Monday, July 29, 2013

Immenses remerciements



à tous les propriétaires qui m’ont reçu, pour cette expérience d'Avignon, ainsi qu'aux (principaux) intermédiaires qui m’ont mené jusqu’à eux

Laurie Bellanca, Elisabeth et Jean Beraud-Hirschi, Sophie Biass, Marc Bienaimé, Michelle Bienaimé, Arnaud Bichon, Benjamin Boiffier, Betty Bui, César Chevalier, Stéphanie Chevalier, Gilles Coudert, Robin de Courcy, Catherine Courtet, Laurent Derobert, Jean-Marc Ferrari, Jean-René de Fleurieu, Pep Garrigues, Timothy Hennessy, Eva Kuhlman, Sophie Laly, Olivier Lapeyre, Louis Malecek, Alexandre Perrigot, Julia Riecke, Emmanuel Serafini, Micheline Servin, Martin Stein, Stéphane Wargnier…

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Une phrase de 1980 (ou d’un peu avant)



« La modernité, c’est le réel en tant qu’il se délite. »

Ma vie est mon infini, pourquoi voulez-vous que j’y sois enfermé ? 

Ici, c’est moi qui théorise un peu…



« Godard, qui est très myope, joue très souvent avec ses problèmes de vue. Par exemple, il enlève ses lunettes et les remet, comme s’il y avait deux façons de voir le monde : une façon de le voir à travers la myopie, c’est-à-dire flou, et une façon de le voir corrigé. Quand on est myope, on voit les volumes, pas les lignes : on voit la lumière avant les formes. C’est aussi ce qui rend possible cette trajectoire directe. Finalement, comme je le disais tout à l’heure de la place du spectateur, Godard a un rapport spirituel à la lumière. Et moi qui suis également myope, je crois que cette contrainte est une des raisons pour lesquelles nous sommes arrivés à nous entendre. Mais nous n’en avons jamais parlé : ici, c’est moi qui théorise un peu… »

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Echange ton âme contre la même



L’immensité de mon désespoir est intacte et c’est là que je descendrai — je suis presque heureux de vous le dire, tiens ! J’avais été déçu de ma journée, heureux de passer la journée aux Bouffes, mais déçu à la fin de la journée. J’avais auditionné 2 acrobates (j’emploie ce mot si ancien, mais l’un se définit : « acteur mobile ») et je ne leur avais pas insufflé l’élan suffisant pour décupler leur énergie (au centuple, ce qui est la moindre des choses à attendre d’un interprète et même de la vie). Ils étaient très bien, pourtant, l’un et l’autre, mais se méfiaient encore beaucoup… On allait se revoir… S’ils avaient été parfaits, il n’auraient pas été libres. Là, ils l’étaient plus ou moins (libres) — tant qu’ils n’étaient pas parfaits —, mais je savais que, dès qu’ils auraient saisi la clé, ils n’allaient plus l’être… C’était difficile de convaincre les gens de se convaincre… Les gens transportent avec eux leur propre ennemi, leur bête à nourrir et, cette bête, on n’en veut pas ou alors on la veut apprivoisée… Bref, j’étais rentré fatigué, immensément. Alors j’avais mis — que j’avais trouvée sur Facebook — Dalida, une valeur sûre. Parlez-moi de lui, 1966. Intemporel… Et je l’avais écoutée en boucle. Je m’étais dit : c’est pas difficile, le sublime, quand même ! c’est à portée de la main… Une diffusion de Parlez-moi de lui dans le théâtre vide et on a un spectacle parfait sur l’absence — qui peut l’exprimer aussi bien ? J’avais écouté en boucle et, peu à peu, l’énergie était revenue, l’énergie du soir, soir d’été.
Je pensais que Vincent Dieutre m’avait demandé de jouer Dalida, il m’avait aussi demandé (cela faisait plusieurs mois) de ne pas en parler, de maintenir le secret. Mais, à Avignon, plusieurs personnes étaient venues vers moi me dire : « Et j’ai appris (ou : et nous avons appris) que vous allez aussi jouer Dalida à l’écran ! » On m’avait même assuré que Vincent Dieutre en avait « parlé dans le journal ». Quel journal ? je n’avais pas eu la présence d’esprit de le demander. Il me semblait que j’avais toujours entendu ça dans ma vie : « Surtout ne le dis pas ! » Et je découvrais rapidement que tout le monde était au courant. Mais le problème demeurait : le sublime, le simple sublime, comment en parler ? Tout le monde était laid et la beauté était rare… Mais Dalida, en boucle, suffisait à me maintenir... ce soir... dans vos bras…

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