Monday, January 23, 2017

« un social network remplace l’amitié authentique par le « nombre d’amis » »

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Photo Véronique Baudoux, Lazare Huet dans Remise Venise

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J e voulais du sexuel


Comme j'aurais voulu passer un peu plus de temps avec toi ! Que tu me racontes ta nouvelle vie. Tu as l'air intact, c'est drôle — comme quand on ne se connaissait pas... Et tu devrais aussi me faire un cours sur le plus-que-parfait du  subjonctif, je suis gêné, avec Proust, je fais semblant, je n'arrive pas bien à imaginer comment les gens maitrisaient ces temps même à l'oral (puisque Proust, dit-on, parlait comme il écrivait...) T'embrasse (dommage, Romaric n'a pas encore l'air d'avoir eussiez eu accroché... ils sont chiants, ces pro…)
— J’aurais bien aimé moi aussi, et puis j'ai vu cet aprem que tu as proposé une place dans ton lit. C'est drôle, ce que tu dis, parce que toi aussi tu m'as paru intact, et ton art aussi... comme si je vous eusse (là c'est du conditionnel passé snob) quittés la veille. Je vais bientôt revoir Romaric et sa compagne, avec qui je vais sans doute faire des chansons... on aura l'occasion de causer de ton spectacle. Pourrais-tu m'envoyer les textes que tu as lus hier ? Bisous
— Ah, oui, tu aurais pu y être, dans mon lit ! Dans le genre « vrai ami »…
— Il faut que je prenne un peu distance avec Emily Dickinson, qui avait peur de son ombre. Sérieusement, c'est une pensée consolante, que de me souvenir parfois des nuits chez toi !
— Ah, Emily ! Quelle célébrité... Ça l'aurait amusé, j'imagine... J'ai entendu tout à l'heure  qu'Angelica Liddell veut s'y mettre (elle disait dans le texte que j'ai entendu qu'elle voulait réciter du Dickinson dans une chaise faite à ses mesures où une bite en bronze doré lui serait rentrée dans le vagin, enfin, ce genre, quoi)
— Ah oui... quelque chose comme les claquements de bite sur l'aine d'un danseur pendant que tu lis les Jeunes filles en fleurs ! Enfin, ce qu'on visualise le plus, chez Emily Dickinson, c'est un jardin, des fleurs, des oiseaux et des abeilles, et des quasi abstractions : le maître, le gouffre, la mort, les nuages, un clocher au loin…
Oui, c'est si beau... J'ai feuilleté Trakl, aussi, tout à l'heure... Tu sais, je deviens sourd, je n'ai jamais entendu le son de la bite — alors que Lazare m'a demandé plusieurs fois si ce n’était pas trop vulgaire… J'espère alors que ça ne l’était pas trop pour les entendants…
— Comment dire… cela faisait partie des « signes » de la pièce, c'était très présent, d'autant plus qu'on ne voyait pas... Comme je découvrais ton danseur, j'ai plutôt eu l'impression de voir un modèle de Michel-Ange en mouvement !
— Bon, de toute façon, je voulais du sexuel...

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Merci pour cet accueil, Eliane, à toi et à toute ton équipe. Merci d’avoir suivi. Tout s’est passé d’une manière très agréable (et efficace) pour moi, à part cette histoire de retard de contrat, je ne comprends même pas comment on a réussi à bâtir ce psychodrame (moi qui n’en permets jamais aux interprètes). En rencontrant enfin Anne, j’ai compris tout de suite que c’était une personne formidable. J’ai ce problème, je sais, récurrent, une fatigue paranoïaque, qui me fait me raidir quand, lors d’un travail de création, on me met en contact avec quelqu’un à qui je n’ai pas été présenté physiquement, quelqu’un qui me semble, du coup — et souvent bien à tort — , moins impliqué qu’il ne le faudrait dans l’ « aventure ».
Mais à part ça — pour lequel je te présente mes excuses, chère Eliane —, tout a été pour moi et pour les interprètes, je le sais, une grande joie. Nous sommes fiers de ce spectacle d’Armentières — que, bien sûr, nous aimerions tourner —, le plus « dansé » peut-être de tous mes spectacles ; j’ai de bons retours (que je mettrai sur mon blog), si vous en avez vous aussi, transmettez-les moi. Bonne continuation à votre vingtième festival !
Yves-Noël

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« Nombreux sont les textes qui, plus qu’ils n’écrivent un poème, décrivent le projet d’un poème, un poème potentiel. »

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Voici mon e-mail, vous l’aviez.
Date des représentations (les miennes) 14, 15, 16 mars. Répétitions à partir du 5 mars et actuellement jusqu’au 5 février, à la Ménagerie de Verre, à Paris. Titre du spectacle : La Beauté contemporaine. Entre 17 et 23 ans, disons, des deux sexes, de tous les genres, pas forcément interprètes, beauté, grâce, facilité de la vie, bonheur…
Sur FaceBook, je suis sous mon nom : Yves-Noël Genod
Et mon téléphone : 06 84 60 94 58
Je transmets les notes de ce que vous m’avez dit à ceux que je rencontre… Je crois avoir compris...
Bien à vous,
Yves-Noël

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