Monday, August 26, 2013

L e Stage



— Bonjour Yves-Noël,
Etant acteur, heureux de l’être, désireux de rencontrer celui qui se cache et se dévoile si bien derrière les textes publiés sur votre blog, je me porte aujourd’hui candidat pour le stage que vous proposez en octobre à Vitry, en espérant qu’il y ait encore de la place, et je tenais fort simplement à vous le dire !
Bonne suite d’été à vous et j’espère à bientôt,
Martin.
Nous nous sommes croisés dans les rues d'Avignon, où je jouais Les Règles du savoir-vivre, de Lagarce.



— Oui, les inscriptions ne seront closes que fin septembre. Et, après, le groupe, choisi début octobre. Y a et y aura beaucoup de demandes (gratuité, Paris...) et je ne sais pas quels seront mes critères de sélection. Ou d'élimination. Par ex, ne prendre que des inconnus, ou, au contraire, que ceux avec qui j'ai couché (y en aurait bien 10) ou par ordre alphabétique (les 10 derniers) ou que des nains de - d'1m50, blacks, avec une otite (y en aurait bien 10 aussi...) Enfin, bref, je m'en occupe pas tout de suite, mais j'y songe ! Envie sans doute de constituer « comme une troupe » de manière à faire « comme un spectacle » de manière à sauter la case « je donne un stage » car j'ai remarqué que, quand je fais passer des auditions (en vue d'un spectacle), les gens sont tout de suite bons (ou en tout cas bien meilleurs, plus disponibles) et que, pour un stage, il y a comme une attente due à l'idée, j'imagine, qu'il y a qqch à apprendre (à prendre...) Or on n'apprend rien (comme disait Ernesto...), on donne seulement... Tout le monde sait bien que, dans ce métier particulièrement, il faut se jeter à l'eau et puis voilà ! tout donner et pas se freiner par une quelconque idée d'apprentissage qui reporte la vie et le naturel aux calendes grecques ! Voilà, cher ami, c'était ma première leçon ! Je ne sais pas encore si je donne un thème à ce stage et lequel...

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L ’Avocat secret



En traversant la rivière et en marchant sur les galets, je songeais à ma famille, aux enfants (comment le petit Solal aurait marché sur les galets) et je pensais qu’ils avaient été bien courts, ces jours où je n’avais pas été seul, que maintenant c’était revenu, « Je l’ai trouvée devant ma porte… », que je n’étais plus en famille

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Salut Sylvie, tu vas bien ? Quand Marcus m'a appelé fin juillet pour me demander si je jouais toujours à Avignon, je lui ai demandé s'il aurait de nouveau envie de travailler avec moi, il m'a dit oui. Et de le rappeler fin août pour lui redire les dates. Je vais l'appeler, mais voici déjà les dates : représentations du 1er au 12 avril (10 représentations) ; répétitions : les 5, 6, 7 mars et à partir du 19 mars... Plus une semaine, là, en septembre (du 2 au 7) où je suis supposé faire un spectacle de son et lumière (comme au TCI, mais dans l'autre sens, commencer par ça et rajouter les acteurs ensuite, comme un luxe), mais où je triche déjà puisque j'ai engagé un couple de chanteurs (sublime), un trompettiste (idem) et même un jeune acteur d'une école de Bruxelles (idem)... je vais d'ailleurs à Bruxelles la semaine qui vient pour rencontrer des gens — et j'avais proposé à Marcus de passer voir début septembre (s'il pouvait), voir ce qu'il pourrait faire dans cette ambiance qui va se créer dans ce théâtre sublime, le plus beau que je connaisse... (Bouffes du Nord.)

Bisous, 

Yvno

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Vous aimez les néologismes ? « locavores »

L e Brevet


de retour de venise, complètement chamboulé
ces derniers temps sont pour moi des vertiges de joie

j'écoutais sur france cu des dialogues entre rené char et camus qui ne sont pas des scribes trop ignares mais pourtant le malheur semblait les traquer, peut-être trop de responsabilités...?

je ne sais pas si l'âge aura raison de ma confusion infantile je mords dans le principe de plaisir même j'ai parfois l'impression que cela peut me rendre fou ou bête ce n'est pas sans connaissance de la mélancolie ou de la tristesse mais c'est immédiatement intégré et recyclé dans ce mécanisme de bonheur

il faut peut-être que je dépose un brevet...

