Thursday, May 09, 2013

Sans penser à Ann Veronica Janssens, mais maintenant que vous m'y faites penser...




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Léone


Bonsoir Yves-Noël,

J'ai découvert votre travail à Bruxelles, par l'entremise de Pierre Droulers. Votre création 1er avril (jour des fous), en 2011 à La Raffinerie, m'a beaucoup touchée. 
Je suis étudiante en dernière année d'Interprétation Dramatique à L'institut des Arts de Diffusion (IAD) à Louvain La Neuve et dans le cadre de mon master en interprétation, je dois participer à un stage en milieu professionnel. 
Lorsqu'il fut temps de me poser les questions : « avec qui passer ce stage ? », « quels furent les spectacles marquants croisés sur mon parcours ? », j'ai pensé à vous, bien que je ne connaisse pas beaucoup votre travail mais, il suscite en moi vive curiosité et intérêt. 
Je fais mon mémoire sur la Performance et suis particulièrement sensible à la transdisciplinarité des différents médiums artistiques. Le théâtre est un moyen de m'exprimer mais il ne me suffit pas. Le langage plastique, la danse, la performance sont autant de pratiques que je voudrais explorer. Je me réjouis de la perspective de découvrir de nouveaux langages esthétiques. 
J'ai un grand désir de me confronter à des réalités artistiques nouvelles et fortes, qui ne peuvent se vivre intensément au sein d'une institution scolaire. Aussi  j'essaye de développer des projets en parallèle de l'école. Ces deux dernières années j'ai eu l'occasion de jouer dans des courts et longs métrages ainsi que pour une web série et je crée des « actions furtives » dans l'espace public. 
De la mi-août à la fin octobre 2013, dans le cadre de mon stage, je souhaiterais inventer un moyen de me rendre utile afin de suivre, participer à l'une de vos créations, si vous en avez à cette période.

J'espère ne pas vous importuner avec ce message, je me suis permise de demander votre contact à ma mère, Ann Veronica Janssens, que vous aviez rencontrée durant son exposition au Wiels.

Dans l'attente de vous lire bientôt,
Bien à vous.

Léone François






Ne vous excusez pas, votre demande me flatte énormément ! Je suis touché que mon travail diffuse encore ! Cette pièce que j'adore, 1er avril...  Je suis touché particulièrement dans cette période où je ne travaille pas, où les commandes se sont arrêtés et où je dois maintenant proposer des projets, ce qui est une nouvelle démarche que je dois apprendre. Je crois que j'ai autant à apprendre que vous ! Je suis très curieux de votre travail, en tout cas, tel que vous en parlez ; donnez-moi des liens si vous en avez... Pendant votre période disponible, il y a bien qqch dont on me parle, dans un drôle de minuscule festival sur les sexualités transgenres ou je ne sais quoi, le festival s'appelle Jerk Off (!) et ça a lieu à Paris en septembre — peut-être pourrait-on en faire qqch (de cette proposition) — mais il faut trouver un lieu ; sans lieu, je suis perdu et nous ne l'avons pas encore trouvé. L'organisateur m'avait proposé un club en sous-sol, mais je ne sais pas faire ça, des performances dans des caves, moi (ou alors avec beaucoup d'argent). Il faut que ça ait à voir quand même avec la beauté... (A moins que vous ayez une idée, ce qui est possible, rien qu'en vous en parlant, il m'en viens une...)

C'est avec plaisir, en tout cas, que je continuerai d'échanger avec vous, 

Yves-Noël  

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Post Tenebras Lux


Le chef d'œuvre de mon ami Carlos Reygadas sort à Paris. Je vous le dis parce que c'est pas en lisant « Libération » que vous pourriez attraper l'envie d'aller le voir ! Pour ma part, je l'ai vu déjà plusieurs fois à Mexico, mais je retourne vendredi, 20h30, au Ciné 104, à Pantin. (Il passe aussi au Mk2 Beaubourg et Hautefeuille, je crois.) C'est le film qui m'a fait aimer (enfin !) le cinéma, qui m'a fait comprendre que j'aimais le cinéma quand je n'y comprenais rien et seulement dans ce cas (c'est-à-dire : aux chiottes les sous-titres !) Le cinéma, ça existe, ce n'est pas raconter une histoire, ça existe en soi et c'est ça qui m'excite, cette ouverture fabuleuse de la focale, certainement pas pour regarder à travers le trou de serrure d'une histoire ! Mon théâtre est de même, dans une ambition, en tout cas...

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Hôtel particulier







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Alexandrin


« Parce que c’était lui, parce que c’était moi »

(Le mélange, c’est ce qui permet à chacun de s’affirmer comme différent de l’autre.) 


