Saturday, December 15, 2007

Chronique de Bordeaux (février)

(chronique de Bordeaux) (« Spirit », récit de février)

Février










Je reviens de Bordeaux et – dois-je le dire ? – je n’ai pas encore écrit sur Bordeaux, je n’ai pas encore écrit sur Rimbaud. Au lieu de cela, en sortant du train et après avoir bu du café avec Sophie Perrez et Xavier Boussiron, je suis allé m’enfermer dans le monde de vapeur et de volumes moelleux, homoérotique du hammam (rempli de mannequins, le dimanche) de la Mosquée de Paris – chose que je ne fais que quand je suis très déprimé. C’était le printemps à Paris, un 4 février, et la lune, à la sortie, sur l’eau de la Seine, à travers les platanes encore vides, sans branches, absents et présents comme des totems, remplissait mon cœur d’un mélange d’autrefois – quand j’avais la jeunesse de n’avoir pas encore choisi. Autrefois. L’ombre, l’ambassadeur, la tige de ma mère en pays inconnu, en époque nue, quand j’étais si fabuleusement seul et jeune, sans obligation que la lune et la mer et la ville, modernité dont mes yeux contemplaient, dans l’avancée lyrique de la mer, l’évanescence sortie de l’ombre.

Reprenons quelques notes... Ah, si, ensuite j’ai regardé la télé (sur YouTube), des bouts de choses. Les nouvelles qui vont si vites. Des invisibles espaces déliés par la vapeur, les néons embrasent le cœur. Même le sombre et le noir des tunnels est amour. Moi, mon monde n’est pas mondain, il est amour un soir de lune. Altough my accent is quiet silly. I’m very dyslexic and I can’t read music. I got fluent while I was there.

Un soir de printemps en février. À Bordeaux, il faisait froid, à Paris, c’était le printemps et, dans le TGV, à l’inverse, plus on remontait vers le Nord, plus l’herbe était criarde, vivace. Personne n’est simplement quelque chose. La sauvegarde de son étrange mère. À Bordeaux, avant d’aller voir la pièce de Sophie et Xavier au TNBA, pendant l’intermède de tranquillité que Bim m’avait laissé, mon frère m’a téléphoné. Il a entendu le bruit du tramway. Nous avons parlé de Bordeaux, des embellissements sublimes. Il m’appelait de Marseille. Mon frère est urbaniste à La Ciotat. So, my music is pop music – yet. C’est compliqué de parler de tout ça, de mon frère, de mes parents, de ma cousine Hélène. Tout ça se passe seul sur la rive de la Garonne, by night, avant 8 heures.

Beaucoup d’hommes politiques peuvent être qualifiés, sans connotation péjorative, de fils à maman : dans le couple parental, la personnalité forte, c’est la mère. L’océan Atlantique du côté d’Hossegor. Le dangereux océan. L’anglais est rocailleux, mâtiné d’un fort accent d’Europe centrale. Des pales dans le brouillard. Y a un paysage. Et une fumée bleue. Un paysage de peupliers avec quelques miroirs que le TGV à allure lente (l’allure qui permet de parler de fumées) (il y en a d’autres) traverse de chaque côté. Derrière moi, un homme a la voix qui porte. C’est rare. J’ai cru qu’il téléphonait, mais, non, il parle à quelqu’un à la voix si effacée, si éteinte qu’on n’en distingue pas le sexe. Voix qui porte, discours inintéressant. Des trucs de procès, d’organisation immobilière. Par la fenêtre, des oies. La fumée bleue, répandue au-dessus des champs, le cœur. J’hésite à dire : « emblavures », « labours » ; c’est pourtant ça. Je dis : « miroir ». Miroir du serpent, maintenant. Et le train s’est mis à filer au moment où le soleil a point pour la première fois depuis une semaine…

I’m still quiet young. Les peupliers ont des enfants, des adolescents. Labours rouges. Aimé Césaire. Cette femme perçante – aux yeux perçants, de ciel et de neige – m’a décelé. Mais, moi aussi, je l’avais devinée tout à l’heure : élégance fatiguée, intelligence confondue avec la pierre, le sel, le gel, pas la fleur qu’elle a sans doute un jour été. Ballots de paille en désordre posés négligemment dans un coin de l’univers à pourrir (comme le bois en rondins dans la forêt). Le charme des maisons de paille. Éblouissement : le Sud. Enflammé, opale. Après les années 70, j’ai arrêté de regarder la télévision, je trouvais la vie plus intéressante. Et puis le Sud s’élargit comme une main avec un lapin qui court – je dirais même, pour être plus précis, un lièvre, un gros lièvre dans le gros paysage élargi. Longevity. Public très, très captif des émissions de télévision. Un pli de robe du paysage haute couture. Toujours ces entassements gris de la paille. Le soleil surbrille comme sur l’océan, traverse les miroirs et les exalte (vitres du TGV), les visages dédoublés endormis dans les glaces et puis la végétation comme marine : arbres comme des algues, du lichen, du corail. Un tricot de corps, j’aurais dû prendre un tricot de corps… J’en achèterai un à Bordeaux. Il y a maintenant de l’arc-en-ciel, de l’indigo dans le paysage – technically speaking – à l’endroit qui touche la terre, l’horizon, mais « l’horizon » n’est pas le mot, c’est une projection. Simplement, il y a de l’indigo. On a changé les couleurs ; une teinte a vrillé, s’est acidulée. Et, à l’horizon, le vrai, à l’Est : la neige phosphorescente. Reconnaissance des formes. L’atlas de nos rêves est une peau de chagrin. Tissage de tapisserie. Sensualité élimée du paysage un peu vu d’en haut. Le paysage craintif et sage comme un chat (ondulations d’un chat). Les ombres sur le paysage (poteaux, masses diverses) se lisent comme des oiseaux. Elles sont au-dessus.

Les chevaux comme des figurines parfaites, des dieux et, là, dans d’étranges marais (des champs mélangés à l’eau), des cygnes enchâssés par le cou. Longueur du paysage, les bornes des clochers. Tout d’un coup, on était dans le paysage et, tout d’un coup, avec la Garonne on est dans la mer avec la mer : large et infini pays imaginaire. Rimbaud. Et le train ralentissait au fur et à mesure que l’on avançait en profondeur.

Des pierres grises, pierres d’eau, pierres de cathédrales, un crépuscule d’hiver le plus doux, crépuscule d’étain et les X du pont, gris aussi, découpent le vide et l’ouvert, parfaitement acérés. Retour à Bordeaux comme dans ma ville. Ville du soir.



