Saturday, May 18, 2013

Titre d’un spectacle


Michel va faire une marche arrière



Michel, c’est Michel Jurovicz chez qui je logeais à Bruxelles et qui a aussi une voiture. Michel a dû faire une marche arrière, en tout cas la phrase a été prononcée... à moins que ce soit un autre Michel... En fait, vous savez pourquoi je tiens ce blog : parce que je ne me souviens de rien. C’est ma mémoire extérieure. Sous ce titre que je recopie dans mon carnet, je lis aussi : « J’adorerais faire des spectacles rapides et qui tourneraient dans le monde entier. » Oui, mais le créneau est pris : Les Chiens de Navarre. Et ils sont bons, en plus !

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Th. Ferrand marque son affection de jeune chien fidèle








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J'avoue j'en ai bavé pas vous


Bonjour Judith, c'est Yves-Noël. Vous allez bien ? Le Rond-Point m'a demandé mes projets, mes envies et j'ai parlé de vous — que dis-je ? j'ai juste prononcé votre nom et Nicolas Roux (que vous connaissez sans doute) est rentré en transe ; il s'est exclamé : « Alors, là, je signe tout de suite ! » Vous ne voudriez donc pas que l'on fasse qqch ensemble au Rond-Point la saison 2014/2015 ? Bien à vous, Yves-Noël.   



Cher Yves-Noël, merci pour votre fabuleux message : ça me touche beaucoup et, même si je n'ai pas vu votre travail, je vous apprécie fort.
Le truc, c'est que je vis une forme d'embouteillage de projets en ce moment qui s'étend jusqu'à cette période dont vous parlez et que mon instinct me pousse à faire un certain vide... Déjà pour honorer certaines propositions de cinéma qui ne peuvent pas toujours cohabiter avec les nombreuses tournées prévues... Et puis parce que j'ai besoin de ce temps pour qu'en moi aussi émerge qqch de nouveau.
Je serai heureuse de vous découvrir aussi en tant que spectatrice !
Je vous souhaite les meilleures réalisations. 
Tout bien à vous,
Judith.   



Je comprends très bien ! Bon, j'ai transmis à Nicolas qui, lui, a beaucoup pleuré, mais, moi, je suis plus raisonnable, je suis moi-même acteur et je comprends très bien. À bientôt de vous revoir. De toute façon, on en reparlera pendant 1000 ans... Bises, Yves-Noël.    



Mais oui, Yves-Noël ! 
Bises à vous.

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Je ne sais pas


« Je ne sais pas parler. Ma langue ne sert point mon cœur, et je mourrai sans m’être fait comprendre, comme un muet dans une prison. »

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« l’aspiration intime, l’appel de l’ailleurs ou du destin, les bondissements du corps, l’exultation des sens, la soif furieuse d’une vie effrayante » 

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Des œufs, des fruits, de la quiche



« Ce dont je parle c’est d’acteurs auteurs. Ils écrivent pendant la représentation en partie dans des scènes d’improvisation. Pour ça, il leur faut se mettre dans d’autres conditions, d’autres états que les zones de production d’intentions par rapport à un texte. Il leur faut ce courage d’artiste à se tenir sur une scène. Je ne crois pas que l'acteur ne soit que l'ami (le passeur) des poètes. L'acteur est aussi poète. Mais il lui faut se dégager de la pression qui pèse sur lui, qui vient de la valeur prêtée au théâtre, au texte, à l’incarnation. Dès le départ, cette lourdeur fausse les corps, et empêche de passer « du corps ». Donner plus de corps aux spectateurs, c’est autre une façon de parler d’un spectateur « actif ». »

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Chérie, si on se faisait un petit Chiens de Navarre, ce soir ?


Encore une fois, j’ai été en plein rêve au théâtre des Bouffes du Nord (et ce rêve perpétue). Le théâtre-grotte. J’ai vu quelques fois, quand même, des choses très ratées aux Bouffes du Nord, mais, pourtant, il est invraisemblable d’y rater qqch. S’il fallait que la vie soit bonne et douce, elle le serait aux Bouffes du Nord. Cette fois, j’étais un peu sur le côté, au parterre, et je voyais bien l’ensemble circulaire que formait le théâtre, la scène et la salle, la piste de cirque ; l’effet était renforcé parce qu’il y avait une tourbe sèche au sol, un peu comme la sciure de la piste. C’était pour Les Chiens  de Navarre dans Quand je pense qu’on va vieillir ensemble. Encore une fois, comme lors de mes meilleures soirées dans ce théâtre, j’avais oublié mes lentilles. La « logique floue ». Il faut être précis dans le flou : la précision était sur le plateau. Je n’avais pas vu de spectacle des Chiens de Navarre depuis la générale de leur premier spectacle à Gennevilliers à cause d’une crise de jalousie de Jean-Christophe Meurisse qui m’avait aboyé dessus au moment du transfert de Thomas Scimeca dans leur club. J’avais subi la même avanie avec les Perez-Boussiron pour Marlène. Moi, j’étais ravi que Marlène ou Thomas rejoignent ces groupes forts et plus habilités que moi à leur assurer du travail — pourquoi fallait-il qu’en plus on me le fasse payer ? Mystère de l’inconscient. Toujours est-il que Toto était merveilleux dans ce spectacle. Thomas avait vu que j’étais sur le côté et, moi, j’avais vu qu’il avait vu : je savais qu’il allait jouer pour moi, qu’il n’allait pas m’oublier — eh, oui, Thomas a de ces attentions... Je savais qu’il était touché que je vienne le voir, après l’avoir dédaigné pendant tant d’années, après l’engueulade de Beaubourg. Tout cela faisait que j’étais en plein rêve. Et le spectacle — et sa poésie réaliste — on pourrait même dire sa poésie vulgaire, mais ce serait positif — ne le démentait pas, renforçait cet effet « la vie est un songe ». En fait, je découvrais, ni plus ni moins, un pan de réalité. Un pan du rideau se soulevait, un voile. C’est avec le cœur qu’on connait la réalité. On n’en connait toujours qu’un bout, qu’un amour. Les Chiens de Navarre avait bien bossé pendant toutes ces années. Ils étaient maintenant au sommet, leur art était maintenant grand public et le grand public était grand car libéré, libéré par le rire. Ils avaient inventé une nouvelle forme de rire (même si, je ne sais pas pourquoi, je pensais un peu aux Monty Python). C’était une forme qu’on pouvait retrouver dans la vie. Il fallait l’inventer. J’étais bouleversé de voir Toto enfin à l’Olympia. Phrase culte : il y en aurait des pages, disons : « Si on est une friandise pour soi, on devient un bonbon pour les autres ». J’ai adoré !  Seul bémol : les autres sont bons aussi.

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L'Appartement de Bruxelles




















































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