J’ai fini une première lecture de ton texte, c’est très beau, vraiment fort, assez effrayant aussi tant ça semble rendre compte de la vastitude de la situation présente (ce que nous, âgés, voyons (de haut) avec terreur, mais qui, vous — en tout cas, toi —, vous saisis de plain-pied ou comme l’eau autour), mais très beau dans le détail artisanal, parfaitement présent. En lisant, je me suis empêché de penser à ce que j’allais devoir en faire en septembre et j’ai fini le livre avec le livre en pensant que c’était impossible (mais j’avais fait en sorte) (et il vaut toujours mieux partir de l’impossible), que l’ensemble formait un tout cohérent qui ne se déployait que de l’ensemble et pas en 35mn… Puis, ce que je fais, c’est que j’essaye des manières orales que j’enregistre pour savoir si je m’approche de quelque chose (de l’ordre de la compréhension) ou non. C’est assez fantomal forcément (c’est ma manière). Je vais me pencher sur tes sources et tes amis avec beaucoup d’attention (comme sur tout ce que tu pourras me raconter), mais, pour le moment, c’est DGF, dont je connais un peu l’œuvre, qui résonne. A priori on voit bien combien il y aurait évidence à fondre ce texte dans une œuvre plastique (comme de le refondre), mais, a priori, je laisserais plutôt ça de côté. Je suis sûr que c’est possible, que des artistes s’en empareront à l’infini, mais ce n’est sans doute pas mon rôle, je voudrais, moi — mais c’est difficile —, qu’il reste un texte sec (ce qu’il n’est peut-être pas, je ne sais pas, mais peut-être), sans le redonner aux écrans, aux regards, sans cette folie qu’il décrit si bien et transmute, sans images. C’est aussi que c’est mon job de « faire disparaître le spectacle ». Est-ce possible ? Est-ce souhaitable ? Est-ce commercial ? Je ne crois pas, pas facile, mais excitant.
Bien à toi,
Yves-Noël
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