C’est drôle de revenir à Bordeaux et de se mettre tout de suite à parler français avec Alexia comme si de rien n’était parce que c’est vraiment un autre pays. La représentation sociale. Patrice Leblanc. Atelier. Couronne d’Angleterre. Salon Pernod au dessus de la vinothèque (à un numéro près). Salon de mariage de la mairie. Banque sociale. La carte du ciel, c’est une carte finalement qui n’a pas de fond (miroirs, judas, constellations). Les provinciaux, vous êtes encore plus provinciaux que vous ne le pensez ! Bordeaux, mon château intérieur. Avec les animaux du zoo, il aime tout. La masse de la population est laissée en dépression. L’un a la possibilité de rentrer dans la cage, les cages des animaux merveilleux. I could be brown, I could be blue, I could be violet sky, I could be hurtful, I could be purple, I could be anything you like. La Garonne, playing with fire. J’ai eu mon premier orgasme à 40 ans, c’était il y a une semaine. Il se crée une culture locale. Le spectacle des lesbiennes oranges renforcées par Mikaël Phelippeau. Rock and roll Barbie. Lucie. Salon de beauté pour aisselles avec Florence, la femme de José. Association des hommes qui aiment les poils. Si j’ose dire (si José dire…), Éric Chevance, toujours d’une vraie délicatesse, délie la glace et les langues. Le mimosa du TNT, bientôt. (Déjà la joie.) On s’enfonce dans la ville par la rue de Bègles. Le marché des Capucins encore loupé ce samedi matin. C’est donc une espèce de blog sur Bordeaux… (Beaucoup plus libre ?) Le pont de Pierre où il faut monter. Bejotte, marché des Grands Hommes. La plus grande et la plus chère droguerie de Bordeaux, mais on y trouve de tout. (Problème d’aisselles.) L’affaire Terrasson, un Maigret. Manteau de vison et diamants aux doigts. La richesse, qu’en faire ? La qualité des Ancelin a baissé. Elles sont devenues énormes. Du citron dans de l’eau. « Hölderlaillne. », m’appelle Bim. Elle voit du sexe partout sauf là où il y en a. Je raconte à Bim qui m’a rejoint au Petit Commerce la scène de cigarettes de la veille au TNT digne de la prohibition américaine, des années Al Capone. On a mis les gens dehors, on a attendu un peu et puis, le lieu décrété « redevenu privé », tout le monde – les filles surtout ! – s’est mis à fumer, rassemblé dans une complicité clandestine. Bim, à ce moment, est encore « de bonne humeur ». C’est à dire qu’elle n’est encore pas devenue la furie qu’elle va devenir. On l’a croirait presque heureuse de me voir. Elle parle de moi comme d’un oiseau. « L’oiseau s’était envolé à grandes enjambées. » Me laisse prendre mon carnet sans faire même mine de le remarquer. Presque de la délicatesse. Bientôt elle hurlera dès que je le sortirai : « Faut rien lui dire ! Il note tout ! » Bientôt, elle menacera de me l’arracher, le brûler, de le déchiqueter avec ses dents, le flanquer dans son vagin, de le maculer de merde, me le faire bouffer – et, surtout, prévenir la ville entière : « Faut rien lui dire, il note tout ! » Et, bientôt, je vais me demander quel est mon rôle dans cette histoire. Et, bientôt, une pensée va apparaître et croître, d’abord informe et soudain rapide comme un cancer : tuer Bim. Mais nous en reparlerons. Pour le moment, elle me laisse noter quelques « mots d’auteure », formulations heureuses de sa bonne humeur. Elle parle de « crises de désintoxication ». Elle dit : « C’était un grand moment, plus drôle que dans les films drôles. » (mais, comme je ne l’ai pas noté car j’ose quand même pas tout, je ne me souviens plus à propos de quoi). Elle me dit amoureusement : « T’es vraiment dans les clichés ! » (la dernière chose aimable qu’elle m’aura dite). Puis on rencontrera encore la belle Nadjette, très ressemblante à un avatar de Second Life. Se cogner dans les rues de Bordeaux accompagné de Bim pour défricher. Ah, si, elle dira encore si quelqu’un l’appelle au téléphone : « Je promène le chien. » Les mignonnettes (la pisse). Toute la vie réinventée par les tout petits. Les stars ont une vision du monde nombriliste. Tout devient bizarre, ça y est, vers l’étang, entre chien et loup, un oiseau comme une sonnerie de téléphone. C’est Alexia ? Rue Cancera. Freedom. Le luxe d’être libre. À la fois belle et manipulable. Structure osseuse et chair souple pour l’animer. Le Bordeaux by night, la féerie. Au Grand Bar Castan, la grotte enchantée. La grande façade. Le pont de Pierre semble à la limite, à la limite d’être aimé par l’eau. « Spirit » peut piller pour son édition papier, peut-être rien. Mort et beauté. Oubliez la mort et la vie n’est plus inouïe. Les lignes de lumière reflétées par la Garonne d’un coloriage parfait, délicat, rideau de perles, un coloriage parfait et virtuel. Le pont de Pierre est d’or. D’or électrique, baveux et fort. L’or du pont de Pierre. By night ! Plus loin, de l’or et du cuivre, du cuir fauve et l’eau – on la voit quand elle passe sous les arches – rapide comme du sang, du plomb, du mercure, rapide comme « Spirit », luisante et noire, vivante. Un vernis d’un luxe inconnu, cosmique. Vénus ou Saturne. Les candélabres. L’or pour tous. On aurait dit Mae West en tournée à la Havane. Ne dit-on pas qu’il avait fait émasculer l’esclave Sporus pour en faire Madame Néron ? Les lumières se baissent, les lumières se baignent sur la tête de crapaud qui chante le flamenco dans le jardin d’été aux formes un peu pornos (racines, branchages). La « sussession » impériale. Very spécialos numéros. One-again-la-petite-sœur. Comment il l’a zigouillée ? Empoisonnée. Je relis ces notes à haute voix d’un ton scolaire et Xavier fait les gros yeux : « Si tu veux, je peux te donner la photocopie, aussi. Ce sera plus simple. » Pourquoi pas ? Mais on fait avec les moyens du bord : le carnet et l’écriture dans le noir, « l’église », comme dit Sophie du théâtre. Surtout on ne sait pas ce qu’on écrit, ce qu’on choisi. Acte manqué, discours réussi. Et alors, il a imaginé une machine infernale, un plafond truqué. Mystère. Langue mysterious. Il a dû être surpris. Non, ému, les larmes d’une mère. Dire : « une bonne balade » en pensant : « une bonne bite ». Dire des mots commençant par : « ch » en pensant : « chatte ». Tu vois quoi ? Le désespoir caché dans la forêt. F comme feeling. Sous prétexte de nouveauté. Les pauvretés que l’on vous propose sous prétexte de l’art. Les idées pourrissent comme les fleurs et les gens et puis je vais aller ramasser ma copine. Les verres lumineux, musique invertébrée. La nuit du plateau. Le plateau : blanc. La neige. Le ski. Fred Astaire en chocolat blanc, taille bibelot de plateau. La rareté, le jeunot, l’abîme. La voyante était celle du frère de Madame Bim. On la voyait passer avec son chien, rue Portal. Très belle femme (âgée, bon) avec cheveux blancs, un chignon. La voyante disait qu’elle allait « terrasser » quand elle allait la voir. La femme avec le crucifix (Claire). « C’est le début de la craquette, si tu te penches. » Nicole Dumont, la voyante. « Une pisseuse, une fendue, fais nous une fendue. » Les entre guillemets sont des phrases de Bim. Bim possède mon âme. C’est la voyante. Elle me terrasse. Alexia est enceinte. On parle d’un prénom. Toutes les petites filles de pêcheurs, d’ostréiculteurs s’appellent Dune, Marine, Océane, Alizé. On est dans des histoires plus citronnées (au bar du théâtre). Les amis drogués ou allumés ou drogués de Madame Bim. La situation s’est vite transformée de « Je vous présente Yves-Noël Genod, chroniqueur mondain. » à « Bon, lui parle pas, il écrit tout. » Le Théâtre de la Chaussure. Invité par le Théâtre de la Chaussure. De la pâte Slim. Bouquin de Jonquet sur Gilbert et George. C’est des plumes de quoi ? Des plumes d’oreiller. L’essence C. Néron, en mourant : « Un artiste me quitte. » « Ils ont découvert qu’il passait son temps à se masser la braguette. » « Ambiance culotte biscotte. » « Raimund Hoghe, le petit nazi de la gentillesse. » (Série de saillies de Xavier Boussiron.) La ville, la nuit est tellement belle, la ville, la nuit est surréelle. Aujourd’hui, dimanche 4 mars, j’ai pris la décision de : PLUS JAMAIS BIM. Laissez-les vivre ! Motif : incompatibilité d’humeur. Bim a le mental d’une matrone 1900 au rouleau à pâtisserie. Rien de moderne. Aux bâtons dans les roues. La femme phallique et castratrice. Je marche forcée dans le Massachusetts. Je veux la dissoudre, la vie mondaine, au niveau de la molécule, de l’OGM. Molécules des yeux de femme dans le métro. Nathan, 18 ans, vise un BTS ou un IUT. Foule émue sur la tombe de l’abbé Pierre. Les programmateurs ont-ils été à l’école ? Des petites pépées traînantes à mes côtés. Une fillette blanche à faux accent disait à un esclave noir en salopette bleue : « Excuse-moi, mon cousin, t’aurais pas une clope à dépanner ? » Père opticien, mère aux p’tits soins. S’introduire dans les cercles du pouvoir local. Jeannine Terrasson, cette ex-chroniqueuse mondaine de 84 ans, vivant seule, en froid avec ses deux neveux et à la tête d’un patrimoine de plusieurs millions d’euros en appartements, meubles, tableaux, bijoux. Une banque de microcrédit local. François-Xavier Bordeaux, chevalier blanc à Bordeaux. Dans les écoutes, il est question, non de « terrasser », mais de « terrassonner » la vieille dame. Finalement, on ne voit pas le problème. Que Monsieur Bordeaux soit l’amant de Madame Dumont et que Madame Dumont soit la voyante du frère de Madame Bim, par ailleurs gros fleuriste boulevard Chaisplusquoi, le préjudice, il est où ? Voilà tout ce qu’on essaye de me cacher – des broutilles, du vent – à Bordeaux. À Bordeaux (comme partout ?), il n’y a à cacher que des bêtises, les inepties de Madame Bim. Elle aurait pissé dans les mignonnettes, adolescente, pour remplacer le whisky dans le minibar d’une chambre d’hôtel lors d’une tournée de championnat de golf (elle est championne locale). Voilà tout ! Les mignonnettes ! Et son frère chou-fleur ! Madame Bim est trop sale ! Le viol d’une femme par un ours, ça, ça serait de la chronique ! Le cerf des cerfs, l’esclave des esclaves. Mais Peter Pan est incroyable. L’argent monstrueux. From yesterday. Je sais écrire dans toutes les langues. Hang me up to dry. Les Cold War Kids. Les femmes montrent leur chatte. Merci Tania. En -ffrance, en souff… Masses et lignes liées en équilibre contre le ciel. Sur la plaie du fruit trop mûr, une abeille, la patience d’or à petites pattes. Par la fenêtre, je vois un ciel tout bleu, rassurant. Pour celui qui me désherbe par le désir. La fonction érectile de la vierge. You know que nos ancestors ont vendu Manhattan pour une bouchée de pain ? She wrung the cloth out in the sink. Des meubles projetés, des télés par les escaliers, les terrasses. Soleil filmé. Les yeux humains sont remplis de peine. Je déambule morose, le crépuscule est grandiose. Ce luxe qui s’effondre. Les caves de Londres. Ce rock sophistiqué. Toi, sous la pluie rose. Quelques feuilles, jeune homme, dans le ruisseau du caniveau. Ce paysage interne. J’ai fixé la date comme un grand tout seul. De la minutieuse poésie.










Yves-Noël Genod, Paris, dimanche 4 février 2007.

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La France




Photos Isabô. Thomas Scimeca dans Barracuda (pour la sainte Mathilde).

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Pour Annabelle Pulcini, Ce violet fluo...

Ce violet fluo, c’est ce qui ne me fait hésiter, c’est le soir « vers le soir » encore en février. Ce violet fluo vers le soir la blancheur d’une toile cirée – tu me reconnais - le gris glacé de la couverture d’un book retourné sur la table et qui brille comme un nappage de sucre ou de la nourriture parfaite japonaise ou américaine si ça existe, copiée-collée, vers le soir, à mesure que ça dure et que ça passe, et que ce maintient encore, moins beau, plus bleu, ce violet fluo de ce pull que j’ai porté encore toute la journée et qui maintenant, vers le soir, a paradoxalement fleuri pour t’écrire, pour te l’écrire, peut-être, ô mon amour, mon miroir, mon livre, mon absence d’amour encore qui brille et se reflète comme un miroir dans tes yeux, tes yeux du soir ô mon amour, mon sable, mon odeur, mes draps lovés et lavés (vers le soir), l’odeur des draps de mon amour, les sables de mon amour, au moment de le franchir, le soir, mon amour…

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Chamarande, amarante

"Ce fléau, la maladie atlantique rapportée par les Espagnols du monde atlantique que d’autres appellent le Nouveau Monde ou les Indes."










Voulez-vous que nous vous lisions Robinson Crusoe ?
Paul Nareff, dans les années soixante, ressemble à Françoise Sagan, mais dans les années soixante-dix, il trouve son style. À un moment, il a l’air de former un drôle de couple homosexuel avec Édith Michel ; ils sont à l’île d’Yeu, ils se plaisent.
Le public ne suit pas.
La roue tourne et Michel vieillit.
Il s’embarque alors pour le Nouveau Monde : « Tout be born again ! », sang Leonid Brejnev, dégringolant du ciel, « First, you have to die… »
Quant à Claude François, il est souvent énervé et, un jour, il prend l’autoroute à l’envers.
Claude François, alias Cloclo, adore s’entourer de juments, de jumeaux comme, par exemple, ses managers : Hubert et George Baumann, clones de John Lemon.
Claude devient alors photographe sous le pseudonyme : François Dumoulin.
Les Clodettes sont les plus belles femmes du monde.
Elles ressemblent à Lady Diana.
L’extérieur appelle, la porte est ouverte, une certaine qualité sonore.
L’oreille se projette.
Il fait meilleur, le plafond gris s’est ouvert.
Les écrans, les champs, les clochettes, les sentiers ! L’allumette brûle la garrigue et obscurcit l’été.
Phrase liée à la mère.
Effet de respiration, de rythme et d’air.
The object of the game.
Il n’a rien compris celui qui a cru que Cloclo était homosexuel.
Il l’était peut-être, mais c’était surtout un coureur de jupon.
Ce qu’il faudrait savoir, c’est si les Clodettes…
Qui couche et avec qui ?
Nicolas, Nicolette, faut-il en reparler ?
Je suis dans un parc.
Le parc du bonheur.
Seul.










