Thursday, June 14, 2007
Bravo. J'ai bcp aimé. Encore des personnes magnifiques et qu'on a le tps de voir. Sébastien Derey
(À propos de Elle court dans la poussière, la rose de Balzac, à la Ménagerie de Verre.)
Bravo. Bravo. Bravo. Décadence décodée. Enfance. Surf. Du néosublime. À bientôt. Guillaume Allardi
(À propos de Elle court dans la poussière la rose de Balzac, à la Ménagerie de Verre.)
Émotion à fric (Hommage à Catherine Diverrès)
Émotion à fric. Nord, Sud, perd la Loire. Il y avait un disque enregistré avec le chant de quarante coqs et les lumières qui se rallumaient. Danielle Gilbert en train de traire une vache. Ce temple, très beau, je ne sais plus son nom, ah, si (photos sur le Net). En pendentif. Faisandée, grillée, tailladée. Ce discours continu, unique et universel que chacun porte. Les soubresauts, les axes. « Pourtant, Yves-Noël Genod n’est pas du genre à s’enfermer dans une règle – fût-elle le refus de la règle. C’est alors un non-spectacle magistral, où l’ironie et l’affectation conduisent non à la distanciation, mais à une adhésion totale, dans le plus pur rapport traditionnel entre l’acteur et le spectateur. » Projet d’un complexe hôtelier. La maison de mon enfance, j’en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Mariana. Not all women are into sexy lingerie. Vite fait. Drug tragédie. Je me dépêche de t’écrire avec ce que je sais. Dès que je prends un chemin, je me sens dans l’allégresse ! Vous mettrez de la musique, beaucoup de musique ! Que de criques ! Que de baigneuses ! Que de vagues ! Si on s’émerveille, le risque est de ne plus avancer, de rester en extase. Lorsque l’on emprunte un chemin, une sorte de sagesse pratique se développe et une liberté. Faire cohabiter des éléments de la pièce comme des animaux dans une cage ; faire en sorte qu’il y en ait pas un qui bouffe l’autre, quoi. Hervé, intéressant personnage. Soirée « Apocalypse d’hiver », avec bain moussant, chutes de neige, remontées mécaniques. Une puanteur s’échappe du ventre de sable. Je voulais juste que tu la vois. Once in Victor’s humble office, I handed him my book. Saucisson-édredon. Beurre demi-sel. Nuit égale thème calme. Ville figée, cuite, sulfureuse. Je me couche dans un monde encore à-demi secret. Parle en général. Double-entendre. Neige. Sexe contre, moteur comme. Nous serons en Angleterre avant l’aube. La fille de Marlène Jobert a été retrouvée il y a quelques jours, muette et, semble-t-il, amnésique. Le docteur Valérie semble très inquiet. Ou le docteur Sain (un ponte). Tanks. Prague inondée. Tout, à la fois, à être infecté. Vous mettrez de la musique, beaucoup de musique. Des enfants aboient en pensée, se mélangent à la biche, s’arrachent les yeux. Oh, c’est joli ! C’est un chien ? Non, c’est de la musique, c’est une auto qui a la radio. Il vous aime tellement, il faut rentrer à la clinique avec lui. Vous avez compris ? A planet of jungles, savannas, deserts and forests swarming with strange animal life. Rivage-couloir. Ville-labyrinthe. La seule chose, c’est que Picsou lui a dit : « Bon, on n’a pas de froid du tout. » Rivage-couloir. A planet of jungles, savannas, deserts and forests swarming with strange animal life. La seule chose, c’est que Picsou lui a dit : « Bon, on n’a pas de froid du tout. » Lorraine, beau prénom. Dure couverture sonore. A large, homey dining room. The book I’m currently reading. It was a scorching hot day. Je mange au restaurant comme un riche dans sa niche et si mon psy – que je ne paye plus depuis quelques temps – me surprenait, il s’étonnerait et réclamerait peut-être son dû. Je pense encore que ce n’est pas son quartier. Mon ex-copine théâtralisait en permanence. Qui rendait les Arabes du dix-neuvième complètement fous en s’exhibant sous un vison rose… C’est icy un livre de bonne foy, lecteur. Il t’advertit dés l’entrée, que je ne m’y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n’y ay eu nulle consideration de ton service, ny de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein. Je l’ay voué à la commodité particulière de mes parens et amis : à ce que m’ayant perdu (ce qu’ils ont à faire bien tost) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent plus entiere et plus vifve la connoissance qu’ils ont eu de moy. Si c’eust esté pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me presenterois en une marche estudiée. Je veus qu’on m’y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contantion et artifice : car c’est moy que je peins. Mes defauts s’y liront au vif, et ma forme naïfve, autant que la reverence publique me l’a permis. Que si j’eusse esté entre ces nations qu’on dict vivre encore sous la douce liberté des premieres loix de nature, je t’asseure que je m’y fusse très-volontiers peint tout entier, et tout nud. Ainsi, lecteur, je suis moy-mesmes la matiere de mon livre : ce n’est pas raison que tu employes ton loisir en un subject si frivole et si vain. A Dieu, donq. …et qu’on retrouva tristement poignardé. On ne peut oublier… Ça peut prendre un peu plus de temps. …son regard pénétrant qui allait au-delà du masque de la parole. Parce… (Et j’ai commencé à construire.) …que le langage anéantit le monde et, de la même… Noëlle Lenoir dit : « La France est un pays… On fait des essais dans le petit amphithéâtre à l’entrée du village. …violent. » …manière, celui qui parle. (Kitsch.) Twelve years of roaming. Fastest route is through Bois de Boulogne. Demain, une putain. L’aventure d’une famille traversant une guerre infinie. De Berlin, nous voilà à Hongkong, symptôme de mégalopole. La tour Sharp, somptueuse comme un palais englouti dans le paysage bientôt passé. Oui, je vais te reconnaître, mais peut-être pas toi. Il y a une petite surprise. Non, c’est pas ça : autre chose. Je te dis pas ! Tu verras bien. Ou, peut-être, tu verras pas. Un boa avec de la pelouse dessus. Une chaussette de pelouse verte chacun et le boa sur la pelouse – et aussi des vaches naines, couvertes, elles-aussi, de pelouse et des chiens géants, idem, avec de la pelouse, et le dresseur qui les amène est aussi habillé avec la même pelouse – et, là-dessus, pluie de pomme Granny Smith ! Oui, je joue à 16 heures, dimanche, et ça dure deux heures, une heure pour se démaquiller, une heure pour revenir à Paris et voilà : libre vers 20 heures. Je t’embrasse, brasse, brasse. Absolutly fabulous. Leafing through old issues. Wrestling is a sport in which two people wrestle and try to throw each other to the ground. Fear never shows up and the party ends early. A wharf is a platform by a river or the sea where ships can be tied up. A werewolf is a person who changes into a wolf. I can hear someone breaking in. They’re holed up in his house. Sirens blaring. Music blares out from every café. Blasphemy. A lapse is a moment of bad behaviour by someone who usually behaves well. A laptop computer. We don’t live in the lap of luxury but we’re comfortable. Professionals get very anxious when a plan goes off the tracks. Donc, le sujet, on n’en trouvera que des reflets, que des tuyauteries, parce que le sujet, justement, il est hors du corps. Un Nicolas peut en cacher un autre. D’une part, il y a des chiens, d’autre part, il y a des humains. Il faut donc essayer de se faire un peu chien pour mieux appréhender ce monde-là (le chien va rester dans son monde qui n’est peut-être pas le vôtre). Sachez que vous serez toujours redevable d’une caresse. Le chien doit toujours être un concentré de l’Être humain et pas le contraire. Planet Earth is blue and there’s nothing I can do. Sous la colline, femme adultère et son amant. (C’est la belle époque.) C’est au spectateur de décider du statut de l’image – celles qui nous parviennent en nombre, chaque jour, par le biais des journaux télévisés, des revues… – de croire ou non au scénario. C’est pas ailleurs que là. Plus je relis ce petit mot douillet, plus je le trouve drôle finalement. Monoprix de soleil. L’état normal du ciel, c’est la nuit. La route août où monte : VOTE OR DIE !, hardiment. (Under a veil of secrecy.) (En secret et silencieusement.) La clémence est autant agréable aux hommes qu’une pluie qui vient sur le soir, ou dans l’automne, tempérer… La rivière qui coule dans le cœur de Satan est un livre de moins. …la chaleur du jour ou celle d’une saison brûlante, et humecter la terre que l’ardeur du soleil a desséchée. La vie est une panique dans un théâtre en feu. Carbon Copy. Little Nicky. Bonjour, Poussin ! Une nouvelle œuvre se prépare. Tu vas bientôt entendre parler de moi. Tragédie technologique de l’unité de temps, d’action et de lieu, comme un théâtre invivable (ou un western en hiver). The French expression « tour d’ivoire » was used by the critic Saint-Beuve to describe the way in which the writer Alfred de Vigny isolated himself from the rest of the society. Tout dépend de la façon dont répondent ceux que nous aimons. Vous avez affiné des troupeaux de moutons, de girafes, d’oryx, de gazelles, de crocodiles, de phacochères et de rhinos dans une forêt de baobabs. Nous sommes de la même étoffe que les songes. Extensions. (Juge par toi-même, si tu as fleur d’intelligence, ce que je devins, sans mort et sans vie.) Mühlen, Müller. C’est triste, mais c’est pour le mieux. Cyprès dans le brouillard. On a eu raison sur la constitution (la substitution). Ils sont rares ceux qui peuvent juste indiquer ça. Ce n’est pas qu’on ne puisse pas tricher. Parfois on est obligé parce que le spectacle doit fonctionner du début à la fin. Mais, inévitablement, on s’en mord les doigts, car demeurent primordiales la clarté, la franchise. Le crépuscule tombe sur la ville estivale comme un filet de pêche lesté de la menace de la nuit. J’affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n’y aura plus rien. La tête fonctionne plus bien, plus pareille. La mer turquoise. Mon père, ma mère. Le soleil la dévore. « Ouaf ! Ouaf ! », d’abord, puis, maintenant, une permanente. Impossible de reconnaître Sharon Stone, en ce moment, dans les magazines. Des insectes sans avirons. Il existe une photo de Marlène Dietrich qu’elle a donnée à Hemingway : elle y est tout en jambes, assise, comme dans la fameuse publicité qu’elle fera plus tard pour les fourrures Blackgammon, la tête est baissée, juste, en profil perdu, la ligne nez-bouche-menton : assez pour l’identifier instantanément comme on réagit à un logo, un sigle, un pictogramme, et, à côté de ses célèbres jambes nues croisées qui dévorent l’espace et que la Lloyd assurait cinq millions de dollars, elle a écrit : « I cook too ». Il fait un… Dont on ne fait rien. …bleu peu. L’expérience de l’ego, je l’ai eue au California, à Rennes. Car c’est mieux de voir le monsieur de dos et l’aurore de face. Dans le grenier charentais, parmi les fanes de maïs, ce sont les discours des révolutionnaires de 1789 qu’il déclamait aux corneilles, avant de retrouver les récits bibliques de sa mère si catholique. When water laps against something such as the shore or the… Extensions d’Annabelle. …side of a boat. Le bonheur est un rayon de soleil que la moindre ombre vient intercepter; l’adversité est quelquefois la pluie du printemps. Et, au petit matin, tu te réveillais dans le brouillard, tu voyais le mur. The cigarette’s red glow danced about in the darkness. These young Muslim males tempted by Western society, and ashamed of being tempted. The spirit of innovation. À réchauffer à la poêle. When water laps against something such as the shore or the side of a boat, it touches it gently and makes a soft sound. Un patron à marier prète sa voiture à sa jeune employée pour aller au parc aquatique (à Moscou). Boudin aux pommes-fruit. Aujourd’hui, lundi – ici : une date. Tard. Nicolas fait à manger. Des pommes-de-terre coupées en deux, sur la plaque du four, avec du beurre et beaucoup de sel. Du thon à la poêle. Inconsolables avec ou sans les crépuscules. Entre Oslo et Bergen (sur la miraculeuse ligne blanche), Frode a une maison au toit rouge. Soi, soi-disant. (Traduit de l’anglais par l’auteur.) La petite Marceline de Véronique a quatre ans et demi. C’est déjà grand. Nicolas fait à manger. Après ça, on écoute son émission sur France-Culture. Tout ce qu’on a vu ensemble en voiture à Berlin est sur disque dur. L’ornière de son dos, l’eau, la beauté ou menace de glisser. Le bougre et son amie, la bougresse. Suppositoire d’un beau poème. Toute cette merde dans un bas nylon. A shining achievement or quality is a very good one which should be greatly admired. Il était adorable immarcesciblement et, of course, métisse (suédois et indien). Maintenant que j’étais de nouveau à Los Angeles, j’étais beaucoup plus heureux. Littéralement une glace et un sapin de soleil. Que devient Marcial Di fonzo Bo ? Baignoire d’Aubervilliers, sous la pluie. Avant-goût d’été. La cage aux folles. J’irai au café, je mènerai ma vie ! On est plombier de fils en père. Xavier plus faim ? Je veux le meilleur et le moins cher. Ils se sont battus dans le vivier. (Quand j’envoie mon caleçon dans la salle, il me revient.) Le jeune garçon que je déplace. Mais on dirait que les gens qui m’ont aimé un moment ou que je pensais aimer moi-même deviennent assez rapidement, quand même, plus grand chose pour moi. On dirait. Et pour moi, surtout, qu’ils n’ont jamais été rien, ces gens. J’ai balancé des mots d’amour et de douleur en écoutant gueuler la plainte des frimas. Adonis, jeune dieu tué par un sanglier, dont on… Je. Radiant sand. You guys are robots taking good care of plants. Quite lively. A gaseous cloud. Pocket monster. Me, I was there on a whim. On Saturn, I encountered an olympic game on the modest scale. The goal is to participate. I can’t believe some people are so challenged. Slowly, the question that dogged my heart melted away. Anal intercourse. Couleur faon. On the basis of improvisation. The cat sat on the mat. To wail. Outburst. To call sb collect. Keen. To peruse. Daffodils. Casualties. Rhyme. To hustle. To hustle up in here. The marrow. Spending power. A punter is a person who bets money especially on horse races. Puny : very small and weak. A puffball is a round fungus which bursts when it is ripe and sends a cloud of seeds into the air. Pulmonary disease. Ripe fruit or grain : fully grown and ready to eat. The experience of pain. The fame and the money. Le chien aboie, toujours le même. Vieille noix. Exploser la polenta. T’as une bagnole ? Le con d’Irène, je regrette, m’est tombé des mains. Un Français est un Italien de mauvaise humeur. Mars. La bise est fraîche. Pour la plupart des Grecs, le petit-déjeuner se limite à une tasse de café et à une cigarette. Boudoirs, bouts d’or. L’hermaphrodite schizophrène qui dit je. Une peut-être-chaise semblait vriller. Me consentiriez-vous un prix si je vous donnais cette somme d’un seul coup ? Trois cents années-lumière, service compris. C’est l’évidente contraception. Un escalier. Les messes, les afflux des nuages. Me suis masturbé vainement. Et, sinon, comment va Anne, comment va ? Porte du docteur. Figure de la protestation et de la docilité. …dit que le sang coule dans la rivière, au sud de Byblos. Tatoué des… A… (Jamais démenti.) …few… Le monde est infini en profondeur. Se salir a du bon. …days later. …pieds à la tête. Thomas Winter découvrait, il y a peu, la part de féminité qui sommeillait en lui. L’une des muses, la patte en altitude, laissait échapper le jet bien dru de ses blondes urines. Pendant des centaines de milliers d’années, l’homme préhistorique n’a pas eu conscience du rôle de sa semence dans la procréation. En voyant les ventres féminins où se concevait la vie, il a prêté à l’autre sexe toutes sortes de… Mais on dirait que les gens qui m’ont aimé un moment ou que je pensais aimer moi-même deviennent assez rapidement, quand même, plus grand chose pour moi. On dirait. Et pour moi, surtout, qu’ils n’ont jamais été rien, ces gens. …pouvoirs : enfanter, guérir, communiquer avec les morts et les esprits, etc. La femme possédait aussi un pouvoir d’attirance « magique » : l’homme connaissait dans ses bras les jouissances les plus intenses, et elle, débordante de désir, entrait dans des déchaînements de plaisir qui le stupéfiaient. Quand et comment est-on alors passer du matriarcat au patriarcat ? Vraisemblablement il y a 15 000 ou 20 000 ans, quand l’homme a fait le lien entre son sperme et ce qui se passe dans les entrailles de la femme. De surcroît, la prolifération des villes et l’invention de l’agriculture (donc de la propriété privée et des conflits qui en découlent) ont exigé un « maintien de l’ordre » dont l’homme a pris le contrôle en raison de sa connaissance des armes. Partout, de façon presque simultanée, il a conquis le pouvoir. Et il s’est mis à vivre dans la peur obsessionnelle que la femme ne lui reprenne ses privilèges, ne lui extorque « la part du lion ». Il a instauré sous toute les latitudes un arsenal de règles cruelles pour la dévaloriser, l’inférioriser et l’empêcher d’accéder à l’économie et à la culture. Hôpital en Afrique. (Page quarante-cinq.) …laissent… On a essayé de tuer tous nos Indiens. Les Bratz ont l’air de vivre sur le trottoir. Provocantes, elles semblent attendre leur maquereau qui doit être quelque part dans sa limousine en train de sniffer de la poudre. I love you. I know. Defective. Defector. Mon frère lance : « Toi, tu es une victime de la mondialisation, parce que tu produis mais tu vends pas et la mondialisation, c’est de vendre sans produire. » Pluie-semées. Si j’accepte d’être vraiment seul. Cher ami, n’ouvrez jamais Swann, mais redînons ensemble. Le fait qu’un bras coupé continue à vivre psychiquement. En même temps que le rire. Je lèche pourtant C. Verre, l’inspecteur Bodart, l’abbé Dupédé, sœur Quéquette et sœur Minette ! Errante dans les rues d’une ville anglaise. Écrire en morse. Un titre qui est plus que le livre. Figure à la fois de la protestation (la dissidence) et de la docilité. Réactions d’entrepreneurs. Pisser dans la penderie. He’s breaking langoustine shells with a rolling pin. J’ai peur de te voir. C’est pas moi qui ai écrit ça, mais c’est moi qui l’ai écrit. Odore di Femina. Apeuré. Et s’y embarquent. Et sacrifier des montagnes d’hommes inanimés à Mahomet. Fougueux, drôle, le public. Pompeux, belles plantes. Bercée par son climat velouté, la Méditerranée représente une véritable mer de prédilection pour la plongée. Moi, l’aiguille calme, je réserve. C’est Noël. Débouté de la mécanique-rivière. Moi, je réserve l’hôtel ! Balbutie. Moi, je réserve l’hôtel ! Dans les longues jupes du sofa de son premier mari. Dans la journée, aucun voyage de désespoir. Montage. Ne pense pas à moi, j’ai si peur. Et j’ai sauté l’anniversaire. Noms assez improbables, puisque lui s’appelle Raoul Bretzel et elle Jeanine. Le cas Nicole Gautier. Autre chose, Antony ? Tu m’as mené un train d’enfer et le château où est-il, Peer ? Voyage en Italie. Co… Le milliardaire qui est allé dans l’espace raconte que voir la terre de là-haut était… …mme. …une expérience religieuse. Quiconque a plus de docilité a plus de pouvoir sur moi. (Avec An… Grâce à un casque sans fil, les participants dansent en silence au son d’une musique mixée, arrivant directement dans leurs oreilles. …n… (My summer of love.) …abelle.) Frigidity has only been better exemplified to me by the first psychotic woman I ever saw, who complained that her vagina contained a block of ice. Les bambous. La danse n’est pas plus volatile que l’architecture. Tout est différent, l’art d’enfiler le fil. So posh. Parce. L’enseignement de l’ignorance. Monde sans changement. Le fameux café ne fut jamais prêt. Il déboîta de la cafetière sur le tapis – tant pis ! –, salit la robe de la baronne. L’Orient nous reproche le défaut de la vie. « Je le trouve aussi, je le dis tout le temps : y a que des Blancs dans les vernissages à Paris. », renchérit Nicolas. Oui, mais je m’étais fait chier chez ces petits géographes replets, très bien décrits par Tchekhov, Tolstoï. Essayez de dire la phrase précédente, vous verrez qu’elle n’est pas évidente. D’ailleurs, je pensais que c’était des historiens. Il est allé boire toutes les cinq minutes. J’ai pas suivi la formation sur Mai 68 ; j’étais à celle sur Religion et oppression des femmes. Je décris un monde glacé, seul, j’ai peur. Désolé, je ne te sens pas. Anecdote. Madame Renouard, de Bouillonville, vient souvent voir sa fille à Essoye, dans l’Aube. Là, elle va parfois chez le coiffeur. Elle prend rendez-vous, elle donne son nom : « Madame Renouard. » « Mais, bien-sûr, Madame Renoir ! » On la prend pour Évangèle qui habite dans le village, la femme de Claude et la mère de Sophie qui fait du cinéma. La déception se lit sur leurs visages. Dentelles, flanelles faméliques. J’ai dit au téléphone : « Ah, oui. Les historiens. » Fuite. Et trouve-toi un autre pigeon pour bien le faire souffrir. / Puisque c’est ça qui te fait jouir, toi. / Réchauffe ta mort à ta névrose macabre. / Fait bien cuire, finalement, ton brouet. / Et empoisonne-toi. Merci. Justement, on vous retrouve demain et on continue à en parler. Lorsqu’il pleut ou qu’il neige, c’est monstrueux de les voir comme ça, elles inspirent de la pitié. Qui sont les alliés ? Qui sont les ennemis ? Ce sont les mêmes. Ils ont volé le vin de messe. Je me suis dit que j’avais une chance sur trois cent soixante-cinq de tomber sur votre anniversaire. Tu verras au bout du tunnel se dessiner un arc en ciel. Kreuzberg, la ville du premier mai. Les commerçants murent leur magasin avec des planches. Ça promet ! Voilà ce que ça veut dire. Mais je ne sais rien du tout, pauvre garçon, la seule chose que je connais, c’est pas l’amour, c’est juste le manque d’amour et c’est ça dont je t’ai fait profiter pendant six mois, ainsi qu’à une autre – d’où, pour toi, la honte. Par la suite, les choses se sont inversées. Sa compagne étant décédée, Béniat apparaissait plutôt en forme. Nous étions au Maroc, c’était les dernières du Cadavre. Mes parents étaient venus en voiture et on ne jouait pas. À la place, une sorte de soirée « musique et texte », en cercle, à l’île de Ré. Fédia, au cours d’une tragique manipulation, avait reçu un coup de feu de l’inoffensif revolver de scène, mais il était mort et sa compagne entre la vie et la mort. Des amours de Louis XIV et de Madame Dassault, il disait – il disait : « Faut bien aider les gens dans la misère. » Je ne désirais pas que le rêve s’arrête. Cours de danse le soir à sept heures : Zéphirelli. Super soleil ! Les Bateaux-Mouches, table de nuit. Bonneval-sur-Arc. Haute Maurienne (73). D’une intuition parfois stupéfiante, il a prédit le lieu de départ le plus approprié pour un voyage dans l’espace (la Floride), l’uniformisation du monde par la langue, a imaginé le Nautilus, un sous-marin à propulsion électrique, et a eu l’intime conviction qu’on naviguerait dans le ciel dans des « appareils plus lourds que l’air ». Plongée, tous les jours. Voyez combien de poésie il y a dans une toilette de bal, que d’élégance, que d’idée, que de charme, ne fut-ce que dans ces fleurs piquées sur la robe. Demain, dans une semaine très exactement, tu seras en route vers… nous – peut-être même seras-tu déjà ici : j’en rêve, et cette pensée si simple me fait bander, comme si tu étais là, à portée de mes lèvres ou d’une lanière. Les contours soudent les figures en contact comme les lèvres d’une blessure qui se referment. Ou : à la surface du rêve surnagent des fragments tordus et morcelés comme des glaces flottantes. Derrière, chérie, c’est derrière ! The course of my passion. Poetry in the transit. Une table au soleil ! (Shakespeare, au matin, levant les yeux.) Encore et toujours. Disarticulated. L’air est de jade et de menthe liquide. Blanc soleil du bonheur. Vous pouvez pas faire un petit effort ? En poussant. Avec un chausse-pied. À la Audrey Hepburn. Par-delà les milieux, les jeunes sont évidemment les moins fixés dans leurs préférences et leurs pratiques, et une rencontre amoureuse ou amicale peut induire chez eux des fléchissements culturels durables, vers le haut aussi bien que vers le bas. Je vous aime parce que vous me rappelez l’Europe. Anaïs Nin. Opposé au monde glacial. Nicolas : « Quand je veux faire revenir quelque chose, je fais disparaître son image. » Sur TF1, on est passé à Bons baisers de Russie (From Russia with love). En souriant. (Du genre Thomas.) Cette année est une année à fruits. Miranda, entailler le noir. Au piège. A few days later, the rain came. And so did the poetry. Frigidity has only been better exemplified to me by the first psychotic woman I ever saw, who complained that her vagina contained a block of ice. Avec qui je partage ma chambre et qui ronfle extrêmement fort (mais je m’habitue). À l’époque de l’envahissement des livres. L’ascenseur social est bloqué au sous-sol et ça pue la pisse. Opposer une partie de soi à soi-même. Étudié pour le ski, la neige. Le ciel tout entier dans la flaque brève. But, if I die, the truth will be lost forever. La Seine charrie de l’argile liquide, des sédiments, de la boue. L’eau n’y sera jamais limpide. Elle est fraîche et bien oxygénée. Et notre vie infernale est cernée de sommeil. (L’angoisse s’atténue.) This is a translation of a. Impression étrange d’une lumière venant du sol. Tout se fit ombre et aquarium ardent. Si je peux me représenter L’Enfer de Dante, désormais, c’est comme ça : une masse torrentielle où tout est mélangé, les ordures, les gens, les animaux, des débris de meubles et des morceaux de maisons, absolument tout, sauf les oiseaux. Ma mère venait le chercher dans l’une de ses officines auxquelles on accède par de nombreux ascenseurs le long des arcades du Lido. Quelque chose de Tennessee. Une lumière de tortues ou de méduses. J’entends déjà rugir les vaches grasses. (En fait, le visage.) Armani. Black code. Brillante brunette (chocolat à espresso). Ça y est – je vous tiens au courant – la radio annonce – bien-sûr – la victoire du non ; tout le monde est sonné. Où sont ceux qui s’en réjouissent ? Tarpés au coin de la bouche. Well, yesterday I looked up and. Le bateau… Le chat-pouf repose entre ses mains. …ivre. Secondé. L’homme ordinaire est à inventer avec des matériaux extraordinaires, les matériaux qu’on trouve tous les jours. Les arbres se défont à l’intérieur du village. Lumière, lumière partout. L’oiseau de Dijon gravit l’échelon. Je lis Anna Karénine. Pour la plupart d’entre nous, la grande aventure de la vie, c’est une histoire amoureuse ; pour elle, c’était quand un papillon entrait par la fenêtre. Le ciel tout entier dans la flaque brève. L’eau, le maquillage de. J’ay volontiers imité cette desbauche qui se voit en notre jeunesse, au port de leurs vestemens. À Paris, chambre pisseuse, avare en pleine lumière. Une chambre hivernale, lavande, turquoise. Sans l’ombre qu’on est soi-même et sans les… Pensées sauvages. Et tout à fait dans la nuit. …poteaux du télégraphe qui suivent la route supposée, on serait aussi embarrassé qu’un pierrot dans un four. Score inévitable. Invisible. Un. Rose. Et nuits jaune citron. Au Louvre, être malade en hiver. Le téléphone de Claude, c’est des oiseaux. Le mien, un chien qui aboie. Elle m’écrit de Venise, invitée avec Audrey par leur ami commun, le musicien rouge. Ceux du début de la chrétienté étaient sur le modèle des… J’ai un coin, là-bas. Villa des Instants. La portée de chiots dans sa sacoche, il atteignit la grande route. …Apollons. Corps chauds. Imitation sans concession. La position du charbon recouvre tout. La… Enfin seul ! …gloire est. L’océan vert de St James Park au milieu de Londres. Tua à coup de serpe sa mère, sa sœur et son frère. J’ai rêvé la neige. La soupe. Farter. Dans les longues nuits d’insomnie, il marche des heures en pleine nature, écoute. Comme dans l’Aube, à la radio, en Champagne. Admire le lever du jour. Les boules, de l’autre main. Ça ne sert à rien de dire quoi que ce soit. Ils ont demandé si j’allais revenir. J’aurais bien aimé. À la sueur de mon front. Sirènes, Nymphes, Naïades, Ondines, Walkyries, Roussalkis. Après avoir subi une transplantation cardiaque, Louis Trébor décide de quitter son « hémisphère nord », le Jura français, où il mène une existence solitaire au milieu de vastes étendues glacées, pour rejoindre le paradis perdu des îles du Sud. Alors même qu’il doit assimiler ce cœur nouveau, corps étranger qui peut pâtir à chaque instant d’un rejet, son voyage lui révèle peu à peu sa quête : retrouver le fils perdu, chair de sa chair, qu’il avait commencé par rejeter trente ans plus tôt. Jadis, l’homme de Latché avait su entraîner un PC qui le détestait, des socialistes qui l’admiraient ou le combattaient et des radicaux qui le redoutaient. Une méthode infaillible pour fabriquer des poèmes. À l’époque, l’écrit écrase dans sa