Saturday, March 29, 2008

Époque féline des hommes fous, une vision de Violette Villard

Ciao Yves-Noël,

J'ignore si tu connais l'acteur fétiche d'Éléonore Weber,
celui de ses pièces et de ce film…
Vu ce jour son Hors Piste à elle
qu'elle nomme Les hommes sans gravité.
Mathieu Montagnier, c'est le nom, je crois
de cet acteur à la tonalité Genodienne –
texture-ossature-oralité –
qui tout à la fois fait songer
à ton Hamlet et à ton timbre.

À revoir cet Hamlet de verre à la Ménagerie
comme désossé et scalpé de lui-même,
j'ai pensé que tu nous livrais là
cette époque féline des hommes-trous
ou une époque sauvage des hommes-failles
tentant avec sécrétions et saillies des corps –
veine-trempe-sexe-fesse-salive –
l'haleine à venir d'une nouvelle économie psychique.

J'aime assez cette idée que Les hommes sans gravité
d'Éléonore Weber dans leur transit a-sexuel
et donc leurs migrations très mythiques
se retrouvent dans ton Hamlet,
errants d'une chair qui se subsume
d'être à chaque seconde blessée à mort,
traversée à crue et croissante de ses creux du désir –
et radieuse de son avidité essentielle
échouée et élue.

L'homme sans gravité, c'est aussi le titre
d'un texte d'un psychanalyste : Charles Melman –
« Notre âge ne sait plus tenir le coupant,
le rasoir du Réel, son défaut vital. » –
Du coup, dit-il, nous exigeons
un devoir-avoir Tout –
tel un jouir à tout bout de champ
sans comprendre un devoir n'être rien
pour vivre à portée de la vérité
dans l'interstice de la faille,
démantelés, mais attelés
à l'énergie du désir
comme après sa catastrophe.
Ce sont ces hommes fous de séisme,
saints du désir
que j'ai dû voir lors de ta générale, le 15
et cet après-midi Beaubourg.
« Le mort-piste. »,
dit Éléonore.

Les saints, paraît-il, vivent de ce rien
qui fait l'humain cannibale
de ne pouvoir l'être –
et toujours
s'emparer-parer-savoir arquer
parures et figures de l'être armé
pour tenir bon la figure de proue
de l'humain aléatoire de tout,
la position précaire.
Les saints vivent
vêtus de souffle et d'air,
d'extase et d'inertie
telle une euphorie lente
et sans doute est-ce eux
dans leur carnations fin-mars 2008
lisière avril – montée des fils –
qui ont lieu rue Lèchevin...

Bravo et Salut à toi, Yves-Noël, toujours
pour les nages dans le ciel,
VV

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Cette part de la Vision
Que le Mot voulait recouvrir

(Emily Dickinson)