Yves-Noël Genod

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Pour en finir avec Claude Régy

(Changement de programme)










Noir

Le loup
Les feuilles et les branches
L’épée
Les feuilles et les branches
Marylou

Noir

Y a eu une crise pendant la préparation de ce one-man-show. À un moment, il y a un mois de cela, je me suis disputé avec toutes les personnes très proches dont j’allais parler dans le one-man-show. Si vous voulez, c’est comme si j’avais inventé dans ma vie réelle, des histoires et des rencontres pour les faire figurer dans ce one-man-show, des rencontres en quelques sortes idéales pour le one-man-show pensé comme un autoportrait, une image photographique, fixée, que je donnerai de moi-même au moment de la représentation, c’est-à-dire maintenant, mais sans doute j’ai imaginé ce moment depuis trop longtemps, car au lieu de jouer tous les jours puisque c’est mon métier, je me suis spécialisé dans l’attente d’être éventuellement découvert, révélé, et je me suis enfermé dans une image de moi-même « mon histoire », « mes difficultés dans la vie », je me suis retrouvé, comme je disais, fixé, prisonnier… en fait on s’achemine vers une tragédie, là, un drame, tout au moins… le premier one-man-show s’appelait En attendant Genod, et donc, dans cette attente que je figurais, j’en suis venu à imaginer des événements - des événements, et comme je disais des rencontres qui me permettraient de raconter encore cette l’histoire librement inspirée de moi-même, c’est-à-dire de ma mère, comme il avait été dit à l’époque. En fait ce qui s’est passé, c’est que je n’ai pas dû rencontrer les personnes réellement, j’ai posé des conditions, si vous voulez, à la rencontre… mes conditions , celles de les faire entrer dans un schéma préétabli, dans cette prison, cette cellule, où j’étais retenu du fait même ne pas vouloir faire de rencontres réelles, prendre réellement le risque, c’est-à-dire de rencontrer sans poser de condition d’entrée, la condition de se conformer à « mon monde », dont le one-man-show tentait d’exprimer le cercle vicieux. Je leur proposais d’être des personnages-prothèses autour de moi-même comme personnage et même, pour tout dire, d’être la nouvelle distribution de la forme originelle, celle du premier one-man-show, d’en remplacer les rôles que j’avais déjà inventés (il y a deux ans), avec les thèmes qui, imaginais-je, définissait au mieux un ridicule et un ressassement personnel (une sorte de bêtisier de moi-même). Ainsi, j’ai assemblé les pièces d’une illusion préfabriquée. Difficile acrobatie. Échec, disons, sur un plan, échec de l’échec ; définition d’une impasse, il y a un mois, dans ma propre vie. On m’a conseillé, à ce moment-là, donc, de reporter tout ça, de ne représenter ce personnage qui m’enfermait, que quand j’en serai moi-même sorti, ou bien encore de le faire jouer par quelqu’un d’autre. À cela j’ai répondu, j’ai répliqué, j’ai répondu, j’ai rétorqué : « Mais c’est moi que les gens veulent. Ben, oui, j’ai un public - potentiel peut-être - qui m’attend, moi, qui attend mon come-back (un peu comme le public de Polnareff, si vous voulez). » « Et puis c’est une commande.» Bon, alors on m’a répondu : « Fais les encore patienter, jusqu’à ce que tu sois devenu toi-même. » Facile à dire. Patienter… Alors, comme Polnareff, je me suis enfermé pendant un mois, ici, aux Labos - il me restait un mois, quoi - dans une chambre, dans une suite du Royal Monceau, ici à Aubervilliers. Rarement levé avant 16 heures, j’ai passé toutes mes nuits au bar de l’hôtel. Bouffi, la barbe me descendant jusqu’à la poitrine, et vêtu dune combinaison blanche seventies, j’ai ressemblé à un extra-terrestre à la dérive, un verre de bière ou de vodka à la main…

Mesdames et messieurs, mesdemoiselles, permettez-moi de vous présenter… Les invités qui vont faire avec moi ce spectacle…(de remplacement) cette soirée je vous demande donc, d’accueillir Mike Brank, hein… (se penche pour le voir arriver du fond sans micro, mais il reste assez au fond)

Pardon ?… Tu es venu avec les autres… Ah ben très bien… Ils sont là ? Ah ben, fais-les entrer…

Et puis exactement au moment de cette crise, j’ai rencontré un professeur de philosophie, Suzanne Beer, (s’appelle, s’écrit comme bière, en anglais…) à qui j’ai demandé quel avait été le dernier sujet de dissertation qu’elle avait donné. C’était : « sommes-nous libre quand nous agissons mal ? » et elle m’a dit que oui, j’étais libre d’agir mal, …enfin moi ou un autre… c’est-à-dire contre l’avis de mon psychologue, même si mon psychologue représente la raison, « S’il te plante dans une impasse, - encore une fois moi ou un autre… même s’il a raison, tu es libre d’agir contre son avis. »

Y aussi un autre sujet du bac qui m’avait frappé : c’était : « Rêver sa vie permet-il de la vivre ? » Bon, la réponse, je l’ai compris tout d’suite, c’est : non, c’est mon psychologue et Nicolas Moulin qui me l’ont dit… Mais enfin bref, ça m’énerve un peu, quand même, que ce soit non. Nathalie Sarraute, une amie, aimait beaucoup la différence qu’il y a entre un psychotique et un névrosé : un psychotique pense que deux et deux font cinq et ça lui va, ça lui va comme ça alors que le névrosé sait bien que deux et deux font quatre mais c'est... ça l’énerve beaucoup.

Un autre sujet, je ne sais plus si c’est un sujet du bac, c’ui-là, ou dans Marie-Claire que je l’ai trouvé, c’est : « Comment séduire sans s’ trahir ? »

Alors y a des notes qui me reste - dans nombre de carnets molesquine le carnet de Van Gogh, Matisse, Picasso, Chatwin, Hemingway etc… de tant d’autres au cours des siècles passés - pour un éventuel one-man-show que je ferai éventuellement quand j’irai mieux… Le spectacle n’est ni fait ni à faire, n’est-ce pas François Le Pillouer ? … et puis toutes les maisons ferment actuellement, y a plus d’argent, la Comédie Française, les Théâtres Nationaux, la haute-couture, c’est fini, on ne peut plus faire des spectacles digne de ce nom… Les institutions… les opéras ça prends l’eau de partout, c’est fini, y a plus de public, les rats quittent le bateau, comme on dit, les gens préfèrent le prêt-à-porter, la télé, la rue… L’époque change, en bien ou en mal, d’ailleurs l’époque a changé déjà… Dorian Gray épouse son temps, on le voit toujours, Dorian, mais dans des milieux très différents maintenant. j’ai vu un titre, récemment, un titre d’exposition sur les années 2000/2010 qu’ils appelaient Les années fatales.

(en regardant un carnet) Alors là, de ce fiasco annoncé, cette débâcle générale, il ne me reste que des notes éparpillées… une note, par exemple, je prends un peu au hasard :
labo : (toutes ces notes concernant le projet commencent par labo, forcément)

labo : travailler sur la bisexualité.
Ouais, bon, quelqu’un a quelque chose à dire sur la bisexualité ?
J’ai dû écrire ça ch’ais pas , cet été… je me souviens plus… en juillet ou peut-être en août… ça me dit rien… travailler sur la bisexualité, ça dit quelque chose à quelqu’un ? faudrait faire des recherche…

Alors sinon un p’tit conseil que j’ai entendu dans un bar à Saint-Germain et j’entends ça :
« Demi cointreau, demi cognac, c’est l’arme fatale, t’invite une fille chez toi, elle boit ça comme du p’tit lait elle décolle plus… »

Mike Brank (qui ne rentre pas) tu nous a rejoint à Nantes… et tu nous chanteras une chanson, une chanson sur Nantes alors…

ben chais pas, prend un micro ; prend un micro…

Julien Gallée-Ferré n’est pas là parce qu’il se prépare pour un solo de danse sur Mauvais Sang – mauvaise song - de Rimbaud, mais il nous
rejoindra plus tard… (il rentre) ah si … tu es là ? (aucun dialogue)

Nicolas Moulin… (est là aussi, alors c’est lui qui était un des « personnages » dont je parlais, de ce one-man show imaginaire…)


Claude Régy, n’est pas là, il prépare des psaumes chez François Le Pillouer, avec Valérie Dréville, c’est quelqu’un voyez-vous puisqu’il est pas là parlons en quand même un peu, Claude Régy m’a aidé sur le spectacle de Rimbaud que je devais faire, mais ça s’est pas bien passé du tout… Et puis il y a ce titre dans le premier programme dont je ne suis pas très fier : bon disons, je l’ai pas rappelé depuis, mais Claude Régy doit penser que j’essaie de le détruire. C’était sa théorie à propos de Claude et Nathalie Sarraute. C’est vrai y a Nathalie Sarraute, le génie du siècle, et y a Claude Sarraute dont on n’est pas très sûr que le livre Allo coco, c’est Charlotte passe à la postérité ; eh bien Régy, il pense tout simplement que ce qui anime cette brave Claude (tiens, comme lui), c’est la volonté de détruire l’écriture de sa mère.


Anne, mon amoureuse du moment du premier one-man-show, la fille avec qui j’étais, disons, m’a proposé pour le suivant celui-ci, le challenge suivant : de ne pas parler de mes psys. J’ai compris seulement au moment de cette crise, ce qu’elle voulait dire. Mais mes psys, bon parlons-en quand même, Dominique, par exemple, qui m’avait lancé dans cette idée du one-man-show, m’a conseillé, et ce depuis le début, de ne pas dire les vrais noms. Ça aussi je n’ai compris qu’au moment de cette crise, il y a un mois. Mais comme je ne suis pas capable d’écrire non plus un roman à clé - ou alors peut-être seulement quand j’aurai perdu ma clé de voiture… je continue de dire les noms, c’est dommage mais faut prendre son mal en patience comme les documentaires ou alors une émission à la radio

D’ailleurs l’autre soir, dimanche, j’ai entendu une émission à France Culture l’atelier de création radiophonique. Alors le présentateur parlait très bien, très France-Culture, et à un moment il dit sur le même ton : « Vous êtes tous des fils de putes. » Ça fait un choc, quand même. Il semblait pas s’en rendre compte. Il a rajouté : un texte de Rodrigo Garcia. Alors on a compris mais quand même c’était passé, quoi : « vous êtes tous des fils de pute. » (là, c’est un exemple, s’il avait pas dit le nom…)

Mais c’est vrai que ça pose un problème, parce que si on dit Machin est ceci, Machin est cela, il est bien évident que Machin n’est pas ni ceci ni cela. La mécanique quantique nous dit que y a pas de temps y a que de l’espace. Toutes les informations sont données en même temps : on est con et pas con… donc, soyons résolument moderne : soyons con et pas con en même temps, soyons grand et petit, soyons blond et brun… Pour en finir avec Claude Régy, pour commencer avec Claude Régy…

est-ce qu’on peut dire ça ? …que un tel est tarte et un autre est couillon ? .. ; c’est de l’autre qu’on parle mais en fait c’est de soi


C’est le problème de Christine Angot (que j’ai rencontré vendredi aux soldes Margiéla… on s’est beaucoup souri parce que on est resté une heure ou deux là-dedans, d’abord par reconnaissance, par sympathie, et ensuite à force de se recroiser plus ironiquement de se rendre compte qu’on avait le même vice pour les sapes (…et de toute l’autofiction, ça). Je ne sais pas comment elle s’en sort d’ailleurs Christine, elle lutte beaucoup, je crois… Elle raconte cette lutte avec tout le monde, avec tous les gens qu’elle croise, connus ou pas, auquels elle est sensible comme certains allumés qui dans une foule repèrent chacun des visages mais alors chacun, et se perdent alors jusqu’à la folie dans la non-indifférence générale.

