Sunday, September 16, 2012

Olivier Steiner écrit à Aurélien Bellanger


(auteur de La Théorie de l’Information)



Cher Aurélien Bellanger, il y a quelques mois j'ai publié un petit livre qui parle d'amourre et autres nervosités romantiques, un vieux sujet, rebattu et tout et tout, vieux comme le monde et vieux comme le plus vieux métier du monde. Cet été l'on m'avait parlé de vous, pour me prévenir en quelque sorte, l'on m'avait dit que vous étiez et seriez mon « exact opposé », que tout allait m'énerver chez vous, de votre insolente jeunesse au clair de vos yeux, de votre sérieux à votre épaisseur discrète. Forcément, ça m'a intrigué. Hier soir, insomnie oblige, j'ai commencé de plonger dans votre foisonnante Théorie de l'information. Eh bien je peux vous dire que « on » est un con. Ou alors « on » a peu d'imagination, ce qui revient au même. Non seulement j'aime beaucoup ce que je suis en train de lire mais je suis même emporté. J'aime beaucoup et je ris. De ce rire nerveux qui vous prend parfois par surprise quand on lit Proust, rire qui est aussi une bouffée d'air frais alors qu'on étouffe sous le poids d'un réel trop informatif. Voilà. Je ris et j'apprends, je voyage dans le temps et je m'informe. Tout ça pour dire que « on » pensait que je serais jaloux de votre « gros » tirage, de tout ce foin qu'on allait vous servir dans cette maison qui est un peu notre écurie  écurie dans laquelle les chevaux ne sont pas tous nourris de la même façon et tant mieux  « on » pensait que je n'aimais que les déclarations enflammées alors que je kiffe la thermodynamique, « on » pensait que je ne n'aimais que le lyrisme alors que je kiffe les algorithmes, « on » pensait que mon protocole n'était que compassionnel alors qu'il est aussi http. De la même façon, j'aime tomber dans les puits nodaux, me promener dans la théorie des graphes car dans la vie, même la nuit, il n'y a pas que les « je vais et je viens, entre tes reins ». Tout ça pour vous dire bravo pour ce gros grand livre. Bien à vous, OS




Si tu as le temps de corriger dans ma lettre à Aurélien B., on dit sujet rebattu et pas rabattu ! Quelle honte ! et ça publie chez Gallimard, tu vois le genre… 

Bises, à vite, O 

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Le Bateau ivre



Michel Jurowicz.


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Les Esclaves américains



J’ai flanqué Bébé dans les bras de Jean. J’ai un peu honte. Jean est un vieil homosexuel de village qui traîne souvent à l’Hostellerie pour apercevoir des garçons à poil. Je lui ai donné le plus beau. Gratis. Généreux. (J’ai un peu honte car il a collé Bébé toute la soirée.) « Je vais te montrer le plus beau, viens avec moi, il est au bar... » Jean a fait un autel à Bébé avec les fleurs de son jardin. Il en a mis partout. J’espère que Bébé n’a quand même pas couché avec Jean. Les fleurs sont magnifiques.

Devant chez Bébé, c’est l'endroit qui capte, alors, quand on va réveiller Bébé, Benoît et moi, en lui apportant du café et que je demande à Benoît de m’attendre pendant que je passe un moment avec Bébé, Benoît nous dérange en appelant Miami. 

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Les Fleurs de Jean



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L’inévitable oraison



De toute manière, il arrive un moment où le bruit de la pluie en caravane l’après-midi devient le bruit de la vie. Il faut beaucoup être heureux pour ça, mais ça arrive…
Alors la question de l’univers devient : parviendrons-nous à être aussi heureux qu’hier ? Nous disons nous car nous ne sommes plus seuls. Un millier de moines, un millier de religions… C’est une question d’une immense nostalgie. Et l’amour nous facilite les choses. Voilà comme il faut voir les choses : l’amour nous facilite les choses. L’alcool aussi. Mais l’amitié.

Est-ce que ce semblant de bonheur – que j’affirme – ne serait pas un retour à la solitude, indécrottablement ? Non, le bonheur ne sera pas tant qu’il sera écrit !

« Et à nos pieds un fleuve d’hyacinthes
Courait sans rumeur vers la mort. »

La manière la plus expressive de dire les choses serait d’en parler indirectement.

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Sorcières (2)



Sara Rastegar, Julie Menut, Natacha Mendes. Photos Sara Rastegar.

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« Comme l’a dit Emerson, un livre est une chose parmi les choses, une chose morte jusqu’à ce que quelqu’un l’ouvre. Alors peut advenir le fait esthétique, c’est-à-dire le fait que ce qui est mort ressuscite – et ressuscite sous une forme qui n’est pas nécessairement celle qu’il a eue au moment où le sujet s’est présenté à l’auteur, une forme distincte, ces merveilleuses variations dont vous parliez tout à l’heure. »

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La Môme (3)







Geoffroy Rondeau.

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