Wednesday, September 03, 2014

L ast Days (2)


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« Faire la même chose mais sur les histoires intimes, vraies ou fausses, inventées, fabulées ou vécues, librement sans distinction de vérité. 
Peut-être donner un thème, rencontres, enfances, amours, peurs, rêves, obsessions...? » 

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H iding, crisis


Pour moi, le stage est déjà commencé depuis longtemps et je voudrais qu’il soit fini dimanche (avec son apparition lundi) ; qu’au moment de son apparition, il n’y ait plus rien à faire. Après tout, le monde est déjà fait. Dieu l’a déjà fait. Nous n’avons rien à faire. Nous nous mentons (l’humanité se ment) en pensant le contraire. J’aurais voulu qu’après comme « beaucoup » de préparation, nous ne soyons plus que « just relaxed » comme l’exprime Michael Pitt dans le making-of de Last Days. Ou alors comme le prévoit Anton Tchekhov dans une lettre à Constantin Stanislavski à propos de cette pièce pour laquelle il accumulait des notes depuis des années, La Cerisaie : qu’il allait l’écrire d’un jet en moins d’un mois. Hors cette préparation n’a produit jusqu’à ce jour aucun résultat. Où sont les chevaux, où sont les tanks, les bagnoles, les fringues, les armes à feu, les armures, les effets spéciaux, les gélatines, les mandarines, les machines à fumer, les machines à brouillards, les assistants, les caterings (bio), les hauts-de-forme, les déjeuners sur l’herbe, les filles à poil, les garçons en érection, les coïts, les scènes d’amour, les larmes et les perversions, les perruques, les gueules, l’ivresse, les cabanes et les maisons ? Je crains que nous nous retrouvions pris dans une force d’inertie inhérente à l’effet « stage » : l’attente, l’attente, l’attente — et particulièrement à Pontempeyrat (les vaches…) Hors, ce que je voulais faire, c’était simplement d’appliquer à ce « Jouer Dieu » ma méthode de fabrication d’un spectacle, ce à quoi je suis bon. A savoir laisser se dérouler le premier jour le temps réel et enregistrer ce temps réel comme la matière même du spectacle. Càd supprimer toute attente. Marguerite Duras disait : « Moi, je ne rêve pas, j’écris ». Elle le disait. Et je le pense aussi que — surtout si on veut travailler sur des états filtrés, proches du rêve — il faut en amont la plus grande accumulation de précision et d’énergie de préparation, le travail, mais en amont, pour le laisser faire. Je le vois encore (je le vérifie) en fréquentant cette pièce dingue et impossible à monter de La Cerisaie, pièce qu’il ne faudrait pas « jouer », mais « rêver » à condition évidemment d’érudition parfaite (puis l’oublier !) Et je lis seulement à l’instant ce que je vous ai déjà dit plus haut, à savoir que ça a été aussi la méthode de fabrication utilisée par Anton Tchekhov (ou par Michel Vinaver pour sa pièce qui vient de paraître sur l’affaire Bettencourt) : après avoir accumulé de la documentation pendant des années, ne plus s’y référer et écrire d’un jet. Utilisez donc les dernières heures de bluff de vos années passées, accumulées (et de vos vies antérieures) à organiser votre enterrement : dans quel(s) costume(s) voudriez-vous être enterré (pas d’incinération, please), avec quelles lunettes sur le nez, quel(s) postiche(s), avec quelle(s) personne(s) voudriez-vous échanger vos dernières mots, votre dernier vide, vos derniers baisers, vos dernières cigarettes, votre dernière ivresse. Dans quel(s) décor(s) voulez-vous dcd ? Quelle(s) sont les époque(s) de vos vie(s) antérieure(s), dans quelle(s) saison(s) imaginaire(s) pourriez-vous vraiment vivre des amitiés possibles en rêve ? Une seule amitié. Aimer une chose suffit. Une chambre. La finance. Le réchauffement climatique. Que voudriez-vous connaître encore avant de mourir ? Mettre au monde un enfant ? Sucer une bite ? Jouer Richard II en entier ? Toute intention est bonne. Rien de ce qui se fait au lit n’est immoral s’il contribue à perpétuer l’amour. Certes, le monde a envie de se connaître. Fourmis de l’imagination, nous avons à en découvrir les lois. Demandez à Thomas Bernhard. Méthode intuitive. La pensée... la pensée n’a pas les vitesses que nous lui connaissons de l’éternel été. Oubliez ! oubliez ! oubliez ! Absent de Paris, mais connexion possible.

