Sunday, September 23, 2012

Les Ecrivains


Olivier Steiner et Pierre Courcelle.

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Mains négatives



J’ai serré la main d’Aurélien Bellanger. Et c’était très agréable. J’ai eu sa main virile et bonne dans la mienne et j’ai essayé d’en profiter au maximum (je trouve Aurélien Bellanger sexy et désirable). Et, maintenant, je lis ça : 

La Toile induit-elle, selon vous, un rapport différent à la réalité ?
A.B. – Il me semble qu’au contraire Internet rend visible la façon normale, biologique, dont notre cerveau procède : il va chercher des informations, les synthétise et nous les renvoie. Le monde n’est que de l’information qu’on traite, vous savez. Même lorsqu’on croit serrer une main et toucher un épiderme, ce ne sont que des réactions chimiques et électriques qui donnent l’illusion du contact. Internet fonctionne de la même façon, et montre justement à quel point la réalité en elle-même est un concept problématique.

Grâce à Internet, je crois qu’on cherche une amélioration de la réalité plutôt qu’une autre réalité.

A.B. – Si nous possédons tous les mêmes outils et les mêmes savoirs, la vraie création de valeur viendra alors de l’identité personnelle de l’internaute. La gestion de cette identité va donc devenir l’un des aspects les plus fondamentaux de notre existence. Internet va nous pousser, plus que jamais, à réfléchir à une stratégie quant à notre place dans la société.

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Charme commun



Salut Yves-Noël,

Juste pour te dire que je suis content d'avoir fait ton stage, que cette désacralisation du plateau pour moi est très bonne, ton regard est très juste.

Après, il y a quelque chose que je n'ai pas mis totalement en jeu peut-être (mon cul ?!), mais je n'ai pas su trouver le raccord avec les autres culs !

J'espère que tu te portes comme un charme,

Philippe 






Ça va... On a dîné ensemble, hier, avec une partie de la « troupe », on t'a regretté ! Moi aussi, je suis bien content de t'avoir fréquenté. Au début, j'ai eu un peu peur (de ton « non » à l'intérieur), mais, ensuite, j'ai trouvé que tu étais bien audible ! Je me réjouis de t'avoir eu parmi nous – et je trouve, contrairement peut-être à ce que tu dis, que tu y as bien trouvé ta place, dans le groupe...

J'ai beaucoup aimé l'ensemble de ce stage et j'ai – je crois – réussi à avoir le plaisir de nous considérer comme une seule et même troupe. Ça qui a été si touchant et qui, évidemment, donne envie d'y revenir... C'est une rêverie.

Merci pour ce que tu m'as apporté, en tout cas !

A tout de suite,

Yves-Noël

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« Un homme fait un dessin. Un islamiste tue un homme. Qui croyez-vous que l'on excusera ? Mais l'islamiste qui tue un homme, voyons. Il faut dire que notre sensibilité au malheur est devenue si profonde que la blessure narcissique d'un illuminé nous paraît volontiers légitime. Quant à l'envie de rire, elle est inexcusable. Elle dénote une absence de gravité qui fait peur. Qu'a-t-on besoin de rire alors que le chômage est au plus haut et que l'Europe est au plus mal ? Pourquoi ne pas rire des choses sans importance – si l'on y tient absolument ? Assassiner un homme peut se comprendre, mais caricaturer Mahomet ?  Que cherche le rieur ? Pourquoi jeter de l'huile sur le feu ? Comment peut-on se comporter d'une manière aussi irresponsable ?
Est-ce que le rieur souffre au moins ? Non, il ne souffre pas. Il ne tuerait pas son voisin, et il ne souffre pas. Voilà deux bonnes raisons de le pendre. »

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Imagine que tu es allongé avec Bébé


Photo Olivier Steiner.

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Hair de Paris


C’est agréable de se partager le travail, entre amis… Texte d’Olivier Steiner, ce matin, sur facebook, suivi d’un ajout par Baptiste Kubich, cette après-midi. Pour finir, nous échappons à la mort comme en témoigne l'article de « Libé » envoyé par Christine Armanger, ce soir. Note pour mon père : Ne pas transmettre à maman.







