Wednesday, May 11, 2011

Salut, Aïssa,

Dis-moi, tu es joignable maintenant par mail ?
Tu peux m'aider concernant le projet de septembre, le formuler autour de l'opérette, dans le théâtre de l'Œuvre, avec aussi les vieux ? C'est ce qu'on me propose et je trouve ça super – mais est-ce possible ?
Hubert Colas propose qu'on se reparle pour actOral. Il a sûrement très peu ou zéro argent, mais peut-être faut-il le mettre dans le coup aussi ?...

J'espère que tu recevras ça et pourras me répondre (je ne me souviens plus dans quelle région du monde ou de l'âme tu as disparu...)

Moi, c'est Berlin, là, jusqu'au 24, région du monde et de l'âme, certainement...

Bises

YN

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Je t'ai pas répondu, sorry (y avait des choses où tu me demandais mon avis...)
Je suis à Berlin en ce moment avec des élèves du TNB de Rennes.
Oui, la salle, ce qu'il faut décider (malheureusement avant de la (re)voir), c'est l'horaire, profiter de la lumière du jour un peu, beaucoup, passionnément... 19h, 19h30, 20h ?

Le TCI (la galerie), oui, ce serait super ! Les dates de représentations sont du 1er au 17 décembre, 13 fois. Problème de budget énorme car pour le moment ils ne me donnent quasiment pas plus que pour la seule représentation de Bruxelles ! Donc je me suis résolu (on ne refuse pas une salle à Paris) à jouer sans lumière. Mais si on trouve une solution, bien sûr que je t'attends ! C'est sublime ce que tu as fait à Bruxelles... Et ça se voit sur les photos de Marc... (qu'il faut que je te passe en dvd...) Je vais les montrer, les photos de Marc, au centre culturel suisse, le 9 juin. Une performance (où je vidéo-projette) qui s'appelle : Hommage Domage.

Des bises

YvNo

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Chien blond (animal nocturne)

Petit journal de bord (d'un stagiaire)


A la question « Faut-il coucher pour réussir ? », il répond oui. Sans hésitation.
D'ailleurs, il encourage à se laisser tripoter. Ou, plus précisément, à le tripoter. « Mais tu vois comme Felix a tout compris ? Lui, il me cajole, m'embrasse, me caresse le torse, me lèche les aisselles… » Alors, oui, je comprends mieux ce qu'il attend de nous. « Oh, comme tu es jaloux ! – Mais non. – Si, tu es jaloux ! » Parce qu'après trois semaines de travail, il prétend me connaître. « Je trouve que tu es bien compliqué. » Pourtant j'avais dit oui au costume. Je m'étais mis en bas résille sans broncher. Violet. Avec un costume de prince pour le haut. Trop petit. Et torse nu. Les couilles à l'air. « Ça serait bien que tu mettes ta main devant, comme un jeune prince qui a oublié de mettre sa coque avant d'aller danser. » Et puis, après, les costumes, c'est de la merde. C'est répressif. Ce qu'il faut, c'est le bruit de la chasse d'eau des chiottes. Le faux-semblant, c'est has been. Il faut toucher du réel, quoi. Alors, maintenant, c'est en jean, chemise et surtout pas de perruque. On troque les paillettes pour la moustache. Fini l'ère de la tapette. On est viril au plateau.

Je suis un peu perdu.

« Tu rames pas un peu, là ? C'est la barque au milieu du Sahara, ce que tu nous fais. – Je comprends pas tout… – Oh, mais, moi, je suis l'école de la rêverie et de la confusion ! Peu importe la méthode, ce qui importe, c'est le résultat ! »

« Qu'on ne nous reproche donc point le manque de clarté, puisque nous en faisons profession. »

Simon Pédé, pourquoi lui as-tu filé cette citation de Pascal ? Maintenant il se planque derrière, ce chien blond.

Se plier au jeu. Partir sur le principe que c'est une pédagogie qui commence dans les ténèbres de la nuit. Je la joue romantique allemand pour que ça rentre dans le cadre du stage. Oui, Yves-Noël aime nous perdre dans le noir. D'ailleurs, il parle souvent de labyrinthe ou de backroom. Ce n'est pas par défi ou pour mettre un esprit cartésien comme le mien à l'envers. Non. C'est juste qu'il est un animal nocturne fait pour voir dans la nuit, ce salaud. Si on se perd dans les couloirs sombres du Berghain, c'est pour trouver l'éclair de la grâce qui ne peut luire que dans la nuit la plus extrême. Un peu comme ce qu'il essaye de me transmettre… Une obscurité qui n'existe qu'en vue de l'aurore qui se prépare en elle. Alors puisque Dieu est un dieu caché, je vais aller me paumer dans les couloirs sombres. C'est promis. En espérant qu'il y ait des stroboscopes.

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