« Je est un autre, écrit Arthur. Et les autres aussi sont des autres et sont des je (des jeux). Et tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu’ils ignorent tout à fait ! » Y avait une soirée Christine Angot lundi soir au théâtre de la colline c’est ce qu’elle a lu.

Et Shakespeare disait que le cynisme, c’est utilisé son cerveau pas comme un outil, mais comme un jouet (a toy…) Toujours cette histoire du je, et du jeux, du jeux de mot…


Et puis on dit que pour apprécier un mot d’esprit il faut être de la paroisse.

Ou alors je peux essayer en anglais :

What’s your next project? I don’t have a next project yet. But that

would be The Heart is Deceitful. Did you read it ? What did you think ?

It is amazing. I mean, it’s so hard to describe that I can’t even start.

It is a totally different world and it blows your mind. It made me fell sick

reading it, you know ? I felt wrong to read it. The way I saw it was like the

reality that my parents have given me, you were stripped of. That was so

hard to see. That is what was so heartbreaking about it.


J’ai demandé à mon psychologue… (mes psychologues sont mes meilleurs conseils en théâtre… meilleurs coach. on fait d’ailleurs plus de psychologie… depuis des années, c’est purement professionnel… je vais les voir d’une manière professionnelle de toute façon j’ai cessé d’avoir aucun espoir d’amélioration…les lendemains qui chantent… si j’en avais jamais eu d’ailleurs… d’ailleurs, je n’ai plus de vie privée… Wittgenstein parle du mythe de la vie privée… alors, à quoi bon ? hein ? (la psychologie)…non tout est recyclé en frais professionnels en fait… Je dépense beaucoup moins d’impôt comme ça, aucun impôt : je déclare 100 % en frais professionnel de tout ce que je gagne. C’était le truc de Tapie, ça, il réinvestissait tout… à la grande époque… les années 90… yachts, hôtels particulier, c’est vrai que en un sens tout sert pour le métier, (pour le job) même les putes… de luxe, évidemment (on sait bien ça, hein ?…) moi quand j’vais au club med par exemple je bosse, c’est pour bosser d’abord je vois tous les soirs leurs spectacles, c’qu’il faut appeler leur spectacle, faut se les taper… y a pas toujours Loïc Touzé et Sylvie Guillem…oui, ils sont passés au Club Med, ensemble, ben quand ils étaient adolescent… est-ce qu’ils ont eu une aventure, ça je l’ignore… c’est pas du plaisir forcément… enfin si, toujours … mais enfin ça c’est parce que je suis pervers, c’est une autre histoire… et puis ensuite je prends des notes… dans mon carnet, dans mes carnets et je prends des contacts, aussi… des contacts avec le public, avec le grand public…)
Donc j’ai demandé à mon psychologue ce qu’il en pensait… je lui ai dit que… je lui ai dit : dis-moi ,dis-moi vite c’est assez potache ce que je fais, enfin on dit ça… est-ce que c’est grave docteur ? il faudrait peut-être que je m’en éloigne un peu de cet aspect, peut-être ch’ais pas j’me disais… il m’a dit si c’est potache il faut le mettre dans le titre : groupe potache st augustin… il est malin, c’est un malin, parce qu’après les gens peuvent plus vous l’reprocher, « c’est potache » « c’est un peu potache », non, faut qu’ils trouvent autre choses… moi je vais mettre toutes les critiques dans le titre : Le Groupe potache débile… décadent, immature, cynique… inintéressant qui chantent mal… Saint Augustin… « On vous aura prévenu »


Je voulais pas faire le one-man-show ici parce que mon one-man-show il est vraiment grand public et là, ici, … Ici c’est tellement arty on peut le dire non ? c’est pas un gros mot c’est quand même arty, hein , un frigo arty…


Yann Andréa m’a appelé, il y a quelque temps, une nuit, il m’avait pas appelé depuis dix ans… et comme je lui disais… je lui expliquais le mal que j’avais en ce moment à mettre en place mes projets… il m’a dit « Tu vas voir ça va arriver d’un seul coup, tout d’un coup. » Je lui ai dit : « D’un seul coup… par exemple, cette nuit ? » « Ah ben, non quand même pas cette nuit. »


Dans ses carnets à lui, en moleskine, il paraît que Léonard de Vinci, il paraît parce que ça me paraît tellement incroyable… écrit : « L’acte d’accouplement et les membres dont il se sert sont d’une telle laideur que s’il n’y avait la beauté des visages, les ornements des participants et l’élan effréné, la nature perdrait l’espèce humaine. » Non mais c’est drôle quand même ça, non , c’est rigolo, non ? Non, y en a des choses marrantes, dans la culture… Tiens, tenez, le livre de Claude Régy… page… il met…zoophilie : (p )
Rarement un nom…


Interview de Nicolas Moulin : (en se retournant)
Alors Jean Moulin…
- Nicolas
- Nicolas… c’est vrai, lapsus, lapsus, un grand homme ce Jean Moulin
- Mon grand-père s’appelait Jean Moulin…
- Ah, (c’est) votre grand-père ?…
- Pas le même, pas le même…


Régy dans la voiture (superbe voiture) quand il me ramenait à Angoulême je lui parlais encore de l’homosexualité (à cause de Philippe Besson, on écoutait à la radio) - Tu sais, c’est toi Patrick qui m’avait envoyé un texto pour me dire qu’on parlait de Rimbaud à France inter - et bon, c’était Philippe Besson et je lui disais que ma psychanalyste, il y a longtemps parce que j’ai… m’avait dit : « Vous n’êtes pas homosexuel, puisque vous en souffrez. ». Ça l'a mis en colère, évidemment, j’le fais pas exprès mais tout ce que j’dis…(Même si c’est la centième fois, d’ailleurs, il oublie qu’ça s’répète…) Alors il dit : « Qu’est-ce qu’i’s sont cons alors ces psys !... » (Ça aussi, c’est la cent-millième fois qu’il le dit.) « Comme si on pouvait pas… » Je l’arrête sèchement : « Oui, ben ce sont justement des gens dont le métier est d’essayer d’apprendre à leurs patients à distinguer le plaisir de la souffrance… (tant bien que mal) « Mais c’est souvent lié ! », crie-t-il : « On peut avoir du plaisir et souffrir en même temps ! » – Oui, ça s’appelle précisément la jouissance… Ah non, mais, j’te l’ai mouché là… non mais… Crétin, va… Si tu crois que j’te vois pas venir de loin… Débile... …oui ! Non franchement…


Claude Régy, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup pédé. (J’aime pas les faux rapports !)


Enfin Claude m’a finalement donné un bon conseil sur Une saison en enfer… il m’a dit : « Il faudrait travailler beaucoup. »


Régy : « Travaille un peu, putain de merde ! »


« Bavarder n’est pas travailler, tu connais l’adage ?
-non
-j’viens d’l’inventer. »


Comme dit Julien, on était dans un squat, personne de payé, of course, et puis plein de passages des jeunes qui n’avaient d’ailleurs jamais entendu parler de Régy qui passaient ou glandaient - ou travaillaient - dans la même salle… faisaient des photos, fumaient… s’habillaient, se déshabillaient… Dans l’impasse en face on tournait un film avec Emmanuelle Devos, Hyppolite Girardot et Vincent Lindon… À la pose, on les voyait… La moustache, il va s’appeler le film… Avec de la fausse pluie et Régy qui stressait comme si on allait passer au Théâtre de la Ville la semaine suivante

Vincent Girardot qui était toujours au téléphone (il a la téléphonite, semble-t-il) à un moment il a dit : « Tu vois toujours ton père quand il pleut dans des cafés déprimants. » Ch’ais pas à qui il parlait… Il est plus avec Sandrine Kiberlain ?… Mais Isabelle Huppert aussi quand elle travaillait avec Régy...

« Ne fais pas le con ! C’est une catastrophe ces histoires de faire le con constamment ! Tu fais tout pour échouer ! »

Vincent Lindon… C’est vrai, y a une tendance à croire qu’une vie idéale c’est une vie de tâcheron… Nein danke ! et Régy : « Oh, si tu pouvais arrêter de déconner ! »

Un petit hommage aux amis de Nicolas Moulin :

Alexiane : "Moi, mon psy, j’lui dis pas tout."
Nico : "Oh, moi, je parle pas de cul avec mon psy, j’veux bien parler de la vie, mais pas d’cul, ça le regarde pas, c’est mon intimité après tout."
Jackie (ben, Jackie qui est là aussi...) : "C’est-à-dire qu’on a une telle pression dans la vie" (Il avait justement une pression devant lui, quoi.)

Si je parle comme ça Nicole Gautier, elle va dire que ch’ais pas articuler, que j’articule pas… Ben oui, parce que si j’parle tout bas elle dit qu’j’ai pas d’voix et si j’parle fort elle dit qu’j’peux pas faire de cinéma… Enfin… elle est conne, cette Nicole, vraiment, non, j’peux pas en dire du mal… c’est la seule qui m’défende un peu un tant soit peu dans c’milieu… Non, j’l’aime bien Nicole, j’aime bien les connes... Elle est bien, elle est trop, quoi... Nicole Gautier qui est un travelo Sud-Américain… Si, c’est Pierre Maillet qui m’a dit que y avait un travelo à Santiago du Chili qui se faisait appeler Nicole Gautier… On l’appelle Picole, entre nous, hein , j’chais pas si elle le sait, ça…


Moi j’veux dire, j’en sais rien si elle boit, je m’en fiche totalement de ça, c’est sa vie privée, son plaisir ou son vice… ça ajoute peut-être à son génie… (« peut-être ça lui donne un plus dans son génie) j’ai jamais rien remarqué, personnellement…


Les gens libres dérangent ceux qui le sont beaucoup moins parce que ceux qui sont moins libres pensent que celui qui est libre, il a quelque chose que je n’ai pas… or il ne s’agit pas d’avoir mais d’être… il a plus d’être que moi, mais ça ça fait peur parce que c’est l’inconnu et l’inconnu fait peur… avant c’était le bûcher (la terre tourne…) maintenant les commentaires


Ordinairement la critique négative, c’est la pire des solutions, mais la critique positive c’est aussi la moins mauvaise (on en a tous fait l’expérience) parce que les correcteurs ne savent pas apprécier l’excellence (parce qu’ils savent pas ce que c’est.) Moi je reflète (l’attitude du commentateur, par exemple) : « il a très bien fait, c’est ce qu’il fallait faire mais il n’a que quinze… » Comment se fait-il… ? ,