Fou de Charli


Je dis à Erik que, quand nous sommes avec ses 2 enfants, cela me rappelle un livre d’Hervé Guibert que j’ai lu il y a si longtemps, je ne me rappelle plus très bien (j’étais moi-même enfant) : Voyage avec 2 enfants. 2 adultes et 2 enfants, l’un des enfants plus beau que l’autre, l’un préféré, l’autre « disgracieux », dit Hervé Guibert. Je n’ai plus ce livre, je n’ai pas la place de garder les livres ; j’aurais dû construire une bibliothèque depuis toujours et les garder depuis toujours ; j’habiterais alors une grotte de livres, ce serait beau. Au lieu de ça, la page blanche. Oui, bon — bof. Je lis sur la page des Editions de Minuit : « Le Voyage est un récit déconcertant, aussi sinueux et tortueux que la libido de l’auteur. Il y a des jours vrais, et des jours faux. » Il y a qq phrases de l’auteur aussi : « J'hésite à écrire : voyage de merde, enfants de merde. Le début du mensonge : L’écrire serait renoncer au roman ». Et puis ça qui est assez vrai : « J’ai parfois l’impression que mon moyen de séduction à l’égard des enfants est la vérité, la sincérité, alors que le moyen de séduction à notre égard est le mensonge, l’insincérité. » « L’enfant chaste », « l’enfant joli »... Charli, je pensais, ressemble à Théo. En fait, pas tant que ça, mais Théo ressemble encore à l’adolescent, à l’enfant qu’il a été. J’ai aimé l’amitié que me manifestait Charli, l’intérêt, que je pouvais être une pierre dans son intérêt de vivre. De survivre, j’ai envie de dire. Comme l’adolescence est d’un poids immense ! J’ai reconnu ce temps, ces épreuves, et ce temps qui va si vite. La prise de conscience de tout un avenir qui se dessine — tout d’un coup, il y a urgence —, mais les données sont fausses et les données qui nous échappent sont fausses autant que vraies. « Tu verras, ça se traverse, il y a une métamorphose », je lui ai dit, lorsqu’il était prostré. « Ne perds pas courage. » Et son intérêt, soudain, cet espoir, quand la soirée sort de ses rails inintéressants, ces rails d’inintérêt, quand je l’ai pris avec moi pour aller au 22, bd Boyer. La douche, etc, les cheveux. Et son intérêt pour cette réunion d’adulte, mais dans la maison d’ « un ex ex ex de ma mère ». Un nommé Vincent. Qui n’y habite plus. Plus tard, il me demandera mon iPhone non pas pour « faire des jeux », comme quand il craque, mais pour photographier pour montrer à sa mère. Il habite dans la Drôme, mais il va au collège en Ardèche (en internat). Il faut traverser le Rhône. Plus tard, il vient encore — je suis déjà au lit — me remercier pour la soirée. Ce garçon a de l’avenir. Chéri ! Erik m’a dit qu’il n’était pas de lui, que son amie l’avait conçu avec un autre à un moment où ils étaient séparés, mais que c’est lui qui l’avait élevé. J’ai oublié de demander si le petit savait ça. Je me demandais si on pense à le dire à l’intéressé, au fil des jours,  et alors quand ? ce qu’on pense à dire à n’importe qui d’autre facilement. Alors, comme j’avais oublié de le demander à Erik, j’ai imaginé que le petit venait au 22, bd Boyer avec cette histoire d’« ex ex ex » de sa mère — je me souviens m’être demandé ce qu’il avait voulu me dire avec cette suite d’ex, alors qu’un ex est un ex, point — pour retrouver les traces d’une histoire qui avait quand même un peu compté dans sa vie. Mais tout ça est imaginaire... Vincent est le prénom d’un des 2 enfants du Voyage, celui qui inspirera encore un autre livre célèbre d’Hervé Guibert : Fou de Vincent.

