Sunday, June 12, 2016

L a Prostituée



A rrivederci



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M imétisme


« Je suis l’unique voyageuse, la voyageuse de Venise. J’ai pour moi seule le spectacle sans prix de Venise vide de touristes et d’étrangers, Venise fragile au bord d’une mer menacée, Venise qui se cache sous le sable comme le poisson plat quand passent les mouettes. »

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« J’ai un bon thème pour Kostia ; le titre c’est : L’Homme qui a voulu. »

« Ce matin, j’ai entendu une jolie expression : « la forêt aux jeunes filles » ; ça, c’est sûr je vais le garder. »

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D ans la poussière bienfaisante de Tchekhov


J’ai vu la Mouette, hier, dans la mise en scène (l’adaptation) de Thomas Ostermeier, à l’Odéon, et je l’ai trouvée magnifique. Oui, c’est un très beau travail. Je ne comprends pas comment Tchekhov, on peut y puiser à l’infini comme ça. C’est comme un saint, il est d’une telle précision, d’un tel amour, c’est invraisemblable, c’est lui seul qui me donne l’espoir, quasi, de tout le genre humain. Moi, c’est lui. L’espèce humaine peut disparaître, mais, lui, montre, cette manière d’être sensible, sismographe, que quelque chose aurait valu la peine, oui. Peut-être que, pour Nina, j’étais encore dans la version si fraîche que nous avons donnée à l’automne avec Lætitia Dosch et quelques autres magnifiques (La splendide actrice, au Point du jour), mais, pour le reste, l’ensemble, j’ai été ébloui de douleur et de bonheur comme il faut, à distinguer, au théâtre, en temps réel. Un peintre peint sur le mur du fond, c’est ce qu’il y a de plus invraisemblablement beau, un paysage fantôme (effacé chaque jour) et les acteurs, devant, qui eux aussi doivent effacer chaque jour, sont presque grossièrement concrets (mais c’est bien). Seule Macha, comme il se doit, est, comme elle le dit, déjà déjà déjà emportée depuis toujours. Les acteurs sont dans une telle confiance, une telle plénitude, ils travaillent vraiment, dans l’instant. Thomas Ostermeier dit à la fin de l’entretien publié dans le programme de salle : « Je n’y arrive sans doute presque jamais, mais je tente de donner aux acteurs les moyens de dépasser cette peur dans le jeu et de vivre dans l’instant » (cette peur dont il parle dans un recueil de conférences : Le Théâtre et la peur). Moi, je trouve qu’il y arrive, c’est beau, la modestie, mais il y arrive quand même très bien, si ; c’est beau et c'est agréable de participer à cet apaisement. Bravo !

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