Thursday, January 05, 2017

E n fait, si, il fait presque aussi froid, c'est juste que je suis bourré


Je suis content il fait moins froid, les réfugiés dorment dans ma rue et ils sont joyeux, on dirait du camping, on dirait un camp scout, avec leurs sacs de couchage un peu rétro, il faut dire que je rentre décomplexé des Bouffes, j’ai pris un verre avec Lætitia, en fait deux, d’un vin dont j’ai exigé le nom, « Cruel », m’a-t-on dit, ah, ils savent les nommer, leurs vins, sont malins, bref, je suis pompette et le monde (des réfugiés dans ma rue, par exemple) m’est beaucoup plus supportable. Lætitia fait une soirée chez elle samedi où elle ne m’avait pas invité à cause de la fumée, mais j’ai dit que je passerai cinq minutes. C’est une soirée « Cadeaux pourris » où on échange les cadeaux pourris qu’on a reçus pour Noël. J’ai dit que je n’avais pas reçu de cadeaux, mais que je trouverai bien quelque chose. C’est bizarre que je ne vous raconte pas de choses plus intéressantes sur Lætitia, j’aime beaucoup Lætitia et on a beaucoup parlé. Ah, si, j’ai dit à Michel Fau que j’avais dit quelque part (ici) qu’il était comme un « trou noir » et que je ne savais pas trop ce que je voulais dire et il m’a répondu que ça lui rappelait une phrase qu’Olivier Py avait dite une fois qu'il montrait ses fesses dans un de ses spectacles  : « Le trou du cul de Michel Fau est l’œil de Dieu qui vous regarde ! » Qu’il est con, ce Py ! Encore plus que moi. Ça rassure… (Et encore,  comme dit Michel, c’était du temps où il avait de l’humour…) Je pense à mon père, je pense aux réfugiés dans ma rue, je pense à Marcel Proust sur son lit de mort et aussi dans sa vie, dans sa vie de passage et d’observation et d’émotion devant la douleur humaine et la beauté et la conscience qui fait pleurer du malheur invraisemblable alors qu’il y aurait tout pour être heureux sur cette terre splendide si on l’avait gardée sous la protection de Dieu, dans son jardin.

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« Voulez-vous l'appeler nature ? Vous ne vous tromperiez point ; car c'est de lui que tout est né, lui dont le souffle nous fait vivre. Voulez-vous l'appeler monde ? Vous en avez le droit. Car il est le grand tout que vous voyez ; il est tout entier dans ses parties, il se soutient par sa propre force. »

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« Un cœur n’est juste que s’il bat au rythme des autres cœurs. »

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« nous permettre de lire dans la vie »

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L e beau roman



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U n poème que Proust aimait beaucoup et récitait souvent et le faisait pleurer parfois


« Ici-bas

Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts ;
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours...

Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours ;
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours...

Ici-bas tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours ;
Je rêve aux bonheurs qui demeurent
Toujours… »