Paris est une blonde
Il est plein de vie, ce jeudi soir.
Vernissage à Ma Galerie, conception Samuel Le Paire, scénographie du très beau et très fin José Lévy, je ne peux pas y aller, pas le temps.
Le titre de l’expo est VOS CHEFS-D’OEUVRE *.
Yves-Noël Genod me donne rdv rue de Vaugirard vers Saint-Placide pour la projo d’un docu sur la méditation transcendantale par David Lynch.
C’est presque intéressant mais je dis à Yves-Noël que je ne comprends pas bien le concept de mantra, et nous trouvons que Lynch se répète beaucoup.
« Transcend. Dynamic Peace. Totality. Consciousness ».
Lynch égrène ces mots comme autant de formule magiques.
Je crois comprendre quand il fait le parallèle avec la physique quantique mais non, là aussi il me lâche au bout d’un moment.
Ce n’est pas le bon jour, le bon soir, je ne vais pas transcender.
J’envoie un sms à José Lévy, je l’appelle mon lion de justesse, mon Deneuve masculin.
Bouteille à la mer, je suis peut-être amoureux, ou en voie de l’être, ce qui revient au m’aime.
Avec Yves-Noël nous décidons de nous sauver avant la fin de la projo.
Arthur Dreyfus est en train de lire mon livre sur un banc au soleil, il aime, dit-il.
Ça m’enchante, ça me fait très plaisir, sur le moment je ne sais pas comment répondre.
Laura appelle, elle propose à Yves-Noël de lui prêter son appartement à Rome.
Comme ça, con piacere, pour travailler et se reposer.
Yves-Noël l’a trouve un peu folle, je dis qu’elle est géniale.
Nous voilà dans un taxi pour Belleville, direction Le Président, dîner Pierre et Gilles organisé par Bazar Editions, Thomas Doustaly and co.
Ça tombe bien, je meurs de faim.
José Lévy m’envoie « what!!??? » par sms. Je ne réponds pas car mon petit doigt me dit que je vais le voir.
En fait, je ne suis pas amoureux, je m’emballe, c’est trop tôt. Disons que je suis sous un charme.
Nous sommes en retard, les gens sont déjà assis, Jenny Bel’Air tape sa montre en nous voyant : hé vous êtes en retard les chéris !
Nous sommes à la table dite Andy. Je pense à Gillet. Après NY, Venise, il devrait être rentré à Paris. Faut que je lui montre la vidéo tournée avec lui, aïe, va-t-il aimer ?
Psfff, nos voisins sont un peu ternes, on va peut-être s’ennuyer.
Je dis à Yves-Noël qu’on peut aussi filer à l’anglaise pour aller nager gratos à la piscine Pailleron, c’est le tournage du prochain clip de Barbara Carlotti avec Philippe Katerine, elle a besoin de figurations.
Ouh là, là, il y a là-bas au fond à droite un garçon brun magnifique, genre désuet nostalgique bien foutu ! Il serait parfait dans une photo de Youssef Nabil.
J’envoie un sms à Barbara. On peut toujours venir, éventuellement, après le dîner ? Le problème est que n’avons pas de maillots !
Barbara répond : uniquement si vous apportez des flûtes à bec blanches.
Je demande si elle parle de nos attributs masculins, triple lol, soupe de mdr.
Barbara répond : non, instruments de musique.
Bon, c’est pas drôle. De plus Arnaud Catherine est à Grenoble, il ne sera donc pas dans le bassin.
Le champagne fait son effet, je commence à avoir des fous rire nerveux.
La table du pouvoir est bien remplie : Pierre Bergé, Jack Lang, Aillagon, Seban, Frédéric Mitterrand, etc.
La table des paillettes est pas mal non plus : Arielle Dombasle comme une libellule multicolore, Ingrid Caven, Victoire de Castellane, Rossy de Palma, Betty Catroux, etc.
Je fais la connaissance de Marc-Antoine Serra, qu’est-ce qu’il est gentil avec ses grands yeux mouillés d’amoureux ! On a envie de le prendre dans ses bras, pour le consoler, peut-être.
22 heures et des poussières, les regards convergent, Zahia traverse la salle.
Le corps de cette jeune femme est à la limite du réel. L’expression taille de guêpe semble inventée pour elle.
Yves-Noël ne la connaît pas alors je m’enflamme, je raconte et j’enjolive. Je lui dis pour Ribéry, Benzema, Karl Lagerfeld, etc. J’exagère, j’évoque une nuit à 50 000 euros, ça me plaît bien ce chiffre. Plus tard Yves-Noël verra sur wikipedia que c’était « juste » 2000 euros, décevant.
Nouveau fou rire, je dis à Yves-Noël : on ne peut quand même pas aller la voir en disant « J’aime beaucoup ce que vous faites ! »
Les desserts arrivent. Il y a une sorte d’étouffe-chrétien, un gâteau de riz gluant dit Riz aux 7 bonheurs. J’essaie de les compter. Je sympathise avec Arielle qui est vraiment délicieuse. Elle dit qu’Olivier Steiner est un beau nom, « la douceur de l’olivier et le coup de cravache à l’allemande de Steiner ». Arielle est poétesse.
Bon, c’est trop tard pour la piscine.
Les VIP s’en vont déjà mais cool, les gens se mettent à fumer dans le restau, ça c’est agréable, on se croirait revenu aux années 90, ouf.
J’ai une longue mais alors très longue conversation avec Hélène Hazera. Nous parlons de Sapho, de Fréhel mais aussi de Sade et Mistinguett.
Ah, Mistinguett, je me souviens très bien…
Ma grand-mère Raymonde, à Lourdes, qui me chantait « Paris est une blonde » quand j’étais petit.
Ça me faisait rêver.
Ça me fait toujours rêver.
Car tout ça n’est pas vraiment réel, n’est-ce pas ?
Tous ces noms, ces noms, ces noms.
J’avais raison : José lévy vient d’arriver…
Last but not least.
Il est très bien accompagné.
Dommage pour moi, tant mieux pour lui.
Je vais rentrer. Il est temps de retrouver ma vraie vie.
La solitude de mon lit.
* Note de myself : Olivier (Steiner qui publie en ce moment
Bohème, son premier roman, chez Gallimard) était très heureux que je lui apporte le catalogue de cette exposition scénographiée par son amoureux. J’y étais passé très rapidement, c’était sur le chemin de la rue de Vaugirard (7, rue du Louvre) car j’avais écrit un petit texte pour ce catalogue sur des photos d’Audoin Desforges qu’on a déjà vues ici, il y a quelque temps.
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