Thursday, October 04, 2012


Maintenant c’est la nuit et la région a disparu. Et une vieille dame m’attend dans son château.

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Réveil sans Bébé (poème)


































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Oui, cette région, je la laisse lentement descendre vers le soir, descendre vers le ciel. Comme tout le blé a été coupé, comme tout le maïs a été coupé, comme tout le sec a été coupé ! Comme la terre est blonde, mon amour ! Les « emblavures » (il fallait prononcer le mot), les talus.  Je fais un va-et-vient dans cette région jadis inconnue. Je me suis trompé de train. A Toulouse, il y avait, sur le même quai, deux trains qui partaient dans deux directions opposées. Une chance sur deux de se tromper. Alors je repasse pour la troisième fois parmi la terre qui lentement descend vers le ciel. Je dormirai cette nuit au château. Si j’y arrive. De grandes éoliennes, larges, promettent l’avenir. Elles tournent lentement et comme à l’envers. Je lis Françoise Sagan qui défait, comme Pénélope, son roman. Des Bleus à l’âme et la couleur ocre de cette région, les mottes de terre, s’accorde exactement à la tendresse de ce roman. Les trains vont et viennent et qui s’en inquiète ? Certainement pas le bon saint-bernard qui descend à Villefranche-de-Lauragais (très beau clocher). C’est très difficile d’être sur « la même longueur d’onde ». J’écris cette phrase (dans le « corps du texte ») sans même savoir ce qu’elle veut dire, simplement parce que je l’ai entendue à travers mes bouchons auriculaires (d’où ?) et qu’elle résonne avec ce que je lis page soixante-deux. Oh, comme la couleur s’étiole, maintenant, le long de ce train infini ! Infini des conversations – et d’une journée longue et lente. Sans rendez-vous. Agrandie. Un soleil, dans une vitre, ressemble à un confetti. Elle devient mauve, elle devient large (la couleur). Prochain arrêt maintenant – comment se fait-il que ce soit si long ? – : Escalquens. On joue aux cartes. Les tournesols. Une sirène de police. Tout ça doit être dans le film (avec « la même longueur d’onde »)… 

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