quantité. Shakespearien. Ce n’est pas parce que la Seine affiche une couleur marron que l’eau est poilue. Gueule d’amour a été tourné à Orange et à Remoulins. C’est un souvenir d’enfance de Claude Régy. Un petit plus. Gratuit. Avec Jean Gabin et je sais plus qui, tiens, pour le rôle féminin. Le petit Claude était allé regarder le tournage. L’eau de la plaine dévoilée. Étoilée. Essayez mon grillage bleu. Mardi : théâtre. Plaine de semi-liberté. Des cochons délurés. Je rencontre quelques obsédés sexuels dans un endroit adéquat et, comme je suis acteur, je lance une partouze (mais ça marche). Le fameux café ne fut jamais prêt : il déborda de la cafetière sur le tapis, salit la robe de la baronne, éclaboussa tout le monde, mais atteignit son véritable but qui était de provoquer les rires et les plaisanteries. Les gens m’ont regardée et ont regardé ma solitude, tout l’après-midi. Fais sonner tes klaxons. Mon programme est court. Je n’en ai aucun. Au mieux, celui-là : j’ai en horreur tout ce qui est théorie et principes en peinture. Écrire au plus près de ce qui est très loin. Tous les mômes ont la télé, mais tous les mômes vont à la plage. Mont Rose. Smell like teen spirit. Orange hell. Mystérieux Mozart. Mozart noir. Tout le monde à la hauteur. On n’a jamais su qui était leur fille, à Molière. Écrire de près, écrire très serré. Petite chambre. La forme d’un livre est le déchiqueté. Mon ami du moment est, à la seconde même, à Remoulins, maison familiale à eux, avec son ex-nouvelle-éternelle copine. Ils doivent régler des trucs, lui et Clémentine. Et il sera bientôt papa. Mais jamais dans mes bras, le pauvre, le rigolo. On cherche des noms. C’est pas assez déchiré. On parle dans le journal du Monoprix qui s’est ouvert ; en fait, dans la galerie marchande dans l’un des sous-sol de la gare. Salut, Laura ! Salut, Nathalie ! Julie Manet ! Je suis triste comme si tu étais morte. Nouvelle pensée : tu t’es bien foutue de ma gueule ! Ma vie est comme un hiver constant. Paris représente le soleil. Héritier est un parfum qu’Annabelle m’offre, un jour, une fois, à l’aéroport. À Roissy, ça s’est écroulé. Irak : guerre et joie. Nico fait un rêve étrange : j’y suis et il me dit quelque chose sur mon avenir à moi, une prédiction. Et je lui rétorque : « Ça, c’est pas de toi, c’est de ta fille qui est médium. » « Mais médium, c’est aussi une taille de T-shirt. » Ni aucune porte de gloire. Vive le feu, vivent les fumées ! (Ou dans un état de pré-songe.) Le mot flèche. Dans les ténèbres, à mi-chemin du puit qui conduisait de la lumière du jour jusqu’aux tréfonds, une larme coula, la surface de l’eau se troubla légèrement à son contact puis redevint lisse. Bleu duel au soleil. De sauterelles. Juste la moitié du bonheur. Il ôte tout descriptif décoratif pour aboutir à des propositions de départs. Le combat. Parce que je le veux. Un très, très beau film, même à raconter. (C’est dommage si on ne le vit pas, mais.) Voir que le château-peinture est en fait un pauvre moulin est extrêmement lucide. C’est le privilège de la posture déprimée du déni. L’esprit de sérieux. Ce que je n’ose pas avouer, c’est que j’aimerais que ce moulin soit un magnifique château et très vite je hais le moulin de n’être qu’un moulin. Le ridicule moulin est un château qui mérite le combat parce que je le veux. Un environnement sans narration. J’écris parce que je suis heureux. Ce livre est une tentative désespérée pour comprendre les gens malheureux. Parce qu’il y fait froid ou chaud. Poussière de casserole. C’est vrai que c’est très dur d’envisager une ville comme un désert. Ne demandez pas comment je suis mort, moi-même, je n’en sais rien. I1 y avait des arbres, peu d’oiseaux et encore moins de papillons. C’était un quartier calme, je crois. Quelque chose très doux. De très large. De tout ce que vous voudrez. Ma ville est morte, mais je l’ai là. On est bien tous les deux, plus secrètement tapis que deux pépins pourris dans un grand fruit d’abîme. Il y a ces longs couloirs, toutes ces allées, et puis ces porches, ces jeux d’ombres au sous-sol. Maintenant je raconte et je raconte un peu mais je raconte encore. Tous les mystères. C’est innocent comme tout, ça laisse à vos amis l’illusion de croire qu’ils connaissent quelqu’un qui risque un jour d’être célèbre. Il rebrousse alors chemin et rentre chez lui où, avachi, il regarde la télévision. With life, in Paris. Informs every line of this beautifully written first novel by a « petit rat » in the corps de ballet of the Opéra (who was just promoted to « danseur »). As in Bouillot’s novel, Travesti, there is a sense of desintegration, of haunting sadness as the narrator describes changing Paris which is also not without its comic aspects. But the city is lovingly described, one can feel its stones, breathe its special air and blink at its glitter and frivolous charms. Comme un nid de perruches. L’aromate du zoo. Si on avait un contour défini, on ne parlerait pas de ce contour. Ce qu’il faut faire (ce qui est très simple et très difficile), c’est fixé le lyrisme de la réalité. Était-ce Lune ou Dune (les jumelles) ? Grand désir de l’autre corps masculin, et du jeune corps masculin, qu’il associe à la sauvagerie. Très longtemps à voir les choses. Ce retard. Perdre autant de temps. Au moins y a un effet de quintessence, aux parages, qui lui semblait n’être faite que pour lui. Concorde was beautiful, but a supersonic money-burner. Présenté au Théâtre de la Ville, avant son passage au Festival d’Avignon, ce paysage apparemment zen véhicule des sensations changeantes, furtives, dont le double visage, entre appétit et détachement, reflète le lien trouble qui unit Christian Rizzo à la vie. Sa passion de la beauté n’est jamais qu’un garde-fou dressé contre l’absurdité du monde, un détour élégant dans l’avancée vers la fin. Je suis pas du genre à cracher dans le bonheur parce qu’il y a plus malheureux que moi ! Elle joue Marie-Madeleine pour un film. Depuis Objet dansant à définir n° 4 (« Le Monde », du 21 juin 1999), mise en scène de deux robes siamoises rattachées par les bras au-dessus d’une allée de ventilateurs, Christian Rizzo déploie ses visions limpides et précieuses, contaminées par le vide et son cousin, le néant. Leur force d’attraction réside dans l’amour palpable de Rizzo pour la boîte noire et sa capacité à reconfigurer le réel selon les lois de la poésie. Trafiquant d’images et d’émotions, il dérive à l’instinct sur l’esquif fragile de la beauté, qui, si blessée soit-elle, fait du bien. Moquette vert tabac ou vert foncé, siège et canapé en moleskine marron, dessus de lit en ligne d’éponge en zigzags couleur moutarde, télé six chaînes avec télécommande mais pas hertzienne, avec fil, magnétoscope format cassette V 2000, téléphone ivoire à touches, couleur crème, en plastique – ou orange, ou marron, mais à touches, attention ! – avec seulement six touches, une pour l’international, une. Est-ce que cette mélancolie du soleil rouge qu’il évoque dans le cahier vert répond à votre forme de mélancolie ? Cet automne-là, je marchais dans Paris, la Seine était rouge ; il y avait encore du lilas, et des giclées de lumière dans les feuillages. Ceux qui voient leur vie selon ces aventures demandent des journées furtives qui s’enroulent avec les couleurs. Tout leur est signe, tout leur est éclat. Ils traversent les matinées et les après-midi avec des phrases, et ces phrases leur ouvrent une vie glissante et douce, où les fraîcheurs affluent, et dans les squares, sur les bancs, entre les arbres. « Lavoir du don du cœur », page cinquante-huit, deux fois ? Rendez-vous est pris pour je-ne-sais-pas-quand – ce qui est la meilleure date pour un artiste. Dans le lait de l’orage. C’était de merveilleuses conversations que nous avions tout en nous promenant dans le crépuscule d’automne sur la grève déserte. Emportez-moi dans une caravelle parfaitement vide. Le chat rêve et sourit. Tout le monde a modelé son faciès. Grande barbe trouée des éléphants. Nicolas m’appelle de Berlin. Sportif. Encore aujourd’hui, ma tête s’est vidée de sa capacité de déduction. Les hommes et les femmes de ce boulevard, silhouettes en péril. Écrire de près, écrire très serré. Petite chambre. La forme d’un livre est le ciel tout entier bleuté, déchiqueté. C’est pas assez déchiré. Le chat rêve et sourit. Exister. Il existe. Tergal cousu. L’ensemble des vêtements d’or et l’ensemble entièrement corporel des vêtements de la nuit. Écrire de près, écrire serré. L’ensemble des vêtements d’or et l’ensemble entièrement corporel des vêtements de la nuit. Grande barbe trouée des éléphants. Imitation sans rétrospection. (Profond dans la nuit profonde.) On est tous plusieurs personnes. Two homes, his own and Paris. Deux vieux singes dématent dans le port. Ils longent ensuite sur le sable mouillé. The release of atomic energy has not created a new problem. It has merely made more urgent the necessity of solving an existing one. Les couples sont comme au lit sur les pelouses, autour du Carroussel du Louvre, plus affirmés dans leur bonheur que les statues merveilleuses, même allongées, du maître que Malraux plaça là. C’est même incroyable qu’ils vivent la vie qu’ils ont. Une vie glissante et douce où les fraîcheurs affluent. Imagination is more important than knowledge. Écrire te rend heureux. Un peu triste. Que nous avions tout en nous promenant dans le crépuscule d’automne sur la grève déserte. Malades qui n’aiment que ça. On livrera les plaques d’enfance. On les livre aux saisons, par rapport aux saisons. Le professeur, engoncé dans un veston, disait du Nerval. Jardin provisoire. Jonchant l’herbe de leur désordre. (Patrick est soudain si gentil.) Qui se refermeraient peut-être un jour derrière moi pour toujours. Eau de la plaine. Refroid sans rebord. Même gris, beige, le drap du papier suave rétrécit au feu. Les mecs mettent des gris-gris. Des gris-gris qui les rendent invisibles. Einstein would kill me for this remark. Lorsqu’il voit un pigeon mourir dans la rue, il lui donne son blouson. J’ai mis de l’ordre dans mes cheveux, un peu plus de noir sur mes yeux, ça l’a fait rire. La traduction, escorte sonore. Je suis allé me garer à côté, rue des Nuages. Robes des limbes. Je te dis et je te le dis, ça. Cité des Nuages. The grass is greener. Derrière les colonnes. Et ses yeux restaient fixes dans l’obscurité, ne regardant rien des choses réelles. Avec catamaran géant. N’importe quelle danse pourrait sortir de cet instant. Celui qui boit une bouteille à moitié vide et qui dit qu’elle est à moitié pleine est un optimiste. Au hasard, Martine Sitbon. Il s’échappe du ventre de sable. L’antre d’une fête ou d’un bal. Me connaître dans la nuit. On a enterré la hache. Chaque soir, et pour eux, chaque soir est unique, les interprètes de Pina Bausch jouent leur peau pour extraire du ventre des consciences le charbon de nos sentiments, de nos peurs, de nos rêves, de nos amours. Le combustible de nos insomnies. Et l’on pourrait s’asseoir devant son piano pendant cinquante ans et essayer toutes les combinaisons de notes, sans trouver telle divine phrase de tel grand musicien. Je crois que la vérité littéraire se découvre à chaque fois comme une loi physique. On la trouve ou on ne la trouve pas. Pliures de la sciure. Les bateaux-Mouche font la pluie et le beau temps à Paris. La tour Eiffel y fait sa tempête. Gisèle va faire des petits sauts de puce. Or, comme en physiologie, l’homme ne sait presque rien sur lui-même que par l’anatomie comparée, de même dans les passions, la vanité et plusieurs autres causes d’illusion font que nous ne pouvons être éclairés sur ce qui se passe en nous que par les faiblesses que nous avons observées chez les autres. Les ordis, faut pas trop les fermer : ça les tue. L’hésitation politique zozote. Pécher avec sa sœur. En zigzags, pour éviter les crocs. C’est du vin blanc, avec le poisson. Ses meilleurs vœux. Ce n’est pas un ennemi, juste un adversaire du macadam. Amour à Paris. Il dort avec les bêtes. Qui qualifie qui ? Le string du soir. Je ne suis jamais fatigué, boniments ! Cristallin, parfait, noyau de pêche, bulles d’extrême finesse, austère. Agrumes frais, tonique, citron clair, miroitant, jeune. Romuald n’a pas mon numéro. Suis-je dans les faubourgs de votre plaisir ? Dents de vampire, jardin nain. Filent circulairement vers l’Est. Vers les piliers de la forêt. Et alors, ayant tranché, de ce tranchant, la tête d’être qui sortait de lui-même dans le sortant. Des enfants jouent à s’enfermer « le plus longtemps possible » sur le balcon. L’épée est comme revendiquée, mais on voit bien qu’elle est trop lourde pour que le personnage seul puisse la tenir bien longtemps. Si les heures de sommeil sont respectées, y a pas contre-indication. On va plus entendre ma respiration que mes propos. Comme ça, tu les vois en bas, d’un coup, tu les vois sur la terrasse. C’est comme toi et moi, plus on se voit, plus on se pénètre l’un et l’autre. Je suis dans un monde épouvantable. Tourmenté par la mort, les esprits et l’au-delà. Il mange beaucoup de journalistes, ici, chaque jour. Je ne mourus pas, et ne restai pas vivant. Amour d’un futur noir. Bleuté, borné. Synthèse absurde du poétique et du commercial. Beigbeder est cheap, quand même (on purpose). Caillou. Vent fumeux. Aujourd’hui le « Moleskine » est de retour, gardien anonyme d’une splendide tradition. Et, maintenant, Charles Aznavour, dans le poste, une voix de vieille radio en bois : « Emmenez-moi au bout de la Terre / Emmenez-moi au pays des merveilles / Il me semble que la misère / Serait moins pénible au soleil. » Defective. Defector, deux fois ? (Page onze.) Love you, I know, deux fois ? (Premier, page onze.) « Nous sommes maintenant sur La belle Hortense », deux fois ? (Page treize.) Page trente, retrouver la citation en italien des Bolognaises. Dominique Poulange. Page trente-trois : « adult cinema » plus « plant shrivels », deux fois. L’histoire des cigarettes cachées dans le village, deux fois ? (Une fois, page quatre-vingt.) « La belle Gabrielle », deux fois ? Une fois, page quatre-vingt. Bien des vacances à Hollywood. « Bien du plaisir à », enlevé page soixante-six. Il n’y a rien de romantique dans cet amour. Ce n’est pas l’intensité qu’il vise, juste le plaisir. Ils ont fui les coups, les cris, l’alcoolisme, même le viol, ils n’avaient parfois que sept ou huit ans, et ils se sont