Je n’avais pas lu assez pour écrire, mais j’avais voulu rester dans la peinture. Mais je ne voulais plus sortir (se battre dès dehors). Alors j’avais écouté les émissions de Thomas Lévy-Lasne (sur YouTube), le numéro 50, le numéro 39 avec Marie-Claire Mitout. La peinture, c’est la virtuosité ou, si ça ne l’est pas toujours, c’est y penser tout le temps, consacrer sa vie entière uniquement à ça, à la peinture, à la peinture de toute l’histoire de la peinture. J’aimais la vie — qui me donnait tant malgré mes résistances
Le miracle esthétiquement, c’est que le monde soit, qu’il y ait quelque chose.
Ce qui est difficile, c’est qu’on comprend qu’on devrait/pourrait tout lâcher, tout lâcher pour la fin, aimer la fin et pour souffrir et pour célébrer la fin. Et, pour ceux qui ne peuvent vivre sans espoir (moi aussi), retarder la fin. Mais on voudrait aussi connaître ce qu’il y avait avant, la tradition, la nostalgie. Qui aide. Délaisser le contemporain, le tragique actuel pour l’ancien, celui des déjà-morts — vous comprenez ce que je veux dire ? Comment occuper son temps ? « J’essaye de faire vivre la question plutôt que de la poser », dit Thomas Lévy-Lasne (on sait les choses, mais on n’y croit pas). « Ne serait-ce que regarder le monde, c’est déjà en prendre soin ; le considérer, s’en occuper un peu, quoi ». Beaucoup du malheur des hommes vient de ce qu’on n’accepte pas que les choses soient. Tchekhov a dit un jour (mais il l’a dit dans toute son œuvre, emmerdé qu’il était toute sa vie par les militants qui lui reprochaient de ne pas « s’engager » dans ses écrits pour la révolution russe) (on connaît la suite). Finalement je n’étais qu’étude et prétention à la non-prétention…. On peint le monde des apparences. Le monde muet (est notre seule patrie)
Une image en amont de toutes les images