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S i on oublie le luxe...



Vous connaissez François Simon ? Un génie. Voici un extrait : « Lorsqu'on arrive au Pellicano, la mer a déjà du talent. Une ondulation d'azur est arrêtée net par la falaise, comme par la paume verticale d'un gendarme. Vous touchez terre sur une plage d'un ciment grisé de terre d'ombre. S'y allongent non seulement des créatures à se ronger l'intérieur des joues, mais aussi des fortunes exténuées endormies auprès d'épaisses biographies. »

Et voici son blog qui recueille tout ça. (A mettre dans vos favoris.)

S ouvenirs de vacances



Avec quel amour étais-je parti au château de Versailles, avec quelle vitre
L’invraisemblable beauté des rivières corses — et des nuits corses ; pour le reste : l’écrasement du soleil

Une fois dans cette dernière page sur l’état de l’apparition où Marguerite réveille Yann en pleine nuit pour lui dire des trucs (ce qu’elle faisait souvent), un mot avait sauté dans l’une des dactylographies, le mot « peu » et Claude Régy l’avait fait remarquer. C’est une suite de « pas assez » ou de « trop peu » (d’écrire comme ci, d’écrire comme ça) et, à un moment, dans la liste, il y a simplement : « c’était trop d’écrire… » et Marguerite avait dit que c’était pareil, « trop »« trop peu », et elle n’avait pas rectifié.
Marguerite est l’une des 2 personnes les plus intelligentes que j’aie rencontrée de ma vie. L’autre est François Tanguy. Claude Régy ? Non, Claude Régy, il s’« occupe de choses intelligentes ». Claude, c’est plus une puissance, un instinct (il le dit lui-même). J’aimerais bien fréquenter encore une personne intelligente, je ne sais pas si c’est possible… c’est un tel plaisir ! La vie devient une telle partie de plaisir. Ce n’est pas que les personnes intelligentes ne disent jamais de conneries, mais elles peuvent s’amender. François Tanguy était très homophobe. Chaque jour, à table, une réflexion sur les pédés, c’était gênant. Et puis, en tournée, où tous ces jeunes coqs baisaient comme des rock stars, j’étais censé, moi, me taper des mecs (if only…), c’était gênant. Et puis un jour, ça a été fini, à la seconde, les allusions de Tanguy à l’égard de ma soi-disant homosexualité. Parce qu’il était littéralement tombé amoureux, à Montréal, d’un jeune bûcheron de 18 ans, avec un accent à couper au couteau, mais qui n’aurait pas déparé la couverture de « Têtu ». Il ne le quittait pas d’une semelle. Il avait fallu louer un petit car (pour la troupe entière) pour aller le voir dans sa forêt pleine de moustiques. Et puis, en partant, vers la route de l’aéroport, comme nous étions tous tristes et au bord de pleurer (de quitter ce séjour merveilleux), je lui avais dit : « Mais, toi, tu vas revenir, tu as un ami, maintenant… » Il avait compris instantanément, il avait dû réaliser à la seconde qu’il avait désiré comme une bête ce garçon, il est vrai, surgi de l’Olympe — ou d’un livre de Pierre Guyotat. Et ç’avait été fini pour toujours, les allusions salaces de François Tanguy à mon égard. Il est rare que je parle ici de François Tanguy — pourquoi pas ? Nous ne parlions jamais. Pendant 7 ans, nous ne nous sommes pas parlés. Mes centres d’intérêts étaient si différents des siens ! Mais nous travaillions bien ensemble. Quel bonheur ! Parfois, j’en pleurais (rentré chez moi) et il suffisait d’un demi-mot prononcé à mi-voix pour que tout bascule dans le travail : il était d’une sensibilité extrême — et l’est toujours.
C’est un artiste extraordinaire, inouï, c’est drôle, je n’en parle jamais.

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Q uand est-ce que Mediapart fait tomber Manuel Valls ?