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R ock & roll cliché

     
« Tu fais rien, tu t’ennuies et y a qqch qui finit par se passer dans la tête. Les idées viennent. Le mot vient. »

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 « […] cette caractéristique de La Cerisaie qui est le don laissé à chaque spectateur d’oublier la pièce pour ne se souvenir que de configurations personnelles similaires : d’y lire l’enfermement dans l’enfance, la façon de se laisser envahir par la mort, de jouer perdant, sans rapport avec le monde — et toujours sur le mode du comme si. Pris par le rêve et exclus, auteur sans l’être d’une version de La Cerisaie qui ressemble assez à celle qu’on voit jouer, mais qui n’est pas celle-là […] »

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L ady


Antonija, where are you now ? What are you doing for the moment ? Don't you want and work with me (as an assistant, payed) for the workshop beginning next Monday ? (until the 28th) (to work with a part of a group... I could tell you more, of course, about the project (a movie) if you were free... Love

Darling Yv-No! 
What a marvelous weird message.
I’m of course IN Transit, NOW…
Berlin, Oslo, and then soon happily in West Coast at Radical Faerie gatherings til the 28th... praying in circles and tree hugging.
I love that you thought of me, sounds terrific, the world needs your movies!! yes!!!
What about Stephen Thompson… he is a great assistant… or maybe its better chemistry for you with a queer lady... bon chance.
If I was free I’d gladly be  there for making more...
LOVE... see you in France this fall… winter
XXX

I also asked Stephen that I love, but with a phone number. I will try here by Fesseboule. I'm glad to have some news of your, dear Lady Blue-Jamie Rose! Hope to see you this new season!

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Mise en abîme 

Je l'ai vu hier soir juste avant qu'il devienne payant, ce téléfilm. Michel Houellebecq inscrit sa laideur dans la tradition des gueules du cinéma français, Michel Simon, Louis de Funès, Bourvil, Fernandel, Vincent Macaigne, rien que ça...
Salut Yves-No,
Je trouve que c'est une super idée de faire le film d'un faux stage, ou un stage imaginaire, comme si on était ailleurs on ne sait pas où, seuls, perdus loin de la civilisation (ce sera peut-être pas très éloigné de la réalité mais tant mieux !)
Je vois aussi que je mets du temps à apprendre du texte, on pourrait aussi penser des scènes où on lit, répète, apprend du texte, où on répèterait une fausse scène qu'on ne verrait finalement jamais achevée.
Je suis en train d 'apprendre le passage à la fin où Richard est dans la prison et qu'il dit qu'on sera content que quand on sera soulagé de n'être rien. J'imagine de pouvoir aussi parler de l'histoire de Richard sans dire les mots de Shakespeare discuter, analyser en groupe ce « n'être rien » dont il parle. Je le vois aussi comme un état de méditation, un truc un peu bouddhiste, être au rien au sens n'être pas plus qu'une plante ou un animal.
Let's see !
Je t'embrasse,
M



Oui, tout est possible, évidemment, mais le côté texte en main est vite rebattu (je veux dire : pour un film hollywoodien). On cherche un « whiteboard » pour écrire en gros les textes et les répliques qu'on veut dire pendant le plan et, bien sûr, toutes les astuces seront les bonnes si elles produisent qqch...
Il faut que tu penses aussi à des personnages, ces jeunes filles aux cheveux longs, tu dois bien en connaître quelques-unes... Et aux cheveux courts (avec une perruque) ? Etc. Souvent la justesse d'un comédien lui vient d'un vêtement qui surgit... 
Bises, 
YN

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L a Mort qui rôde