Et Emmanuelle Huynh… ça vous dit quelque chose Emmanuelle Huynh ? – Ah ben vous connaissez rien à la danse, si vous ne connaissez pas Emmanuelle Huynh. s’il y a UNE personne à connaître dans la danse, c’est Emmanuelle Huynh... ; elle est au centre de la toile, là, si vous voulez… (l’araignée)
Oui, ben d’ailleurs, ça m’rappelle c't’histoire que avec Nicolas moulin, pendant un long moment on a parlé du ridicule et du pathétique. Ca a duré longtemps, une discussion intense, mais on est parvenu à se mettre d’accord en disant qu’être ridicule, c’était souhaitable, hautement souhaitable tandis qu’être pathétique, c’était ce que nous voulions éviter, hein ? Mais la différence en théorie est subtile, je vous l’accorde… Alors prenons un exemple, ce sera plus simple Loïc Touzé… il est ridicule Et Emmanuelle Huynh, elle est pathétique ! C’est plus clair quand on l’dit comme ça…


Bon le premier grand grand soupe scoop grand de la soirée c’est que Annabelle Pulcini qui présente le spectacle juste après, ici, dans quinze jours, eh ben on a été ensemble ! Si, c’est vrai ! Ça a été mon premier premier amour, elle avait dix-sept ans, et j’en avais vingt trois… j’étais son Verlaine elle était mon Rimbaud on a vécu 6 années, 7 années de bonheur sans exemple dans la littérature dramatique et ça c’est terminé par une bonne torgnole ! Oui, ça c’est terminé par une bonne torgnole.
Heureusement pour moi, c’était avant, que cela devienne un sujet de société (oh bien avant). Bien avant Cantat, voyez, bien avant Jean-Michel Jarre et Adjani, encore avant, bien avant qu’ils fassent ces pubs en Seine-Saint-Denis : « C’est mal de faire mal quand on est un mâle »… Bon, c’est vrai que c’est pas bien que les mecs tabassent les filles surtout dans les banlieues, mais il faudrait aussi apprendre aux filles de pas trop tirer… trop tout faire pour des fois hein ? La provoque aussi…Faudrait des slogans, là, pour ça, genre alors, heu… : « Si t’es une femelle, cherche pas la querelle… » non ? C’est sérieux, c’est sérieux…
Alors j’ai perdu mon sang-froid, monsieur le commissaire, parce que contrairement à ce que pourrait faire croire mon apparence gracile et efféminée, je suis un sanguin, monsieur le commissaire, j’ai le sang chaud je suis un macho, moi, vous me comprenez, un colérique, … et la petite, je l’aimais, je l’aimais, je l’aimais trop (monsieur le commissaire…) + livre de B Cantat…


Bertrand Cantat il a écrit un poème qu’il a fait à la radio : "Dieu est mort ; Nietzsche est mort. Désenchanté le monde." Enfin, y a pas que ça…


Blaise à Nantes, il avait dit (en parlant d’moi) : "Il est génial mais il va s’faire récupérer très vite par le show biz..." On me disait s’il a dit ça… Et p’is il a découvert Dominique A, alors… non, il s’tompe rarement…et puis il est fidèle… mais bon j’pensais quand même que ça irait quand même plus vite , c’est un peu slow.. .ça fait déjà deux ans parce que moi oui, je veux être récupéré par le show biz, je signe tout de suite pour les filles et les voitures, les écuries et les yachts, les avions comme Bernard Henry-Levy… la pauvre Justine qui s’est fait plaquer pour comment qu’elle s’appelle l’autre ? Carla Bruni… pauvre enfin ils sont tous immensément riches ces gens… c’est pas des quatre quatre pour abîmer la couche d’ozone – n’est-ce pas Monique ? - qu’ils ont, c’est des jets et des hélicoptères… tout ce qu’est beau, les montres de plongées, qu’on me sorte de mon trou, j’habite toujours à la chapelle dans une espèce de taudis allo papa tango Charlie, j’suis dans l’triangle des Bermudes vient me chercher Jean Blaise, j’suis dans la mouise, viens me récupérer, show-biz mets-moi à l’aise Jean Blaise j’me fait récupérer par la vie la vie du showbiz


D’toute façon, y a réussite et réussite. Y a Dominique A, mais y a aussi Agnès B… et p’is même Agnès B elle a connu des hauts et des bas… C’était pas donné d’avance le succès de ses fringues mal coupés… c’était pas du tout acquis d’avance qu’ça aurait un tel succès ch’ais plus quel chiffre d’affaire ça fait l’autre jour chez Jackie, y avait un ex d’Alexiane, un architecte, qu’avait un beau pantalon en cuir. Il me dit que c’est Agnès B, que c’est de la peau. Et Nicolas Moulin dit : "De la peau d’Agnès B ?" et ensuite Mathias qui travaille justement à la galerie Agnès B. a dit quelque chose qui devait être drôle mais j’ai pas entendu...


Des questions ? vous avez des questions ? oui, là-bas… Combien de subvention Claude Régy reçoit-il de l’État ? Très bonne question… Oui, par an ? pour lui tout seul ? de l’État ? 2 millions ! Non, pas en anciens francs, non, non, sortez votre calculette, ceux qui savent pas…


Non, non, moi je ne cache pas ses choses-là, on me demande des chiffres que je fournis, sans aucune arrière-pensée. Ce n’est pas secret. On vit une époque de transparence, j’admets très bien que certaines choses qui il y a encore quelques années semblaient délicates à exposer frontalement intéressent maintenant la curiosité du public, du grand public ; si la question m’est posée j’y répond. Absolument.


Comme il est dit dans la pièce de Jean-Michel Ribes : Musée haut, musée bas : « Il va falloir un jour ou l’autre que les artistes comprennent qu’ils n’ont pas le monopole de l’art ! »


Potins : Alors écoutez on va passer un extrais d’une vidéo dans une pièce Ecoutez, écoutez bien, Jean le Poulain, où on voit Jean le Poulain dans une pièce au théâtre ce soir une pièce qui s’appelle Interdit au public une très bonne pièce dans quelles années alors ? mon dieu, se foutait déjà de la gueule de Régy, au boulevard, et voyez Jean le Poulain est mort et Régy a poursuivi sa carrière… d’ailleurs la mort N’est un changement dans la carrière… les meilleurs partent toujours les premiers comme on dit… et Antoine, Vitez qui est mort si vite… en regardant les Molières à la télé… au moins, il n’aura pas souffert… et Régy qui reste, qui reste… curieusement, on dirait que plus on est désespéré plus on a des chances de vivre vieux… Blanchot… Beckett… enfin on peut pas généraliser… et puis Régy, c’est quand même pas Beckett, hein… loin de là… quoique Nathalie Sarraute racontait des choses sur Beckett que je pourrais raconter sur Régy… comment les Sarraute ils l’avaient caché pendant la guerre à la campagne, il attendait qu’ils soient à table à midi les Sarraute pour traverser la salle à manger pour aller vider son pot de chambre, eh oui… et René Char battait sa femme, enfin ça Verlaine aussi…une fois il a même pris le bébé et il l’a j’té contre le mur, ça ça a été la goutte de trop, hein, c’est l’cas d’le dire d’ailleurs, l’absinthe le rendait fou… y a eu divorce, et un divorce à l’époque, hein…fini la belle famille, l’hôtel particulier, le Verlaine à la rue, avec son Rimbaud !

Nicolas Moulin m’a dit que ça sert à rien d’être gentil avec les gens du milieu, parce que si les gens du milieu s’intéresse à toi, c’est juste parce que tu les intéresses.

Quand je vais à la pharmacie chaque fois i’s m’demandent si je veux des génériques ! quoi , moi, je m’habille… bon, j’m’habille comme je peux mais enfin je m’habille chez Christian Dior, je veux du vrai Prozac, du vrai Viagra, pas des génériques… des marques ! ça fait pas l’même effet, d’toute façon, parce que c’est psychologique l’effet, à 90 % et moi, l’trou d’la sécu j’l’encule

Douste-Blazy

Talk show

Y a une tendance heu écrasante, dans tous ces milieux-là, technocratiquement établi, pour qu’il se passe le moins de choses possibles. Alors se passer quelque chose c’est passer, c’est le passage et l’passage ça veut dire franchir, et ça veut dire franchir pas forcément des obstacles mais des seuils, hein ? y a des seuils qu’on franchit d’autres qu’on peut pas franchir.

(Entrée Julien, côté))

Ah ils viennent tous faire leur petit numéro… (ch’ais pas qui comprends ça…, c’est n’importe quoi… )

Enya



Sinon y a une histoire – sombre ou claire je sais plus - de coucherie entre Régine chopinot et Raffarin, mais j’ai pas retrouvé les détails dans mes carnets, ça vient de Régy de toute façon… Le genre potins trash, c’est régy, c’est pas moi
Claude Régy et moi, c’est un peu Régine et Pierre Palmade. Elle dit : « Il me taquine sur mon âge, je le taquine sur le sien… »


Vous savez quand on dit par exemple : « Oh là, là, il faut que je passe ce coup d’fil sinon je vais me faire appeler Arthur eh bien ça vient d’Arthur Rimbaud, ça vient qu’Arthur embêtais tellement ce pauvre Verlaine…

Finalement on va faire qu’une seule soirée, on va faire Rimbaud en deuxième partie de soirée comme ça ceux qui aime pas la poésie pourront partir et on restera à quelques intimes ce sera mieux.

En attendant, je vais parler d’art contemporain. Qu’y a-t-il de plus glissant qu’un vernissage ?

Regardez ces rideaux noirs, on se dirait chez Popeck !

Y a la mère de Monique qui s’appelle Renouard mais ça s’écrit pas pareil, plutôt un peu comme renard… Et elle est souvent chez sa fille qui habite à Essoye dans l’Aube, où Renoir a vécu. Alors quand elle va chez le coiffeur, elle téléphone, elle dit Madame Renoir… Mais bien-sûr… et quand elle y va cette vieille dame la déception se lit sur leur visage dit-elle parce qu’il croyait que c’était Évangèle Renoir, la femme de Claude Renoir, une personnalité du village qui tout d’un coup les honorait de sa visite. Lhéritière. Et ça marche d’ailleurs à tous les coups. (entrée jo) Quand j’étais à l’école d’Antoine Vitez, tous les jours on pouvait refaire la même blague : j’ai vu Antoine : il m’a parlé de toi… - Ah oui qu’est-ce qu’il t’a dit ? – non de toit, de toiture…

Douleurs - c’est beau mais si c’est Bataille, c’est pas déculotter, c’est décalotter -. (deux fois, la deuxième fois sur mon texte)- décalotter ! - travelo t-shirt noir cerf chapeau micro sur pied

Un soir quand j’étais dans sa maison de campagne, là-bas, dans les Charentes, on est quand même aller au restaurant, dans un bled à côté, Coucoussac, on a pris la voiture, on est sorti, on a fait une sortie et là, au restaurant, il me dit : « Qu’est-ce qui est le plus important dans ta vie, le sexe ou le travail ? » le lendemain quand même je lui ai dit que j’avais été très étonné de cette question et il me dit qu’il avait craint que je m’ennuie, alors il s’était dit : je vais le faire parler. D’où : « qu’est-ce qui est le plus important dans ta vie, le sexe ou l e travail ? …Mireille Dumas…

