Saturday, March 14, 2015

Juste vous dire en vitesse parce que ça se joue encore une fois, ce dimanche, à 16h, j’ai eu la chance hier d’être invité par hasard à une chose complètement exceptionnelle, complètement exceptionnelle. C’est une actrice — une splendeur — une Irlandaise qui joue trois monologues de Samuel Beckett en anglais, non surtitré, et à partir du noir total comme il se doit. Le premier de ces monologues, c’est une bouche, simplement une bouche qui parle à toute allure au milieu de ce théâtre — l’un des plus beaux de la capitale avec les Bouffes du Nord et l’Odéon : l’Athénée — transformé en grotte extrême : le cosmos noir et une bouche aux lèvres rouges flottant au milieu. Inoubliable ! (Madeleine Renaud l’avait créé en français dans les années 70). Je n’aime pas Beckett normalement, pas trop, mais c’est parce que c’est (en général) joué pompier, comme par cet imbécile de Serge Merlin, mais, là, ce qui se passe à l’Athénée est l’équivalent de mon absolu rêve de théâtre, je suis comme un enfant face à ma passion, c’est si simple de faire du théâtre, la boîte noire et une bouche rouge qui parle dans une langue étrangère. Très important, la langue étrangère : on comprend mieux. Les deux autres monologues sont sublimissimes. Oubliez tout, tuez père et mère : 16h

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Léonard Valerio
Bonsoir
J’ai eu la chance d’assister ce soir à la représentation du projet que vous avez eu en commun avec Yves Godin, c’est sans attente précise que je suis venu et c’est à mon grand bonheur plein de vers que vous ai quitté. Cette scène m’a porté les larmes aux yeux, en tant que grand admirateur de la pensée baudelairienne c’est à cœur fermé que je voyage au sein de ce monde qui, ce me semble, a quelque peu oublié la Poésie en sa matière la plus sensible et vibratoire. J’ai retrouvé ce soir au travers de cette approche onirique et décalée la nature véritable de Baudelaire que j’ai dans le cœur, non pas celle qui nous est présentée en classe, ce tableau fut un grand bonheur, merci beaucoup pour cela.
Je vous prie de bien vouloir pardonner la nature discrète de ce message de remerciements, j’espère qu’il vous apportera soutien pour la suite de ces représentations ainsi que dans votre aventure littéraire de manière plus générale. Je salue votre talent et celui de Baudelaire.
Aussi je nourris une passion assez peu partagée pour la lumière, elle me fascine depuis toujours, en tous les lieux et sous toutes ses formes, les jeux de lumières présentés ce soir étaient très intéressants, cette atmosphère trouble aussi.
« Elle marche tout en beauté comme la nuit »  — merci
Léonard.V

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Hôtel des Vérités (à la place de des Ventes) en quittant Pau aéroport

Clinique Princess jonquilles et si le monde moderne était beau ? le monde des rond-points
Ne plus voter, mais sans agressivité

Bachelard vitesse de la rêverie (lenteur) des oies

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R ecueil retrouvé


















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I nverser les valeurs sans effort


L'érotisme fou, je l'ai vécu, « les émotions et les fantasmes qui surgissent en un instant d'érotisme extrême / exactement comme un cheval fou qui s'emballe aveuglé par sa vitesse »

U n ennui indolore


Le nouveau spectacle de Christoph Marthaler est un océan d’ennui et d’une réussite remarquable. Je n’avais pas lu le programme et je me disais que c’était peut-être comme ça, le théâtre d’Eugène Ionesco (que je ne connais pas). (En fait, c’est d'après Eugène Labiche.) Je me disais aussi que Christoph Marthaler avait besoin des grands théâtres de la bourgeoisie (celle qui paye) pour représenter ses spectacles très chers (décors toujours sublimes) et j’admirais donc sa capacité à faire ce qu’il voulait tout en rendant un miroir assez juste à cette bourgeoisie qui payait (car très peu de gens étaient partis, finalement, devant ce spectacle d’un océan d’ennui). Je notais : « Tout est emporté par le temps, rien n’a de sens, tout est bourgeois. » C’est un portrait de la bourgeoisie. La bourgeoisie aime ou n’aime pas, mais veut bien payer quand on lui fait son portrait. La bourgeoisie est mystérieuse. Son mystère : supporter l’ennui (alors que, moi, voyez-vous, je vis dans une chambre de bonne, je ne m’ennuie pas, je suis cigale). Le spectacle de Christoph Marthaler est d’un mystère total, d’un mystère empaillé, d’un mystère de Comédie Française. Phrase culte : « Mes rêves sont avant tout une liqueur ». Ou encore : « Si je suis l’animal domestique de l’océan ou s’il est mon animal domestique, il est vain d’y répondre ». Le mélange des informations de la journée était comme filtré par le spectacle de Christoph Marthaler. J’avais appris (dans « Libé ») que Rosa Luxemburg se sentait comme une mésange charbonnière, vraiment, comme un animal qui avait pris forme humaine et cette information m’avait bouleversé. A la sortie, je rencontrais Jane Birkin (avec Michel Fournier) si belle, si miraculeusement égale à elle-même, si bouleversante — j’aimerais tellement travailler une fois avec elle, je le lui ai dit encore ; elle aimait bien la manière dont j’étais habillé, mais, moi, j’adorais la sienne, et ses cheveux aussi j’aimais bien, elle aimait bien les miens… Et je rencontrais aussi un jeune écrivain, Jean-Philippe Rossignol, qui me disait qu’il venait de publier Juan Fortuna aux éditions Christian Bourgois et, lui, je le notais, disait que c’était un spectacle « sur la mémoire, sur le décrochement de soi, sur la folie »... (Etre biche, cigale, mésange, rossignol...)

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C ouler un flot de douceur


Ça s'est bien passé hier ? Sûrement...
Moi, j'ai beaucoup aimé, encore une fois, te côtoyer, admirer ton fair-play et ton sang-froid pour faire de si belles choses. Tiens, j'ai trouvé encore une citation que j'aurais pu dire (je vais en trouver plein maintenant), un poème de Friedrich Hölderlin que pourtant je connais bien (c'est la première chose que François Tanguy m'avait fait apprendre quand je suis entré au théâtre du Radeau, je me souviens, c'était très difficile), En bleu adorable
« Voudrais-je être une comète ? je le crois. Parce qu’elles ont
La rapidité de l’oiseau ; elles fleurissent de feu,
Et sont dans leur pureté pareilles à l’enfant. »
Essaie de récupérer l'enregistrement afin, n'est-ce pas, de pallier mes déficiences de mémoire si jamais on le refaisait...
Je t'embrasse. A bientôt, 
Yves-Noël

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