Saturday, February 02, 2013

Glace bleue

Pa-ra-no-ïa



Je ne mets pas les noms sur les photos que je publie en ce moment, ce n’est pas par mépris. Je précise. Mais notre société est devenue (à vue d’œil) si... Avant, c’est-à-dire il n’y a pas plus de quelques années, les comédiens râlaient s’ils n’avaient pas leur nom sur les photos — maintenant tout le monde (même les comédiens) rase les murs. On peut encore vivre, mais on attend d’où va venir le coup. L’inconscient. Ça ne devrait pas être nouveau. Mais je m’en aperçois de plus en plus. Pourvu que ce ne soit pas de la paranoïa comme Jean-Jacques Rousseau. Le pauvre s’est réellement fait attaquer, mais, à force, ça use les nerfs. Sauf peut-être un nom : Kataline Patkaï. Elle, elle ne comprendrait pas que je ne le mette pas. C’est elle qui m’a lancé dans ma carrière « érotique ». Les photos d’ il y a quelques années — que finalement mes nouveaux amis n’ont jamais vues... elles sont qq part enfouies, il faudrait que je retrouve les liens — et, maintenant, ce film auquel elle a exigé de participer. Mais ça va de soi, Kataline, ça va de soi... Et, tenez, une citation de Jonathan Swift que je trouve en exergue de La Conjuration des imbéciles qu’apporte avec lui Arnaud Guy : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. » Ça devrait nous rassurer ! Mais surtout ne pas se reconnaître comme un génie !

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Rien n'aura eu lieu que le lieu

Le Mystère est aussi une glace



:-) j’étais triste de ne pas être avec vous aujourd’hui... Je commence à aller mieux... J’ai adoré être à Avenue Fuck ! Je t’embrasse, d.

Hé, hé, t’as été la reine du bordel ! Ça nous a fait du bien de travailler, même 2 jours... Bises, Yvno






Oui, Christine a été bien, la chatte à l’air, vautrée dans la salle de bain bling-bling (au tel avec son mec), etc. Je regarde. Toi, dans la baignoire avec Kataline, c’est très beau ! De toute façon, ça a encore été un bonheur de t’avoir avec moi dans ce travail, merci infiniment, YN

Hooooo... Merci Yves-No pour ton gentil mot qui me fait très plaisir ! Pour moi aussi, c’était super agréable de bosser avec toi :-) A très vite, j’espère, bises bises *

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Lui

Netteté originelle des contours



Tous ces gens qui vivaient des vies avaient des solutions différentes de la mienne...

Le secret, c’est d’être accroché à l’enfance

Les princesses et les putains

Je n’ai plus rien que mon cheval

Ma solitude dérisoire à laquelle je suis si attaché...

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Femme

Titre
Mon narcissisme infini

J’aimais bien cette fraction de Paris dans laquelle je me cantonais à présent. 

J’étais un peu désespéré, un peu déprimé, parce qu’une amie que j’aimais beaucoup, qui comptait sans doute déjà trop dans ma vie avait détesté un travail que j’avais fait et que je lui avais montré avant tous les autres ; ce qui faisait que je ne l’avais, du coup, montré à personne d’autre. Bien sûr, ce n’était pas la fin du monde — mais qu’est-ce que le monde et qu’est-ce que la fin ?

Mais j’avais parlé avec Fanny et Marc, il y avait aussi Grégoire, le performer Will Rawls, Léa (qui dirige la librairie Les libres champs) et Arnaud Guy au bistrot du Centre en face du Centre Pompidou. Il faisait froid, nous étions dehors à cause de ceux qui fumaient et ça allait bien, en fait. J’aime beaucoup Fanny, elle ne mégote pas son amitié. Sa présence. Elle est — comme elle est — et pas mécontente de tomber sur vous. Bien au contraire. Elle a un style. Une manière de prendre la vie, d’agir dans la vie qui est comme un style. Un style de femme. Fanny, pour me présenter, avait dit : « Il fait 10 spectacles dans l’année. » « L’année dernière, Fanny, l’année dernière, cette année (et donc aussi l’année prochaine) je n’ai rien... » « I' s’plaint toujours ! » Et cette phrase m’avait fait du bien. « I' s’plaint toujours ! » Je m’étais retrouvé chez moi. C’était bien moi. Après tout, c’était encore moi. Toujours le même. Cette phrase, je la reconnaissais... Celui qui se plaint toujours. Et je me suis dit que, peut-être, la situation n’était pas si terrible parce qu’en effet, je me plaignais toujours.

En rentrant en Vélib', je reconnaissais ma vie. Après avoir trouvé cette phrase que j’ai déjà écrite plus haut. « J’aimais bien cette fraction de Paris dans laquelle je me cantonais à présent : chez moi », j’avais remarqué ce slogan dans une publicité : « Le temp passe, oui, et alors ? » J’aimais qu’il fasse froid, j’aimais l’effort sur le lourd vélo, j’aimais le quartier qui n’était pas riche, gare de l’Est, qui n’était plus l’avenue Foch ni Versailles ni la villa Alésia, non, mais, cette vie, mille fois vécue, mille fois ennuyeuse, c’était ma vie, c’était moi et j’étais encore là, oui, j’étais encore au monde. 2 amoureux s’embrassaient et, maintenant, je voyais leur sexes qui allaient s’emboiter. Je voyais leur bonheur, leur confiance. Deux amoureux se tenaient par la main, leur silence. Ou par la taille. 2 fois 2 amoureux. Je remarquais les amoureux. 

J’aimais la vie, c’était désespérant. Même de mon petit milieu, même de ma petite lucarne, j’aimais la vie ! J’avais fait 3 remarques à Arnaud à propos de la reprise de son travail sur Autoportrait, d’Edouard Levé. (Il m’avait demandé.) La première, je crois, c’était que l’intérêt de ce livre, pour moi, son mystère, se logeait dans le montage des phrases, c’était ça, sa magie, le passage d’une phrase à une autre. (Je ne savais d’ailleurs pas comment le livre avait été fait.) Et que donc il ne fallait pas choisir une phrase par-ci, une phrase par-là, si on choisissait un extrait, il fallait le dire dans sa continuité. La deuxième remarque — oh, ça m’ennuie de m’en souvenir — si on arrêtait là ? Prenons plutôt un bon livre... Ah, oui, la troisième remarque, c’était sur le désespoir qui sous-tendait ce livre, le désespoir pur. Qui sous-tendait l’éclat de cette écriture blanche. Je disais à Arnaud combien écrire me pesait. Pas sur ce blog, ça, c’est sympa. (Je ne suis pas seul.) Mais ce livre que Liliane Giraudon m’avait demandé, si je m’y mettais, c’était me plonger dans le désespoir et, en contrepartie de la joie extrême, vivace, que j’avais de travailler quand je travaillais — par exemple ces 2 jours et demi de tournage dans l’hôtel Foch —, le livre qui me plongeait dans la maladie de la souffrance, le fond de la plainte éternelle — qui, mon Dieu ! oui, était moi — ça n’en valait pas la peine...

Je voulais la réjouissance, pas la jouissance. Ou moins. Plus de réjouissance, moins de jouissance. En fin de compte, je pensais qu’écrire un livre ne serait pas bon pour ma santé (et ne me rapporterait que du malheur). 

D’ailleurs, l’exemple de ce pauvre Edouard.

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