premier geste : la servante
Lucifero, le porteur (fero)
de lumière (luci)
l'ange préféré de Dieu
après la chute : la lumière
de l'aube, la première lumière
le ciel
l'enfer
le monde (scène mondaine)
sons du début = écoulement
du temps
> clepsydre
La clepsydre fut utilisée pour mesurer de courtes
périodes, comme :
• la durée d’un discours
ou d’une plaidoirie en Grèce ;
• les durées des gardes
dans la légion romaine ;
• la durée de moments
courts lors d’expériences, comme celle de Galilée en 1610
sur la chute des corps.
La clepsydre fut aussi utilisée pour mesurer le temps
lorsqu’il faisait nuit, ou lorsque les conditions météorologiques ne
permettaient pas l’utilisation des cadrans solaires.
(Wikipédia)
chants du début comme des
griffures derrière la brume
un Dragon dont la bouche
serait vers le fond scène cour et qui nous montrerait son cul
temple ou théâtre romain
sacrifices > on lit dans
les entrailles... du théâtre : que lit-on dans ces entrailles ? quel présage ?
« Il n'y a pas de spectacle »
le pépiement d'une aube
LA PRESENCE DES OISEAUX
DANS CE TRAVAIL
(on entend un extrait de La
Flûte enchantée, de Mozart — la musique du duo sur le bonheur conjugal, et pour
finir le mot AMORE)
Synopsis
Totò et son fils Ninetto errent dans la périphérie et
les campagnes qui entourent Rome. Faisant chemin, ils rencontrent un corbeau.
Le corbeau leur raconte le récit de Frère Ciccillo et
de Frère Ninetto (eux aussi interprétés par Totò et Ninetto Davoli), deux
moines franciscains à qui Saint François ordonne d'évangéliser les faucons (les
humbles) et les passereaux (les pauvres). Si les deux moines réussissent à
évangéliser les deux « classes » d'oiseaux, ils échouent à mettre fin
à leur rivalité, les faucons continuant à tuer les passereaux : Saint
François leur explique la guerre dans une perspective marxiste et les invite à
reprendre leur évangélisation.
La parenthèse du récit du corbeau étant refermée, le
voyage de Totò et Ninetto continue. Le corbeau les suit en continuant à
pérorer. Les personnages rencontrent successivement : des propriétaires
terriens dans le champ desquels ils se soulagent et qui les chassent à coup de
fusil ; une famille vivant dans la misère et à qui Totò ordonne de le
payer ou de quitter la maison ; un groupe d'acteurs itinérants à bord
d'une Cadillac ; un congrès de « dentistes dantesques » ;
un propriétaire à qui, cette fois, c'est au tour de Totò de devoir de l'argent.
Enfin, ils se retrouvent aux funérailles du dirigeant communiste Togliatti et
finalement rencontrent une prostituée.
À la fin du film, les deux, fatigués du bavardage du
corbeau, le tuent et le mangent.