La semaine avait été dure, j'avais envie de sortir, de voir du monde. RDV avec Yves-Noël Genod, les Beaux-Arts à 15 heures, il m'a ému le bougre, le revoir après ce long été m'a rappelé qu'il m'avait manqué, le saligot. Nous nous retrouvons dans la chapelle des Petits-Augustins, au milieu de plâtres sous forme de gisants. Les figures de cire d'Urs Fischer se consument comme fleurs qui fanent, sans bruit. Bien-sûr on parle vite de BB, le grand et nouvel amour d'Yves-No. Bébé va-t-il fondre comme une bougie, lui aussi ? Je pense que c'est pas mal, ce travail de Fischer, mais, dans le genre bougie, je préfère la vidéo de François-Xavier Courrèges, insurpassable dans le genre. Hop, nous sortons, il fait beau, pas de course, on traverse la Seine et on essaie de se résumer nos été, impossible. Nous traversons le Louvre, YN me prend par la taille, parce que c'était lui, parce que c'était moi. Direction le Marais, c'est pas tout mais on a des choses à faire. Pas loin du musée Picasso nous faisons une bise au joli garçon fleur, Jérémy Martin, qui ne change pas, aussi frais qu'un coquelicot, je tire son tee-shirt pour vérifier, c'est cool, les poils sont toujours là. Jérémy a l'air qui brille comme un chiot. On file rue de Thorigny. C'est le dernier jour de l'expo d’Hannibal Volkoff. Sur le chemin, on s'arrête Christophe Gaillard, une expo sur le dégoût, forcément ça donne envie. L'expo est bof, tout ça est trop digéré. Mais il y a un texte de Vincent Labaume qui nous intéresse et nous fait rire : « Mais si l'on recule infiniment, comment peut-on vous enculer ? ». Je reste sur cette question ouverte et je sors fumer un clope. Hannibal passe, lunettes John Lennon et chapeau melon. Je fais les présentations. Nous arrivons Galerie Hors-Champ. Je savais que les photos d'Hannibal plairaient à YN et le fait est qu'elles lui plaisent. Hannibal, c'est Nan Goldin sans la tragédie. C'est le désir assouvi ou juste après l'assouvissement. C'est la fête, aussi. C'est la jeunesse, bien-sûr, cette façon de croire que les choses sont inséparables. Hannibal nous parle de ses plans Q, d'un ex-amant qui veut porter plainte contre lui, de son goût pour le SM, enfin, pour les rapports domi / soumis. Hummm, je l'aime bien, cet Hannibal, on va avoir des choses à se dire. Bon, il est 17h, on a rdv avec le beau José Lévy. Il est là, en forme, souriant, doux, racé, comme d'hab. Il nous explique son expo Judoki, son rapport tout personnel au Japon, nous restons là un moment. Je prends qq renseignements, je vais peut-être écrire un texte sur l'expo de José, on verra si j'y arrive. Au sol, un grand masque No réinterprété par José, je dis à YN de s'allonger à côté de la tête de Batman, « Imagine que tu es allongé à côté de BB », il le fait. Dans la cour de l'hôtel particulier, sur la droite, il y a une boutique de fringues. Je reste un moment avec José, nous parlons du beau Jean Charles, YN a disparu. YN revient avec un air de victoire, il a enfilé une veste en laine noire. Il veut notre avis. « Ah non, YvesNo, sur toi, je suis désolé, mais ça fait Hillary Clinton. Ça fait vieille américaine friquée mais démocrate : non. » YvesNo rigole, mais semble déçu. Il disparaît encore dans la boutique. Un type avec un joli sourire nous rejoint, José et moi, YN revient toujours avec sa veste. J'insiste : « No way YvesNo, toujours Hillary ». C'est là que je comprends que le type qui nous a rejoint, et qui a l'air vraiment très gentil, est le designer des fringues, en question... Oups. J'essaie de rattraper le coup, j'essaie. Finalement j'entre dans la boutique et je comprends ! Le vendeur est magnifique, ultra sexy ! Je murmure à l'oreille d'YN : « En fait, c'est pas la veste, c'est le vendeur que tu veux... – Oui ! Bien-sûr que oui », me dit YN. Nous jouons avec le vendeur qui ne me calcule pas, qui me fait savoir qu'il a entendu ma remarque Hillary, nous le quittons, il dit au revoir à YvesNo et lui dit : « La prochaine fois, venez sans vos amis... » Nous sortons, rue Vieille du Temple nous croisons le joli Arthur Loustalot qui est avec sa jolie copine. Yves-No me dit : « Enfin un hétérosexuel, ça fait du bien ! » Je lui dis :  « Attends, on va en aller voir un autre, écrivain lui-aussi, Aurélien Bellanger signe à 18 heures chez Colette ». Hop, un Casanis au Bouledogue, qq chips, Pierre nous retrouve là et on s'engouffre aux Cahiers de Colette. YN saute dans les bras de Pierre, ces deux-là, le lien est fort... Après la lecture nous parlons avec Aurélien, charmant, rapide, concentré. Sa petite fille est là, elle doit avoir 3 ans. Aurélien est fait de chair et d'os, pas seulement de liens http comme on pourrait le croire. YN le félicite pour sa lecture, c'est vrai que c'était bien, juste, sans pose d'auteur, à la bonne hauteur quoi. Aurélien me parle de Nancy, nous parlons de Correspondances Manosques. J'achète le dernier exemplaire de Fassbinder, la mort en fanfare, de Alban Lefranc. J'apprends qu'il est dans la catégorie Essais du prix Sade, what's the fuck ? Emmanuel Pierrat ? Que pasa ? C'est un roman, le Alban Lefranc, non ? Bref, nous sortons. D'un coup, j'ai une envie folle : aller au Flunch ! Je veux un plateau de self-service avec des frites à volonté. C'est le Flunch ou rien. Pierre m'invite au Flunch (le roi n'est pas mon cousin) et YN nous accompagne. Plus tard, il faudra nous séparer, YN ira chez Ramona rejoindre BB et les autres tandis que Pierre et moi prenons le RER pour Stade de France, la Gaga chante ce soir. Après Madonna en juillet, je vais voir Gaga avec méfiance. Mais non, c'est vachement bien. Gaga parle en français, beaucoup, elle improvise, parle d'alcool, de clopes, de saucisson, de pâté. Ok, elle a pris qq kg, mais on s'en fout, elle a un corps humain. Gaga n'est pas la Queen of Pop mais une reine du Pop Art. Son show n'est pas pyramidal, mais c'est un joyeux bordel, touffu, de mauvais goût parfois, mais vivant du début à la fin. Quand elle chante en français « Je suis mes cheveux », tout semble dit. Pas d'idéologie, pas de message destiné aux foules : « This is not a funeral, this is a party, ok ? »







