Tuesday, May 16, 2017

« Les mots de mon livre, rien ; son âme, tout »

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J e m’y baigne comme dans une mer


« I have perceiv’d that to be with those I like is enough, 
To stop in company with the rest at evening is enough, 
To be surrounded by beautiful, curious, breathing, laughing flesh is enough, 
To pass among them or touch any one, or rest my arm ever so lightly round his or her neck for a moment, what is this then? 
I do not ask any more delight, I swim in it as in a sea. »

« J’ai compris que d’être avec ceux qui me plaisent me suffit,
Que me suffit de faire étape le soir avec mes compagnons, 
Que me suffit d’être entouré de belle chair curieuse qui respire, qui rit,
Passer parmi mes compagnons ou toucher n’importe qui, ou passer discrètement mon bras un moment autour du cou d’un homme ou d’une femme,  qu’est-ce donc ?
Je ne réclame nul autre bonheur, je m’y baigne comme dans une mer. »

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R adio Londres


« Le monde est encore l’objet de mes délices », je répète : « Le monde est encore l’objet de mes délices »…
« Pour tout arranger, un crépuscule transparent, quasi aphrodisiaque, est tombé sur Londres »

« Pascal nous montre que pour penser, il faut parfois cesser de savoir et de croire. Et qu’on ne sait ce qu’on pense qu’après l’avoir écrit. » Je dirais même — et j’aimerais, si j’étais écrivain, qu’il en soit ainsi : qu’après que le lecteur l’ait lui-même écrit (le lecteur que nous ne sommes pas).

« Soi-même comme un autre »

« Tous les livres sont ouverts devant moi, toutes les pensées, tous les points de vue. »

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T out ce qui est n’est que ciel

A train went through a burial gate


« A train went through a burial gate,
A bird broke forth and sang,
And trilled, and quivered, and shook his throat
Till all the churchyard rang;

And then adjusted his little notes,
And bowed and sang again.
Doubtless, he thought it meet of him
To say good-by to men. »

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« the resemblance between the mind of modern man and the city »

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Ah oui, c’est pas mal ! J’ai l’air plutôt en forme… Ah, cette lumière de Trouville… Et la photographe a l’œil !... Bref, je me sens toujours intimidé quand tu me photographies (il y a de quoi), et je me souviens que je l’étais, mais, là, ça ne se voit pas. Merci !
Vincent me fait rêver en disant qu’il a peut-être un manteau des années trente doublé de vison, il faut qu’il regarde et qu’on voit ça à partir du 3…
Me suis réveillé trop tard pour passer chez Dries. De nouveau à la bibliothèque. Proust est tellement merveilleux et je ne pourrai n’en faire passer que le millième, le millionième... 
Un peu triste, ce matin, à moitié en rêve, parce que Adrien ne va pas faire Armentières, c’est confirmé... Quel garçon compliqué… Mais rien de grave dans la tristesse (tu sais, comme disent les Africains : Comment ça va avec la douleur ?)
T’embrasse,

Yves-Noël

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L a Vieille Pie


Chéri, je sais où c'est, j'ai trouvé sur Internet. Mais tu dois quand même être gentil et nous dire quels jours et à quelles heures il faut y aller, je sais d'expérience (de mon temps) qu'on peut se retrouver bien seul si on ne va pas aux bons horaires dans ces endroits-là. (Et puis, message personnel, reviens vite d’Inde...)
Mais je sais pas moi , je suis pas un habitué !!!

Oh ! Vilain ! Tu t'y connais mieux que moi quand même ! C'était quand à quelle heure que t'as abusé le petit jeune l'autre fois (sorry, le correcteur à proposé « abusé » à la place de « baisé »). Je suis à La Vieille Pie dans vingt minutes...

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Comment vas-tu, chéri ? Ici, un petit coup de mou, je suis à la Bibliothèque et tous les étudiants sont partis (ça faisait la joie de mes yeux extérieurs). Je comprends tout d'un coup que c'est la fin. Je ne sais pas trop pour la soirée Proust à Boussay, ça me paraît difficile à organiser (quand je vois l'organisation — dont je ne m'étais pas mêlé — à Lyon. J'ai plus envie d'y passer la Saint-Sylvestre avec toi, par exemple, et quelques jours aussi (et lire Proust à haute voix, ça c'est pas un problèmes si vous avez envie...) Bisous

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Un titre pour un roman : Oui, I’m the writer

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Q ue nous sommes à l'intérieur des mots


« Nous attendons ta promesse, disait saint Augustin, avec la tension de la patience. »

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P romesse risquée



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« et en même temps »

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T hey are better than Beings


« You ask of my Companions : Hills — Sir— and the Sundown —and a Dog — large as myself — that my Father bought me — They are better than Beings — because they know — but do not tell — and the noise in the Pool, at Noon — excels my Piano. I have a Brother and Sister — My Mother does not care for thought — and Father, too busy with his Briefs — to notice what we do — He buys me many Books — but begs me not to read them — because he fears they joggle the Mind. They are religious — except me — and address an Eclipse, every morning — whom they call their « Father ». But I fear my story fatigues you — I would like to learn — Could you tell me how to grow — or is it unconveyed — like Melody — or Witchcraft? »


« Vous me demandez quels sont mes compagnons : les Collines — Monsieur — et le couchant — et un Chien — aussi grand que moi — que mon Père m’a acheté — Ils valent mieux que des Êtres — parce qu’ils savent — mais sont muets — et le bruit dans la Mare, à Midi — surpasse mon piano. J’ai un Frère et une Sœur — ma mère ne se soucie pas de la pensée — Père, trop absorbé par ses Dossiers — pour remarquer ce que nous faisons — Il m’achète beaucoup de Livres — mais me supplie de ne pas les lire — car il craint qu’ils n’ébranlent l’Esprit. Ils sont religieux — sauf moi — et chaque matin, s’adressent à une Éclipse — qu’ils appellent leur « Père ». Mais j’ai peur que mon conte ne vous lasse — je voudrais apprendre — Pourriez-vous me dire comment grandir — ou est-ce intransmissible — comme la Mélodie — ou la Magie ? »

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C roire en ce monde-ci


« Nous avons besoin d'une éthique ou d'une foi, ce qui fait rire les idiots ; ce n'est pas un besoin de croire à autre chose, mais un besoin de croire à ce monde-ci, dont les idiots font partie. »

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N obody


« I’m nobody! Who are you?
Are you nobody, too?
Then there’s a pair of us — don’t tell!
They’d banish us, you know. »

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