Sunday, January 09, 2011

La Moitié d’un cœur

La nuit revient.
Dîner avec Pauline dans un nouveau restaurant, Le Dauphin, fondé par le patron du Chateaubriand (qui se trouve à côté) et décoré par Rem Koolhaas. On a eu de la chance, il est ouvert depuis trois semaines, j’ai appelé à 19h15, on a eu deux places, au bar, pour 20h. C’est Agata qui en avait parlé, puisqu’elle travaille au Chateaubriand. Je suis passé lui faire coucou et elle s’est faufilée, pendant que nous étions encore dans la rue à chatter, pour nous faire servir deux coupes. Nous avons pris du chorizo, un potage à la racine de persil et au crabe, un parmentier de lièvre, une salade d’endives et d'agrumes, du fromage de brebis et du côtes-du-rhône en vin naturel qui s’appelait « Terre de Galets ». Tout ça, sublime ! Après le repas, je suis repassé au Chateaubriand remercier Agata (qui opérait en cuisine ouverte). C’était la cohue, les gens poireautaient dans l'entrée comme pour une pièce de théâtre. Mais Agata nous a mis sous les yeux un cœur de canard : j’en ai mangé la moitié... Pauline a décliné.






Movie

Une autre nuit, je suis allé avec Pauline voir le film de Sofia Coppola à La Pagode. Il pleuvait, c’était beau. Pour la première fois de ma vie, j’avais pris un parapluie (peut-être la « rupture » tant attendue ?) J’ai aimé traverser Paris rapide pour rejoindre Pauline à La Pagode. C’est très beau, La Pagode, 57, rue de Babylone. On y donnait des réceptions, au début, c’était un cadeau du directeur du Bon Marché à sa femme (qui l’a quitté néanmoins pour son associé). On est resté longtemps à regarder les murs, les tissus, les oiseaux d’or, les monstres, les dragons ; dans le jardin, la pluie coulait comme au Japon. Le film était très beau. Il se passait au Chateau Marmont. C’est un hôtel mythique à Los Angeles où j’ai, moi aussi, passé une nuit entière (c'est-à-dire vingt-quatre heures) lors de mon séjour en Californie il y a deux ans et demi. J’ai tout reconnu. Elle filme bien, Sofia Coppola, elle filme vrai. Elle filme l’air. Pauline qui revenait du Japon quand était sorti Lost in Translation (dont je ne me souviens plus trop) m’a dit que c’était très exact... Sur ce nouveau film, j’avais lu une critique un peu embêtée et, chez Laurent Goumarre, entendu quelqu’un qui émettait des réserves, mais ça ne m’a pas gêné. J’étais vraiment avec « l’air » du film. La critique de chez Laurent Goumarre était bonne parce que le journaliste exprimait son point de vue. En fait, il se décrivait lui, son questionnement. C’était intéressant. Pas le film du tout, pas le mien, mais un point de vue très personnel (de même, celle de « Libération »). En sortant, il pleuvait encore, c’était beau, beau, et j’ai raccompagné Pauline jusqu’à chez elle (comme j’avais le parapluie). Pauline a dit qu’elle avait l’impression d’une pluie de cinéma, « Peut-être qu’il ne pleut que pour nous… » C’était vrai, il n’y avait personne d'autre...

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Subject : Sur la faille

Ta voix chaude et légèrement hésitante, c'est encore mieux qu'un SMS, merci et excellente année 2011 pour toi, ton théâtre hors théâtre et l'amour.
Je suis en Californie, pour quelques semaines, en luminothérapie...
J'espère qu'on se verra au printemps, un peu avant les primevères...
Je t'embrasse
Philippe

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