Les riches sont peu nombreux (par rapport aux pauvres). Si c’était l’inverse, il n’y aurait pas de problème, s’ils, les riches, étaient majoritaires et qu’il n’y avait que quelques milliers de pauvres, il n’y aurait pas de problème… Ce serait même chic d’être pauvre, ce serait même rare… Alors, ici, dans ce quartier, c’est un peu ça, il faut bien le dire, les très, très riches sont largement majoritaires. On est au cœur de l’oligarchie, dans ce quartier. Ici. Ah, l’Ouest parisien… Le palais de l’Elysée est tout près, à un vol d’oiseau (un vol de mainate, comme disait Jean-Paul Muel dans Le Gros, la vache et le mainate)… d’un coup d’aile… Ça devient chic d’être pauvre. C’est pour ça qu’j’suis là. On m’envie, on me met en scène, on me dit : tiens, voilà, on te donne un plateau et tu fais c’que tu veux. Toi, le pauvre, on va te regarder…
Mais il y a erreur – je tiens à le dire – parce que, moi, je suis comme vous, je suis UNE VIELLE FEMME DE DROITE !
« Y a pas de sociologues qui travaillent sur la classe dominante. Il n’y a pas d’étudiants qui font leur mémoire, leur thèse, sur des sujet politiquement incorrects. Donc, il y a une forme de complicité entre les membres des classes moyennes intellectuelles et la grande bourgeoisie. Une complicité qui n’est pas consciente. (…) Le cumul des différentes formes de richesse dérange les classes moyennes intellectuelles qui opposent toujours l’argent à la culture : si on est riche, c’est qu’on est con et, nous, on est cultivé et on n’a pas beaucoup d’argent. Dans les milieux intellectuels, on est toujours dans des faux débats… entre le travail qualitatif et le travail quantitatif… enfin, je passe, on est toujours dans des faux débats parce qu’on est une classe qui est entre la classe supérieure et la classe inférieure. On est une classe qui revendique l’individualisme positif, on est une classe complètement désaffiliée, hein ? où l’individualisme est roi, où l’on veut toujours être calife à la place du calife. Et donc la réflexion sur la classe dominante, sur le collectivisme des dominants devrait vous inciter – et nous avec, je nous pose pas du tout en donneurs de leçon –, mais à réfléchir sur aussi la réaffiliation, le collectivisme dans les classes moyennes et, au sein des partis politiques, arrêter de toujours vouloir que ce soit un tel qui ait le leadership et pas untel, arriver à calmer les ambitions individuelles au bénéfice du collectif parce qu’évidemment cet individualisme forcené des classes moyennes intellectuelles, vous imaginez bien que tout là-haut, ils s’en réjouissent tous les jours à chaque instant. »
« On ne peut longtemps rester riche tout seul. Très vite, la richesse économique, pour durer et être transmise, doit être légitimée par la richesse sociale. Un portefeuille de relations permets de trouver des pairs dans tous les domaines de l’activité : économique, administrative, politique et culturelle. Ce réseau prend une forme matérielle dans les carnets d’adresses. »
Cherche un traître à la classe dominante
Parler des riches, c’est être marxiste. Parler d’autres choses, c’est être complice. Il n’y a qu’un sujet : les riches. Qu’un sujet révolutionnaire. La classe moyenne intellectuelle n’a qu’une chose à faire pour servir la classe défavorisée : parler des riches, révéler, révéler l’oligarchie. Dévoiler, dévoiler sans cesse les brouillards, les mensonges, les discrétions de classe, de cette classe et, bien entendu, de la nôtre quand nous en sommes complice. L’illégalité et les leurres de la légalité.
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