Friday, November 23, 2012


Emmanuel Lagarrigue a découvert Hélène Bessette en juin, lors du spectacle du théâtre du Rond-Point et il expose maintenant un ensemble de poutres où, sur chacune, sur les quatre faces, il a écrit et sculpté en morse quatre phrases d’Hélène Bessette, extraites du Bonheur de la nuit ; il les expose dans un lieu où les néons diffuse encore d’autres phrases d’Hélène Bessette. C’est à la galerie Sultana, 12, rue des Arquebusiers, à Paris.







Et l'article d'Olivier Steiner.


« Quand on cherche la liberté (pardon pour ce gros mot mais je n’en trouve pas de meilleur) la première solution est d’attaquer les mots, et ensuite les phrases. C’est ce que fait Emmanuel Lagarrigue. L’intéressant avec lui c’est qu’il ne le fait pas dans la littérature mais contre, tout contre. Il arrive à le faire en silence. C’est ce que nous faisons tous la nuit pendant le sommeil, quand nous rêvons vraiment. Nous attaquons les mots, nous décapons le sens. »

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Une idée de livre : une autobiographie faite uniquement par le rassemblement d’anecdotes rapportées par d’autres, à mon sujet, dont je ne me souviens pas. Par exemple, Caroline Breton me dit que j’avais rencontré son ex, Monsieur Untel, à Avignon et que je lui avais dit : « Je ne dis jamais non. » Par exemple, Guillaume Marie me raconte qu’il avait dansé devant moi (pour un spectacle qui ne s’était pas fait) en ayant collé (à la cire) des bougies sur ses bras (il avait fait le « chandelier », me dit-il) – et que, quand il avait décollé les bougies, la peau était partie avec, qu’il a toujours les cicatrices (mais il ne me les montre pas). Il y a aussi les souvenirs des spectateurs : Armelle Magnan me raconte qu’elle avait vu, en matinée, le spectacle Je m’occupe de vous personnellement par toute une série de connexions assez complexes qui l’avaient amenée et qu’elle avait trouvé le spectacle si beau, si reposant, la lumière (naturelle, un dimanche de juin) si belle que, quand Marlène était arrivée avec le masque de Hollande, elle avait été prise d’un fou rire qu’elle avait essayé de réprimer jusqu’à s’en donner mal au ventre, pour ne pas gâcher cette atmosphère magique dans laquelle elle était entrée. Elle explique encore qqch sur la fin du spectacle – que j’ai déjà oublié. 

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« Ceux qui ne prennent pas leur désir pour la réalité mais la réalité pour leur désir. »

« Rapport de plénitude – qui peut être épuisant – quand il s’agit de prendre la réalité pour son désir qui est au fond le travail de Rosset après Spinoza. »

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C'est Bébé, c'est mon homme !


Photo Sébastien Dolidon.

S’accoupler par le cul



Bébé lit La Mort de Danton. Ça tombe bien, j’adore cette pièce. Il me lit une phrase dont je ne me souvenais pas. « On est bien par ici. Je flaire qqch dans l’atmosphère. C’est comme si le soleil couvait la débauche. On aimerait bondir, s’arracher les culottes du corps et s’accoupler par le cul comme les chiens dans la rue. » C’est Danton qui parle. Mais c’est Bébé aussi. C’est aussi un portrait de Bébé. C’est cette aisance, cette liberté presque démodée, cette insouciance. Plus tard, alors qu’on vient chercher Danton, l’un des citoyens fait allusion, je ne sais pas pourquoi, à une couronne de chêne qu’il léguera à sa femme. Son partenaire le reprend : « Une couronne de glands ? Elle en a eu bien assez dans le jupon toute sa vie que tu lui en donnes encore après ta mort », qqch comme ça. (Ça, je n’avais pas noté à cause de mon incompréhension de « couronne de chêne ».)

« Si tu vaux la peine, c’est parce qu’à un moment on veut pas de toi », me dit Jean-Michel Rabeux. Jean-Michel Rabeux et Claude Degliame sont des nouveaux amis. Ils ont beaucoup aimé La Mort d’Ivan Ilitch et Je m’occupe de vous personnellement. Voilà comment des amis viennent au théâtre, par le théâtre. Acte puissant d’amitié. Celui que je connais. Ça pourrait être la musique. Pour moi, pour eux, c’est le théâtre. Ça pourrait être le cinéma. La peinture. L’écriture, éventuellement. Non, l’écriture est d’amitié plus rare. C’est l’amour, l’écriture, c’est solitaire. C’est la rencontre absolue de l’individualité.

Loi de savoir-vivre : avant de dire du mal de qqch sur Facebook, vérifier que vous n’êtes pas ami (sans le savoir) de l’auteur du qqch en question que vous pourriez blesser (sans le vouloir)...

L’inconnu, l’inconnu qui regarde, strate, faciès, extrait de visage...

