L'arbre cache la forêt
L’arbre cache la forêt
La grâce des hommes, je la vois comme une danse, très fabriquée. Il s’agit de masquer l’obsession sexuelle qui est une tare. Un péché, un plaisir. Le pliant, le divin pliant. La puissance, l’enfance, tout doit être caché. Chez un garçon qui réussit. On ne doit voir que la jeunesse, la désinvolture. Beaucoup de fric. L’arbre cache la forêt. Je ne cherche pas des idées. On se borne à chercher des idées. Je parle à haute voix. Comme la mer et comme l’on dit. L’arbre cache la forêt. Si j’écrivais d’une manière fluide, vous me liriez ? Si j’écrivais comme Philippe Lançon ? « Cendrillon entrait enfin au bal de la chair. » Il avait imaginé une machine qui fabriquait des artefacts. La forêt de Marly-le-Roi. Une ambition de prince. Des films irracontables. Alors, celui-là, il est un peu plus racontable que les autres. Le début du film ne fait que préparer, pendant une heure et demie, les longues scènes d’amour de la fin. Les ciels d’Amérique. Comme si vous y étiez. Crépuscule, insectes. Bruits de machines, de (...) électroniques. The two are now best friends. He talks about – what do you call that ? – democracy. Le voyage se prépare. Le vide s’opère. La nuit s’ouvre. Les objets, friendly objets. Chaleur des bougies, des flammes. Des promesses. L’arbre cache la forêt. Tout est illuminé comme pour une fête. Le bon fond. Je mets en doute. À s’occuper des mots, ils ne veulent plus rien dire, il faut quand même qu’il y ait un fond. Un motif. Un embrassement de la réalité. La réalité n’est pas les mots (je le rappelle). De la hauteur de vue. View. « J’aimerais enfin visiter les pays que je n’aperçois qu’à travers une chambre d’hôtel. », dit Anne Lauvergeon. Il y a tellement de choses dans le JDD. La machine à faire des photocopies en 3 D. Et un crime où il n’y a ni mobile ni cadavre – mais dont s’accusent les assassins sans réussir à en fournir la preuve. Une énigme à la Columbo. L’arbre cache la forêt. Un bruit gratte la porte. Et j’ai perdu le fil. Comme si vous y étiez. L’impression que donnent les mots d’être immédiatement partout. Mais les images aussi. C’est le monde qui est partout. Les minces conseils spirituels. Et encore, rien n’est fait. Coquille de noix, la Guyane.
Yves-Noël, 10 février 2008.
La grâce des hommes, je la vois comme une danse, très fabriquée. Il s’agit de masquer l’obsession sexuelle qui est une tare. Un péché, un plaisir. Le pliant, le divin pliant. La puissance, l’enfance, tout doit être caché. Chez un garçon qui réussit. On ne doit voir que la jeunesse, la désinvolture. Beaucoup de fric. L’arbre cache la forêt. Je ne cherche pas des idées. On se borne à chercher des idées. Je parle à haute voix. Comme la mer et comme l’on dit. L’arbre cache la forêt. Si j’écrivais d’une manière fluide, vous me liriez ? Si j’écrivais comme Philippe Lançon ? « Cendrillon entrait enfin au bal de la chair. » Il avait imaginé une machine qui fabriquait des artefacts. La forêt de Marly-le-Roi. Une ambition de prince. Des films irracontables. Alors, celui-là, il est un peu plus racontable que les autres. Le début du film ne fait que préparer, pendant une heure et demie, les longues scènes d’amour de la fin. Les ciels d’Amérique. Comme si vous y étiez. Crépuscule, insectes. Bruits de machines, de (...) électroniques. The two are now best friends. He talks about – what do you call that ? – democracy. Le voyage se prépare. Le vide s’opère. La nuit s’ouvre. Les objets, friendly objets. Chaleur des bougies, des flammes. Des promesses. L’arbre cache la forêt. Tout est illuminé comme pour une fête. Le bon fond. Je mets en doute. À s’occuper des mots, ils ne veulent plus rien dire, il faut quand même qu’il y ait un fond. Un motif. Un embrassement de la réalité. La réalité n’est pas les mots (je le rappelle). De la hauteur de vue. View. « J’aimerais enfin visiter les pays que je n’aperçois qu’à travers une chambre d’hôtel. », dit Anne Lauvergeon. Il y a tellement de choses dans le JDD. La machine à faire des photocopies en 3 D. Et un crime où il n’y a ni mobile ni cadavre – mais dont s’accusent les assassins sans réussir à en fournir la preuve. Une énigme à la Columbo. L’arbre cache la forêt. Un bruit gratte la porte. Et j’ai perdu le fil. Comme si vous y étiez. L’impression que donnent les mots d’être immédiatement partout. Mais les images aussi. C’est le monde qui est partout. Les minces conseils spirituels. Et encore, rien n’est fait. Coquille de noix, la Guyane.
Yves-Noël, 10 février 2008.