cachés dans le centre-ville. Au sommet des étoiles. Mot-valise, coupe-gorge. (Un des grands mystères du vingtième siècle.) Je pense tout d’un coup à Patrick qui va lire ça. If I believe it… J’ai marché jusqu’au Parc Montagne. …they’ll believe it. The chip. En hurlant les noms de leurs proches. Je suis un prénom, rien de… Au village, Sophie Renoir. Elle fait du cinéma. …plus. Cité des Nuages. (Plus – suite – page quatre-vingt-dix-huit. Projet pur à David di Nota.) Suce-boules. De l’âge. He had promised himself he would stop in the hotel lobby for a café au lait to clear his thoughts, but instead his legs carried him directly out the front door into the gathering Paris night. De par ce précis de vérité déchirée par endroits. Précise de vérité. C’est dommage si on ne le vit pas, mais l’amour n’est ni un obstacle ni un dessert. Je le reprécise, je l’ai déjà dit. Ni froid ni chaud. Moi, ce n’est pas parce que. À l’intérieur de ce grenier, où la donation d’art contemporain est flanquée en vrac. The immoral human eye. La puce de l’anti-matière exerce une pression sur la réalité. And the overgrown ruins of towns and cities. Parade sans évènements. Avion sur Miami. Faiblesse de la guerre. Si le monde vous échappe par excès de souffrance, on peut aussi le manquer par avarice de larmes. Alors, les proues d’acier et d’argent soulèvent les souches des ronces, filent circulairement vers l’Est. « Mais, attends ; les gens de la mode se déguisent pas comme des clowns tout le temps ! », aboie Marc. Le restaurant s’appelle Le Bouledogue. Ils sont beaux, sales de salive. Aux limites extrêmes du village. Que Gaïa crée la beauté sans tenir compte des conséquences. La crainte n’apparaît jamais et le jeu prend fin tôt. Le train émerge de la forêt dans la vallée. Des garçons nommés Guinness. We’ll target the lazy rich. Où l’on ne meurt pas et où l’on ne reste pas vivant. Ni en largeur ni en profondeur, n’est-ce pas, Nico ? It is eery to wander this city, which at first seems like a city of ghosts. Attendez, je me souviens d’un truc, la police a cassé mon minidisc, alors je demande le remboursement à la police. « L’éxécution de Clémentine », c’est un rêve qu’il a fait et qu’il a raconté. La nouvelle s’appelle Marie. Mais l’autre squatte à Berlin. « Paris était sous la pluie. Il fallait traverser tout Paris dans les embouteillages. J’avais le ventre explosé par le traitement. », commence à raconter Marc, qui parle après ça de « l’hormone du violeur ». Invisibles comme des larmes dans la pluie. Victuals, my dears ? Laurent des années vertes. Deux heures du mate. Fusiller le vent. Figue, ton sexe soudain éclate de rire. Mon Giovanni. Giovanni m’appelle et va se baigner avec moi dans son lac. Mon Giovanni. Laissez-moi me débattre, m’étendre sur le sol. Bien reçu ta carte sous pli discret. Posé mes yeux sur sa robe de Gitane. Joie, flanelle, demoiselles. Aux seins des odeurs. La bossa. Laughing at the crazy people. Queues de pie, demi-lune, pans de turbans. Les saints de glace. Dulcinée que j’aime. Odeurs de seins coupés. Having a baby. Trompée, trempée. Tu viens tous les jours. « Cloptomanie ». Les zèbres, c’est toi et moi. Écrire dans Paris tout gris. We are the hollow men / We are the stuffed men / Leaning together / Headpiece filled with straw. Alas ! (Qui interprète un songe, une vision ; puis « acteur » et, tardivement, « fourbe ».) And let Miranda in the black. Des lamentations, des pleurs sont venus de la fenêtre en fin d’après-midi, mais personne ne nous a rien dit avant six heures. C’est là qu’il travaille le mieux, mémorisant. Qu’il n’a plus qu’à coucher sur le papier, au lever du jour. Dans la fin de saison. Un monsieur à l’obstacle le plus pur. (Un autre homme dans sa vie.) Comme dans la gueule du loup, je suis. Lacan cherchait la bonne distance, mais, pour lui-même, il aimait la folie, cette mauvaise distance. Quitter ce lieu. Lui, comme mille anges blancs qui se séparent sur la route, s’éloigne par-delà la montagne ! La baronne, assommante comme la pluie. Le fameux café ne fut jamais prêt : il déborda de la cafetière sur le tapis, salit la robe de la baronne, éclaboussa tout le monde, mais atteignit son véritable but qui était de provoquer les rires et les plaisanteries. Des cochons. Femmes fatales emerged from shadows. Ton sourire dans tes yeux, tes mains caressantes, ton cul docile me manquent. Today Lady Luck may smile on these four players. Moitié sexe, moitié cœur. Qui est en cause, se demanda-t-elle, tous ou un seul ? Le soleil, astre brillant, est en même temps un astre de modestie car il retient sa lumière dans une semi-opacité. Avion. Les chasseurs, j’ai rien contre. Une chouette, des loirs, une biche apprivoisée, un canard et un mouton, un phoque, des furets, un hérisson apprivoisé, un renard apprivoisé (le seul de l’île qui s’est fait tirer une fois par un chasseur). But, if I die, the truth will be lost forever. (Au phare.) Est mortelle. Coq et chien de cheval et porc de chacal de dauphin. Poudre d’or de la dépression. Les chevaux sauvages de Mongolie ont été élevés et protégés. He’s breaking langoustine shells with a rolling pin. La montagne va fondre. Il n’y a pas de mauvaise langue, il n’y a que des femmes frigides. « T’es qui, toi, pour moi ? » m’envoie Amandine. « – A sarcastic writer of your own poetry. » Fleur des secrets. Une forêt. Noblesse. Où sont ses lignes ? Les mecs ont commencé à faire des trucs que personne ne faisait dans les années soixante-dix, comme baiser avec le bras sur le côté, légèrement relevé, comme un cow-boy sur son cheval. Fourniture. Et Liz Taylor sort avec un camionneur. Elephant Man. Sean Penn, Champagne, Chopin. Les chasseurs, j’ai rien contre. Caillou chaleureux. Kate Moss, c’est cent cinquante mille euros par jour. Espaces de sons immémoriaux. Commandant Marco. J’ai pas inventé l’eau tiède ni la machine à cintrer les bananes. Peut-être, en attendant que Julien se change, Juliette peut faire quelque chose. Armurerie Dubois. Pantoufles en lapin. Travailler sur la connivence, peut-être une phrase ou deux. Un père et son fils. Dans les bois, peur du vieillissement. C’est affirmé d’une manière un peu bravade – comme d’habitude – à Cyril. On peut parler de l’un comme on parle de l’autre. Des Maîtres-chanteurs. His inescapable feeling that he is a great actor manqué. (Avec la messe, seul spectacle gratuit des maîtres absolus.) Dans l’église du feu de la forêt. Il faudra. Les acteurs portent des vêtements déchirés. Plafond sans raison, Voltaire. Je n’irai pas au zoo de Berlin, mais j’ai demandé qu’on m’en parle. Stendhal disait qu’un. Deux prénoms de jumelles : Lune et Dune. Positions dominantes. Lois de la jungle… Those grass clippings, nail clippings. Ton portrait, c’est toi. Ivory tower. …décharnées. Poser la rivière en diadème. Ce n’est pas les muscles, le secret ; le secret, c’est sous les muscles. Franchement, qui était Rimbaud ? Ce qui advient advient toujours par hasard et par effondrement de cette part time. Tout est lecture chez les Dogons. Ne monte pas dans l’escalier (mais art d’alterner murmures et cris, sens mélodique aigu, énergie foudroyante). Portrait de femme avec charrue. Par les guerres. De Cobain. Pour un Allemand, la vanille est une fragrance fraîche, alors que pour un Italien, c’est le citron. Agrume qui pour un Français évoque le liquide-vaisselle. C’est la lavande qui sonne frais aux narines françaises, laquelle érotise un Anglais. (Jonathan : « Tous les oiseaux. » ?) Au Japon, l’ours noir, adoré, mais abattu. Trois cents millions de Chinois boivent une eau peu sûre. L’ombre des troupes rwandaises menace le Congo. Ces bijoux en strass ont remplacé les diamants au cou des stars. Il y a cet homme, cette femme, ces ténèbres, cette clarté vacillante. Il subvenait alors à ses besoins en produisant des bandes dessinées pour les magazines. C’est plutôt pour avoir un petit moment avec moi-même. Unofficial close friend of the man in charge at the Élysée Palace. Rapport à la lecture. Des huîtres avec du chocolat. Promesse de Paris. « Tu fais plus envie que pitié ! », dit sa mémé à Amandine. Et de me vendre au rabais. Pépette, c’est un nom de chien, ça sent moins bon que lilas… Elle venait d’un chemin contraire. …poulette, lapin ou boa. Je me suis fais circoncire. (Qu’a-t-il dit exactement ?) Je t’aime et je déchire mes vêtements usagés, brûle ma nourriture pour être pur.
Yves-Noël Genod
Ce texte a trouvé sa forme définitive à l’Île d’Ouessant la dernière semaine d’août 2005 et a été présenté au public pour la première fois dans le spectacle Hommage à Catherine Diverrès, le 6 octobre 2005 à Rennes au CCNRB.
Yves-Noël Genod
Ce texte a trouvé sa forme définitive à l’Île d’Ouessant la dernière semaine d’août 2005 et a été présenté au public pour la première fois dans le spectacle Hommage à Catherine Diverrès, le 6 octobre 2005 à Rennes au CCNRB.
Le Groupe Saint Augustin décrit par Cécile Faver ("Mouvement")
Performances, vous avez dit performances ?
5e édition du festival Le Livre et l'art au Lieu Unique à Nantes
Yves-Noël Genod et le groupe St Augustin composent une tautologie médiatico-artistique. Tandis que Marika Bührmann et jOhn frOger proposent un duo intimiste. Deux "performances" habitées d'un même questionnement : qu'est-ce qui fait spectacle?
Avant-dernier jour du festival. Le sous-sol du Lieu Unique est plongé dans la semi-obscurité. Trois chaises longues au tissu rayé vert et blanc sont placées en arc de cercle par rapport à un fauteuil, près duquel une lampe en pied éclaire l'espace en lunule. Des tapis rectangulaires aux motifs en arabesques colorées jonchent le sol. Les spectateurs entrent, s'assoient sur des chaises, des bancs ou des coussins. La programmation annonce la performance du groupe St Augustin. « L'église est froide, voilà ce dont ne parle pas la performance. » Yves-Noël Genod a décidé ce jour-là d'être plus histrionique que d'habitude. « On commence par les remerciements. » lance-t-il, à la manière d'un Monsieur Loyal, présentant au public Thomas (Scimeca), Julien (Gallée-Ferré), Jonathan (Capdevielle), Micha (Derrider), Fred, Mylène et... toute la petite famille. Une bande-sonore diffuse des applaudissements pré-enregistrés. Les quatre Augustins polymorphes improvisent un jeu audiovisuel, implicite et hyperréférencé, tel un jeu de dupes dans lequel « la Fête du cochon » et le partenariat avec « les briquets Kiket » ont autant d'importance que Baudelaire et son « Sois sage, ô ma douleur... » ; se réapproprient quelques éléments d'actualité : la commémoration du débarquement allié, le mariage homosexuel fêté en pleine nature à Bègles, la venue le même jour au Lieu Unique de Jean-Yves Jouannais présentant L'idiotie en art. Surréalisent et chantent Où sont les fans ?, orné de quelques trilles suraigus. Déstabilisent, déroutent et « cuisinent » d'autant plus les spectateurs, quand, au bout d'une demi-heure, deux personnes se lèvent et quittent le lieu. « On remercie le monsieur et la dame, on vous remercie tous puisque vous êtes obligés de partir. » dit l'Antéstar Yves-Noël Genod. Les corps de ces quatre antihéros de la société du spectacle se contorsionnent et se distordent. Leur parlé-chanté se fait tour à tour arrogant-pathétique, dithyrambique-corrosif, frôle le mauvais goût et exacerbe précisément la révolution moléculaire des « pop-stars augustiniennes ».
Au verso de cette « écriture du désastre », la proposition de...
5e édition du festival Le Livre et l'art au Lieu Unique à Nantes
Yves-Noël Genod et le groupe St Augustin composent une tautologie médiatico-artistique. Tandis que Marika Bührmann et jOhn frOger proposent un duo intimiste. Deux "performances" habitées d'un même questionnement : qu'est-ce qui fait spectacle?
Avant-dernier jour du festival. Le sous-sol du Lieu Unique est plongé dans la semi-obscurité. Trois chaises longues au tissu rayé vert et blanc sont placées en arc de cercle par rapport à un fauteuil, près duquel une lampe en pied éclaire l'espace en lunule. Des tapis rectangulaires aux motifs en arabesques colorées jonchent le sol. Les spectateurs entrent, s'assoient sur des chaises, des bancs ou des coussins. La programmation annonce la performance du groupe St Augustin. « L'église est froide, voilà ce dont ne parle pas la performance. » Yves-Noël Genod a décidé ce jour-là d'être plus histrionique que d'habitude. « On commence par les remerciements. » lance-t-il, à la manière d'un Monsieur Loyal, présentant au public Thomas (Scimeca), Julien (Gallée-Ferré), Jonathan (Capdevielle), Micha (Derrider), Fred, Mylène et... toute la petite famille. Une bande-sonore diffuse des applaudissements pré-enregistrés. Les quatre Augustins polymorphes improvisent un jeu audiovisuel, implicite et hyperréférencé, tel un jeu de dupes dans lequel « la Fête du cochon » et le partenariat avec « les briquets Kiket » ont autant d'importance que Baudelaire et son « Sois sage, ô ma douleur... » ; se réapproprient quelques éléments d'actualité : la commémoration du débarquement allié, le mariage homosexuel fêté en pleine nature à Bègles, la venue le même jour au Lieu Unique de Jean-Yves Jouannais présentant L'idiotie en art. Surréalisent et chantent Où sont les fans ?, orné de quelques trilles suraigus. Déstabilisent, déroutent et « cuisinent » d'autant plus les spectateurs, quand, au bout d'une demi-heure, deux personnes se lèvent et quittent le lieu. « On remercie le monsieur et la dame, on vous remercie tous puisque vous êtes obligés de partir. » dit l'Antéstar Yves-Noël Genod. Les corps de ces quatre antihéros de la société du spectacle se contorsionnent et se distordent. Leur parlé-chanté se fait tour à tour arrogant-pathétique, dithyrambique-corrosif, frôle le mauvais goût et exacerbe précisément la révolution moléculaire des « pop-stars augustiniennes ».
Au verso de cette « écriture du désastre », la proposition de...
Critique de Florent Delval
Yves-Noël Genod
Le Dispariteur
Il serait intéressant d'analyser avec le recul le recours à l'obscurité et à la pénombre dans la danse ces dernières années. Nombreux sont les chorégraphes qui se sont ingéniés par là à troubler la perception du spectateur : Meg Stuart, William Forsythe, Christian Rizzo, Gilles Jobin... Presque un lieu commun. La raison économique est évidente ; les budgets restreints de la création contemporaine favorisent l'utilisation de ce subterfuge.