Le Réel




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La Fabrique de nostalgie


« Le réel auquel j’ai accès, aussi infime soit-il, en rapport de l’immensité qui m’échappe, doit être tenu pour le bon. »

« Seule la joie nous permet de supporter et de connaître l’étendue de notre malheur. »

« Réjouissez-vous, tout va mal ! »

« Le réel est ce qui est sans double. »



« Le thème, pour moi essentiel, qui apparaît dans un tout premier livre La philosophie tragique (que j’ai écrit à 19-20 ans – ce sont mes parents qui ont dû signer les contrats !) et surtout dans La Force majeure (que j’ai écrit bien après), est le thème de l’approbation de la vie. Le miracle qu’il y a à se sentir très heureux dans un monde dont on sait l’horreur. Je pense tout à fait ce que pense Cioran, à cette différence que je ne conclus pas que la vie est un enfer, mais qu’elle est un paradis. Le problème numéro 1 était, et l’a toujours été depuis, d’expliquer la jubilation, alors que toute la réflexion la condamne. Les deux parties sont comme deux volets d’un même édifice : avec l’idée d’affirmation inconditionnelle de la vie, je me suis intéressé beaucoup à ceux qui n’approuvaient pas la vie, et qui avaient toujours besoin d’une prothèse, d’un double, pour accepter la réalité dure et simple. Comment le manque de cette force majeure faisait qu’on inventait des choses extraordinaires, pour contourner l’affrontement direct avec l’horreur ? Je m’intéresse non seulement au thème de l’illusion mais aussi de la non-illusion : la lucidité. »

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Actualité




Ennemis Facebook


Christophe Honoré
Pourquoi vouloir être blessant et faire ce commentaire sur Nouveau Roman, en mettant sur le tapis Régy, Skyfall... ? Je peux comprendre que ça ne vous plaise pas, que ça vous énerve, mais déconsidérer ainsi un travail en admettant n'en avoir vu qu'une heure, c'est signe d'une prise de position plus que d'une appréciation. Je ne vois pas vraiment pourquoi vous tenez à me placer dans une position d'ennemi. Bien à vous.






Désolé. J'ai vraiment PAS aimé. Et, comme je dis, d'habitude j'aime tout. Mais, là, non, ça passe pas. J'ai dit que j'en avais vu une heure justement pour relativiser mes propos et, en partant, j'avais bien conscience que ça aurait pu, peut-être, plus tard, s'éclairer (pour moi). C'est ce que je dis, il me semble. Je fais aussi des spectacles et je préfère (tout comme Régy, d'ailleurs) que les gens partent plutôt qu'ils restent jusqu'à la fin avec leur mauvaise humeur. Mais comprenez-moi : pour moi, c'était INSUPPORTABLE. En ce sens, oui, c’est aussi une prise de position de ma part. Je dis que non. Je dis que c’est néfaste. Et pourquoi ne me tromperais-je pas ? Je dis que je travaille aux antipodes. (Pour ce spectacle-ci, je n’ai pas vu les autres et j’ai apprécié votre dernier film.) Je ne vous considère pas comme un ennemi, à part ça. J’ai certes fait une erreur, j’avais oublié que nous étions amis, je ne pensais pas vous envoyer ça à la gueule, c’est une erreur Facebook. J’aurais évidemment pris des précautions (supplémentaires) si je m’étais adressé à vous. Désolé pour ça. Continuez-bien ce travail qui ne m’était pas destiné ou destiné à me —  nous — fâcher. 

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Théo

Cet hiver céleste, froid, chatoyant…



« Tous les commencements des peuples sont poétiques. » 



« Ô liberté des larmes dans la terre parmi les arbres réconciliés et par le cran d’arrêt de la logique suspendue. »

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Mots anglais



« Hello, Alex. This is the mood board for the next edition: sex, b*tch, aristo, sex, punk, whore, b*tch, prossie, lesie, punk, tart, slut. Oh but Alex, Alex, with lovely shoes. »

« Car seul l’amour peut résoudre les tourments du dédale »



Qu’est-ce que je gagne, qu’est-ce que je perds en passant, d’un saut de puce, de Berlin à Paris ? Le monde circule – pour l’instant. D’un saut de puce, je passe d’une ville d’art à une autre ville d’art, d’une ville mensongère à une ville bavarde, d’une ville muette à une ville d’eau. Il y a, des ciels, la matière même réelle. On peut écrire comme on veut quand il s’agit des mots « désir », « sagesse », « amour », « amitié ». Je n’irai pas voir le film demain. (Mais le concert.) Avec les ciels, on peut écrire la matière même poreuse, épaisse, pulpeuse du réel. Cris déchirants de Venise à Venise. La vieille Europe. Quel livre à lire vite ? Et le sport, faut-il en faire ? Les médecins, faut-il en consulter ? Comment renouveler son passeport ? comment se débarrasser des tourments ? La philosophie aide-t-elle à vivre ? Une synergie ? 

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La Musique taillée dans la même étoffe que le réel


« Si la musique existe, alors il est donc vrai que le monde existe. » 



« Cette création de réel à l’état sauvage. »




« Joie musicale contre douleur de la vie, à la fin, c’est la musique qui gagne. »

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