Tuesday, November 14, 2017

N oir et blanc


« Dans la mythologie grecque, les corbeaux étaient tout blancs, majestueux, sages, ils livraient les nouvelles. Mais ils ont contrariés Apollon, qui les a teint en noir. »

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Salut, Hubert ! tu n'aurais pas envie ? j’aimerais beaucoup refaire un spectacle à Marseille l’année prochaine. Un truc de science-fiction, par exemple… Je viens de donner une pièce à Lausanne (Arsenic), Fabrique de Star (à la fin d’un court workshop). Je suis en forme. Transparent et incarné. Il y a un espace. Je sais ce que je fais. Je connais les acteurs, danseurs, chanteurs, les circassiens, les barmen, les faiseuses de fromage de chèvre… Les marionnettistes, pas trop… Mais il y a beaucoup à « faire », finalement pour faire à l’envers — pour continuer d’œuvrer à disparaître… Il y a aussi ce projet avec Thierry, Perle et l’enfant Joseph, Adam&Eve… Et tant d’autres choses, tu me connais, tant d’autres choses, et je te connais aussi, faire résonner tant d’échos qui nous importent, YN


Bonjour Philippe, tu sais que je n’aime rien tant que de faire des spectacles — d’abord. Point. Et que je n’aime rien tant que de les inventer sur le moment avec le contexte, en éloignant l’idée de projet (ou en tout cas son récit), mais en glorifiant Kairos, l’épiphanie, le bon moment, le contexte, le lieu souvent : le poème du lieu. Mais nous avons un projet, Jocelyn Cottencin et moi, qui pourrait peut-être t’intéresser, se rapprocher de ce que tu peux proposer à Nanterre, un projet de plasticien autant que de théâtre. Je suis très proche de Jocelyn avec lequel j’ai depuis de nombreuses années des projets à géométrie variable. Celui que nous te proposons s’appelle (nom de guerre) Texte et Paysage. Il est vaste et très précis (La Vie des plantes, d’Emanuele Coccia). Si tu veux, il t’en parlera...

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Je pense à mon père, je l’entends monter dans l’escalier, non, ce n’est pas lui, je ne suis pas chez lui
« et les tableaux de ruines romaines d'Hubert Robert »
« dans la bibliothèque tendue de soie verte où le portrait de Mozart »

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Un « écrivain-paysagiste »

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J e ne savais pas


Je ne savais pas que les « femmes » souffraient tant que ça… Pour moi, il y avait ma mère : le malheur indifférent, mais je ne savais pas que tant d’autres femmes souffraient aussi désastreusement, je ne savais pas que le monde était si dégueulasse, à vrai dire, que les femmes étaient dans cet état de malheur indifférent. Je voudrais rencontrer des femmes hors douleur, sinon je m’enfoncerai définitivement dans la bien nommée maladie de la mort. « Les deux sexes mourront chacun de son côté » C’est Marcel Proust qui cite Alfred de Vigny. 
« Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,
La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de son côté. »

L e Reste


« Vous savez ce que c’est la connerie ? Imaginez une plage, le soleil, un whisky avec des glaçons, des nanas autour de vous, vous y êtes ? eh bien, tout le reste, c’est de la connerie. »

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« Je suis contente de vous voir de votre vivant. »

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« En un quart de siècle, les forêts ont disparu comme peau de chagrin (1,2 milliard de kilomètres carrés engloutis, essentiellement au profit de l’agriculture) ; l’abondance des mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux et poissons a chuté de près d’un tiers ; les courbes des émissions de gaz à effet de serre et des températures s’envolent. Dans le même temps, dans l’océan, la superficie des « zones mortes » – ces espaces marins étouffés par les effluents agricoles charriés par les fleuves, et où l’oxygène a presque totalement disparu – a crû de 75 %. »

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« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l'ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.
Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. »

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L a Censure et l'intelligence


« Écrivant souvent les scénarios de ses films, Mae avait une technique maligne et efficace afin d'échapper à la censure : elle ajoutait des dialogues tellement crus qu'elle était certaine que les censeurs les ôteraient et qu'en comparaison, ils trouveraient le reste du scénario acceptable. »

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Titre : 
Eat the rich

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M yrtille et Batondor


J’ai deux personnes qui viennent de me demander de les conseiller pour une école, mais je regarde les conditions, sans doute ne les remplissent-elles pas. Ce sont Myrtille Falquet, une fille des bois qui fait du fromage de chèvre et Aurélien Batondor (sic), un barman. Deux êtres absolument sublimes. Ils ont plongé par hasard — très important, le hasard — dans Fabrique de Star, le workshop que je viens de donner à Lausanne (à l’Arsenic) suivi de la pièce du même titre et je dois dire que ce qu’ils ont fait sur scène (l’un et l’autre) est tout simplement de l’ordre du trésor, de la merveille : inconscience et disponibilité à l’inconscience, humanité infinie, rien qui ne puisse me toucher plus : je buvais du petit lait en les voyant miroiter devant mes yeux, fantômes évanescents. Ça ne m’étonne donc pas du tout qu’ils aient eu l’impression de toucher à quelque chose qui leur donne envie de mettre le pied à l’étrier… J’ai d’abord pensé bien sûr à leur conseiller une école suisse, mais je les connais peu (je ne suis jamais intervenu à la Manufacture) et, qui plus est, la réputation, le niveau d’une école change souvent, même parfois d’une année à l’autre (pour de multiples raisons). Il paraît que Berne a le vent en poupe. Je ne sais pas. Ton avis...

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