Friday, May 23, 2014

Joie de la société la plus vulgaire. Cette nuit, j’ai failli me suicider. Et puis, maintenant, ça va… Je regarde Michel Piccoli qui joue mon rôle ds La Cerisaie et je vois bien qu’il a une qualité que je n’ai pas (ou que je pourrais avoir plus) : celle de se faufiler ds les nasses de cette société telle qu’elle est. Mais, moi, c’est toujours comme si j’avais accédé à un ailleurs bien supérieur (ici, le travail des Bouffes du Nord) qui me fait mépriser ce que j’appelle la « vulgarité » et qui n’est, en fait, simplement que la vie en société en général. Pourquoi les théâtres sont-ils si laids, en général ?
On me demande pourquoi je ne monte pas de textes. Mais les mystères du théâtre, je veux les découvrir un à un, je veux les découvrir, moi ; je veux, par paresse, ne rien avoir à faire ; je veux qu’ils me viennent et qu'ils viennent me manger dans la main, les mystères du théâtre, je veux les apprivoiser comme des oiseaux ou des tigres — et je ne vois autour de moi que des à-peu-près ou des horreurs (les à-peu-près, on s’en contente), sauf les mises en scènes étrangères. Pourquoi la France est-elle incapable de « mettre le paquet », dites-moi ?
C’est terrible de penser que ça irait de soi — toujours — de faire semblant... Anton Tchekhov, lui, il ne fait pas semblant, et, quand on lit, on le ressent, on ressent que c’est vrai (on ne sait pas par quel miracle, d’ailleurs, à ce point). Mais les acteurs n’écrivent pas (sauf les très grands), à n’être que les émanations, les ectoplasmes, les rêves, les rêveries (comme dans L’Invention de Morel) de l’écrivain, de l’« honnête homme », du lecteur, du spectateur… Ou peut-être que les choses se font quand même, ds la grossièreté, comme pour Tchekhov les choses se sont faites, que c’est égal… Mais, Jean Oury, si nous arrêtions, avec toi, de fanfaronner… C’est le jeu, le comédien doit élever la voix, simplement pour se faire entendre et, donc, l’intérêt des choses métaphysiques tombe : on est, on est à Guignol !
« Quel plaisir de fumer un cigare dans l’air frais ! »
Niels Arestrup est vraiment supérieur, toujours surprenant. Les autres sont un tourbillon, mais lui est au centre. C’est le plus beau rôle, faut dire, celui que Tchekhov avait réservé à Stanislavski qui n’en a pas voulu (ce con) parce qu’il ne voulait pas jouer un marchand, il a préféré jouer Gaev (un noble).
« Si vous avez les clés de la maison, jetez-les dans le puits et partez, devenez libre… » Cette pièce me fait peur. Mon destin se décide... Je veux que ce soit ds les livres… Représenter la société… en général...
Que peut-on faire du théâtre sinon un art du passé ? Les producteurs le voit comme un art du présent… Nous ne nous comprenons pas... — Quel présent ?

C elio



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S tage sur l’amour (un stage en Belgique)


« Je voulais parler de l’art. Et je ne parle que de la vie. » C’est Louis Aragon qui termine son article sur Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard, par ces mots. En effet, l’art n’est suprême que quand il produit un effet de plain-pied : de la vie à la vie. L’art, au fond, importe peu. Il faut souvent désapprendre. Ce que nous faisons ou défaisons sur un plateau : nous prenons des raccourcis. Raccourcis poétiques, amoureux, raccourcis de la rencontre ou, en astrophysique, des « wormholes ». En français : « trous de ver ». Tiens, « trou de ver », je dérive, c’est comme « trouvère », n'est-ce pas ? Et, trouvère, troubadour, c'est littéralement : « celui qui trouve ». Cela veut dire — Pierre Guyotat le fait remarquer — que, dans nos métiers, on peut certes un peu chercher, mais qu'il faut surtout trouver ! L’amour est, au fond, le seul sujet de tout spectacle. Faisons comme si la confiance était innée (elle l’est), comme si l’insouciance était innée (elle l’est), comme si nous étions heureux comme dans le sommeil (la vie n’est-elle pas un rêve éveillé ?) ou dans le pays de l’enfance (l’enfance ne nous habite-t-elle comme notre seule histoire toute notre vie ?) Faisons comme si nous étions amourheureux (nous le sommes), comme si nous savions aimer, comme si nous pouvions montrer que nous savons aimer.
Ce stage est bien évidemment ouvert à tous, tous les corps de métier — et même aux rentiers (il n'y a pas de sot métier) —, amateurs ou professionnels, mais un tarif préférentiel sera établi pour les couples, les trios, etc. En effet, la solitude est l’un plus grands maux de notre époque, elle ne nous mènerait à rien en l’occurrence (ou à Dieu, mais à quoi bon ?) Les candidatures privilégiées seront celles qui se connaissent déjà, amoureusement, amicalement (car la vie est si rapide, il faut s’aimer).
C’est un stage sur l’amour, texte, chant, danse, film, peinture, poème, images sans paroles, redéfinition de romance avec présentation publique le soir de la Saint-Valentin, le 14 février. C'est une utopie vraie !
Adressez-moi (par le CIFAS) une lettre de motivation (qq mots suffisent), un CV et une photo.

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L a Plainte de l’impératrice


Un très beau mot espagnol : « desengaño » (déception), « desengañado/a », désabusé(e), sans illusions

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« Il n’y a pas de parcs ds la ville, les habitants prennent l’air sur les toits des immeubles. »

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A pocalypse


La vie est disponible. Elle est belle. D'elle peut tout venir. J'ai pris un train tôt. Je suis sur une place ensoleillée. J'ai dormi ds le train. Il y a des femmes sur cette terrasse, elles ne sont pas si éloignées de moi.
Elles prennent le soleil comme des plantes. Il ne fait pas trop chaud, c'est léger, frais comme à l'Île de Ré, c'est Avignon.
Dimanche, je n'irai pas voter aux Européennes (je crois que c'est dimanche). Ça m'ennuie un peu, je me suis échappé, je n'ai pas pensé à la procuration. C'est le Front National qui va gagner. C'est embêtant. Un sale temps. Et je vois les pigeons se déplacer sur fond vert (le fond vert du mur végétal).
Nous mourrons, nous serons jeunes, nous mourrons ds d'atroces souffrances — nous ne le savons pas.

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D iscrétion


« Au théâtre le poète est masqué, sous les masques de ses personnages. La vigueur de la mise en perspective dépend de sa discrétion. Telle est la règle de l'objectivité scénique. L'auteur ne délivre pas de message. »

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Je suis à Avignon, qq'un a pas une caisse ou un biclou ? (que j'aille DANS LA NATURE)