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L'Altérité


« L’altérité, c’est ce qui fait que personne ne peut se faire rire en se chatouillant soi même. »

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Clara Chabalier sort de chez Castellucci






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Masques


« De sorte que toute fiction est aveu et toute autobiographie est masque. Il est vain de parler de soi, mais il est impossible de parler d’autre chose. Si vous parlez de vous-même, vous passez à côté, si vous parlez d’autre chose, c’est de vous que vous parlez. »






« Godard disait que, dans « masculin », il y a « masque » et « cul » et que, dans « féminin », il n’y a rien. »

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Un texte touchant d'Arnaud Bourgoin à mon égard



Yves-Noël Genod serait ce passeur, celui qui disparaît derrière le mouvement, tendu par l'infini d'un entre-deux-points. Le passeur redonne des galons à l'héritage et à l'humilité : se faire l'allusion de tout ce qui fut et tout ce qui est, pour être certain de ricocher le monde, le voir advenir. Le passeur, c'est aussi celui qui embrasse sans distinction le réel et la scène. Dès lors, difficile de savoir si ce que nous vivons ensemble, nos errances au Pont du Diable ou au Berghain, nos lectures de la biographie de Sophie Marceau comme de l'encyclopédie des Herbes, n'est pas le meilleur spectacle qu'il m'a été donné de vivre : l'amitié notre spectacle le plus réussi. Le précieux, c'est ce qui est là ; qu'importe qu'il figure sur la scène du théâtre ou celle de la vie, cette frontière-là n'existe pas ; « le grand théâtre du monde » dont parlait Shakespeare. Lorsque Yves-Noël Genod dit qu'il ne crée rien, il faut comprendre qu'il ne projette rien : la projection, c'est la mort !






Arnaud a été mon assistant sur le troisième Hamlet (celui de Vanves) et sur le premier et troisième des stages « Jouer Dieu » à l'Hostellerie de Pontempeyrat.

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CQFD


« Croire en Dieu pour donner du sens à la vie, c’est partir du constat que la vie n’en a pas et que, par conséquent, celui qui croit en Dieu n’est pas sans savoir qu’il est vain de se conduire comme il le fait ou de croire comme il le fait — ou, plus exactement, qu’il ne le fait que pour se divertir lui-même. Voyez, c’est en cela d’ailleurs qu’on peut lire Pascal hors de toute perspective apologétique.  »

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Quelques disparitions











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Le Lac de Constance


Bonjour Olivier, est-ce qu'on peut se donner le  week-end ou c'est râpé ? Est-ce que les Bouffes seraient visitables demain (vers quelle heure ?) pour que j'essaie de trouver l'inspiration. C'est dur de décoller en quelques heures du projet Katerine qui était déjà, en fait, plus engagé que je ne pensais. Enfin, si on jouait la semaine prochaine, j'y arriverais très bien, mais, là, je suis dans l'abstrait. Il faut que je reparte du côté du lyrique... Peut-être le projet « Masterclass » est pas mal parce que ça me permet de jouer sur toutes les amplitudes, sur plusieurs niveaux de présences comme un spectacle anniversaire (Bon, les 10 ans, c'était cette année (en juin), mais, après tout, on est encore cette année.) Un spectacle-bilan qui permettrait, en même temps que de relancer les dés en complicité avec le public, de revisiter certaines figures spectaculaires comme un best of de rêve (je veux dire : onirique), comme un Magic Circus,  une grotte à souvenirs — les Bouffes du Nord comme une grotte à souvenirs — où tout est neuf et n'a jamais eu lieu, ou tout advient sans mémoire. Comme dans La Chevauchée sur le lac de Constance : « Vous parlez ou vous rêvez ? » Dans ce sens, le spectacle pourrait s'appeler Les Bouffes (ou encore 1er avril) (au lieu de Masterclass qui reste un bon titre, je trouve). C'est l'avènement de ce qui n'est jamais advenu y compris dans le souvenir. Bon. Ça commence à devenir compliqué... je vais recopier ça par mail et on verra la suite... YN

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On construit un cinéma au bout de ma rue...



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Caroline Breton, « lectrice éventuelle... », me suggère un titre : Que je m’étais arrangé avec moi-même pour que plus rien ne m’arrive... Elle l’a trouvé dans le texte, « Sortie en ville ». « Génial ! », pourrais-je m’écrier comme Marguerite Duras quand je lui avais suggéré une fois comme titre : Pour une fois que nous ne sommes pas morts, sans que je comprenne si elle criait devant son propre génie ou si  le fait d’avoir sorti une phrase de la pièce qu’elle voulait renommer — mal nommée, il est vrai : Un homme est venu me voir — valait  part de ce génie...

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Comme c'est émouvant, les Calligrammes...



Masterclass


« Rien n’aura eu lieu que le lieu. Le théâtre, c’est la matière du théâtre. On peut jouer des pièces, mais les pièces les plus réussies, celles qui restent en mémoire, sont des pièces sur le théâtre (de la même façon que la peinture parle de la peinture). En fait, il n’y a qu’un sujet, il n’y en a pas deux. Raconter des histoires — on peut toujours s’intéresser aux histoires — ou bien l’on peut s’intéresser à raconter. Moi, je ne m’intéresse qu’à raconter. »
Yves-Noël Genod

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