Chez Ramona, nous sommes sept, huit, neuf… Les places changent et le vin espagnol coule sur les taches. Au milieu, une immense paella garnie de gambas, de moules, de pétoncles, poulet et écrevisses ; le riz est légèrement brûlé et accroche la poêle. Je racle pour les convives à l’aide de ma grande spatule. Un grand blond avec des yeux fuyants distribue par la queue les crustacés. Nous sommes sept : Anne Isserman, Sara Rastegar, Nathalie Kousnetzoff, Julie Menut, Christine Armanger, Yves-Noël Genod et moi. Un couple de Japonais venu déguster la cuisine ibérique se moque d’YN quand il dit qu’il a tente-six ans. Bien sûr, YN se révolte et les embrasse en même temps. YN parle couramment japonais. Nous parlons très peu du stage mais toujours de Borges. YN me dit qu’il aurait voulu me présenter à ses amis avec qui il a passé l’après midi, mais qu’ils ont préféré aller voir Lady Gaga, l’ex-chanteuse à la mode. YN me fait penser à Keith Richards, version blonde. Il nous offre le champagne au Dauphin. La serveuse fait sauter le bouchon. Je préfère le son du pet discret, lors de l’ouverture d’une bouteille de champagne, le « pshiiii » fin des bulles qui s’échappent quand on retient le liège... Nous ne faisons pas la fête. Nous trinquons à notre rencontre sur « l’échiquier », dans les intervalles secrets des caravanes de Pontempeyrat. La troupe n’est pas au complet. J’aimerais les voir tous sur un parvis de Paris, pendant des heures à « jouer Dieu ». « Mais ils nous manque l’argent », me dit YN, l’Esprit à part. Oui, toujours l’argent ; que de maux dans le monde à cause de l’argent ! L’argent qui part en fumée, en bulles, en places de concert, en junk ou bio food, divorces, livres… BB

