Friday, March 23, 2018

L 'Autre


« Oui. Je ne sais rien de moi à l'avance, comme dirait l’autre. »

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N iche

dans la suite de ces histoires de plantes et de pollution
«  Les espèces qui survivent sont en général non pas celles qui prennent le dessus sur leurs concurrentes, mais celles qui ont l’intelligence de de se replier dans une niche écologique où elles n’ont pas de concurrentes »
ça me fait d’ailleurs pensé aux Tiers-paysages de Gilles Clément
bises
J

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O n n’a pas créé la musique


« On n’a pas créé la musique, au Conservatoire ici, à Paris, ou à la Juillard School de New York. Quand on vivait connectés à la nature, on imitait les sons des oiseaux, les percussions des chimpanzés et des gorilles des montagnes. C’est comme ça qu’on a appris à faire du rythme. On a regardé les lémuriens de Madagascar sauter d’arbre en arbre et c’est comme ça qu’on a appris à danser. On a écouté les sons de la forêt, la nuit, qui étaient structurés comme un orchestre. On a appris à structurer les sons en écoutant ceux de la forêt. On n’a pas appris tout ça à la Sorbonne. Vous me dites que la musique est plus sophistiquée ? Bullshit ! »

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L ’Autofiction n’existe pas


« Et si l’homme qui se parle est un homme qui est mort, alors peut-être sa mise en scène funèbre doit-elle retrouver des points d’énonciation où mettre en scène sa vie, ce n’est pas uniquement la transposer, c’est élever l’existant au rang d’une métaphore. Marcel n’est pas la transposition de Proust. Marcel est la métaphore de Proust. Rousseau n’est pas juge de Jean-Jacques, il est la métaphore de Jean-Jacques : il est à la fois sa mort advenue au texte mais aussi bien sa recréation et son hyperbole de langage, c’est-à-dire sa vie démesurément élargie depuis sa mort. Car se mettre en scène soi, depuis sa mort, c’est s’affronter à des béances, au discontinu de l’existant mais aussi bien comprendre que sur la scène du sujet, le sujet et le moi jouent eux-mêmes des rôles où le moi voudrait finir par exister.
Les récits autobiographiques mettent ainsi concurremment en scène, comme par réaction à la mort de leur Je, la puissance romanesque d’un Je qui voudrait clamer combien il existe. Se raconter consiste alors à produire une image qui n’existe pas, à trouver la théâtralité comme espace non d’invention mais de naissance de soi ou de permanence à soi. Il faut raconter des histoires, trouver des images et des dispositifs pour se permettre d’exister. Il faut se trouver des images filiatives, comme en filiation : il faut être le fils et le père de pour trouver à la vie le récit qui lui manque.

En ce sens, toute autobiographie rencontre le point théâtral de l’autofiction, ce qu’on appelle la théâtralisation de soi, soi-même comme un roman, soi-même comme une fiction. Mais si depuis Lacan le sujet ne saurait s’appréhender autrement que dans une ligne de fiction, il apparaît impossible de démêler dans tout texte ce qui relève de la fiction et ce qui n’en relèverait pas tant, dit encore Michon, le langage ment. En ce sens, l’autofiction n’appartient jamais au texte. Elle n’est jamais une catégorie textuelle mais uniquement une catégorie existentielle consubstantielle à chacun : je me lève, je mets en scène sans le savoir mon autofiction. Je joue mon rôle. J’y souscris : je peux jouer à le construire, dédoubler mon imago avec d’autres imagos de morts. Je suis tour à tour Proust mort, Barthes mort ou Isabelle Adjani au petit déjeuner. Je me construis ironiquement une image, je suis dans l’ironie romanesque parce que ma mise en scène a compris que nous étions tous monsieur Jourdain : nous faisons de l’autofiction et de la mise en scène sans le savoir mais le sachant toujours quand même un peu, comme un érotisme discret et caressant propre à tout sentiment : celui de la modernité. »

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