Friday, February 28, 2020

L es Innocents (2)


« Les innocents d’aujourd’hui sont les pires des êtres, c’est ça, le drame, parce qu’ils savent pas qu’ils font du mal. »

Labels:

N écro (paranoïa) (complaisance)


J’ai vu un film qui ne m’a pas plu, sur la violence et la connerie. Très agressif (le son était très fort, en plus). Oui, les Rolling Stones sont là, mais pas tout le film. Ils sont les seuls à travailler. Le reste est une horreur, je ne peux même pas la décrire (sans m’en rendre complice). Mais, quand je suis sorti, il y avait dehors la même violence que dans le film — ce que d’aucuns appellent le « réalisme ». Des Noirs brûlaient des choses, les pompiers et les CRS déployés en masse, l’état d’exception permanent maintenant à Paris, si ce n’est pas le terrorisme, ce sont les manifs, si ce ne sont pas les manifs, ce sera l’épidémie, on habitue les gens à un état de peur, à être dans un état de panique collective, fait remarquer Giorgio Agamben dans un article récent. Le quartier étant très largement bloqué, on est resté un moment dans la Cinémathèque avec interdiction d'en sortir. Explication : des Congolais manifestaient contre une vedette du Congo, Fally Ipupa, qui se produisait à l’AccorHôtels Arena et à qui, visiblement, ils avaient qqch à reprocher. Notre époque que, personnellement, j’imagine (c'est facile) la pire, la plus honteuse, n’est donc, la démonstration venait de m'en être donnée, pas plus terrifiante que celle de God-Art des années mille neuf cent soixante-dix, période Mao. A la sortie du film — une purge, donc, sauf les Rolling Stones, intacts, au travail et dans l’enfance, en contrepoint qu'on peut supposer volontaire du film documentaire de destruction machiste (« J’aime tes couilles ») —, quelqu’un, déçu aussi, disait : « Je crois qu’il faut le voir en se bourrant la gueule avant ». Oui, God-Art, il faut quand même l'aider, il est si peu au monde merveilleux. Cela dit, les gens sont quand même au courant, il y en avait très peu dans la salle, je me suis fait avoir. La facture est très belle, caméra, cadrage, mais le fond ultra con. Pauvre type. Me fait pitié. Quand, à la même époque, Fellini faisait des films ! Bresson faisait des films ! lui, il faisait des merdes et la (fausse) guerre

Labels: