« Il y a une drôlerie
de la douleur, il y a une drôlerie de la souffrance, il y a une drôlerie de la
mort. Drôle, tu sais, au sens de qqch d’étrange, de vif, d’insaisissable. « C’est
drôle », inquiétant. »
C’est difficile de vous
faire signe, je veux dire, il y a mon blog, pour ce qui est du général, mais
comment vous aider pour ceux qui se demandent un peu ?
Ce que je veux dire, il
faudrait préparer un peu des choses. Réutiliser des choses que vous avez déjà
travaillées. L’assimilation est une chose si précieuse et rare dans ce métier.
L’année dernière, tout le monde avait apporté beaucoup de livres, mais beaucoup
n’avaient pas été lus. Ça a été du temps perdu, je dois dire. La vie est trop
courte (pour qu’on remette les choses à plus tard, quand on aura lu les livres,
etc.) Faites avec ce que vous avez déjà. Faites avec votre virtuosité. C’est ce
que je demande toujours aux interprètes avec qui je travaille. On n’a pas le
temps d’apprendre autre chose. N’apprenez que si vous apprenez à la minute
sinon n’apprenez pas. C’est moi qui apprendrai de vous, dans le meilleur des
cas. Tenez, une phrase du peintre Gerhard Richter (tiens, un autre « juge » !)
qui le dit d’une autre façon : « Depuis Duchamp, on ne fabrique que
des ready-mades, même si nous les peignons de notre main. » Vous serez pour
moi des ready-mades.
Sur Dieu, ne vous en faites
pas. J’en connaîtrai un rayon ! Je pars demain faire une retraite avec une
Pamela californienne qui me donnera assez de notes pour vous gouroutiser matin
midi et soir (et nuit…) Pour ceux qui voudraient néanmoins creuser le sujet, je
conseille le classique : Dialogue avec l’ange (recueilli par Gitta
Mallasz). Qui fonctionne comme un
évangile. Ou sinon la Bible. Ou sinon Pierre Guyotat.
Je crois en Falk Richter.
Nous pourrions nous amuser très sérieusement avec lui ! J’espère que ça en
intéressera certains. C’est très allemand, très urbain. C’est vrai que ça
devrait bien jurer dans la cambrousse (ou on entendrait plus facilement du
Hölderlin – bien que ce ne soit pas facile). Mais nous avons des metteurs en
scène avec nous. Je compte bien sur Melchior Delaunay et sur Yuval
Rozman ! Yuval Rozman parle très peu français, mais anglais, hébreu, pas
allemand non plus… Pour ceux qui voudraient travailler en anglais… J’adore les
langues étrangères, c’est plus facile. Parce qu’en plus de toutes les
difficultés, il nous faudra absolument la facilité – mais, ça, je vous aiderai,
interdiction de buter contre un problème… Openness. Et en tant que vastitude,
nous avons the best view in town ! Ah, oui, la grande histoire, ce sera de
travailler avec les autres, parce que, la bonne nouvelle, c’est que les autres
n’existent pas (sinon ce serait l’enfer décrit par Sartre), alors on peut
travailler ensemble (et ce sera le paradis). Vous ne vous connaissez pas (mais
vous pouvez vous contacter), en tout cas, imaginez tout de suite que vous ne
travaillerez jamais jamais seul, mais toujours, comme dans un rêve, avec tous
ces gens. Je crois que plusieurs d’entre vous chantent, quelle bénédiction !
Instruments bienvenus. Tous les talents seront utiles à la société et
fêtés ! Ready-mades ! Et puis la haute couture, s’il vous plaît. L’apparition
dans une robe suffit pour jouer.
Au plaisir
YN