Deux expositions extraordinaires
Luigia Riva a voulu me tuer. Je crois. Elle n’avait pas mis le chauffage. Elle m’a donné un cours d’Alexander comme dans un frigo, j’étais sûr d’attraper la crève. Je m’en veux de ne pas être parti. D’habitude, ça me fait tellement de bien. Mais toujours savoir que les gens qui font du bien aux autres, ça peut se retourner comme une crêpe ! L’inconscient. Je me traîne, mais tant de gens me font du bien néanmoins ! Deux expositions extraordinaires sont à Paris. Marlène Saldana m’emmène voir la première, Pierre Courcelle la deuxième (par ordre chronologique). Je n’ai pas la force de m’exprimer clairement. La première est de Ryan Trecartin et Lizzie Fitch. C’est l’œuvre d’un génie. C’est inimaginable. C’est comme si Dieu créait l’art. On dirait que ce garçon (jeune) a tout vu et tout absorbé en quelques secondes. Cette époque de merde que nous vivons, il peut en naître les mutations de l’absolu esprit. C’est au musée d’Art moderne de la ville de Paris. La seconde expo est à Beaubourg, c'est Pierre qui m’y emmène. Il me la fait visiter comme s’il en était le curator. C’est sublime. C’est Yayoi Kusama, la Japonaise qui fait des points et vit dans un asile. C’est d’une splendeur et d’une justesse. Elle est toute entière dans ce qu’elle fait, même si l’exposition est un peu à l’étroit et ne présente parfois que des fragments : c’est somptueux. Pierre est heureux. Marlène est heureuse. Je suis heureux d’avoir des amis et des collaborateurs si sensibles. Maintenant, je pense à un chemin creux de Bretagne qu’on m’a fait visiter et qu’on m’a fait revoir. Oui, l’été, l’été, le chemin creux, l’été. L’été comme il n’y en a plus car c’était avant. On m’a fait visiter la Bretagne comme une exposition. Avec soin. Je suis un contemplatif. D’un côté et de l’autre...
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