Époque féline des hommes fous, une vision de Violette Villard
Ciao Yves-Noël,
J'ignore si tu connais l'acteur fétiche d'Éléonore Weber,
celui de ses pièces et de ce film…
Vu ce jour son Hors Piste à elle
qu'elle nomme Les hommes sans gravité.
Mathieu Montagnier, c'est le nom, je crois
de cet acteur à la tonalité Genodienne –
texture-ossature-oralité –
qui tout à la fois fait songer
à ton Hamlet et à ton timbre.
À revoir cet Hamlet de verre à la Ménagerie
comme désossé et scalpé de lui-même,
j'ai pensé que tu nous livrais là
cette époque féline des hommes-trous
ou une époque sauvage des hommes-failles
tentant avec sécrétions et saillies des corps –
veine-trempe-sexe-fesse-salive –
l'haleine à venir d'une nouvelle économie psychique.
J'aime assez cette idée que Les hommes sans gravité
d'Éléonore Weber dans leur transit a-sexuel
et donc leurs migrations très mythiques
se retrouvent dans ton Hamlet,
errants d'une chair qui se subsume
d'être à chaque seconde blessée à mort,
traversée à crue et croissante de ses creux du désir –
et radieuse de son avidité essentielle
échouée et élue.
L'homme sans gravité, c'est aussi le titre
d'un texte d'un psychanalyste : Charles Melman –
« Notre âge ne sait plus tenir le coupant,
le rasoir du Réel, son défaut vital. » –
Du coup, dit-il, nous exigeons
un devoir-avoir Tout –
tel un jouir à tout bout de champ
sans comprendre un devoir n'être rien
pour vivre à portée de la vérité
dans l'interstice de la faille,
démantelés, mais attelés
à l'énergie du désir
comme après sa catastrophe.
Ce sont ces hommes fous de séisme,
saints du désir
que j'ai dû voir lors de ta générale, le 15
et cet après-midi Beaubourg.
« Le mort-piste. »,
dit Éléonore.
Les saints, paraît-il, vivent de ce rien
qui fait l'humain cannibale
de ne pouvoir l'être –
et toujours
s'emparer-parer-savoir arquer
parures et figures de l'être armé
pour tenir bon la figure de proue
de l'humain aléatoire de tout,
la position précaire.
Les saints vivent
vêtus de souffle et d'air,
d'extase et d'inertie
telle une euphorie lente
et sans doute est-ce eux
dans leur carnations fin-mars 2008
lisière avril – montée des fils –
qui ont lieu rue Lèchevin...
Bravo et Salut à toi, Yves-Noël, toujours
pour les nages dans le ciel,
VV
J'ignore si tu connais l'acteur fétiche d'Éléonore Weber,
celui de ses pièces et de ce film…
Vu ce jour son Hors Piste à elle
qu'elle nomme Les hommes sans gravité.
Mathieu Montagnier, c'est le nom, je crois
de cet acteur à la tonalité Genodienne –
texture-ossature-oralité –
qui tout à la fois fait songer
à ton Hamlet et à ton timbre.
À revoir cet Hamlet de verre à la Ménagerie
comme désossé et scalpé de lui-même,
j'ai pensé que tu nous livrais là
cette époque féline des hommes-trous
ou une époque sauvage des hommes-failles
tentant avec sécrétions et saillies des corps –
veine-trempe-sexe-fesse-salive –
l'haleine à venir d'une nouvelle économie psychique.
J'aime assez cette idée que Les hommes sans gravité
d'Éléonore Weber dans leur transit a-sexuel
et donc leurs migrations très mythiques
se retrouvent dans ton Hamlet,
errants d'une chair qui se subsume
d'être à chaque seconde blessée à mort,
traversée à crue et croissante de ses creux du désir –
et radieuse de son avidité essentielle
échouée et élue.
L'homme sans gravité, c'est aussi le titre
d'un texte d'un psychanalyste : Charles Melman –
« Notre âge ne sait plus tenir le coupant,
le rasoir du Réel, son défaut vital. » –
Du coup, dit-il, nous exigeons
un devoir-avoir Tout –
tel un jouir à tout bout de champ
sans comprendre un devoir n'être rien
pour vivre à portée de la vérité
dans l'interstice de la faille,
démantelés, mais attelés
à l'énergie du désir
comme après sa catastrophe.
Ce sont ces hommes fous de séisme,
saints du désir
que j'ai dû voir lors de ta générale, le 15
et cet après-midi Beaubourg.
« Le mort-piste. »,
dit Éléonore.
Les saints, paraît-il, vivent de ce rien
qui fait l'humain cannibale
de ne pouvoir l'être –
et toujours
s'emparer-parer-savoir arquer
parures et figures de l'être armé
pour tenir bon la figure de proue
de l'humain aléatoire de tout,
la position précaire.
Les saints vivent
vêtus de souffle et d'air,
d'extase et d'inertie
telle une euphorie lente
et sans doute est-ce eux
dans leur carnations fin-mars 2008
lisière avril – montée des fils –
qui ont lieu rue Lèchevin...
Bravo et Salut à toi, Yves-Noël, toujours
pour les nages dans le ciel,
VV