En outre, cela instaure un rapport ambigu au spectaculaire lui-même. Un moyen rudimentaire qui évite tout déballage, mais qui aiguise les sens du spectateur, actualisant sa présence. Le public n'est plus le lieu de la réception de signes émis mais celui où s'élabore la perception, qui s'érige à partir de ce qu'on fait mine de lui cacher. Paradoxalement, ce processus d'étrangéification, où le public s'investit, n'est pas celle de la didactique brechtienne, mais plutôt celle de l'hypnose car le moindre frémissement dans sa rareté provoque l'émerveillement. Le noir est par ailleurs le terreau de base du spectacle (vivant ou cinématographique) : quand le noir se laisse voir, le spectacle commence.
Yves-Noël Genod est peut-être celui qui incarne le mieux ces paradoxes, du spectaculaire et de l'argent, lui dont les spectacles vite torchés, fauchés, incarnent les fantasmes à moitié assumés de show-business, de télé, de variétés, de comédies musicales. Yves-Noël, qui aime numéroter ses spectacles (le dixième en deux ans et demi) fait partie de ces artistes qui n'ont que la quantité pour survivre... On ne saurait dire encore s'il a la trempe d'un Fassbinder ou d'un Mocky... mais c'est une oeuvre qui se construit sur l'accumulation, scories et moments de grâces enchevêtrés. Chaque spectacle porte en lui les traces de sa naissance contrariée.
Le spectacle commence, la lumière s'éteint. Non pas seulement côté public, mais dans toute la salle, créant un espace homogène. Attention, c'est le grand frisson de la fête foraine... Un noir d'encre, sans lumière verte de sortie comme balise. Un geste anodin (un deux trois j'appuie sur l'interrupteur), mais pas si innocent. On songe aux quelques instants de noir de No Paraderan de Berrettini et au scandale provoqué.
La majeure partie du Dispariteur se déroule donc dans le noir absolu. Un montage de musiques populaires, un sketch un peu faisandé, des fracas hérissants comme autant de bruitages de dramatique radio ou de train fantôme. L'effet est toutefois démultiplié par le vide abyssal auquel on ne s'accommode que peu à peu : l'absence de repères visuels démultiplie le poids des silences ; le chant a capella de Jonathan Capdevielle désosse une à une les chansons de Polnareff, Berger, Jackson, leur conférant une présence fantomatique... mais surtout cela ne serait rien sans la présence des perfomers qui est perceptible même dans le silence, au travers de leur déplacement furtif. Un écho inversé de la pièce de Claudia Triozzi, Opera's Shadows créé plus ou moins en même temps : preuve qu'il y a quelque chose d'important à questionner par là.
Puis la lumière s'allume, et laisse place à un étrange ballet d'errances qui n'est pas sans rappeler la manière dont certains films de Garrel s'autodétruisent en bout de course… Le petit chevalier (tiré de La cicatrice intérieure) d'ailleurs repris dans le grand mix de la première partie. Nicolas Moulin disserte sur les chiens, comme dans un roman d'anticipation seventies. On assiste en somnambule aux trajectoires de cette troupe de revenants, aux corps hétéroclites (notamment un enfant).
De par leurs hésitations, leur désir impossible de faire spectacle, comme de par leur quelques moments de fulgurances les spectacles d'Yves-Noël sont sûrement l'un des exemples les plus réussis d'interactions entre des corps construits, autrement dit des corps de performers, et des corps ordinaires. Cette dichotomie, cette binarité, Yves-Noël les a déjà dépassées depuis longtemps en collaborant avec les plus improbables olibrius, étoiles de demain ou musiciens du métro. Plutôt que de poser la question comme beaucoup le font avant de s'y casser les dents, Yves-Noël passe outre la rendant absolument caduque et arrive à trouver la pertinence dans des problématiques et des figures peu évidentes.
Florent Delval (critique parue sur le site de "Mouvement").
Le Dispariteur
Il serait intéressant d'analyser avec le recul le recours à l'obscurité et à la pénombre dans la danse ces dernières années. Nombreux sont les chorégraphes qui se sont ingéniés par là à troubler la perception du spectateur : Meg Stuart, William Forsythe, Christian Rizzo, Gilles Jobin... Presque un lieu commun. La raison économique est évidente ; les budgets restreints de la création contemporaine favorisent l'utilisation de ce subterfuge.
En outre, cela instaure un rapport ambigu au spectaculaire lui-même. Un moyen rudimentaire qui évite tout déballage, mais qui aiguise les sens du spectateur, actualisant sa présence. Le public n'est plus le lieu de la réception de signes émis mais celui où s'élabore la perception, qui s'érige à partir de ce qu'on fait mine de lui cacher. Paradoxalement, ce processus d'étrangéification, où le public s'investit, n'est pas celle de la didactique brechtienne, mais plutôt celle de l'hypnose car le moindre frémissement dans sa rareté provoque l'émerveillement. Le noir est par ailleurs le terreau de base du spectacle (vivant ou cinématographique) : quand le noir se laisse voir, le spectacle commence.
Yves-Noël Genod est peut-être celui qui incarne le mieux ces paradoxes, du spectaculaire et de l'argent, lui dont les spectacles vite torchés, fauchés, incarnent les fantasmes à moitié assumés de show-business, de télé, de variétés, de comédies musicales. Yves-Noël, qui aime numéroter ses spectacles (le dixième en deux ans et demi) fait partie de ces artistes qui n'ont que la quantité pour survivre... On ne saurait dire encore s'il a la trempe d'un Fassbinder ou d'un Mocky... mais c'est une oeuvre qui se construit sur l'accumulation, scories et moments de grâces enchevêtrés. Chaque spectacle porte en lui les traces de sa naissance contrariée.
Le spectacle commence, la lumière s'éteint. Non pas seulement côté public, mais dans toute la salle, créant un espace homogène. Attention, c'est le grand frisson de la fête foraine... Un noir d'encre, sans lumière verte de sortie comme balise. Un geste anodin (un deux trois j'appuie sur l'interrupteur), mais pas si innocent. On songe aux quelques instants de noir de No Paraderan de Berrettini et au scandale provoqué.
La majeure partie du Dispariteur se déroule donc dans le noir absolu. Un montage de musiques populaires, un sketch un peu faisandé, des fracas hérissants comme autant de bruitages de dramatique radio ou de train fantôme. L'effet est toutefois démultiplié par le vide abyssal auquel on ne s'accommode que peu à peu : l'absence de repères visuels démultiplie le poids des silences ; le chant a capella de Jonathan Capdevielle désosse une à une les chansons de Polnareff, Berger, Jackson, leur conférant une présence fantomatique... mais surtout cela ne serait rien sans la présence des perfomers qui est perceptible même dans le silence, au travers de leur déplacement furtif. Un écho inversé de la pièce de Claudia Triozzi, Opera's Shadows créé plus ou moins en même temps : preuve qu'il y a quelque chose d'important à questionner par là.
Puis la lumière s'allume, et laisse place à un étrange ballet d'errances qui n'est pas sans rappeler la manière dont certains films de Garrel s'autodétruisent en bout de course… Le petit chevalier (tiré de La cicatrice intérieure) d'ailleurs repris dans le grand mix de la première partie. Nicolas Moulin disserte sur les chiens, comme dans un roman d'anticipation seventies. On assiste en somnambule aux trajectoires de cette troupe de revenants, aux corps hétéroclites (notamment un enfant).
De par leurs hésitations, leur désir impossible de faire spectacle, comme de par leur quelques moments de fulgurances les spectacles d'Yves-Noël sont sûrement l'un des exemples les plus réussis d'interactions entre des corps construits, autrement dit des corps de performers, et des corps ordinaires. Cette dichotomie, cette binarité, Yves-Noël les a déjà dépassées depuis longtemps en collaborant avec les plus improbables olibrius, étoiles de demain ou musiciens du métro. Plutôt que de poser la question comme beaucoup le font avant de s'y casser les dents, Yves-Noël passe outre la rendant absolument caduque et arrive à trouver la pertinence dans des problématiques et des figures peu évidentes.
Florent Delval (critique parue sur le site de "Mouvement").
David Di Nota (Pour en finir avec Claude Régy)
Photo Marc Domage.
Il y a une folie Genod, une folie très précise, une folie qui repose sur un double mouvement théâtral, l’exposition et la subversion maximale de soi, la mise en scène et la négation du moi-théâtre dans une atmosphère de moquerie radicale qui tient du grand nettoyage. Genod a inventé le one-man-show par le vide. C’est un one-man-show sans équivalent. Avec un je-m’en-foutisme d’une finesse insolente, voici qu’un comédien vous détaille (comme Joyce et ses carnets d’épiphanies, Genod ne cesse de prendre des notes) la vacuité constitutive de nos aventures, qu’elles soient affectives, sexuelles ou sociales. Reste un grand vide et la jubilation qui s’en dégage, puissance affirmée du théâtre à l’heure de sa négation et de sa plus grande liberté.
David Di Nota.
Daniel Larrieu sur Nouveau Monde
Embarqué sur un lac immobile
Peu profond, aux multiples ressources sous la lumière de Juillet.
Tout me laissait penser que cette héroïne là, au buste tendu, aux yeux profonds, cette Eurydice là n'avait pas de soucis aux enfers et que personne ne pourrait la sauver ou plutôt que chacun s'emploierait à s'y mettre, exerçant ses talents de chevalier, de loup, de père, tête à l'envers, de monstres marins ou des bois, d'indiens au visage peint d'un autre. Elle ne chute que par choix, meure et ressuscite à toutes formes d'atteintes et de combat.
La lumière est si forte,
L'eau de la mémoire aussi, de celle que l'on souhaite oublier pour entrer dans le nouveau monde du présent. Ce si grand malheur qui est notre chance et aussi notre raison de survie, nos propres chaînes liées par nos pensées ennemies pour ressentir mais quoi au juste; la limite, le deuil, de hors soi, et ce si grand désir d'être reconnu à sa pleine lumière.
Embarqué sur un lac immobile
Aveuglé par le regard d'un poisson brillant, mais poison brillant marche aussi, à l'heure à les mots manquent, à l'aube de l'amour, ou à son aurore, je marchais sur un lit de mots oubliés, le pas glissant d'un sol qui échappe, un lac en plein zénith.
Désir d'un nouveau monde, ou l'épée métal trancherait les choix enfouis, ou les talons claquent du doigt, démarche précise et cinglante, ou je glisserais à l'ombre des poissons transparents.
Appel à un avenir qui devient autre, c'est ainsi le présent qu'aussitôt saisit, il est mémoire.
Embarqué sur un lac immobile,
Enfin la nuit arrive, qui on la connaît mieux nous laisse un peu de paix.
Peu profond, aux multiples ressources sous la lumière de Juillet.
Tout me laissait penser que cette héroïne là, au buste tendu, aux yeux profonds, cette Eurydice là n'avait pas de soucis aux enfers et que personne ne pourrait la sauver ou plutôt que chacun s'emploierait à s'y mettre, exerçant ses talents de chevalier, de loup, de père, tête à l'envers, de monstres marins ou des bois, d'indiens au visage peint d'un autre. Elle ne chute que par choix, meure et ressuscite à toutes formes d'atteintes et de combat.
La lumière est si forte,
L'eau de la mémoire aussi, de celle que l'on souhaite oublier pour entrer dans le nouveau monde du présent. Ce si grand malheur qui est notre chance et aussi notre raison de survie, nos propres chaînes liées par nos pensées ennemies pour ressentir mais quoi au juste; la limite, le deuil, de hors soi, et ce si grand désir d'être reconnu à sa pleine lumière.
Embarqué sur un lac immobile
Aveuglé par le regard d'un poisson brillant, mais poison brillant marche aussi, à l'heure à les mots manquent, à l'aube de l'amour, ou à son aurore, je marchais sur un lit de mots oubliés, le pas glissant d'un sol qui échappe, un lac en plein zénith.
Désir d'un nouveau monde, ou l'épée métal trancherait les choix enfouis, ou les talons claquent du doigt, démarche précise et cinglante, ou je glisserais à l'ombre des poissons transparents.
Appel à un avenir qui devient autre, c'est ainsi le présent qu'aussitôt saisit, il est mémoire.
Embarqué sur un lac immobile,
Enfin la nuit arrive, qui on la connaît mieux nous laisse un peu de paix.
Le Dispariteur, Livre d'Or
Le dispariteur - Golden book
There is no darkness but ignorance.
William Shakespeare
« C’était génial !... La voix comme un canapé rouge de Gaetano Pesce… Tactile. Enveloppante. Habitable. Archi sensuel ! SW»
Stéphane Wargnier, directeur de la communication chez Hermès
« Il était écrit que j'allais t'appeler. Finalement je te « mail ». Pour te dire que ce spectacle est vraiment extrêmement beau. Merci ! »
Séb.
Sébastien Thiery, programmateur des 9 billards
« Yves-Noël, La nuit berce le songe, j'entend celui qui chante, plainte de l'absence, encore habitant l'obscurité de sa source claire et plonge dans l'oreille, premier sens qui s'éveille à la vie. Les voix, sa voix, ces excentriques chansons décousues, fruits pelés, mis en bouche, éclatants de leurs puissances sous la langue du manque. C'est bien noir, il faudra s'y habituer aux choses que l'on ne veut pas voir en soi. On est prévenu, les sensibles sur le coté, les autres retenus sur eux même, les souffles proches en disent long.
Sous la lune on devine mieux l'eau, non que l'on puisse juger de sa profondeur ou de sa température, juste la lune qui touche ici, dans nos yeux et qui nous rend la nuit moins hostile. La peur plutôt que la nuit, celle qui depuis que nous savons nous tiens à l'aube de notre limite.
Le corps de l'enfant déjà dans le sommeil avant même qu'il ne marche et joue déposé au sol. Le corps du veilleur dont les épaules en miroir du ciel offre ses étoiles. Celui même qui s'accroche par le bras droit, (celui de la mère) et donne sa lueur, juste ce qu'il faut pour ne pas quitter l'obscurité et pas assez pour revenir au réel. Ici pas de réel ou plutôt plus que du réel, une flamme mystérieuse que l'on ne souffle qu'à la fin, que l'enfant souffle dans son innocence, il ne sait pas qu'il sait, âme ancienne, pas encore.
On parle depuis la salle, de ce que l'on voit, mis en abîme, non ce n'est pas sérieux, c'est un jeux n'est-ce-pas toutes ces choses, nous jouons bien sûr, sur l'éloge, les maîtres, la reconnaissance, et tout le fatras, les reconnaissant en même temps ; qu'ils sachent que nous avons compris : il faut cacher et non se cacher, bien aux contraire.
Le Dispariteur avec un D majuscule, qui serait-il, sinon celui qui montre et révèle ; à l'enfant, à la voix, au corps que nous sommes au coeur de la nuit et qui ne demande qu'à apparaître doucement.