Vous savez la différence qu’il y a entre un danseur classique et un danseur contemporain ? Thomas ! Mylène va chercher Thomas… (elle y va)


Dans la troisième partie (Les Amis) le vers : l’Absinthe aux verts piliers est évidemment une allusion à la fois à la couleur verte de l’absinthe et au pilier de cabaret, buveur d’absinthe Paul Verlaine. M. Jacques Gengoux semble avoir pressenti l’équivalence Vert Pilier - Paul Verlaine. Rappelons que Verlaine aimait à équivoquer sur son nom. On peut écrire Ver - laine en français de plusieurs manières. À la fin de sa vie, le poète fonda l’ordre du Vert laine dont les membres devaient porter à la boutonnière un brin de laine verte…



L’incendie de Nicolas Moulin.
Le problème avec Nicolas Moulin, c’est qu’il boit ; des fois, j’le ramène chez moi, enfin c’est arrivé quoi une fois, il est bourré, il pleure, il est bourré, il pleure, il pleure, il dit : « j’me consume de l’intérieur, c’est un grand incendie, tout brûle. – mais non, mais non. – tu le vois pas à l’extérieur mais à l’intérieur, ça brûle ! – Forcément avec toute la bière et la vodka que t’as bue, (sans parler du goudron dans les poumons parce qu’il fume aussi comme un pompier) « – non, mais c’est un grand feu » - il est hautement inflammable Nicolas Moulin, il est complètement explosif ! - et il parle de lui au féminin aussi ; « je suis toute seule ; » - mais non t’es pas toute seule, j’suis là et t’as des couilles quand même ! tiens aller viens j’vais te branler, ça va te faire du bien. - J’pourrais pas bander, j’ai trop bu. - Mais si mais si, tu vois tu bande déjà, non mais regarde si tu t’en rends pas compte : tu bandes ! Il bande très facilement, mais il a une très petite bite de toute façon…


D’ailleurs Rimbaud dans une saison en enfer que nous verrons après-demain) dit aussi à un moment : « les entrailles me brûlent. » C’est la même idée, à cent ans de distance. Cent cinquante ans, c’est le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Rimbaud, c’était le 20 octobre. Il devait certainement s’être bourré la gueule aussi le mystique sauvage cher à Claudel.

Alors jean Moulin ? heu Remoulin… Nicolas ? Vous êtes de la famille de … ? celui qui a été torturé par Barbie… Vous-même, vous aimer les femmes dominatrices, je crois ?

Alors les exégèses…
Le commentaire tue l’œuvre. Disait Nathalie sarraute…visiblement pas en art contemporain… Mais si, justement en art contemporain. La plupart du temps, y a plus d’œuvre, y a plus que du commentaire… enfin ça doit être plus compliqué… la nouveauté dérange, faut bien arranger les choses, expliquer… Avant y avait le bûcher, (la terre tourne, hop ! le bûcher…) maintenant le commentaire…

chacun y va de son interprétation … Le coq gaulois, c’est en argot de l’époque, dit l’un, le sexe en érection. Non, dit l’autre, une Irlandaise…, c’est un vrai coq qui symbolise l’aube parce qu’à l’époque du poème Rimbaud travaillait la nuit et gaulois parce que c’est la France, quand même ! qui a raison ? …Ô bonheur, ô raison… Ô saisons, ô châteaux… Quelle âme est sans défauts ?


Boris Achour dont n’ayez pas peur, je parlerais pas trop parce que il fait partie de ses gens dont il vaut mieux pas trop parler, il a fait une machine à aligner les pigeons. Il a - c’est simple - juste mis des graines sur le sol sur une ligne et les pigeons se sont mis en ligne d’eux-mêmes ; c’est sa meilleure pièce m’a dit Nicolas moulin, et je rajoute : de loin !


« Une incrédulité aussi bétonnée ne déstabilise pas Jésus qui a l’habitude de ne pas fuir les questions, mais de les déplacer sur un terrain inattendu. »


Le palais de Tokyo, c’est un parc d’attractions.


Dans la pièce de Jean-Michel Ribes, il dit aussi : « Je vais pas m’extasier devant un coucher de soleil qui n’est pas peint par Turner ! »


Je fume des Peter Stuyvesant, c’est les cigarettes de Gérard Depardieu. Gérard Depardieu, j’suis allé le voir au théâtre…


Dans un café près de chez Nicolas Moulin, ch’ais plus l’nom, :je vois très bien c’café mais chais plus comment il s’appelle à l’instant mais… « Devine comment elle est Marie-Blanche… - Elle est blanche ? non, elle est black. C’est une Gabonaise, elle est belle Marie-Blanche.

Moi en art contemporain je pense qu’on pourrait réactiver la performance de Rimbaud qui consistait à chopper des chiens errants et à les relâcher dans la nature seulement après les avoirs enculés dans sa chambrette… Enfin c’est c’qu’il racontait pour choquer ses anciens condisciples à Charleville qui venaient voir ce qu’il était devenu le prix d’excellence, la bête de concours, hein ? qu’a mal tournée… quoi alors ?… paraît qu’ils ouvraient des yeux comme des billes (et) qu’ils s’éloignaient gentiment…


Moi je connais l’art contemporain ; par exemple Wim Delvoy, il tatouait des Harley Davidson sur des cochons. C’est une performance qu’on pourrait faire chez Gérard et Monique, ça. Alors ? vous avez bien gavé les canards, ça s’est bien passé, la communauté européenne vous a pas fait chié ? (Je me demande si faire de la scène le plaisir est pas de dire des gros mots…)


Tout le monde est plus ou moins hétéro ou plus ou moins homo sauf ceux qui sont purement hétéros, ou purement homos, mais excuse-moi, ça c’est une minorité (pas la majorité dont on nous bassine).

C’est drôle, en ce moment y a une montée en puissance des… une peur… avec Pink TV, tout ça, la loi qui se profile contre l’homophobie… l’autre jour y avait Florent Pagny qui était encore chez Fogiel parce q’un journaliste avait dit en parlant de lui : « Faut être vraiment un pauvre enculé pour pas payer ses impôts. » Et Pagny arrive, il veut s’expliquer, il tourne autour du pot, assez énervé, et ce n’est qu’au bout d’un moment que l’on comprend que le truc qui lui pause problème, c’est le mot « enculé »… « parce que moi, je me suis jamais fait enculé », etc. pauvre choux… et le journaliste : « je m’excuse, je m’excuse, je recommencerai pas… » C’est drôle d’ailleurs parce qu’on a eu ce problème dans la compagnie : Mike qui avait traité Fred d’enculé parce qu’il l’avait coupé dans une soirée à Saint-Brieuc. (Fred, c’est lui qui a accès aux boutons…) Mais Mike était bourré… enfin ça a fait toute une histoire… Et Jonathan qui disait : « Mais c’est pas une insulte, enculé… » ça mettait plutôt d’l’huile sur le feu…

là aussi comme disait l’astrophysicien : la science galope et les mentalités cheminent…(et là l’article du flic pédé dans « Libé »…)

Moi j’ai renoncé à plaire au public de toute façon parce que… depuis que j’ai compris que pour faire carrière il fallait uniquement plaire au propriétaire.


Verlaine avait un copain, Lepelletier, un ancien camarade de collège qui ne pouvait supporter Rimbaud. Il a écrit un livre sur Verlaine en 1907 où il dit que Rimbaud était « un névrosé et un hystérique » alors bon, Verlaine lui dissimulait – et à bien d’autres – la vraie nature de ses relations avec son ami. Une fois, de Londres, il dit à Lepelletier qu’il se prépare à « démontrer clair comme le jour que toute cette affaire de cul qu’on a l’infamie de me reprocher est une simple intimidation ». Il affirmait bien haut, il dit « les mobiles hautement honorables et sympathiques de ma très réelle, très profonde, et très persévérante amitié pour Rimbaud ». Persévérante…


Et Verlaine raconte à Rimbaud un rêve qu’il a fait : il le voyait d’abord en martyriseur d’enfant et ensuite tout doré. Rimbaud en or et en pédophile, Verlaine étant l’enfant sans doute.


Ciel d’anthracite éclairés par des lunes invisibles, délicates poussières d’étoiles entre les branches tordues, gigantesques ou grotesques chardons dressés au bord du champ.


Quand je suis sorti (l’année dernière) de Variation sur la mort, le dernier spectacle de Régy, j’ai pensé que c’était à moitié raté, on entendait 50 % de la pièce… Eh bien maintenant (depuis que j’ai revu « mon cher Claude », « cher corps », « cher cœur ») je pense que c’était tout à fait raté, à 100%.


Une fois Delahaye est arrivé à Paris ; - il avait l’adresse de Verlaine que Rimbaud lui avait montré et donc il est allé directement voir Verlaine et il lui a demandé s’il savait où il pouvait trouver son ami et Verlaine est sorti avec lui de son hôtel particulier, celui de la belle famille, pour aller chercher Rimbaud (« je crois savoir où le trouver » disait Verlaine) qui dormait sur une banquette de skaï rouge à l’Hôtel des Voyageurs. La veille il avait fumé de l’herbe. Ils le réveillent , il était groggy (il était stone, quoi) . « Et alors ? » lui demande Verlaine …et Rimbaud répond : « - Alors rien, des lunes noires (et) des lunes blanches qui se poursuivaient. » Et il ajoute : « Un paradis artificiel exactement raté ».

Et une autre fois y avait Mézière, en face de Charleville, qui brûlait, hein , comme dans Les trois sœurs… et Delahaye vient chercher Rimbaud il lui dit – c’est en pleine nuit – il lui dit c’est tellement beau, c’est sublime, le plus beau spectacle que tu verras… la boucherie qui dégouline le feu etc ; bon… dans un enthousiasme révolutionnaire. Et Rimbaud va avec lui sur le promontoire qui domine l’incendie et qui dit seulement : « Une tortue dans le pétrole » pas la peine de le réveiller pour ça.


Wayne Byars dit souvent pour nous encourager il n’y a pas de mausvais élèves il n’y a que des mauvais professeurs. En 25 ans, je n’ai jamais rencontré de mauvais élèves et une fois il a ajouté : sauf un. Ce mauvais élève me fascine… Qui était-il ? Rimbaud ?


Moi j’aime la poésie par exemple j’adore ce qu’ils mettent sur les produits ; par exemple, j’achète du cresson en sachet, y avait écrit - parmi mille autres merveilles : « une parfaite traçabilité de la salade » ou alors sur ce paquet de noisette casino que je viens d’achever : Nous vous conseillons de ne pas donner de graines salées aux jeunes enfants qui pourraient les avaler sans les croquer. » c’est joli, ces enfants qui ne croquent pas les noisettes…

Si Le Pillouer aurait donné de l’argent, comme prévu, enfin comme envisagé… j’aurais eu un smoking rouge, c’était l’idée de Régy. En smoking rouge dans les velours noirs.

A la fin de Blade Runner, y a l’androïde qui va mourir et qui dit : « J’ai vu des choses que vous humains ne pourriez pas croire… time to die… »


Nicolas Moulin pendant un moment cet été il m’a présenté à tout le monde comme son fiancé. C’est joli. Une histoire d’amour. Bon. En fait sa copine l’avait quitté aller avec une fille bon il s’est dit et moi, pourquoi j’essaierais pas, après tout. Nicolas, c’est quelqu’un de très ouvert… par exemple, il aime bien que les filles soient indépendantes, il aime pas qu’elles soient comme des bijoux, des pendentifs. Ils aime bien, il dit : « les vraies louloutes » En plus sa psy l’a encouragé : « comme ça vous verrez…vous verrez… », Alors bon, c’est sur moi quie c’est tombé, c’est moi qui ai fait le fiancé… Alors on était ensemble ben, ben alors quand on est ensemble on couche ensemble, hein… Et moi je l’aime beaucoup Nicolas et il m’avait dit que sa copine l’aimait pour sa féminité ; faut dire il aime bien se mettre des trucs dans l’cul, je lui ai dit j’peux t’enculer avec une vraie bite, si tu veux… Alors la première nuit, qui vient toujours trop tôt… j’ai avalé le viagra et j’ai essayé, mais il n’avait pas de gel. – Comment ?… J’amène les capotes, j’amène le viagra, mais j’pensais quand même qu’t’avais du gel avec tout ce que tu t’mets dans l’cul… - Mais c’est chez ma copine… bon, donc ça a pas marché – bon, donc ça a pas marché ; et après puis, ch’ais plus trop c’qui s’est passé… il a voulu me sucer - bon lui il aimait pas être sucer, donc ça résout l’probrème de l’autre côté – alors il a voulu m’succer… mais il avait jamais fait ça, hein , bien-sûr, alors je lui ai dit : la fellation, on pourrait en parler pendant des heures, mais… mais si t’as jamais fait ça le mieux c’est que tu te lance d’instinct, tu y vas… bon y a juste une chose de base à savoir : faut pas mettre les dents. Alors il essaie et là, je l’arrête tout d’suite parce que : « Nicolas : qu’est-ce que je t’ai dit ? : tu mets les dents ! » Mais Nicolas, en fait, il s’est beaucoup battu quand il était gosse et un jour au lycée, il a reçu une pleine porte (en métal) – un flip-flop anti-incendie, vous savez, (quand il était en terminale) et ça lui a fendu toutes les dents à la racine de la mâchoire supérieure et depuis ça tient avec tout un… avec des crochets ; ce qui fait qu’il peut très peu ouvrir la bouche sinon sa mâchoire tombe, ça se décroche, quoi… Ah, il peut pas croquer un fruit par exemple… Donc finalement on a remis nos expériences cochonnes à plus tard, on s’est contenté de dormir ensemble, c’était d’ailleurs très agréable, assez mignon, j’aimais bien. No sex at all… enfin moi je le branlais un peu, il a une très petite bite, mais il bande pour un rien, alors je le branlais un peu pour être gentil, j’suce pas mais branler ça m’dégoûte pas et puis on dormait gentiment, ça a duré quelque temps, le temps que ça énerve sa copine et qu’il se remette ensemble, voilà. On est resté très ami ; y avait pas de raison du tout de se fâcher, même pour la forme… Mesdames Messieurs, Mesdemoiselles, ( pardon pour vos oreilles) (sourire : sens : c’était une blague) permettez-moi d’accueillir ce soir Nicolas Moulin…On l’applaudit bien fort… (entrée Nicolas)


Alors Nicolas Moulin… Bonjour, d’abord… Je me disais que comme votre grand-père a été victime de la barbie nazie, il y avait – à vous de me le dire – il y avait peut-être une corrélation avec le fait que vous aimiez les femmes dominatrices… non ?

- Nicolas, tu sais que j’ai trouvé sur internet un Yves-Noël Dumoulin, Art ménager et lustrerie…
-
- alors Nicolas tu as dit quelque part : « mon modèle masculin, moi, c’est Albator, on est foutu à peu près pareil et tu as ajouté : modèle politique aussi… qu’as-tu à ajouter ?


Y a un type, une jeune type qui s’est pris un an ferme ; un an ferme à 18 ans et pourquoi ? parce qu’il avait brûlé une chienne. Non, mais c’est dingue, non ? Mais on s’en tape des animaux ! Cette pauvre chienne brûlée au troisième degré seulement, une vieille chienne probablement… Alors ils étaient 4, 3 qu’étaient pas majeur et un – pas d’chance 18 ans 3 mois, ils étaient tous complètement bourré, bon ils lui ont balancé un peu d’essence et ils y’ont mis l’feu, bon, avec une allumette, quoi… Ils disaient pas qui avait porter plainte , le propiétaire de la chienne, peut-être… Et pendant ce temps Régy court toujours… Que fait la police ?


Je suis allé voir Tchekhov… Les trois sœurs, en russe, magnifique… C’est étonnant, j’me disais, ils sont toujours à s’plaindre (dans Les trois sœurs) comme on s’plaint chez son psy, en fait… Eux, ils s’plaignent sur une scène de théâtre… Freud n’existait pas… Ça reste actuel…


Y a une chose qui a changé depuis mon premier one-man show, c’est que au moment où je préparais le premier, j’étais pour Bush, et au moment ou je préparais le deuxième, j’étais pour Kerry…mais enfin ce changement que j’ai enregistré en moi, n’a pas changé la face du monde…


Régy, depuis l’temps que j’le connais, je lui ai toujours connu le rêve, la rêverie, la coquetterie… enfin, il a toujours rêvé qu’on le considère un peu comme le Pierre Boulez du théâtre… Oui… c’est mignon, n’est-ce pas ?… Mais Boulez, c’est une tache ! C’est vraiment le Ceausescu de la musique contemporaine, il est indécrottable de son Ircam, profondément conservateur et réactionnaire. On s’disait avec Nico, qu’ces mecs-là, on devrait les avoir déboulonnés depuis longtemps ! C’est un peu à la musique contemporaine ce que les apparatchiks étaient à Brejnev ! Boulez, c’est le bon élève qui est devenu prof. C’est hyper-moralisateur son discours. Ces mecs-là ils décrètent ce qui est de la recherche et ce qui ne l’est pas…


S’il était plus malin, Régy, il se comparerait à Stockausen, ils se ressemblent assez physiquement, j’ai vu une photo et ils ont eu le même discours sur le 11 septembre… L’un : « C’est le plus bel acte artistique de toute l’histoire » (ou quelque chose d’approchant). L’autre, celui que je connais bien : « Il faut raser New York ! je n’aime que les déserts ! » Le 11 septembre, il paraît qu’il y a 42 clientes qui ont appelé la boutique Yves Saint Laurent de New York pour réserver une petite blouse paysanne, la pièce phare de la collection automne-hiver de l’époque (c’est Tom Ford qui a mis ça dans son livre, plus cynique et plus sceptique que moi, tu meurs)


J’ai connu mon premier bide en public à l’Olympia en même temps que je montais pour la première fois sur une scène. Je présentais et animais la première partie du spectacle d’un imitateur célèbre. Si ma mémoire est bonne, c’est Clemenceau qui a dit un jour à ses ministres occupés à s’embourber dans l’incompétence inhérente à tous les ministères, deux points, ouvrez les guillemets et fermez vos gueules : « Quand les événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs. » Ainsi, le soir de la première à l’Olympia, avais-je décidé d’organiser moi-même le bide que j’étais persuadé de ramasser de toute façon quoi que je fisse. Avec l’aplomb désespéré qui vient aux suicidaires quand ils enjambent le parapet de la mort, je me précipitai sur la scène tel un vulcanologue fou se jetant dans le Popocatepetl, et haranguai ainsi le premier rang : « Mesdames et Messieurs, dans un instant vous allez pouvoir applaudir l’imitateur le Luron. C’est un assez bon imitateur. Mais moins bon que moi quand même. Car je suis le seul imitateur au monde à être capable d’imiter mon beau-frère Georges. Voulez-vous que je vous imite mon beau-frère Georges ? » Et je l’ai fait. Et je l’ai eu, mon bide, l’enfer insupportable du bide, ce silence absolument intolérable pour l’artiste, ce silence mortel qui suit la prestation ratée. J’ai constaté avec plaisir que chacun se demandait avec perplexité où je voulais en venir, ce qui a créé un malaise et une espèce de gêne que j’ai été le premier à ressentir et qui m’a fait passer dans le dos d’inavouables frissons de jouissance. Car la recherche morbide du bide en public est à peu près la seule motivation de mes exhibitions devant des êtres humains pour lesquels je n’ai par ailleurs que mépris total et dédain profond.



Mesdames et messieurs, mesdemoiselles, taisons-nous ensemble.


Hollydays Mylène à poil







Thomas arrive. Je lui demande à lui. Tu sais la différence entre…

Mes amis vous n’avez pas un p’tit numéro pour reposer les gens ? parce que là j’en ai encore un tunnel…

Aléatoire :
Mylène
Julien guitare rideau
Thomas Jonathan la jambe cassée
Thomas, remplacement

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Julien


Photo Isabô. Julien Gallée-Ferré dans Barracuda (pour la sainte Mathilde).

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Le spectacle fantôme... (feuille de salle)

(Étaient présents à cette - finalement - unique présentation : Alexandre Barry, Clémence Galliard, Claire Haenni, Claude Régy, Christian Rizzo.)










Elle court dans la poussière, la rose de Balzac



Mercredi 19 juillet 2006, premier filage.




Pour Christian Rizzo



Marguerite Duras après avoir réalisé India song réutilise la bande son pour un nouveau film sans acteurs : Son nom de Venise dans Calcutta désert. C’est un peu l’idée. La Ménagerie donnant moins d’argent et surtout moins de temps pour créer un spectacle (et les interprètes français ne savent pas, on dirait, ce que c’est que travailler, travailler sans fin, travailler pour toujours), on est parti du même principe que pour Le Dispariteur et, en plus, on a vidé les acteurs… On en a gardé deux fantômes, sans rencontre, pas des moindres, un rossignol malheureux et une femme en noir. Plus un fou enfermé, rajouté parce qu’il passait par là. Rien à voir, rien à dire, pas de spectacle, les conditions ne seront plus jamais réunies pour aucun artiste… C’est ma coda. Et mon credo…

Yves-Noël Genod




Jonathan Capdevielle – Julie Guibert – Frédéric Seguette

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Il n'avait jamais vu la mer

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

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Feuille de salle La Descendance

La Descendance

Auteur : Hélèna Villovitch. Interprète : Yves-Noël Genod. Avec : Marlène Saldana, Marcus Vigneron-Coudray, Hélèna Villovitch.







Ça n’a pas été facile. Il voulait tout faire seul. Ou alors avec des animaux. Ou avec un enfant. L’inspiration, le talent, je ne les lui nie pas. Mais à mon sens, un artiste, si génial soit-il, a besoin d’une commande. Les barrières qu’on oppose à Yves-Noël Genod, il se chargera toujours de les faire voler en éclats. Le mettre en scène, c’est courir le risque de devenir soi-même un personnage de fiction. Ça m’est arrivé.

