Saturday, November 16, 2013

Photo César Vayssié. Jeanne Monteilhet et Kate Moran dans Un petit peu de Zelda

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L e Courage de la littérature


« L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi, piscine. »



« L’histoire, c’est la seconde qui s’écoule entre les 2 pas faits par un voyageur. »




« Je crois qu’un des grands plaisirs de la littérature — c’est pas pour fuir les questions, hein —, c’est de ne pas savoir exactement ce qu’on fait. »

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L es Eboueurs


Lors de mon dernier spectacle à la Ménagerie de Verre, à Paris, il y a quelques jours (titré Un petit peu de Zelda), j'ai demandé à une comédienne, Diane Regneault, qui parle roumain de s'habiller en conséquence et de jouer une Rom mendiant à l'entrée du théâtre. Nous avons été étonnés de la violence des réactions — de gens qui venaient au spectacle et, plus agressives encore, de passants dans la rue ou d'automobilistes. Diane qui a une bonne plume écrira un compte-rendu sur cette expérience qui nous a stupéfié. (Il y a eu aussi de l'amour pur — de la part d'éboueurs, par exemple.)

G uerre contre le capitalisme


« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

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A mour et rêve



Photos César Vayssié, Perle Palombe, Boris Grzeszczak dans Un petit peu de Zelda

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T a haute couture de lambeaux vifs


Mary Smith
pensé :

c'était beau les grandes gigues qui fument St Laurent / Newton ds les costards noirs qui flottent les seins nus et les vanillées de St Gilles avec les culs parfaits et la ligne des mollets et des cuisses dessinée, les voix comme des larsen qui fade out et qui m'ont raidi, la danse du monsieur aux yeux bridés qui se réajuste à sa propre vue, drôles ses oui-non disparitions.
les enfants un peu over excited alors, mais les enfants c'est chou comme on dit en Suisse, et ça marchait (où et quand on voulait) avec une spectatrice à ma gauche qui roucoulait d'attendrissement à chacun de leurs sautillements.
le footballer de Zurich azimuté à poils avec sa veste Gitane m'a fait beaucoup rire, et la fausse gitane du devant du théâtre de la rue s'est fait insultée par un gros Black dans un 4X4 mauvais goût immatriculé NY 92 qui lui a dit — attendu / entendu — de rentrer dans son pays, et qu'il « baisait sa mère ».
(ça faisait partie du spektak ?)
j'ai aimé le lézard qui retraçait le blueprint de l'espace en suçant le mur, et j'ai eu qu'à moitié confiance ds le mec allemand au ptit gilet et aux lunettes d'entre deux guerres qui marchait tout recta.
les « paroles » étaient rares, mais celles proclamées avec ta diction parfaite quelque part devant moi ds l'obscurité totale me sont allées droit au cœur (où était mon cœur ? il y avait pourtant la main de Romain sur mon ventre bien habité qui cognait sur la porte de la colloc, juste au sud-est de mon cœur) (et ma main gauche qui se cramponnait au mur pour ne pas me laisser me vautrer).
à la fin, il y avait tous les prétendants face à moi, j'aime ça, c'est bon et honnête comme du Pina, et toujours les spots dans la cave de béton disposés comme les thons gelés à la criée de Tokyo, une vraie installation d'art content popo.
Mon cher Yves-Noël, je regrette bien sûr de te dire que ce n'était pas le « spectacle de ma vie » (la vie est longue, même les nôtres), mais je te dis que c'était magnifique, ta haute couture de lambeaux vifs.

si je faisais un film ou si je voulais repenser aux cours d'eau de ma vie, ma mémoire — je pense — je ne me souviens pas encore — aurait peut-être bien le flux et la chorégraphie de ce que j'ai vu jeudi.

avec tendresse et admiration, BRAVO !


M.

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J aurès



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L es Courses


Aujourd’hui, samedi 16 novembre, j’ai fait les courses. J’avais eu du mal à manger aussi bien que je le voulais ces derniers temps, trop (tellement) de tensions, je crois que j’aurais préféré être fantôme pour passer entre les gouttes de la réalité nocive, acide et protéger mon spectacle — ce spectacle où je ne suis pas pour grand chose, mais aidé par mes propres fantômes… Je digérais mal, je me forçais à manger… Je vais faire la liste de ce que j’ai trouvé ce matin au marché et dans le supermarché bio près du canal (le meilleur de la ville) — surtout pour montrer à mes parents que je ne me laisse pas abattre ! Des crevettes grises de Dieppe, les meilleures, minuscules, et au même prix que les crevettes grises de n’importe où (j’ai pris ce qu’il restait), des gambas bio de Madagascar (as usual), du bar de ligne parce que le poissonnier m’a dit qu’il était meilleur que le bar bio qu’il vendait aussi. De la barbue (« pêche du pays bigouden »), des citrons, du potimarron (ou pâtisson, je ne sais jamais), de la courgette, une scarole, des champignons japonais (je ne sais plus le nom), des châtaignes, du persil, de l’huile d’olive, du Portugal cette fois (par amour pour João), de la dulse (algue) en paillettes pour saupoudrer les salades, des salicornes, du saumon bio, des tartines au quinoa, des tartines à la châtaigne, une soupe de légumes verts toute prête, des carottes en botte, des noisettes décortiquées (beaucoup), un ananas, des cuisses de canette, une tranche de gigot d’agneau, du fenouil, des haricots de mer, je crois que c’est tout. C’est pas mal. Miam !

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A nges mélancoliques


Boris d’Ambly
Salut très cher. Juste un mot pour te dire que mes pensées vous ont accompagné à la Ménagerie. J'aurais aimé passer, mais Je suis à Frankfurt. Hier, j'ai été voir les gravures de Dürer, je crois que ça t'aurait plu, tous ces chevaliers, ces anges mélancoliques, ces fleurs qui tombent du ciel. Je t'embrasse, B

M ozart


« Il avait compris l’âme parisienne : il fallait étonner, étonner toujours. »

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