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La Danse de Med-Med



Il paraît que la performance de Med-Med au Lavoir Public de Lyon était sublime. C'est Cecilia Bengolea qui me l'a dit. Med-Med était entièrement peint en noir avec un masque de chien noir aussi. Il allait sous l’eau dans le bassin carré du lavoir donc et il nageait délicatement. Il ressortait de temps en temps pour respirer (mais il devait encore attendre que l’eau se soit dégagée du masque pour le faire). La peinture s’en allait, mais très peu, vraiment très lentement. Ensuite, Med-Med, hors de l’eau, s’est lavé de la peinture. Ensuite, il a fait encore autre chose. En tout cas, Cecilia me dit, il était dans un tel état qu’il pouvait faire ce qu’il voulait car tout était surnaturel.


« – Il avait une belle queue ? – Petite, à cause de l’eau. Mais en érection, oui, il paraît que c’est énorme. »





Avec Cecilia, on parle de la guerre des sexes. Ses amants la quittent souvent car elle est odieuse, insupportable. Ensuite, elle regrette. Je lui dis que c’est pour ça que j’ai quitté les femmes, à cause de ces disputes continuelles. Le dernier, un Argentin-Anglais (double nationalité) est parti parce que, depuis trois semaines, elle lui disait qu’il était pédé. Il ne l’est pas du tout et elle le lui disait pour des raisons que je ne peux pas raconter sur ce blog (je n’y raconte que des choses gentilles), mais, maintenant, elle le regrette. Elle lui envoie message sur message. « Tu crois que c’est risqué ? » Quand elle reçoit un message, elle a très peur que ce soit le sien qui lui dise que c’est  « DEFINITIF ». Elle soupire de soulagement à chaque fois. « Tu crois que c’est risqué ? – Oui, un peu. Faut voir… Oh, après tout, s’il ne veut plus te voir, tu ne risques plus rien, en un sens, tu peux y aller… » Celui de l’année dernière – ou du mois dernier, je ne sais plus , ils ont rompu aussi. Elle a été odieuse, elle regrette aussi. Mais, enfin, lui, il lui fallait cinq heures pour jouir. « Mais je croyais que t’aimais ça, justement… – Oui, au début, mais, après, ça use, ça coupe… » Il lui a dit : « Tu es comme toutes les autres, tu aimes ça la première nuit et, ensuite, tu n’aimes plus ça ! » C’est vrai que si même Cecilia… OU VA-T-ON ? C’est Dieudonné Niangouna, artiste associé d’Avignon en 2013, mais, ça, JE NE DEVRAIS PAS LE DIRE. C’est de la faute à Jérôme Bel : dès qu’on me dit d’ôter des choses, j’ai envie d’en rajouter ! Moi aussi, je suis une teigne. C’est si important de se raconter des choses au café au marché le dimanche à midi – en s’abreuvant de mauvaise mixture et en mangeant n’importe quoi picoré sur les étals ! Je voudrais apprendre l’espagnol. Cecilia se propose d’être mon professeur. « Pour trente euros de l’heure. » Je dis : « Ok ! On commence tout de suite ! – Que veux-tu savoir ? – Eh, bien, par exemple : « Bonjour Madame, avez-vous du poisson ? » – Buen dia, Seniora, tiene pescado ? » Quelle langue merveilleuse…

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J’ai cru que c’était le titre de l’exposition d’Hannibal Volkoff. Mais, en réalité, il s’agit plutôt du téléphone du galeriste. Le mien : 06 84 60 94 58



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Kubisz ou Kubich, etc. : Jacob. Jacob : Bébé



