Je manque d’audace, toujours. Jouer avec les grands de ce monde, plutôt que de les regarder en coin en attendant qu’un miracle se passe… (C’est la vie qui passe.) Olivier Casamayou – j’écris son nom sans savoir encore ce que je vais en dire, mais je sens qu’il est temps de parler d’Olivier Casamayou – Olivier était avec Olympio qu’il a ramené chez lui, mais Charles Guislain l’a embrassé longuement et à plusieurs reprises. Olympio est frigide. On peut le caresser et même lui caresser la bite, mais ça ne va jamais plus loin. Charles Guislain qui n’a pas dix-huit ans – j’ai dit à Olivier de faire attention, quand même – est une surnaturelle beauté, entre Tadzio de Mort à Venise et David Bowie, si vous voulez (Olivier était d’accord) – « avec aussi quelque chose de Marilyn et de Delphine Seyrig », ai-je rajouté en cours de soirée. Mais vous pouvez vous faire une idée par vous-même, il y a des photos de lui partout. Moi, j’ai pu bien, bien l’observer parce que j’étais à quelques centimètres des longs baisers qu’il administrait à mon ami. Je les prenais quasi pour moi. La phrase qui m’a fait arrêter ce livre merveilleux pour écrire ces conneries est : « Me plaît qu’on injecte un peu d’inadéquation, de brutalité dans le langage, parce que je ne peux pas éviter que, quelle que soit la situation, aussi douce soit-elle, la brutalité et l’inadéquation en soient toujours la plus juste description. » Et encore celle qui finit la page : « L’univers entier n’est qu’un euphémisme. » Oui, au Gibus rempli de mannequins et de vendeurs, à la vodka et au champagne, avec quelques filles pour la figuration (que cherchent-elles ?) – oh, je voulais dire aussi qu’à un moment, j’ai dit à Olivier que Charles Guislain était si beau que j’étais sûr qu’il n’avait pas d’anus et qu’il a ri comme il sait faire, ri, ri, et moi aussi, j’ai ri avec lui d’imaginer Charles Guislain sans anus et je n’avais pas pris de drogue (peut-être Olivier ?), je n’avais pas pris d’acide comme dans le livre que je lis qui raconte des parties d’acide dans les années quatre-vingt, de merveilleuses parties d’acide qui faisaient les participants rire, rire d’un rien, rire à l’infini, rire d’une bêtise, rire de l’inadéquation du monde et de sa brutalité qu’on peut aussi appeler douceur. Mais Charles Guislain était, était, était incroyablement féminin, je pensais : plus féminin qu’une fille et, bien sûr, je pensais au spectacle que j’allais faire en Belgique, j’avais envie qu’il en fasse aussi partie. Sur le trottoir, tout à l’heure, après le théâtre où je n’ai cessé de peloter Pauline, c’est à Charles Chemin que j’ai parlé. Lui aussi est un enfant de la balle, il joue depuis tout petit, beaucoup avec Bob Wilson. Il est grand maintenant. Il m’a raconté que Claude Régy avait essayé de le vampiriser (il avait douze ans) pour qu’il joue La Mort de Tintagile. Mais il devait jouer avec son père et les dates se chevauchaient, Claude lui avait dit qu’il fallait qu’il choisisse, que son père, ce n’était rien, que lui allait lui faire découvrir des mondes et, bien sûr, je vois tellement Claude (avec toute sa bonne foi) incapable de se comporter autrement. Tadzio. Il faut que je retourne à ce livre – qui parle de Michel Foucault... (et m'influence comme un nouvel amour).

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« Un jour, Sofia Coppola aurait vu l’enfer et décidé depuis de se fondre dans le décor, toujours plus blonde et rose dans un décor lui-même toujours plus vaporeux. »

« Etat atmosphérique de l’existence où la souffrance ne peut être qu’une sublime anecdote (…) »

