L'écran
Daniele Delaire (que je n'avais pas revue depuis le stage Actors Studio avec Blanche Salant il y a vingt ans) me dit à la sortie du spectacle que ça lui fait penser à Giacometti. Nom de Dieu ! Lancelot Hamelin a parlé de Michel-Ange, Caravage, ok, ok... Mais Giacometti ?
En fait, elle se réfère à un texte qu'elle m'envoie :
"Au fond, j'ai commencé très nettement à vouloir travailler enfin d'après nature vers 1945. Il y a eu pour moi une scission totale entre la vue photographique du monde et ma vue propre que j'ai acceptée. C'est le moment où la réalité m'a étonné comme jamais. Avant, quand je sortais du cinéma, il ne se passait rien, c'est à dire que l'habitude de l'écran se projetait sur la vision courante de la réalité. Puis tout à coup, il y a eu une rupture, c'est à dire que ce qui se passait sur l'écran ne ressemblait plus à rien et je regardais les gens dans la salle comme si je ne les avais jamais vus."
On parle pas mal. C'est ces retours qui me touchent le plus : quand les gens trouvent que leur perception est changée. Ceux qui disent : "On est rentré à pied, on a traversé Paris..."
Et puis il y a ce mot : "touchant".
Valérie Dréville, oui, elle était là, jeudi soir, et elle se tourne vers moi et elle me dit qu'elle trouve le spectacle "très touchant". Le mot peut paraître faible, commun, mais elle insiste, plusieurs fois, c'est ce mot là.
Et voici une citation de Céline (aujourd'hui dans le "Journal Du Dimanche") : "La magie n'est pas dans les mots, elle est dans leur juste touche."
Elle a dit aussi qu'elle n'a jamais vu une chose pareille, une forme comme celle-ci.
Elle et son amie ont eu un fou-rire quand Marlène s'est jetée sur le sol pour glisser.
En fait, elle se réfère à un texte qu'elle m'envoie :
"Au fond, j'ai commencé très nettement à vouloir travailler enfin d'après nature vers 1945. Il y a eu pour moi une scission totale entre la vue photographique du monde et ma vue propre que j'ai acceptée. C'est le moment où la réalité m'a étonné comme jamais. Avant, quand je sortais du cinéma, il ne se passait rien, c'est à dire que l'habitude de l'écran se projetait sur la vision courante de la réalité. Puis tout à coup, il y a eu une rupture, c'est à dire que ce qui se passait sur l'écran ne ressemblait plus à rien et je regardais les gens dans la salle comme si je ne les avais jamais vus."
On parle pas mal. C'est ces retours qui me touchent le plus : quand les gens trouvent que leur perception est changée. Ceux qui disent : "On est rentré à pied, on a traversé Paris..."
Et puis il y a ce mot : "touchant".
Valérie Dréville, oui, elle était là, jeudi soir, et elle se tourne vers moi et elle me dit qu'elle trouve le spectacle "très touchant". Le mot peut paraître faible, commun, mais elle insiste, plusieurs fois, c'est ce mot là.
Et voici une citation de Céline (aujourd'hui dans le "Journal Du Dimanche") : "La magie n'est pas dans les mots, elle est dans leur juste touche."
Elle a dit aussi qu'elle n'a jamais vu une chose pareille, une forme comme celle-ci.
Elle et son amie ont eu un fou-rire quand Marlène s'est jetée sur le sol pour glisser.
Labels: chaillot, correspondance