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Sur la peau de Bébé



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La Vente d’objets



J’ai parlé pas mal avec Jérôme Bel, hier, à l’anniversaire de Pascale Murtin. J’ai parlé aussi avec Véronique Ellena. Elle va faire une exposition à Bourg, by the way. C’est étrange. Elle dit que c’est très étrange pour elle… Mais j’ai parlé avec Jérôme Bel. C’est facile, très agréable, Jérôme Bel est très bavard, il donne des nouvelles sur tout le monde. Je lui ai dit que je débarquais à Paris (je n’ai qu’une envie, c’est de m’en tirer), alors il m’a donné des nouvelles sur tout le monde, les spectacles à voir, etc. Il m’a donné des très bonnes nouvelles de Jeanne Balibar. Elle va très bien                                                                                                                






                                             * Jérôme Bel m’a aussi révélé un scoop. Un peu ancien, mais comme nous sommes dans Sagan, Yves Saint Laurent, Bardot, depuis quelque temps… Marie Collin, la directrice du festival d’Automne faisait partie de la bande à Saint Laurent. « Quoi ? avec la drogue et tout ? – Probablement… Elle est très secrète sur ça. Il faut vraiment vivre avec elle pour que, de temps en temps, elle laisse échapper une phrase… Tu penses bien que je ne la lâche pas sur ça, que j’y reviens souvent... » Oui, parce que Jérôme Bel a un défaut qui le rend délicieux en société, si irrésistible, si mondain, si « talkative », c’est que Jérôme Bel est SNOB. C’est Jeanne qui me l’avait dit : « Mais, non, Jérôme n’est pas homosexuel, il est snob. – Ah, mon Dieu ! mais c’est bien sûr... » Jérôme (qui s’extasie sur tout) n’est pas homosexuel, il est snob ! Quelle merveille, l’intelligence ! Jeanne Balibar est intelligente (scoop).







* Partie ôtée (à l’instant) à la demande de Jérôme Bel, mais uniquement – je n’enlève jamais rien, évidemment sinon on s’en sort pas – mais uniquement parce qu’il m’a promis en ECHANGE – si je l’enlevais – de me dire un jour des choses en sachant que j’allais les mettre sur le blog. Bon, c’est quand même Jérôme Bel, ça ne se refuse pas.

Bref, nous sommes parvenus à un accord.


Et, aussi, en plus, il me dit (à l'instant-instant) qu'il va me ramener à Paris ma casquette orange et mon écharpe rose que j'ai oubliées à Alfortville chez Pascale (qui par ailleurs lit mon blog à Toulouse). Ça rentre aussi dans la négociation. En plus, autre avenant au contrat, j'ai le droit de demander à Jeanne si ça la gêne ce qu'il m'a dit d'elle, Jérôme. Comme je pense que non, je pourrais bientôt rétablir pour mes lecteurs affamés l'intégralité de la communication. Je laisse le titre La Vente d'objets, bien que ça n'ait plus vraiment de sens...

Et, tiens, j’en profite pour raconter ça : Véronique a une fille genre préado, peut-être, qui était là avec une copine, je crois, enfin, je ne les ai pas vues de la soirée – devant un film, peut-être – mais elles étaient dans la voiture et, là, elles racontent qu’elles ont trouvé un système tout simple pour dépasser leur horreur de se mettre en jogging pour les cours de gym au collège : elles gardent leur jean, restent exactement comme elles sont et mettent leur jogging par-dessus. A Véronique – au volant – qui s’inquiétait de l’état mental de sa fille (je crois), elles rétorquent : « Mais tout le monde le fait. Et, l’autre jour, machine et machine l’ont fait devant le prof, il n’a rien dit… » J’étais si enthousiaste que j’ai promis de le faire moi aussi au cours de danse (avec Claire Chazal) : mettre mon collant au-dessus de mon jean. Ça tombe bien, j’en ai un bien moulant en ce moment, que je viens d’acheter, un Balenciaga que je ne peux même pas fermer...

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Let me present mon nouveau JEUNE PREMIER. Baptiste Kubich. Mais donnez-moi un théâtre, je vous le mets en scène…


Photo Anne Issermann.