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Festivals

Oui, votre festival a l'air très bien engagé !
Je vais beaucoup enseigner cette saison. C'est pourquoi il n'y aura qu'une seule création de groupe à Bruxelles, le 1er avril, au festival Compil' d'avril à La Raffinerie.
Je viens, il y a deux jours, au Centre chorégraphique de Montpellier, de donner une performance sur la lumière et l'expressionisme dans une très belle installation d'Yves Godin de huit-cents bougies qui s'éteignent une par une. Nous aimerions beaucoup redonner cette performance.
Je vais donner deux performances le 25 et le 26 janvier prochain à Bruxelles (Atelier 210) et une autre le 7 avril à Paris (festival Plan d'avril).
Voilà pour le live.
Pour les vidéos, excusez-moi, je suis très en retard pour leur mise en ligne, c'est du boulot un peu chiant...
Beaucoup de mes spectacles, en effet, sont au répertoire et nous pouvons aussi en faire des nouveaux.
Tout dépend de l'argent que vous avez à votre disposition, du temps de travail sur place, des lieux que vous avez à votre disposition. Tout mon travail a été d'inventer des poèmes à partir des lieux et des acteurs. Le lieu et l'acteur faisant tout et, moi, juste à l'écoute. Mais nous avons aussi repris des spectacles avec réussite.
Un de mes préférés, par exemple, est le dernier Hamlet que nous avons donné à Vanves l'année dernière (festival Artdanthé). Il y a neuf personnes sur scène en plus de moi. C'est donc cher. Je pense qu'avec 10 000 euros ++ (voyage et défraiements), ça irait. Mais vous n'avez pas en Italie beaucoup d'argent, je crois bien en être sûr. On peut imaginer moins cher. Vénus et Adonis ou Rien n'est beau... (le spectacle sur le butoh qui a été classé par « Les Inrockuptibles » dans le top 5 des spectacles de l'année écoulée) sont moins nombreux : cinq personnes. Il y a aussi Blektre, pièce de Nathalie Quintane et Charles Torris, qui peut se reprendre facilement et très agréablement... Et d'autres pour lesquels il faudrait connaître les lieux. (Le très beau Monsieur Villovitch, par exemple, était joué à Marseille dans une friche industrielle somptueuse...)
Il y aurait aussi à prévoir (pour ces spectacles, en tout cas) un surtitrage.
Nous avons déjà joué (et en partie en italien) un spectacle en Italie, à Bologne. Il s'agissait de Elle court dans la poussière, la rose de Balzac, à l'invitation de Silvia Fanti.
Je suis déjà venu à Santarcangelo jouer avec le Théâtre du Radeau, j'avais beaucoup aimé cette région, les orages, l'été, je me souviens qu'il y avait un spectacle qui se jouait dans une grotte et dans le noir total. Cette grotte existe-t-elle toujours ? J'ai moi-même fait un spectacle dans le noir (Le Dispariteur) et c'est tellement beau...

Bien à vous

Yves-Noël

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Bio stage de juin (Pontempeyrat)

Il a créé trente-huit spectacles depuis juin 2003, son premier one man show, En attendant Genod, ainsi qu'un grand nombre de performances. Il n’a eu de cesse de changer de style autant que ses forces le lui permettaient et de contextualiser les événements. Tous les styles, toutes les façons. Mais personne n’aura vu l’oeuvre en entier. Citons : Le Dispariteur (dans le noir total) ; Pour en finir avec Claude Régy ; Z’avatars ; Dior n’est pas Dieu ; Hommage à Catherine Diverrès ; Dictionnaire des Açores ; Jésus revient en Bretagne (un 19 mai, le jour de la saint Yves, à Rennes) ; Domaine de la Jalousie ; Elle court dans la poussière, la rose de Balzac ; La Descendance (au festival d'Avignon) ; Monsieur Villovitch ; Blektre (de Natahlie Quintane et Charles Torris) ; Hamlet (trois spectacles sous le même titre) ; Oh, pas d’femme, pas d’cri ; Vénus & Adonis ; C’est pas pour les cochons ! (avec Kataline Patkaï) ; Rien n’est beau... (sur le butoh) ; L'Echange (comme la pièce de Paul Claudel) ; La Mort d'Ivan Ilitch... Les spectacles ont toujours été accueillis par les festivals de danse contemporaine et des formes nouvelles sauf pour l’un d’eux programmé à Théâtre National de Chaillot plus longuement et intitulé Yves-Noël Genod. Il a créé l'événement au festival d'Avignon 2010 en jouant vingt-cinq fois, dans le Off, un spectacle intitulé Le Parc intérieur. Il a travaillé et retravaillé avec plusieurs dizaines d’acteurs, a déjà dirigé cinq stages de comédiens et créé une pièce avec les étudiants de l’école de danse Hütz à Berlin (Felix, dancing in silence). Il aura également enseigné – juste avant ce stage, en avril-mai 2011 – à l'école du Théâtre National de Bretagne (à l'invitation de Stanislas Nordey). Il a été formé à l’Ecole d’Antoine Vitez, ainsi qu'avec Blanche Salant (Actors Studio) et par de nombreux stages de danse contemporaine et d’improvisation dansée ainsi que, plus récemment, par des cours de danse classique (Wayne Byars) et de la technique Alexander (Luigia Riva). Il a été auditeur libre dans la classe de Claude Régy au Conservatoire National Supérieur puis comédien chez Claude Régy, François Tanguy (Théâtre du Radeau), Julie Brochen, Claude Schmitz... Il a été danseur chez Loïc Touzé...

Dehors la nuit contredite

« … c’est-à-dire la mer bleue de la rade, les lunatiques teintes de l’eau, les silencieuses marées d’août, les reflets de la roche et les heures grises de l’hiver… »

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La Tournée

« Michelle Alliot-Marie est en tournée au proche-orient. – Oui, oui. – Mais elle chante quoi ? »

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