D ans la lumière de neige

Simon Espalieu, vêtements Jean Colonna

Titre magnifique (déja pris) : Le Chien noir du chagrin

« cœur contre cœur et âme pour âme »

L e Prince Hamlet

« Le prince, c’est l’homme qui a pris conscience que ce dont il se sentait embarrassé dans ce monde, ses faiblesses, sa vulnérabilité, sont les éléments mêmes qui le rendent aimable aux yeux de la véritable divinité. Le prince, c’est l’homme dont la matière peut être transformée en or à partir du moment où ses faiblesses ne sont plus perçues par lui comme des défauts à corriger, mais comme les portes d’accès à ce qu’il peut y avoir de gracieux ou de divin en lui. Il faut penser le prince gnostique comme l’acteur burlesque, de Buster Keaton jusqu’à Jim Carrey, de Charlie Chaplin jusqu’à Pierre Richard : tout ce qui fait le fond de son malheur — sa malchance, sa maladresse, sa distraction — est ce qui le rend gracieux aux yeux des spectateurs. Ce n’est pas une malédiction que d’être maladroit et distrait, mais un signe d’élection. Ce ne sont jamais les « forts » que le spectateurs aiment, ce sont les éclopés. La véritable divinité voit l’homme de la même façon : ce qu’elle estime gracieux, ce sont ses maladresses, ses malchances, sa fragilité, sa timidité, ses bégaiements et ses trébuchements. »

R oyaume

« la revendication imprescriptible des droits de l’existence poétique sur l’horreur du monde profane »

L 'Ombre

Simon Espalieu

F évrier 2018

Hier en allant chercher les journaux, j’ai regardé, bien exposé — le kiosquier m'a dit que ça se vendait — un magazine, « France actuelle », je crois, où il y avait en première page parmi d'autres affolantes nouvelles : « Inquiétude sur la santé de Johnny ». A l’intérieur, deux pages, quand même, sur tout ça, ça ne va pas très bien, les inquiétudes de Lætitia, etc. J'ai trouvé ça incroyable — et merveilleux, au final, qu'il y ait sur cette terre, près de chez moi, des personnes assez naïves pour dépenser 1€ (je crois) pour n'importe quoi, disons, à ce point ! C'est de toute façon pour se distraire le cerveau, pour se le remplir par rien, alors pourquoi pas l'inquiétude sur la santé de Johnny après sa mort... J’ai vérifié la date de la publication, oui, nous étions bien en...

« Chaque homme porte en lui un monde composé de tout ce qu’il a vu et aimé et où il rentre sans cesse, alors même qu’il parcourt et semble habiter un monde étranger. »

L 'Extérieur

Simon Espalieu

L a Gravité

Doux jésus, la tronche que je tire.

Merci pour les photos, elles sont belles !

Oh, c’est sans doute moi qui projette, quand je les ai prises et quand je les ai choisies (y en a peut-être d’autres plus rigolotes)… Je suis assez dans la gravité en ce moment (Hamlet…)

J’ai envoyé ta photo avec la robe au vendeur de Jean Colonna, Frédéric, il a trouvé très beau...

YN

« L iving is easy with eyes closed »

Simon Espalieu

C onseils à Aidan

Sois de l’autre côté, dans la lumière de la lumière et l’invisible de l’invisible, c’est-à-dire :

Souviens-toi de ta véritable identité (divine) (et microscopique)

Laisse faire

Sois passant

Soit : 

Remember — Let go — Move on

H amlet des cavernes

A L’occasion de la 20^e édition du festival Artdanthé, le chorégraphe Yves-Noël Genod imagine un spectacle inspiré par et titré Hamlet, qui sera présenté au Théâtre de Vanves le 13 mars 2018 à 20h30.

Pour cette nouvelle création, le chorégraphe cherche des participants bénévoles masculins de tout âge, ayant de préférence une pratique régulière en danse ou en cirque (ce n’est pas obligatoire).

Chevelus et barbus sont les bienvenus en vue de constituer une troupe shakespearienne imaginaire.

Un premier rendez-vous qui permettra de sélectionner les participants aura lieu le 19 février à partir de 18h (sur inscription).

Information & inscription auprès de Sarah Becher : s.becher@ville-vanves.fr

C asting

L 'Artiste transparent

Edgar Allan Torres est un artiste transparent et métamorphique, une sensibilité à fleur de peau, une intuition, oui, une métamorphose. Il a pensé d’abord à la photographie puis à la scène, tout cela sans limitation, tout cela, ombre et lumière, est mêlé, tout va converger un jour. J’ai eu la chance (le plaisir) de travailler avec lui sur mon dernier workshop Fabrique de star, en novembre dernier, qui a donné lieu à deux représentations à l’Arsenic. Il a été merveilleux, il a compris tout tout de suite, même ce qu’il n’a pas compris, a tout inventé, transparent comme un elfe shakespearien (son rôle dans le spectacle). Il ne veut pas le pouvoir extérieur, mais il est attentif à sa bonté, la puissance intérieure, respectueux. Auparavant, j’avais déjà essayé de le faire venir à Paris pour La Beauté contemporaine (à la Ménagerie de verre), mais il était pris par son école. Nous avions été mis en contact par une amie commune avec raison pleine d’enthousiasme. Accordez toute votre attention, je vous prie, à sa candidature, 

Yves-Noël Genod 

« People asking questions lost in confusion

Well I tell them there's no problem

Only solutions

Well they shake their heads and they look at me as if I've lost my mind

I tell them there's no hurry…

I'm just sitting here doing time »

C e que tu dois jouer (ou vivre) Aidan le plus près possible de ce que tu joues (ou vis)

« Si la divinité est le plus faible des êtres possibles, pour la défendre, il faut se faire soi-même faible. Si la divinité est sans pouvoir, il faut se faire soi-même puissance sans pouvoir. Si la divinité est invisible, il faut se faire soi-même imperceptible. Comme dans un conte célèbre, seul l'enfant est assez petit et donc assez libre pour pouvoir dire que le roi est nu. Et seul l'oublié est assez faible pour pouvoir dire que le monde est une illusion dont il s'est délivré. »

L es Extraordinaires

« J'ai toujours pensé que les gens extraordinaires ne laissaient pas de traces. Ceux que nous sommes appelés à trouver extraordinaires le sont bien sûr tout de même un peu, mais forcément un peu moins. Ils sont moins mauvais que la plupart d'entre nous, mais beaucoup moins bons que ceux que nous ne connaîtront jamais. J'ai toujours pensé que les héros restent invisibles, et invisibles jusqu'à eux-mêmes. Ils combattent dans l'ombre et triomphent dans l'ombre de l'ombre. 

J'ai toujours pensé que les gens extraordinaires en connaissaient assez sur tout le monde pour comprendre n'importe qui et ne cherchaient spécialement à être connus de personne. Nous ne seront jamais aussi extraordinaires qu'eux, mais, plus nous nous passionneront pour eux, plus nous essayerons de percer le mystère qu'ils suggèrent quand nous croisons leurs destins, plus ils partageront avec nous le repos qu'ils ont acquis et le Royaume qu'ils ont atteints. Nous ne devrions nous passionner que pour ceux qui laissent le moins de traces possibles. »