(Wikipédia)
oiseaux de tableaux
taxidermie et fantômes
d'oiseau
la vanité, la plume comme
emblème
CF PIECES JOINTES
miniature persane
plume
Jardin des délices
« Il n'y a pas de
spectacle »
l'espace est un trou noir
l'esthétique tourne autour
de spectres de cinéma
le mouvement de la mise en
scène me semble adopter certains principes de la peinture d'avant la
perspective (bas-relief, fresque, Piero della Francesca)
il y a quelque chose de
l'ordre de l'anéantissement de la profondeur
et ça a lieu justement dans
un théâtre emblématique comme les Bouffes du Nord
« Il n'y a DONC pas de
spectacle »
cinéma 1 : Bertrand et
Jeanne
la belle et la bête
la bête à 2 dos
la belle comme une bête (à
4 pattes)
rupture 1
orage et glissement du
profane au sacré
cinéma 2 : Jeanne et
Simon
Le rouge et le le noir, La Chartreuse de Parme, Stendhal, la cristallisation de l'amour
ou bien Max Ophuls (la grisette
et le soldat dans La Ronde)
rupture 2
descente de la servante
on va vers le noir
strip-tease à la
bougie
>
Jeanne chante l'air de
Charlotte (du Werther de Jules
Massenet) « Va ! Laisse couler mes larmes »
la douceur et le
renoncement
on est entre ciel et
terre, le sacré revient en partie
le ventre plein (encore des
entrailles), le tulle étoilé, les larmes de la musique, l'amour impossible >
on a le motif de l'amour dans sa dimension mystique
cinéma 3
de la formation de l'amour
à sa déréliction
Des Enfants qui s'aiment (in Les Portes de la Nuit, Marcel Carné) à la mort de Didon : de la durée de l'amour
il y a l'amour éternel,
celui pour l'humanité, Dieu ou je ne sais quoi, et il y a la multitude de
petites amours qui ont une vie de papillon et qui « font le travail »
pour que cet amour infini soit nourri et existe
les divers duos du
spectacle sont les petites rivières qui font l'océan de l'amour à venir
QUESTION : QUE SERAIENT LES
SCENES DE GROUPES DANS CETTE LOGIQUE ? RETENUES D'EAU AVANT LA GRANDE CATARACTE
DU DÉSIR ? NAIADES VERSATILES DONT LA FONCTION EST DE REMUER ET DE VIVIFIER
L'EAU DE L'AMOUR ?
je divague là ;-)
mais il faut trouver un
sens aux scènes dites mondaines
changement de régime
Louis comme intrusion d'une
nouvelle temporalité
il est comme la servante du
début, archange aussi, mais sur le mode de l'incarnation (c'est facile, mais
bon, la trompette du jugement...)
cinéma 4
arrivée de la couleur (le
rouge, le bleu de Philippe), cinéma en couleurs !
on entend l'air
« Lascia chio pianga » qui est un tube
la musique si belle et si connue...
on a les chaises pliantes
(camping ?)
l'amour quotidien, la
beauté des choses simples
avec Ana la fresque murale
s'anime d'un peuple nouveau
place à la danse, à la
troupe, et à la couleur :
> le duo Mario / Ana
la troupe dans cette prière
apparition (avec fourrure, Dante, hoplite, milicien, gigolo, magicien, etc.)
peut-être bohémienne, ainsi que la décrit Flaubert dans ce texte qui a un peu
tourné sur FB en soutien aux Roms de France
« Je me suis pâmé, il
y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen.
Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir.
L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien
qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en
leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette
haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve
chez tous les gens d’ordre. C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à
l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans
cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Du jour
où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on
retire son bâton. (Gustave Flaubert, Lettre à George Sand, Correspondance de Gustave Flaubert, Lettre à George
Sand, 12 juin 1867, éd. de la Pléiade, tome 5, pp. 653-654.)
le texte de Clément
Rosset en suite logique et non comme insert
on sort de l'univers
jusqu'ici conjugué du cinéma et de l'opéra
la troupe d'acteurs un peu
gitans donne naissance à un numéro qui est d'abord une voix (avant d'être un
discours)
cette voix se matérialise en
un acteur mi-romain mi-variétés
très beau déchaînement
final qui danse la haine aimante du monde selon Cioran
cinéma 5
seconde scène de groupe
la scène mondaine
dans le sens « du
monde » ? qui s'opposerait au Ciel
ou du « petit
monde » ? celui des élites bourgeoises...
