Je dis à Toto – non,
décidément Toto ne prend pas, Toto, c’est Victor ou Thomas, ça me gêne – je
dis à Bébé qu’il est comme les putains de Pierre Guyotat. Il me dit qu’il
préfère être comparé à Théorème.
Ah, Théorème, oui. Oui, Théorème. Mais peut-être ne sait-il pas que le putain dans
Pierre Guyotat est comme un dieu, l’animal qui s’offre à tous sans
discontinuer. L’inoubliable et renouvelé. « Tu travailleras à la sueur de
ton front. » Ce n’est pas qu’il travaille beaucoup, mon Hippolyte… Non, il
se laisse travailler. Voilà ce que
mon enseignement un peu... poussé me révèle : l’acteur rêve. Qu’on lui fasse
couler du miel, qu’on le réveille en chanson ! Je suis comme Titania,
j’aime, j’aime pour la première fois. Je me mélange un peu les pinceaux, là.
J’aurais défoncé sa porte s’il n’avait pas ouvert. Je suis passé aussi chez
Benoît. Je suis passé chez Michel – l’absence – porte grande ouverte. Il
prépare déjà la salade de fruits. Je ne suis pas passé chez Geoffroy, il est
avec son copain (et bien que Benoît m’y ait encouragé). J’ai renoncé à forcer
la porte chez Yuval, elle était fermée. Je n’ai pas touché à Clément. Et
restent les filles encore – remises à demain. « Laquelle tu
aimes ? », me demande Benoît. Eh, bien, Julie… Anne… « Moi,
c’est Natacha, me dit-il, parce que c’est une vraie femme. » Si les pédés
se mettent AUSSI à avoir besoin de « vraies femmes », où
va-t-on ? Benoît m’agace parce qu’il parle des « jeunes » (et
« nous » donc des « vieux »). Il est jaloux de Baptiste
et maintenant de Yuval aussi, mais, là, je rattrape le coup : « Ce
sont des JEUNES PREMIERS, enfin !… Comment veux-tu qu’un jeune premier ne soit
pas capricieux ? On leur en demande tant ! C’est un boulot, tu sais.
PLAIRE, PLAIRE, PLAIRE. Crois-moi, j’en ai connu… Felix, il était pas facile. Et Philippe, oh, là, là… Et encore, là, je ne les fais pas
travailler ensemble. Si je le faisais, ils se détesteraient. Ce sont des COQS. » Benoît comprend. Je le dis à Sébastien, le
copain de Baptiste à Paris qui me lit – et donc redira à Bébé que, avec Benoît,
c’est arrangé. Benoît comprendra.
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