Juste avant les vacances
Je vais faire un spectacle, c’est curieux, le spectacle existe déjà et il n’y a pas de spectacle, je ne le vois pas, je le vois et je ne le vois pas, peut-être qu’il n’y aura pas de spectacle, je n’sais pas, il y a un spectacle, il y a du public, je ne vois pas le spectacle, je ne vois pas quel spectacle, je ne vois personne, je ne vois pas d’acteurs, je ne vois… je ne me vois pas, même moi, je ne me vois pas, dans le spectacle que je vois et que je me vois ne pas voir. Je suis dans le public ? Le public est là ? Sur le plateau il y a de la terre, il y a des manutentionnaires, il y a autant de monde, autant de gens sur le plateau que dans le public, c’est un spectacle où le public regarde le public, c’est un effet miroir, il n’y a rien à voir, rien de rien de rien de rien si l’on ne sait pas voir – et l’on ne sait pas voir. C’est la rue, c’est que la rue, oui, la rue, le sommeil, la rue, l’absence de passion, sa présence à lui, à elle, mais le sommeil, la vie, la journée, le soleil, la nuit, le recommencement, le bonheur, autre mot ? « vanité ».