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Un acte contre-nature



Liliane Giraudon me redemande d’écrire un livre. Mais il n’en est pas question ! Quelle horreur ! Ecrire un livre, ce serait, comme Sagan, pour avoir de l’argent. Sinon je ne vois pas l’intérêt. Mais il est vrai que, la vitesse, la drogue, le jeu, j’ai moins besoin d’argent que Françoise Sagan. Aller de châteaux en châteaux comme un écrivain bohème à travers le monde pour écrire un livre, voilà comme je vois ma vie. Mais pas à cause du livre, à cause des châteaux. Le mieux, c’est Bernard Frank. Il paraît qu’il a fait croire à tous ses amis qu’il écrivait un livre et il ne l’a jamais écrit. Le fameux livre français sur la période de l’Occupation. Il a réussi comme ça à se faire entretenir toute sa vie. « Ecrire un livre sur ses propres livres, quand on ne les a pas relus, c’est très amusant. » C’est aussi une phrase qui pourrait m’aider. Mais, dans mon cas, ce serait : « Faire un spectacle sur ses propres spectacles, quand on ne les a pas revus, c’est très amusant. » De toute manière, tout cela représenterait du travail, c’est ça le hic ! Faire des spectacles, pour moi, n’a jamais représenté un travail. Mais écrire le serait. D’où les châteaux. D’abord les châteaux ! Je me vois bien écrire un livre à l’hôtel des Roches, à Piana, par exemple. Ou dans la demeure d’Emmanuel Picault dans le Lubéron mexicain (comme il nomme cette région dont j’ai oublié le nom). Là, d’accord. Je pourrais aussi écouter de la musique. L’acoustique est superbe. Dans les deux cas. La maison vide sans porte et sans fenêtre du Mexique et la conque de Piana, très romantique, un peu Wagner, quand même, pas trop longtemps l’hôtel des Roches Rouges, quand même… Voyage, voyage… Ennui phénoménal de l’écriture, ennui phénoménal de la lecture – par rapport à la présence de Bébé dans mon lit, par exemple. Je sais que Françoise Sagan pense le contraire. C’est pour ça que je ne suis pas un écrivain. Je viens de le lire. Elle dit que les amours littéraires sont supérieurs à tous les autres. Elle dit. Elle le dit. « Dans l’ordre des souvenirs, l’amour de la littérature a une grande supériorité sur l’amour tout court, l’amour humain. (…) la littérature en revanche offre à notre mémoire des coups de foudre autrement fracassants, précis et définitifs.  Je sais très bien où j’ai lu, où j’ai découvert les grands livres de ma vie ; et les paysages extérieurs de ma vie alors sont là, inextricablement liés à mes paysages internes qui sont généralement ceux de l’adolescence. » Je ne suis pas sûr – maintenant que je suis dans Sagan – qu’ECRIRE soit ce qu’en disait Duras. Il est possible que ce soit : « qqch de farfelu, c’est presque... c’est tout à fait puéril, d’une certaine manière. C’est à la fois puéril, prétentieux, etc. Et alors, dès qu’on écrit quelques phrases, de prétentieux, ça devient humiliant parce que c’est jamais ce qu’on voulait écrire vraiment. »

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Pas gentil pour qui vous savez



« Les écrivains français ont leur bauge personnelle dans la vie, ils sont contents de puer personnellement, puisque ce qu'ils écrivent est d'autant plus sublime et signifiant. La littérature française est souvent l'éloge le plus éhonté de la névrose. L’œuvre sera d'autant plus signifiante qu'elle renverra au clin d’œil et au sale petit secret dans la vie, et inversement. (...)
L’œuvre paraîtra d'autant plus grande qu'on rendra la vie plus minable. On ne risque pas ainsi de voir la puissance de vie qui traverse une œuvre. On a tout écrasé d'avance. (...)
Lawrence reprochait à la littérature française d'être incurablement intellectuelle, idéologique et idéaliste, essentiellement critique, critique de la vie plutôt que créatrice de vie. Haïr, vouloir être aimé, mais une grande impuissance à aimer et à admirer. En vérité écrire n'a pas sa fin en soi-même, précisément parce que la vie n'est pas quelque chose de personnel. Ou plutôt le but de l'écriture, c'est de porter la vie à l'état d'une puissance non personnelle. »

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Let me present ma nouvelle JEUNE PREMIERE. Julie Menut. Mais donnez-moi un théâtre, je vous la mets en scène…


Photo Anne Issermann.

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