IL Y A UN CHOIX A FAIRE ICI
si on continue dans la voie
« petit monde », la scène de groupe 2 serait l'autre face de la
médaille de la scène de groupe 1 = soit une populaire (issue du travail de
septembre, la place de La Chapelle) et une des classes supérieures, champagne,
Pierre Berger et Belzébuth en personne, on y chie des crânes, l'inquisition
passe au fond
Antonioni plus que Fellini
ici, pour moi...
la fin
on éteint le projecteur du
cinéma imaginaire
le cinéma se matérialise
pour cette fin de 1er Avril
le film sera philosophique,
politique, érotique
il contient des chanteurs,
un violoniste, une danseuse
on y évoque l'image de Dieu
(son imagerie), celle de l'homme, celle de la femme
on y parle d'art plutôt que
de théâtre
de beauté
d'amour
on invite Nerval ?
son-et-lumière
(je sais que c'est un peu tôt, mais j'essaye de mettre des mots sur cette fin... si ça peut aider...)
Précisions au téléphone
Sur l’amour
Présence de la religion
Ce grand amour. L’opéra, le
sujet, c’est l’amour, le cinéma aussi
Déterminer cet amour qui
passe pour plein de gens, qui n’est pas seulement Roméo et Juliette, amour du social, de l’humain, du beau ?
Les signes tendent vers
l’imagerie religieuse
Le mot de la fin, il est à
toi, convergence d’éléments disparates, il faut le traducteur (et c’est toi),
le message (c’est chez Cioran qu’il y a la clé).
La fin spectacle sans
spectacle
La troupe sans metteur en
scène comme dans Pirandello, ils sont un peu largués
Le théâtre dans le théâtre,
c’est la fin : le son-et-lumière… on n'est plus… c’est la transcendance même
du spectacle le spectacle qui se transcende lui-même
C’est la dynamique même du
spectacle qui évoque sa propre transcendance
Les 25 mn sont l’abstraction
de tout ce qu’il y a eu avant (ce son-et-lumière que l’on préparait avant) une
lumière qui est sa propre apothéose, concert, spectacle dans le spectacle
finalement le monde s’efface pour laisser place à cette paix, cette beauté,
mais, là, il faut une distance, il faut mettre de l’humour dans la scène mondaine
et de la sensualité à la fin. Fin érotique entièrement. Bertrand l’enlève, sa
robe de bure, c’est un moment fort [raconter l’histoire de l’homme nu de la
Bastille de Marguerite Duras], le violon, c’est le diable
Tout ces éléments de
transcendance sont là mis, poussés à leur maximum de beauté et de sensualité
(charnel). C’est la thèse, le concentré dans son abstraction, les grandes
lignes, un lac ou là dedans nage des bonnes sœur à poil et on se dit : Ah,
c’est ça, Dieu est là, pas dans le ciel mais dans le lac…
Les bonnes sœur font un
massage des pieds à Dieu (Dieu est peut-être sous nos pieds et, quand on
marche, on le caresse : on allait au bûcher pour ça, et des gens sont
morts simplement parce qu’ils aimaient Dieu au fond de l’œil d’un personnage
d’un tableau de Nicolas Poussin, mais, dire ça, c’est érotique, dire que le
beau, c’est Dieu, pour les gens qui sont trop dogmatiques c’est pas ça, c’est
trop résumé
Etat de vérité d’amour, une
religieuse, un moine, une danseuse, un musicien et de dire Dieu est sous nos
pieds, il n’est pas ailleurs (c’est pour les Yves-Noël Genod du XIVème siècle
qu’on a brûler qu’il faut faire cette fin)
Tout le mouvement des
Béguines, en Flandre, kibboutz de femmes qui voulaient pas se marier, pratique
d’artisanat, mais aussi d’art et de connaissance et qui ont été zigouillées
alors qu’elles ne faisaient de mal à personne. Qu’on vit dans le monde et que
Dieu est monde, ça, ça passait pas. Pensée pour les sorcières. Dieu a priori a
été inventé pour les exclus alors, ne les oublions pas, c’est pour eux qu’on a
fait ça et pourtant c’est les derniers servis…
L’endroit de l’humour
potentiel (la fête mondaine)…
Labels: bouffes, correspondance