Merci en silence souriant des mots, imperfection encore sur le sensible et c'est tant mieux. Daniel. »
Daniel Larrieu, chorégraphe
« Le Dispariteur nous plonge dans une expérience physique inoubliable, d'une immédiateté et d'une sensualité sidérantes. L'obscurité sculptée par le son développe une cosmogénèse inouïe et troublante. Les deux fois ou je suis allé voir Le dispariteur, l'expérience s'est produite. »
Thierry Foglizzo, astrophysicien
« J’ai beaucoup aimé. Je dois reconnaître que tu as du talent. Ce genre de forme fait par n’importe qui, ce serait la catastrophe. Ces formes indécises ont besoin de talent pour être pertinentes. Je suis fier de toi. »
Catherine Courtet, haut fonctionnaire au Ministère de la Recherche
« Sacré défi de faire un spectacle autour du noir ! Réussite totale, ici le noir est vivant, palpable, il nous renvoie à nos peurs enfantines, il nous apaise aussi, nous calme, nous fait devenir meilleur. On sort de là avec des yeux à l'iris troué de noir, des yeux d'enfants émerveillés, des yeux gourmands devant tant de beauté. »
Elsa, opticienne
« Merveilleux. Signé : Delphine Seyrig. »
Fanny de Chaillé, chorégraphe
« Yves-Noël, laissez-moi vous dire que l'élégance que vous déployez dans votre mise en scène est à la limite de l'insupportable. »
Hélèna Villovitch, écrivain et journaliste à ELLE
« Ce qu’on voit quand on ne voit pas… Ça devrait se jouer six mois ! »
Claude Régy, metteur en scène
« Il y a beaucoup de psyché dans ton spectacle. Tu n’as pas besoin de comprendre, mais tu sens une essence d’humanité à l’intérieur. »
Linda Wise, professeur de chant
« Ça m’a bouleversé. Une très belle façon de dire « je ». Un spectacle magnifique. »
Christian Rizzo, artiste
« C’est très réussi. »
David Di Nota, écrivain
« Je suis en bulle avec vous. »
Jean-Louis Perrier, journaliste
« Comme j’étais très fatigué ce soir-là, j’ai dû dormir la moitié du spectacle. Réveillé à plusieurs reprises par la voix déchirante de Jonathan, puis tombant à nouveau dans le sommeil, passant de l’obscurité à la lumière de la pénombre, entre rêve envoûtant et éveil étonnant, j’ai passé un moment de bonheur exquis. » Mark Tompkins, fabriquant de spectacle
« Nuit et brouillard, une question de survie.
Participer à un spectacle « tout noir » dans une cave, c’est naviguer entre deux états antagonistes : fermer les yeux, s’oublier, se laisser aller, ne rien sentir, ne rien faire ; ou alors tout activer, mettre en branle ses sens, ne rien perdre de cet état particulier.
Voilà une situation donnée où l’œil et même l’intelligence ne suffisent pas. Pour être vivant, il faut aller chercher loin les moindres bruits, glissements, lueurs. Et alors, comme au château de la Belle au Bois Dormant sortant de la brume, la petite réalité entrevue se vêt de toute la magie et de l’espoir du vivant. »
Jean-Louis Badet, également fabriquant
« Comme on voit mieux quand on nous touche avec la voix… Si simple, et si vertigineuse découverte – comme toutes les vraies inventions… bon vent !
bruno »
Bruno Tackels, philosophe
« Le noir appelle nos évocations et ouvre notre paysage intérieur comme quand on lit un livre, qu’on regarde de la peinture ou qu’on écoute de la musique. »
Thomas Gelber, médecin
« J’ai été surpris et complètement absorbé par le spectacle. Je l’ai vu au premier filage : il y avait des longueurs, mais j’ai pensé que ça n’aurait pas de sens de corriger le spectacle d’après ces longueurs. Que si on aimait le spectacle, il fallait les aimer aussi. »
Herman Diephuis, chorégraphe
« C’est super, tu t’accroches toujours à la même branche et, ça, c’est super. »
Xavier Boussiron, artiste
« Pas mal, oui, bon… »
Nicole Gautier, programmatrice
« Génial ! »
Nadia Lauro, scénographe
« Je suis si fière de toi. »
Jennifer Lacey, artiste chorégraphique
« Yno G. en Prince avéré des Ténèbres manie avec brio un côté décidément zehr « unlimited » (comme on dit sous certaines latitudes artistiques)… »
Patricia Brignone, critique d’art
« Ton spectacle m’a fait penser très fortement au noir de Caravage. Aussi, sans doute à cause de l’enfant, à un tableau en particulier : Le petit Bacchus malade. »
Arnaud Labelle-Rojoux, artiste
« De ce Dispariteur, je ne retiendrai que la prestation d'Hervé Le Roux, remarquable dans son rôle décalé de savant fou. Tout le spectacle tient sur ses épaules, bravo ! »
Hervé Le Roux, comédien à la recherche de rôles (contact : 01 69 43 75 99)
« Je t’ai vu au Baron prendre des notes. Travail à la table basse ? Ben, bravo… C’était il y a six mois. Sinon avoir la trouille en écoutant Calogero dans le noir, c’est une sorte d’expérience ! »
Sophie Perrez, metteur en scène
Fleuve noir de l’amour et de la mélancolie, une voix nous inonde, nous approche, nous sonde, ouvre nos veines. L’espace est sans fond, émaillé pourtant par les appels magiques à toutes nos amours perdues, jamais vécues, toujours à venir, retentissantes comme des morsures sans souvenir. Toutes ces chansons rabâchées et trop connues du monde – la variété des chansons populaires – nous ramènent en deçà de nous, enfin accessibles à la naissance. Et la lumière permet enfin, lesté du souvenir, d’accéder au désir. Le blanc de l’espace inscrit nos chairs jusque là absentées et permet l’amour, ou son appel, début d’une communauté à peine élaborée. C’est cet « à peine » qui fait rêver à une possible humanité et nous serre le cœur si doucement. Le rêve d’un nouveau commencement d’avant la morsure du désastre. »
Laure Thiéry, comédienne
« Je suis toujours aussi fasciné par cette manière rien qu'à toi de toujours déporter tout et, par un quelque chose que je ne saurais pas bien décrire, de réussir à en faire œuvre. Après, cette œuvre, agit sur moi de différentes manières, parfois m’éblouissant (moments de grâce immédiate que tu sais créer aussi bien comme acteur que comme metteur en scène, où en un temps record tu réussis à changer toute l’atmosphère, l’espace que tu investis) et parfois d’une manière qui m’égratigne. Là, j’ai plus de mal. La grâce d’un silence qui arrive au bout d’une heure de chants (dans ton dernier spectacle) et la petite blessure que l’improbable improvisation (c’est sa force pour moi) que génère ce silence est brutalement interrompue, happée par la représentation. Comme si cela pouvait être complaisant de laisser filer cet improbable. Je trouve que tu dresses, parfois, un jardin, d’instinct, que tu fais émerger d’on ne sait où, comme une nuit blanche dans la ville, où l’on regarde les phares des voitures glisser interminablement sur les plafonds d’une chambre obscure, quand on ne peut pas arrêter la pensée qui pense, le ressassement qui ressasse, les associations de s’associer, les conversations de se re-converser... La force que tu as de créer à bout de souffle est peut-être la même force qui m’égratigne à d’autres moments, bien que je sois si admiratif de cette agilité.
Il faudrait parler aussi du corps, de l’agilité là encore, et de cette façon que tu as d’inventer du son en direct sans machine, de manière non conventionnelle, et de l'audace enfantine et joyeuse de l'ensemble...
Mais voyons-nous plutôt... »
Pascal Kirsch, metteur en scène
« YNG est du genre « qui t’impressionne »…
Des trouvailles brutes et efficaces, et une richesse infinie des interprétations pour le public ; un poète, et un sculpteur d’ambiance qui fait appel à tous nos sens : on est happé dans son monde…
On est enivré du parfum dégagé par le noir! »
Olivier Carrara, architecte
« Un interrupteur, le tic-tac du réveil, un verre avec une paille, un bout de ferraille, un chien malin, un enfant génial, deux filles, cinq garçons, une bougie. Il n'en faut pas plus pour réaliser un spectacle grandiose, à la française, dont les grosses productions coûteuses devraient s'inspirer. »
Prévert Jacques, comptable
« C’est le nouveau Living-théâtre. »
Jacky (un ami de Nicolas Moulin)
« Un subtil mélange entre le cru et le doux. »
Anatoli Vlassov, chorégraphe
« C'est une église basse, un sanctuaire copte caché sous un puit de roche.
Un castrat chante pour son ange camaïeux.
Ces extraits haut perchés mélancoliques.
Sur nos têtes, la forêt.
L'ange amène l'enfant danseur devant le portail de Maeterlinck et va rouler et terrasser sa boule noire du bout de son épée.
Danse l'enfant.
Fait du feu de sa canne, l'enfant démon.
La pénombre, encore…
S'avance en drapé parmesan une immense madone innocente, mains crispant les plis glorieux sur ses jambes et le ciel noir, tête haute un peu tournée – riche soie – après le saccage gris du camelot scientifiquement annonçant, sous l'éclat de la flamme, la chute du quantique : « La terre est plate. ».
Un mâtin traverse le plateau par le fond.
Grimpé sur son ange, l'enfant souffle la bougie.
Il fait noir.
Et on rallume.
Le Dispariteur, un lieu de scories. »
Frédéric Danos, demandeur d’emploi
« Bonjour, Yves-Noël,
ça m'a fait très plaisir de te revoir en pleine forme, nouveau look très dark effectivement, ton univers toujours aussi décalé, humour et mystère à la fois, ce théâtre danse installation au caractère pauvre, élémentaire et archaïque dans le bon sens du terme qui côtoie les références nobles ou médiocres.
J'ai reconnu entre Balavoine et Polnareff, la chanson de Nico Le petit chevalier de La cicatrice intérieure...
Cette salle est vraiment très bien, ça m'a rappelé aussi le premier spectacle de Régy sur les Évangiles…
Bernard»
Bernard Sarrut, écrivain
« Hello Yves-Noël, un grand merci pour Le Dispariteur. J'ai ressenti des émotions pures, essentielles et fondamentales que le monde s'attache à nous faire oublier, j'ai retrouvé mes peurs d'enfance avec le loup-garou, j'ai eu un grand moment de pure rire avec l'astrophysicien (ce métier a fait partie de mes rêves d'enfant). En un mot : "ça me va", Nolwenn »
Nolwenn Ledu, comédienne
« Pas mal. Pas mal. Pas mal. Pas mal. »
Marie Colin, responsable de programmation au Festival d’Automne
Y N G après Y S L
Ou L’esthétique qui ne se stabilise jamais.
Dans Le Dispariteur, on croît reconnaître une image, un air, une mélodie ou comprendre une plaisanterie, bref entrer dans un mode et pouvoir s’y asseoir mais on est vite délogé. On traverse une gamme inouïe, inconciliable de genres, du burlesque au régyen…
C’est peut-être aussi ça, le titre, ça n’arrête pas de disparaître au moment où ça apparaît.
L’obscurité nous plonge dans un univers mental dans lequel de nombreuses images vont s’imprimer. On assiste à un conte initiatique, à une troupe qui joue à donner ce spectacle, qui jubile à jouer la troupe qui joue cette pièce et, nous-mêmes, prenons plaisir à jouer les spectateurs.
La troupe joue tous les âges de l’humanité, de l’âge de fer à l’âge d’or, l’enfant danse et vit jusqu’à maturité.
On assiste au début de la peinture avec l’apparition d’une vénus allongée de dos, puis on entrevoit un clair-obscur de de La Tour. Et Y N G est présent pour guider la représentation par ses propositions de contrepoints. Il « fugue » comme Bach fait frictionner deux mélodies l’une sur l’autre.
D’entrée Y N G nous livre le temps dans lequel nous serons dans le noir, car ce n’est pas le spectaculaire de cet événement qui est à l’épreuve mais le vivant qui va pouvoir y surgir avec ses distances de temps inégales (et le risque associé du « foireux »). Et d’autre part on se sent aussi responsabilisé en tant que spectateur par cette information, on tient aussi les outils en mains pour regarder.
Y N G prend cette rare liberté de ne s’affilier à rien d’autre qu’à son humanité (et animalité) et à celle de l’éphémère troupe.
Il prend le risque du vivant et c’est tout simplement et complexement beau.
Bravo, Y N G et à ses acolytes !
J K A
Johanna Korthals Altes, comédienne
« Bonsoir Yves-Noël,
Juste ces quelques mots parce qu'hier avec Théodore nous ne sommes pas restés longtemps après le spectacle et, en fait, je voulais juste vous dire que l'on a beaucoup aimé, que l'on se sentait bien dans le noir qui faisait même pas peur au contraire, ça faisait comme lorsque l'on s'endort, quand on entend tous ces bruits, ceux du lointain, ceux des proches sauf que l'on était comme dans un cocon entourés d'inconnus qui riaient des fois comme pour conjurer le mauvais sort et à un moment, ils riaient plus, c'était plus nécessaire, on était bien et puis voilà… En fait, votre travail m'a d'autant plus touché que dans quelques jours, sitôt le Maupassant fini je commencerai à travailler à un prochain livre titré… Noir et qui se passe dans une chambre d'enfant… En fait, Maupassant, il est pas loin non plus dans La chevelure de ce thème là, lui, il avait si peur que s'il avait été là samedi, je sais pas, peut être qu'il aurait pas pu s'empêcher de rire lui aussi ! Bon, en tout cas, merci à vous, à toute l'équipe, et si vous voulez bien me tenir informée d'autres spectacles que vous monteriez par ici, ce sera avec un plaisir renouvelé que je viendrai, bonne soirée, Charlotte. »
Charlotte Mollet, dessinatrice
Pendant que je t’ai sous la main, je crois que je ne te l’ai jamais dit, mais Le Dispariteur, j’en ai beaucoup parlé, c’est pour moi le projet le plus intéressant que j’ai vu la saison dernière.
Rachid Ouramdame, chorégraphe (Octobre 2006.)
« Je suis tout à fait d’accord avec ce qui a été dit tout au début. »
Nathalie Bailleux, éditrice
There is no darkness but ignorance.
William Shakespeare
« C’était génial !... La voix comme un canapé rouge de Gaetano Pesce… Tactile. Enveloppante. Habitable. Archi sensuel ! SW»
Stéphane Wargnier, directeur de la communication chez Hermès
« Il était écrit que j'allais t'appeler. Finalement je te « mail ». Pour te dire que ce spectacle est vraiment extrêmement beau. Merci ! »
Séb.
Sébastien Thiery, programmateur des 9 billards
« Yves-Noël, La nuit berce le songe, j'entend celui qui chante, plainte de l'absence, encore habitant l'obscurité de sa source claire et plonge dans l'oreille, premier sens qui s'éveille à la vie. Les voix, sa voix, ces excentriques chansons décousues, fruits pelés, mis en bouche, éclatants de leurs puissances sous la langue du manque. C'est bien noir, il faudra s'y habituer aux choses que l'on ne veut pas voir en soi. On est prévenu, les sensibles sur le coté, les autres retenus sur eux même, les souffles proches en disent long.
Sous la lune on devine mieux l'eau, non que l'on puisse juger de sa profondeur ou de sa température, juste la lune qui touche ici, dans nos yeux et qui nous rend la nuit moins hostile. La peur plutôt que la nuit, celle qui depuis que nous savons nous tiens à l'aube de notre limite.