Des sempiternelles images / The boss / Ne pas vivre les journées en totalité / Ça n’a aucune importance / Une vidéo suffit / Des lions et des gnous / Du crocodile qui est de la partie / Et des touristes / « This is a huge buffalo, a huge buffalo. » / Quel paradis absurde ! / La douleur se gâche / Michelle Obama and the politics of candor / He was on top of the world / Chess table / Le théâtre plus bête que la télé. La télé du pauvre. – Mais quel pauvre ? / A toujours eu de la classe / Les souvenirs remontent à la surface / S’il y avait une chose qu’ils avaient en commun, c’était bien l’alcool / Temps suspendu au salon / Je hais les théâtres / Ma mère faisait d’un lit de paille un lit à baldaquin / Comme si c’était hier / Cette unique robe dessine quand même si bien mes hanches / J’étais ailleurs, à ce moment-là, je baignais dans le whisky / Diling, diling, j’appelle la police / Contre le théâtre jeune / La maturité, c’est de ne pas répéter les mots comme à l’école / C’est un rituel, une règle ancienne / Il a visité, avec ta mère, un château / Tout est ouvert, à priori / Les guirlandes de la ville / Clôture – disparaître / Pourtant la ville est là / Par la fenêtre du métro / La vitre usée par la neige transparente / La richesse comme si c’était la richesse / Des clichés de lumière / Le rapport aux animaux / Tout est question que l’autre s’intéresse à ce que tu dis. (Comme en espagnol) / L’équation / Je ne suis pas un collectionneur et, s’il ne tenait qu’à moi, l’art pourrait disparaître, je resterais de marbre / Un Seigneur noir – un Dieu noir / Il se demande si Dieu est bienfaisant / L’effet papillon n’est plus seulement une belle expression poétique / Le nez intense / Des éléphants nagent dans de l’eau / Violence des acteurs, gratuite / The inevitable collusion / Le lion et les oiseaux / Tiger piédestal / Pied dogs from the Pyrenees / The sea is calm through the video camera / Et l’espace et le temps / La musique rare / Les jours larges / Bloodthirsty killers / Le beau ciel gronde / Enfin l’éveil ! / Il est noir / Il est juin / La promesse du matin prochain, du départ / Quelles ouvertures ? la montagne… la plaine… l’eau… / Des morceaux de papiers, des morceaux de tomates / Mangées, absentes / Et le noir de la nuit / Le beau noir du drap / Le bel éveil / Le puit, le puit si profond de la nature du fond / Le puit noir comme le soleil / L’eau lointaine / Le poinçonneur Lalala / Ce qui est, en revanche, sur la cascade / Entre les lignes de la lumière / L’écriture engendre l’écriture / En un impossible instant l’étoffe déchirée / Être le génie de rien / Le champion d’aucun manque / « La douleur des intermittents est un affreux spectacle. » / Est une phrase perdue / (Dans un sens désolé) / L’amour, le même / Le réfugié / Le café électricité / La vitre usée par la richesse transparente / Le langage de l’enthousiasme / « Je t’aime » / La journée est lumineuse / La journée inattendue / À l’intérieur s’ouvre et le corps gonfle / Lauriane arrive avec une valise remplie de billets / Gangsters of love / Grâce au grand appartement que j’ai loué en plein centre de la ville / Un bouquet de renoncules, une correspondance de François Truffaut / Docteur chez Dior / Mariage chic / Le cœur n’est pas moderne / Du café ! – On en a / Il faut que je lise / Le papa fou / Dès le matin, il faut de la joie / Mettez de la joie dans la rue / Le petit Mexicain / Il faut savoir tuer l’œuf dans l’plat / Mettre Mozart, papa ! / Lumière du ciel / La lumière qui nous accompagne toute la journée / Bravo mon ami le poteau ! / Pluie enfin / Danger des costumes, danger des décors / L’au-delà – version jour / version soir / Fêtes précieuses / Ça veut dire que tu t’endors cent fois, mille fois trop tard ! / Ah, oui, oui, oui, c’est très intéressant… sur la précarité du désir… / La sympathie et la chaleur qui émanaient de toute sa personne / Les chiffres au féminin / Le médium est traversé, transparent / Les nuages se penchaient, mais avec baroque / Et / mais la nuit baisse / La gare avec les grandes fenêtres / Et Greta Garbo était là aussi qui découpait le gâteau / Entre chien et loup dans les villes / Les nuages Marie / My wife and me live like a dream / Une part d’eux-mêmes / The general mood / Sait-on jamais ce qu’on va dire ? / Une seule bougie pour soleil / L’amour, la rue, la vitre froissés par la neige, étalés par l’amour, la rue, la vitre / Les eaux calmes remplissent – pour nager – le cœur / J’étais cette bougie / Lethargic pool / Tu me manques / Le cœur de toi me manque / L’aigreur liée à la danse / Ils sont représentatifs / Les informations du ciel / Quoi qu’il arrive, ne perdez jamais l’argent des yeux / La fin d’la soirée / Les invraisemblables beautés / Elephant Bay vers 1880 /










Yves-Noël Genod, mars 2008.

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Une performance dans l'exposition Re.noir de Bruno Perramant








Exposition Re.noir. Galerie In Situ. Photos de Fabienne Leclerc.

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