Hélèna Villovitch



J’ai croisé plusieurs projets avant d’accepter (la queue basse) que ma femme me mette en scène ! Parmi un très grand nombre de rencontres toutes plus ou moins merveilleuses, je voudrais citer celles avec Herman Diephuis, avec Bruno Perramant et avec Antonija Livingstone, les plus conséquentes à mes yeux et qui porteront leurs fruits, sans nul doute, un jour. Remerciement aussi, bien sûr, à Marie-Thérèse Allier pour la disponibilité de ses studios.

Yves-Noël Genod






Hélèna Villovitch. Études d’arts appliqués à l’école Boulle (Paris). Écrivain et journaliste à « ELLE » (France). Quatre livres parus aux Éditions de l’Olivier (Je pense à toi tous les jours ; Pat, Dave & moi ; Petites soupes froides ; Dans la vraie vie). Plusieurs films réalisés, courts (À ma place, vidéo, 12’) et longs (Bye bye Tiger, 35 mm, 1 h 20’).

Yves-Noël Genod est un bad boy de lui-même. Il fait des jolis petits spectacles. Très poétiques. Voire comiques (quand il est en forme). Il sait réunir en général les meilleurs interprètes du moment qu’il sait manipuler en général. Sensible comme un enfant, il a peur de tout – mais il est fort comme un arbre.
Ses spectacles épuisent la vanité des cendres et de la beauté…

http://ledispariteur.blogspot.com/

Marlène Saldana, actrice hors du commun, bestiale et poétique gagne sa vie en vendant, la nuit, de l’alcool dans les casinos et en jouant, le jour, des spectacles pour enfants. Lectrice d’une grande culture, elle est en correspondance assidue avec Edward Bond, Lancelot Hamelin, Krystian Lupa… Elle a été dirigée par Yves-Noël Genod dans : Elle court dans la poussière, la rose de Balzac, à Paris et à Bologne, ainsi qu’à la Fête de la Poste, le 20 septembre dernier à Paris. Elle prépare un travail d’envergure : The Big Mamma Shakespeare NoteBook.

Marcus Vigneron-Coudray, représenté par Agent Agitateur, est inscrit en danse-étude à l’école Goubet (où on trouve aussi la fille de Charlotte Gainsbourg). Il a joué déjà dans quelques films et, au théâtre, dans les spectacles d’Yves-Noël Genod (Le Dispariteur et Elle court dans la poussière, la rose de Balzac, version de Paris et version de Bologne).

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La neige





L'espace de Barracuda (pour la sainte Mathilde), à Montpellier.

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La quatrième dimension

Ah, voilà la question, comme Hamlet pourrait dire…

Qu’est-ce qu’on peut faire ?

Je l’ignore, chérie, mais résiste à la panique.

C’est la porte, je crois, d’une autre dimension.

Les animaux sentent plus que les humains.

Tout problème implique une solution.

Auriez-vous, auriez-vous un crayon ou un bout de craie ?

Mais je suspecte… ces imbrications interdimentionnelles… d’être contre-nature… et rapides… Je veux dire : fugitives… Très courtes en durée… Je l’espère…

Oh, c’est pas vrai !

On dirait qu’elle flotte dans la pièce.

Mon Dieu !

Où ça ?

Fouillons toute la maison !

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The History of Chess

The History of Chess

« Ce qui nous empêche d’avancer, c’est la peur métaphysique. », dit l’astrophysicien Michel Cassé. Et il donne un exemple. La vitesse de la lumière + la vitesse de la lumière = la vitesse de la lumière. Faut-il en souffrir ? Non, parce que si on accepte ça, on découvre la théorie de la relativité. (Einstein.) Le temps est élastique. Ce qui se joue dans la théorie astrophysique, ajoute Michel Cassé dans cette conférence où je prends des notes pour les donner aux acteurs, ce qui se joue dans la théorie astrophysique, c’est la création, mais pas au sens de la Bible, au sens de la dernière mode parisienne car l’étoffe de l’univers est sans arrêt défaite, retaillée…

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La danse






Photos Marc Domage. Marcus Vigneron-Coudray et Éric Martin dans : Elle court dans la poussière, la rose de Balzac.

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Valérie Castan

De : valcast@free.fr
Objet : please no more dicks on stage
Date : 12 décembre 2007 13:45:40 HNEC
À : yvesnoelgenod@wanadoo.fr

hello dear
juste un petit mail pour dire par envie juste pour ça de ce que j'ai vu hier
de ma difficulté à lire avec mes grilles de d'hab de danseuse embourgeoisée dans des constructions géométriques de l'espace clairement définies...
et du coup beaucoup de travail pour moi, public et témoin, à essayer de comprendre ce qui malgré tout me saisissait, me répugnait, m'intéressait...
de chercher aussi et toujours un peu trop où se situe l'action principale, qui est témoin et là oui là forcément encore à chercher d'autres grilles de lectures
le brouillage des invités parfois insupportable de narcissisme et de stupidité
l'envie qu'il se taise l'autre là bas que je puisse écouter et suivre cet autre là qui me touche ou m'amuse
des interférences plutôt que des interactions et du coup déroutée par l'absence d'interactions polies commpe il se doit
mais non rien ne se doit, là oui, je continue de travailler et de me décaler
et c'est bien ça que j'aime à voir et à faire, assise là devant eux, à errer et divaguer, et bouder l'évidence d'une construction complaisante
mais de me demander aussi et quand même avec résistance, c'est quoi les règles du jeu...
mais là encore de me dire mais pourquoi faudrait il des règles à ce cadre
le cadre est là et c'est déjà beaucoup, nous sommes au spectacle, dans une salle, pour un temps donné
alors oui l'approximatif est bon à sentir
mais encore je me demande mais sont-ils tous dans le même spectacle ?
et je crois que j'aimerais qu'ils le soient un peu plus
pas facile aussi de voir toutes ces bites et aucune chatte
et pas envie de cette bite qui pisse
et puis cette comédienne alors que jusque là personne n'avait hystérisé sa présence et justement c'est une femme-femme qui le fait et là ça mérite une claque ou une bassine de pisse dans sa gueule et pas une désertion de plateau
que revienne l'ange aux ailes rouges, le cowboy et son cheval et les autres comédiens
et qu'Hamlet couche enfin avec sa mère

j'aimerai revoir forcément mais c'est complet
je t'embrasse
Valérie
ps: j'espère que tu as compris que j'aime
toï toï toï pour ce soir
j'adore ton costume










j'adore ton feedback ! je ne le mets pas tout de suite sur mon blog, mais dans quelques jours, certainement ! pardon pour trop de bites et pas assez de chattes, je le pense aussi (mais tu sais comment la société est, quand je mets Marlène à poil, on me dit que j'attaque l'image de la femme... les hommes sont les seuls que l'on peut encore dénuder). sinon, tu as bien perçu la difficulté : ils ne sont en effet pas tous dans le même spectacle, ils sont chacun dans un univers (plurivers) - et, en même temps, il ne faut pas qu'ils soient fermés... c'est tout le truc ! c'est complexe ce que je leur demande. et c'est aussi une étape de travail, certainement. là, on a eu un mois, ce qui, chez moi, est beaucoup, mais, évidemment, le travail pourrait continuer et continuer et sans doute qu'Hamlet finirait par coucher... je t'aime



Yvno

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Marie Glon, à propos de Dior n'est pas Dieu

Chez Yves-Noël Genod, la pirouette survient dès le début : « Ce soir, je suis récupéré. Mais dans deux jours, je pars en vacances ! » Télérama a publié une pleine page sur lui. En outre, les programmateurs se sont déplacés - quel dommage, il ne pourra pas en dire du mal. Malgré tout, il met en branle une véritable machine à laminer, qui ne l'épargne pas lui-même. Il nous livre des bribes de scènes mal raccordées, avec des invités dont il n'a pas inscrit le nom dans le programme : « je ne suis pas sûr qu'ils viennent » justifie-t-il. Bref : il refuse de produire un spectacle. Pourtant, Yves-Noël Genod n'est pas du genre à s'enfermer dans une règle - fût-elle le refus de la règle. C'est alors un non-spectacle magistral, où l'ironie et l'affectation conduisent non à la distanciation, mais à une adhésion totale, dans le plus pur rapport traditionnel entre l'acteur et le spectateur. Car le trouble naît devant l'improvisation non feinte : on prend peur devant l'artiste-démiurge qui terrorise son équipe, on est sidéré par ses ridicules au point d'y croire. On rit beaucoup devant certaines parodies - deux commentateurs qui dissertent avec enthousiasme sur les caleçons d'un danseur- mais on ne sait quoi penser lorsqu'on s'ennuie pour de vrai et que le maître de la soirée affecte de ne rien maîtriser. La dérision mène à l'adhésion la plus sincère, la frontière entre la personne et le personnage est réellement brouillée. Le « non à la spectacularisation » trouve ici une complétude à la fois jubilatoire et dérangeante.

Marie Glon

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Hélèna

Réponse à une intrigante

Bon, ben, pour moi, le sens, c'est toujours dégager des espaces de beauté, les beaux-arts, mais comme j'essaye de renouveler le langage et les moyens à chaque fois, je comprends très bien que certains préfèrent certains spectacles plutôt que d'autres ! C'est inévitable, les spectacles se font à deux et c'est aussi la preuve que je ne me répète pas ("J'ai cherché toujours à surprendre", dit Barbet Schroeder). Moi, je vois de la très grande beauté latente baigner ce spectacle que j'ai adoré regarder tous les soirs, mais, cette beauté, sous une forme, c'est vrai, très étrange, c'est ça qui m'a intéressé. Les bites, oui, beaucoup de plaintes, mais, moi, je ne vois pas où est le problème, je ne les vois pas, moi, les bites (je suis naturiste). Je vois la mienne tous les jours et celles des autres ne m'encombrent pas la tête. J'aurais bien mis des femmes nues (certaines lesbiennes ont demandé), mais, ça, on ne peut pas, on ne peut plus : ni les enfants ni les femmes en cette époque du politiquement correct. Les hommes, c'est encore permis. C'est un autoportrait, en tout cas, certains de mes spectacles le sont (Le Dispariteur...), d'autres moins. Celui-ci fait partie de la série des autoportraits, si cela peut te donner une clé... Mais venir voir le prochain spectacle et arrêter de penser à celui-là est aussi une très bonne idée ! Dommage, c'était le dernier. Mais on peut imaginer qu'avec un peu de chance, dans le futur, j'en ferai encore... J'aime tellement ça. J'en ferais treize à la douzaine ! J'étais à la Défense aujourd'hui, au centre commercial des 4 vents : que du théâtre, partout, partout, en permanence... Et de si beaux décors, sapins de Noël, maisons en pain d'épice, les couleurs...

Merci de ta franchise et de ton amitié, chère Charlotte. Je t'embrasse



Yvno

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Éric Martin et Marcus Vigneron-Coudray











Photos Marc Domage. Éric Martin et Marcus Vigneron-Coudray dans : Elle court dans la poussière, la rose de Balzac.

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