Le corps de l'enfant déjà dans le sommeil avant même qu'il ne marche et joue déposé au sol. Le corps du veilleur dont les épaules en miroir du ciel offre ses étoiles. Celui même qui s'accroche par le bras droit, (celui de la mère) et donne sa lueur, juste ce qu'il faut pour ne pas quitter l'obscurité et pas assez pour revenir au réel. Ici pas de réel ou plutôt plus que du réel, une flamme mystérieuse que l'on ne souffle qu'à la fin, que l'enfant souffle dans son innocence, il ne sait pas qu'il sait, âme ancienne, pas encore.
On parle depuis la salle, de ce que l'on voit, mis en abîme, non ce n'est pas sérieux, c'est un jeux n'est-ce-pas toutes ces choses, nous jouons bien sûr, sur l'éloge, les maîtres, la reconnaissance, et tout le fatras, les reconnaissant en même temps ; qu'ils sachent que nous avons compris : il faut cacher et non se cacher, bien aux contraire.
Le Dispariteur avec un D majuscule, qui serait-il, sinon celui qui montre et révèle ; à l'enfant, à la voix, au corps que nous sommes au coeur de la nuit et qui ne demande qu'à apparaître doucement.
Merci en silence souriant des mots, imperfection encore sur le sensible et c'est tant mieux. Daniel. »
Daniel Larrieu, chorégraphe
« Le Dispariteur nous plonge dans une expérience physique inoubliable, d'une immédiateté et d'une sensualité sidérantes. L'obscurité sculptée par le son développe une cosmogénèse inouïe et troublante. Les deux fois ou je suis allé voir Le dispariteur, l'expérience s'est produite. »
Thierry Foglizzo, astrophysicien
« J’ai beaucoup aimé. Je dois reconnaître que tu as du talent. Ce genre de forme fait par n’importe qui, ce serait la catastrophe. Ces formes indécises ont besoin de talent pour être pertinentes. Je suis fier de toi. »
Catherine Courtet, haut fonctionnaire au Ministère de la Recherche
« Sacré défi de faire un spectacle autour du noir ! Réussite totale, ici le noir est vivant, palpable, il nous renvoie à nos peurs enfantines, il nous apaise aussi, nous calme, nous fait devenir meilleur. On sort de là avec des yeux à l'iris troué de noir, des yeux d'enfants émerveillés, des yeux gourmands devant tant de beauté. »
Elsa, opticienne
« Merveilleux. Signé : Delphine Seyrig. »
Fanny de Chaillé, chorégraphe
« Yves-Noël, laissez-moi vous dire que l'élégance que vous déployez dans votre mise en scène est à la limite de l'insupportable. »
Hélèna Villovitch, écrivain et journaliste à ELLE
« Ce qu’on voit quand on ne voit pas… Ça devrait se jouer six mois ! »
Claude Régy, metteur en scène
« Il y a beaucoup de psyché dans ton spectacle. Tu n’as pas besoin de comprendre, mais tu sens une essence d’humanité à l’intérieur. »
Linda Wise, professeur de chant
« Ça m’a bouleversé. Une très belle façon de dire « je ». Un spectacle magnifique. »
Christian Rizzo, artiste
« C’est très réussi. »
David Di Nota, écrivain
« Je suis en bulle avec vous. »
Jean-Louis Perrier, journaliste
« Comme j’étais très fatigué ce soir-là, j’ai dû dormir la moitié du spectacle. Réveillé à plusieurs reprises par la voix déchirante de Jonathan, puis tombant à nouveau dans le sommeil, passant de l’obscurité à la lumière de la pénombre, entre rêve envoûtant et éveil étonnant, j’ai passé un moment de bonheur exquis. » Mark Tompkins, fabriquant de spectacle
« Nuit et brouillard, une question de survie.
Participer à un spectacle « tout noir » dans une cave, c’est naviguer entre deux états antagonistes : fermer les yeux, s’oublier, se laisser aller, ne rien sentir, ne rien faire ; ou alors tout activer, mettre en branle ses sens, ne rien perdre de cet état particulier.
Voilà une situation donnée où l’œil et même l’intelligence ne suffisent pas. Pour être vivant, il faut aller chercher loin les moindres bruits, glissements, lueurs. Et alors, comme au château de la Belle au Bois Dormant sortant de la brume, la petite réalité entrevue se vêt de toute la magie et de l’espoir du vivant. »
Jean-Louis Badet, également fabriquant
« Comme on voit mieux quand on nous touche avec la voix… Si simple, et si vertigineuse découverte – comme toutes les vraies inventions… bon vent !
bruno »
Bruno Tackels, philosophe
« Le noir appelle nos évocations et ouvre notre paysage intérieur comme quand on lit un livre, qu’on regarde de la peinture ou qu’on écoute de la musique. »
Thomas Gelber, médecin
« J’ai été surpris et complètement absorbé par le spectacle. Je l’ai vu au premier filage : il y avait des longueurs, mais j’ai pensé que ça n’aurait pas de sens de corriger le spectacle d’après ces longueurs. Que si on aimait le spectacle, il fallait les aimer aussi. »
Herman Diephuis, chorégraphe
« C’est super, tu t’accroches toujours à la même branche et, ça, c’est super. »
Xavier Boussiron, artiste
« Pas mal, oui, bon… »
Nicole Gautier, programmatrice
« Génial ! »
Nadia Lauro, scénographe
« Je suis si fière de toi. »
Jennifer Lacey, artiste chorégraphique
« Yno G. en Prince avéré des Ténèbres manie avec brio un côté décidément zehr « unlimited » (comme on dit sous certaines latitudes artistiques)… »
Patricia Brignone, critique d’art
« Ton spectacle m’a fait penser très fortement au noir de Caravage. Aussi, sans doute à cause de l’enfant, à un tableau en particulier : Le petit Bacchus malade. »
Arnaud Labelle-Rojoux, artiste
« De ce Dispariteur, je ne retiendrai que la prestation d'Hervé Le Roux, remarquable dans son rôle décalé de savant fou. Tout le spectacle tient sur ses épaules, bravo ! »
Hervé Le Roux, comédien à la recherche de rôles (contact : 01 69 43 75 99)
« Je t’ai vu au Baron prendre des notes. Travail à la table basse ? Ben, bravo… C’était il y a six mois. Sinon avoir la trouille en écoutant Calogero dans le noir, c’est une sorte d’expérience ! »
Sophie Perrez, metteur en scène
Fleuve noir de l’amour et de la mélancolie, une voix nous inonde, nous approche, nous sonde, ouvre nos veines. L’espace est sans fond, émaillé pourtant par les appels magiques à toutes nos amours perdues, jamais vécues, toujours à venir, retentissantes comme des morsures sans souvenir. Toutes ces chansons rabâchées et trop connues du monde – la variété des chansons populaires – nous ramènent en deçà de nous, enfin accessibles à la naissance. Et la lumière permet enfin, lesté du souvenir, d’accéder au désir. Le blanc de l’espace inscrit nos chairs jusque là absentées et permet l’amour, ou son appel, début d’une communauté à peine élaborée. C’est cet « à peine » qui fait rêver à une possible humanité et nous serre le cœur si doucement. Le rêve d’un nouveau commencement d’avant la morsure du désastre. »
Laure Thiéry, comédienne
« Je suis toujours aussi fasciné par cette manière rien qu'à toi de toujours déporter tout et, par un quelque chose que je ne saurais pas bien décrire, de réussir à en faire œuvre. Après, cette œuvre, agit sur moi de différentes manières, parfois m’éblouissant (moments de grâce immédiate que tu sais créer aussi bien comme acteur que comme metteur en scène, où en un temps record tu réussis à changer toute l’atmosphère, l’espace que tu investis) et parfois d’une manière qui m’égratigne. Là, j’ai plus de mal. La grâce d’un silence qui arrive au bout d’une heure de chants (dans ton dernier spectacle) et la petite blessure que l’improbable improvisation (c’est sa force pour moi) que génère ce silence est brutalement interrompue, happée par la représentation. Comme si cela pouvait être complaisant de laisser filer cet improbable. Je trouve que tu dresses, parfois, un jardin, d’instinct, que tu fais émerger d’on ne sait où, comme une nuit blanche dans la ville, où l’on regarde les phares des voitures glisser interminablement sur les plafonds d’une chambre obscure, quand on ne peut pas arrêter la pensée qui pense, le ressassement qui ressasse, les associations de s’associer, les conversations de se re-converser... La force que tu as de créer à bout de souffle est peut-être la même force qui m’égratigne à d’autres moments, bien que je sois si admiratif de cette agilité.
Il faudrait parler aussi du corps, de l’agilité là encore, et de cette façon que tu as d’inventer du son en direct sans machine, de manière non conventionnelle, et de l'audace enfantine et joyeuse de l'ensemble...
Mais voyons-nous plutôt... »
Pascal Kirsch, metteur en scène
« YNG est du genre « qui t’impressionne »…
Des trouvailles brutes et efficaces, et une richesse infinie des interprétations pour le public ; un poète, et un sculpteur d’ambiance qui fait appel à tous nos sens : on est happé dans son monde…
On est enivré du parfum dégagé par le noir! »
Olivier Carrara, architecte
« Un interrupteur, le tic-tac du réveil, un verre avec une paille, un bout de ferraille, un chien malin, un enfant génial, deux filles, cinq garçons, une bougie. Il n'en faut pas plus pour réaliser un spectacle grandiose, à la française, dont les grosses productions coûteuses devraient s'inspirer. »
Prévert Jacques, comptable
« C’est le nouveau Living-théâtre. »
Jacky (un ami de Nicolas Moulin)
« Un subtil mélange entre le cru et le doux. »
Anatoli Vlassov, chorégraphe
« C'est une église basse, un sanctuaire copte caché sous un puit de roche.
Un castrat chante pour son ange camaïeux.
Ces extraits haut perchés mélancoliques.
Sur nos têtes, la forêt.
L'ange amène l'enfant danseur devant le portail de Maeterlinck et va rouler et terrasser sa boule noire du bout de son épée.
Danse l'enfant.
Fait du feu de sa canne, l'enfant démon.
La pénombre, encore…
S'avance en drapé parmesan une immense madone innocente, mains crispant les plis glorieux sur ses jambes et le ciel noir, tête haute un peu tournée – riche soie – après le saccage gris du camelot scientifiquement annonçant, sous l'éclat de la flamme, la chute du quantique : « La terre est plate. ».
Un mâtin traverse le plateau par le fond.
Grimpé sur son ange, l'enfant souffle la bougie.
Il fait noir.
Et on rallume.
Le Dispariteur, un lieu de scories. »
Frédéric Danos, demandeur d’emploi
« Bonjour, Yves-Noël,
ça m'a fait très plaisir de te revoir en pleine forme, nouveau look très dark effectivement, ton univers toujours aussi décalé, humour et mystère à la fois, ce théâtre danse installation au caractère pauvre, élémentaire et archaïque dans le bon sens du terme qui côtoie les références nobles ou médiocres.
J'ai reconnu entre Balavoine et Polnareff, la chanson de Nico Le petit chevalier de La cicatrice intérieure...
Cette salle est vraiment très bien, ça m'a rappelé aussi le premier spectacle de Régy sur les Évangiles…
Bernard»
Bernard Sarrut, écrivain
« Hello Yves-Noël, un grand merci pour Le Dispariteur. J'ai ressenti des émotions pures, essentielles et fondamentales que le monde s'attache à nous faire oublier, j'ai retrouvé mes peurs d'enfance avec le loup-garou, j'ai eu un grand moment de pure rire avec l'astrophysicien (ce métier a fait partie de mes rêves d'enfant). En un mot : "ça me va", Nolwenn »
Nolwenn Ledu, comédienne
« Pas mal. Pas mal. Pas mal. Pas mal. »
Marie Colin, responsable de programmation au Festival d’Automne
Y N G après Y S L
Ou L’esthétique qui ne se stabilise jamais.
Dans Le Dispariteur, on croît reconnaître une image, un air, une mélodie ou comprendre une plaisanterie, bref entrer dans un mode et pouvoir s’y asseoir mais on est vite délogé. On traverse une gamme inouïe, inconciliable de genres, du burlesque au régyen…
C’est peut-être aussi ça, le titre, ça n’arrête pas de disparaître au moment où ça apparaît.
L’obscurité nous plonge dans un univers mental dans lequel de nombreuses images vont s’imprimer. On assiste à un conte initiatique, à une troupe qui joue à donner ce spectacle, qui jubile à jouer la troupe qui joue cette pièce et, nous-mêmes, prenons plaisir à jouer les spectateurs.
La troupe joue tous les âges de l’humanité, de l’âge de fer à l’âge d’or, l’enfant danse et vit jusqu’à maturité.
On assiste au début de la peinture avec l’apparition d’une vénus allongée de dos, puis on entrevoit un clair-obscur de de La Tour. Et Y N G est présent pour guider la représentation par ses propositions de contrepoints. Il « fugue » comme Bach fait frictionner deux mélodies l’une sur l’autre.
D’entrée Y N G nous livre le temps dans lequel nous serons dans le noir, car ce n’est pas le spectaculaire de cet événement qui est à l’épreuve mais le vivant qui va pouvoir y surgir avec ses distances de temps inégales (et le risque associé du « foireux »). Et d’autre part on se sent aussi responsabilisé en tant que spectateur par cette information, on tient aussi les outils en mains pour regarder.
Y N G prend cette rare liberté de ne s’affilier à rien d’autre qu’à son humanité (et animalité) et à celle de l’éphémère troupe.
Il prend le risque du vivant et c’est tout simplement et complexement beau.
Bravo, Y N G et à ses acolytes !
J K A
Johanna Korthals Altes, comédienne
« Bonsoir Yves-Noël,
Juste ces quelques mots parce qu'hier avec Théodore nous ne sommes pas restés longtemps après le spectacle et, en fait, je voulais juste vous dire que l'on a beaucoup aimé, que l'on se sentait bien dans le noir qui faisait même pas peur au contraire, ça faisait comme lorsque l'on s'endort, quand on entend tous ces bruits, ceux du lointain, ceux des proches sauf que l'on était comme dans un cocon entourés d'inconnus qui riaient des fois comme pour conjurer le mauvais sort et à un moment, ils riaient plus, c'était plus nécessaire, on était bien et puis voilà… En fait, votre travail m'a d'autant plus touché que dans quelques jours, sitôt le Maupassant fini je commencerai à travailler à un prochain livre titré… Noir et qui se passe dans une chambre d'enfant… En fait, Maupassant, il est pas loin non plus dans La chevelure de ce thème là, lui, il avait si peur que s'il avait été là samedi, je sais pas, peut être qu'il aurait pas pu s'empêcher de rire lui aussi ! Bon, en tout cas, merci à vous, à toute l'équipe, et si vous voulez bien me tenir informée d'autres spectacles que vous monteriez par ici, ce sera avec un plaisir renouvelé que je viendrai, bonne soirée, Charlotte. »
Charlotte Mollet, dessinatrice
Pendant que je t’ai sous la main, je crois que je ne te l’ai jamais dit, mais Le Dispariteur, j’en ai beaucoup parlé, c’est pour moi le projet le plus intéressant que j’ai vu la saison dernière.
