Comme toujours (et de plus en plus) avec vos lettres, j’ai envie de m’arrêter pour vous y répondre à chaque ligne tant elles sont denses et pleines d’énergie ! Vous m’en donnez beaucoup ! En fait, sur cette question de l’élève et du professeur, oui, vous me donnez l’envie d’être étudiant, de commencer ma vie, n’est-ce pas beau cela ? Oui, je tiens beaucoup à vous. A Dimitri Doré aussi. Je ne vous vois pas trop de points communs sauf la gentillesse. Chacun de vous, votre gentillesse à mon égard me bouleverse. (Gentillesse comme le sérieux de l'existence.) Peut-être, si, il y a autre chose : tous les deux — fait assez rare —, vous mêlez jeunesse (enfance) et maturité. Ce qui fait que vous n’avez pas d’âge. Ce qui fait qu’on peut se parler. Parce que souvent (il faut bien le dire), les jeunes, c’est « Ok, boomer » et puis ça s’en tient là… Et comme on ne peut même plus les draguer, alors… Rien à faire ni rien à se dire… Regarder leur beauté sans en avoir l’air, ça va un moment… Bon. Je vais jouer au vieux con : « Les jeunes ne se donnent pas, ils ne se donnent pas… » Mais je ne me plains pas : j’ai Zakari Doré et Dimitri Bairi ! Je suis en route (1er août) vers un domaine naturiste sur la côte landaise où je vais rejoindre la coiffeuse (et sa fille Fare) (et Bobo, un ami à moi et à Dimitri donc aussi à vous). Il paraît qu’il va super pleuvoir ! Ça va donner ! Ce que j’aurais aimé la pluie, cet été, les lacs qui débordent… Je viens de voir passer un fleuve immense et plein (plein d'une boue fabuleusement ocre) qui doit être la Garonne (si mes souvenirs de géographie…) On va arriver à Bordeaux, je reprendrai dans deux jours quand j’irai chercher Bobo et Fare, eux, à Dax. Quelle merveille d’avoir eu au bac « Comment évoluent les représentations du deuil dans les années Sida ? » Ça ne m’étonne pas que vous ayez eu 20 (moi, je n’avais eu que 18 à l’oral aussi avec : « L’histoire a-t-elle une fin ? »)
Et pourquoi je ne terminerais pas de vous répondre maintenant, au Terminus en face de la gare de Bordeaux (que vous devez bien connaître) ? La coiffeuse qui doit me rattraper en voiture est en retard, prise dans les bouchons — profitons-en ! Comme cela vous auriez ma réponse maintenant. C’est oui ! bien sûr, inconditionnellement, pour tout ce que vous me proposeriez (n’est-ce pas gentil, ça ?) En plus, vous prenez la peine de développer votre affaire qui est très excitante ! J’adorerais. (J’ai tellement aimé votre prise de parole dans Sur le carreau : quel plaisir !) C’est drôle, j’ai justement pensé ce matin en rejoignant la station de métro « Ours » à Lausanne que j’aimerais écrire un livre qui s’intitulerait Lettre à tout le monde (que je n’écrirai évidemment pas, comme tous les autres, je n’ai pas le « feu » , moi). J’ai aussi pensé — à six heures du mat et en voyant les jeunes pas couchés encalminés au Mac Do de la gare que Premiers vers était aussi un titre admirable, désirable (mais c’est quand même plus beau en italien, je crois que c’est D’Annunzio qui a écrit des Primi versi). En fait, non, pas D’Annunzio (si j’en crois Wikipédia), mais alors qui ? Est-ce que même ça se dit comme ça ? je l’ai forcément lu quelque part… Ou en rêve ?
Je suis content que vous ayez votre apparte à Montmartre, je regrette un peu pour la prostitution.
Oui, il faut que je mette sur mon blog le texte du spectacle de Suisse où je parle de votre « Sommes-nous responsables »… J’espère le rejouer encore (mais en Suisse)...
Oui, il y a une reprise prévue de Sur le carreau, le dernier week-end de janvier (29, 30, je crois).
Je n’ai pas fini le film ? J’ai l’impression d’être allé jusqu’au bout. Je vous ai peut-être dit le contraire ? Vous me mettez un doute…
Love (je vais vite, elle arrive),
Yvno
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