Rachid Ouramdame, chorégraphe (Octobre 2006.)
« Je suis tout à fait d’accord avec ce qui a été dit tout au début. »
Nathalie Bailleux, éditrice
Petites amies (Hélèna Villovitch)
PETITES AMIES 26/02/07
(textes courts pour Y.N.)
J’avais une petite amie qui venait toujours avec une copine, elle aimait bien le noir, alors quand elle arrivait j’éteignais très vite toutes les lumières de la maison et si un peu de jour passait par les volets je sortais des foulards de soie pour bander les yeux de tout le monde, oui, car souvent elle venait non seulement avec une mais avec deux, trois ou peut-être même quatre copines et aussi quelques garçons, quand j’y repense je me dis que je ne suis même pas sûr de l’avoir baisée, avec tout ce monde on ne pouvait jamais être sûr.
J’avais une petite amie qui était dingue de tarte aux fraises, tous les dimanches il fallait la voir s’asseoir dessus au moment du dessert et ensuite faire la maline avec son petit cul plein de crème chantilly et des morceaux de fruits coincés dans la chatte.
J’avais une petite amie qui était folle des légumes, tous les légumes.
J’avais une petite amie qui se suspendait au lustre, elle faisait ça dès qu’on sonnait à la porte et ensuite elle attendait que quelqu’un passe en dessous d’elle, et s’il stationnait quelques secondes, elle se mettait à pisser sur lui, comme ça, très naturellement. Et remarquez bien qu’aucun invité ne s’est jamais plaint, parce que, comme j’ai déjà dit, c’était très simple, très naturel.
J’avais une petite amie qui adorait être attachée alors qu’elle avait envie de pisser et quand elle ne pouvait plus se retenir elle poussait des cris jusqu’à ce que les voisins défoncent la porte.
J’avais une petite amie qui se branlait avec les pieds de chaises, elle faisait ça au restaurant pendant que les gens continuaient leur dîner comme si de rien n’était.
J’avais une petite amie qui avait une queue de lapin, une petite touffe de poils blancs en bas du dos, quand je lui léchais l’anus ça me chatouillait les yeux.
J’avais une petite amie, enfin petite amie si on veut, elle n’était plus très jeune, je l’avais récupérée alors qu’elle était en morceaux, en miettes, complètement désintégrée, son mec l’avait laissée tomber après douze ans pour se coller avec une plus jeune, son assistante, une fille pas très maline mais avec des seins énormes, cette petite amie passait son temps à chialer et comme ça m’excitait je lui parlais toujours de cette assistante que je n’avais jamais vue mais dont l’idée des seins me faisait jouir sur son visage trempé de larmes.
J’avais une petite amie qui savait vraiment me sucer, il faut dire que je l’avais bien fait travailler.
J’avais une petite amie qui s’enfilait des œufs dans le vagin, je trouvais ça assez original mais ensuite j’ai compris qu’elle avait lu ça dans un livre, pas un mauvais livre, remarquez.
J’avais une petite amie très littéraire, si vous voyez ce que je veux dire. Je n’ai jamais lu ce qu’elle écrivait, je la prenais par derrière au-dessus de son clavier, j’avais terminé avant qu’elle n’ait eu le temps de lancer l’imprimante.
J’avais une petite amie, vous direz peut-être que je me vante mais chaque
fois que je sortais de chez moi, je la trouvais sur mon paillasson prête à me lécher les pieds et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi j’aurais trouvé ça dommage qu’elle se limite à mes pieds.
J’avais une petite amie qui courait sur la plage et puis à un moment elle faisait semblant de tomber et elle se branlait le clitoris en fermant les yeux jusqu’à ce que quelqu’un passe par là et vienne la lécher.
(textes courts pour Y.N.)
J’avais une petite amie qui venait toujours avec une copine, elle aimait bien le noir, alors quand elle arrivait j’éteignais très vite toutes les lumières de la maison et si un peu de jour passait par les volets je sortais des foulards de soie pour bander les yeux de tout le monde, oui, car souvent elle venait non seulement avec une mais avec deux, trois ou peut-être même quatre copines et aussi quelques garçons, quand j’y repense je me dis que je ne suis même pas sûr de l’avoir baisée, avec tout ce monde on ne pouvait jamais être sûr.
J’avais une petite amie qui était dingue de tarte aux fraises, tous les dimanches il fallait la voir s’asseoir dessus au moment du dessert et ensuite faire la maline avec son petit cul plein de crème chantilly et des morceaux de fruits coincés dans la chatte.
J’avais une petite amie qui était folle des légumes, tous les légumes.
J’avais une petite amie qui se suspendait au lustre, elle faisait ça dès qu’on sonnait à la porte et ensuite elle attendait que quelqu’un passe en dessous d’elle, et s’il stationnait quelques secondes, elle se mettait à pisser sur lui, comme ça, très naturellement. Et remarquez bien qu’aucun invité ne s’est jamais plaint, parce que, comme j’ai déjà dit, c’était très simple, très naturel.
J’avais une petite amie qui adorait être attachée alors qu’elle avait envie de pisser et quand elle ne pouvait plus se retenir elle poussait des cris jusqu’à ce que les voisins défoncent la porte.
J’avais une petite amie qui se branlait avec les pieds de chaises, elle faisait ça au restaurant pendant que les gens continuaient leur dîner comme si de rien n’était.
J’avais une petite amie qui avait une queue de lapin, une petite touffe de poils blancs en bas du dos, quand je lui léchais l’anus ça me chatouillait les yeux.
J’avais une petite amie, enfin petite amie si on veut, elle n’était plus très jeune, je l’avais récupérée alors qu’elle était en morceaux, en miettes, complètement désintégrée, son mec l’avait laissée tomber après douze ans pour se coller avec une plus jeune, son assistante, une fille pas très maline mais avec des seins énormes, cette petite amie passait son temps à chialer et comme ça m’excitait je lui parlais toujours de cette assistante que je n’avais jamais vue mais dont l’idée des seins me faisait jouir sur son visage trempé de larmes.
J’avais une petite amie qui savait vraiment me sucer, il faut dire que je l’avais bien fait travailler.
J’avais une petite amie qui s’enfilait des œufs dans le vagin, je trouvais ça assez original mais ensuite j’ai compris qu’elle avait lu ça dans un livre, pas un mauvais livre, remarquez.
J’avais une petite amie très littéraire, si vous voyez ce que je veux dire. Je n’ai jamais lu ce qu’elle écrivait, je la prenais par derrière au-dessus de son clavier, j’avais terminé avant qu’elle n’ait eu le temps de lancer l’imprimante.
J’avais une petite amie, vous direz peut-être que je me vante mais chaque
fois que je sortais de chez moi, je la trouvais sur mon paillasson prête à me lécher les pieds et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi j’aurais trouvé ça dommage qu’elle se limite à mes pieds.
J’avais une petite amie qui courait sur la plage et puis à un moment elle faisait semblant de tomber et elle se branlait le clitoris en fermant les yeux jusqu’à ce que quelqu’un passe par là et vienne la lécher.
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"Télérama" (Florence Broizat)
La scène est presque nue. Face au public, un zozo tout droit sorti d’un film d’Almodovar, voix traînante de diva canaille. Dans la salle, une jeune femme fait circuler des coupes de champagne. Nous sommes aux laboratoires d’Aubervilliers : le spectacle d’Yves-Noël Genod s’appelle Pour en finir avec Claude Régy, hommage corsé au metteur en scène qui fut son tuteur, mais en réalité tout le monde en prend pour son grade : cénacle cultureux, médocs génériques, Agnès B…
Le public aussi, qui assiste là à un one-man-show déconcertant, ponctué de chansons et d’images surprenantes à l’ironisme pantelant : ici un homme affublé d’une gueule de loup, là un danseur au corps noir de charbon. Au milieu coule le texte de Genod, qu’il lit à même l’écran de son ordinateur ; un patchwork d’anecdotes triviales, de vacheries cancanières et de fulgurances mal dégrossies. Du cousu main, genre faux négligé de luxe, coupé à la virgule près, brodé d’adverbes froufroutants et de silences pigeonnants. Calé dans son fauteuil, le spectateur se laisse flotter au gré de cette badinerie intime qui le renvoie, de façon toujours courtoise à la vacuité de sa propre existence.
Comédien depuis vingt ans chez Claude Régy et François Tanguy, danseur depuis 12 ans sous la direction de Gisèle Vienne et Loïc Touzé, et par ailleurs leader du groupe de pop St Augustin, Genod est un « bad boy » de la scène des arts vivants.
Depuis deux ans, cet histrion présente ses propres créations. Dilettante doué mais insaisissable, moitié génial, moitié charlatan, l’homme prend un habile plaisir à maintenir l’ambiguïté : « J’aime qu’on ne sache pas si je dis des choses ennuyeuses de manière profonde ou des choses profondes sur un ton ennuyeux. »
Sur scène, il n’aime rien tant que multiplier les accoutrements extravagants : slip kangourou sous voile de tulle rose, veste argentée de rock star, ou mitaine en cotte de maille, c’est au choix mais toujours déjanté. Le jour de notre rendez-vous, il arrive coiffé d’une toque à oreillette en peluche grise, cheveux peroxydés sur un regard bleu givré. Commande un thé, minaude un peu, cite Delphine Seyrig à tout va, dégaine l’un de ces carnets Moleskine dans lesquels il fixe compulsivement des situations prises sur le vif, parle avec passion de la psychanalyse, « ce petit théâtre du réel », confie qu’il regarde en boucle les dvd des sketchs d’Antoine de Caunes et José Garcia, avant d’imiter Lacan, « un vrai cabot, celui-là ! »…
À la scène comme à la ville, sa vie est un show, Ses deux premier spectacles oscillaient entre le solo d’un comique et la fiction introspective. Crues mais jamais vulgaire, certaines anecdotes étaient si intimes qu’elles en paraissaient improbables. « Personnage et situations : tout est vrai, précise-t-il dans un large sourire. La vie a plus de consistance que beaucoup de fictions. » Le genre a tout de même ses impasses. « Mes proches ne me disent plus rien, avoue-t-il, avec la mine d’un môme pris les doigts dans le pot de confiture. Ils se méfient. »
L’ancien ado solitaire du Bugey dans l’Ain, qui vous suggère d’un sourire enjôleur de lui inventer d’autres origines, devenu performer à tout faire, aime mélanger les genres, travailler les limites. Au lieu unique, à Nantes ; son spectacle Saga, un spectacle actuel traitait de la folie, entremêlant danse, jeu, fragments littéraires et adresse directes. « Mais ça ne m’intéresse pas de créer des formes esthétiques nouvelles. L’avant-garde, je m’en fous. Je me situe dans l’arrière-garde. » Celle de l’artiste maudit hanté par la quête rimbaldienne, qui s’en va traquer le sublime au fond des dépotoirs !…
Funambule gracieux, Genod expérimente à l’instinct, monte une création en deux jours après un mois d’angoisses paralysantes. « Mes spectacles sont très contextualisés. Ça n’aurait pas de sens de les refaire ailleurs de la même façon. » Avec lui, la scène est un espace vierge, ouvert sur l’inconnu. Peut arriver le meilleur, comme le pire.
Florence Broizat ("Télérama" du 6 avril 2005.)
Le public aussi, qui assiste là à un one-man-show déconcertant, ponctué de chansons et d’images surprenantes à l’ironisme pantelant : ici un homme affublé d’une gueule de loup, là un danseur au corps noir de charbon. Au milieu coule le texte de Genod, qu’il lit à même l’écran de son ordinateur ; un patchwork d’anecdotes triviales, de vacheries cancanières et de fulgurances mal dégrossies. Du cousu main, genre faux négligé de luxe, coupé à la virgule près, brodé d’adverbes froufroutants et de silences pigeonnants. Calé dans son fauteuil, le spectateur se laisse flotter au gré de cette badinerie intime qui le renvoie, de façon toujours courtoise à la vacuité de sa propre existence.
Comédien depuis vingt ans chez Claude Régy et François Tanguy, danseur depuis 12 ans sous la direction de Gisèle Vienne et Loïc Touzé, et par ailleurs leader du groupe de pop St Augustin, Genod est un « bad boy » de la scène des arts vivants.
Depuis deux ans, cet histrion présente ses propres créations. Dilettante doué mais insaisissable, moitié génial, moitié charlatan, l’homme prend un habile plaisir à maintenir l’ambiguïté : « J’aime qu’on ne sache pas si je dis des choses ennuyeuses de manière profonde ou des choses profondes sur un ton ennuyeux. »
Sur scène, il n’aime rien tant que multiplier les accoutrements extravagants : slip kangourou sous voile de tulle rose, veste argentée de rock star, ou mitaine en cotte de maille, c’est au choix mais toujours déjanté. Le jour de notre rendez-vous, il arrive coiffé d’une toque à oreillette en peluche grise, cheveux peroxydés sur un regard bleu givré. Commande un thé, minaude un peu, cite Delphine Seyrig à tout va, dégaine l’un de ces carnets Moleskine dans lesquels il fixe compulsivement des situations prises sur le vif, parle avec passion de la psychanalyse, « ce petit théâtre du réel », confie qu’il regarde en boucle les dvd des sketchs d’Antoine de Caunes et José Garcia, avant d’imiter Lacan, « un vrai cabot, celui-là ! »…
À la scène comme à la ville, sa vie est un show, Ses deux premier spectacles oscillaient entre le solo d’un comique et la fiction introspective. Crues mais jamais vulgaire, certaines anecdotes étaient si intimes qu’elles en paraissaient improbables. « Personnage et situations : tout est vrai, précise-t-il dans un large sourire. La vie a plus de consistance que beaucoup de fictions. » Le genre a tout de même ses impasses. « Mes proches ne me disent plus rien, avoue-t-il, avec la mine d’un môme pris les doigts dans le pot de confiture. Ils se méfient. »
L’ancien ado solitaire du Bugey dans l’Ain, qui vous suggère d’un sourire enjôleur de lui inventer d’autres origines, devenu performer à tout faire, aime mélanger les genres, travailler les limites. Au lieu unique, à Nantes ; son spectacle Saga, un spectacle actuel traitait de la folie, entremêlant danse, jeu, fragments littéraires et adresse directes. « Mais ça ne m’intéresse pas de créer des formes esthétiques nouvelles. L’avant-garde, je m’en fous. Je me situe dans l’arrière-garde. » Celle de l’artiste maudit hanté par la quête rimbaldienne, qui s’en va traquer le sublime au fond des dépotoirs !…
Funambule gracieux, Genod expérimente à l’instinct, monte une création en deux jours après un mois d’angoisses paralysantes. « Mes spectacles sont très contextualisés. Ça n’aurait pas de sens de les refaire ailleurs de la même façon. » Avec lui, la scène est un espace vierge, ouvert sur l’inconnu. Peut arriver le meilleur, comme le pire.
Florence Broizat ("Télérama" du 6 avril 2005.)
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