Sunday, April 20, 2014

P oème à la manière de Michel Houellebecq


Parmi ces choses toujours les mêmes, il y a ces choses rebattues et les autres, les inconnues, toujours les mêmes aussi, mais les inconnues — que l’on apprend…
Le temps passe avec les millions d’années. De la musique vient de New York. La nuit tombe et sereine, répétée, première fois. Il n’y a rien à dire qu’à faire durer. Durer. Durer. La procrastination parce que le temps.

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D ominique et Iggy



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H ubert et Maurice


Lire des livres plus faibles et des livres plus forts qui parlent — et comment pourrait-il en être autrement ? — de la même chose, de toujours la même chose — et comment pourrait-il en être autrement ? — puisque cette chose est la seule et unique chose qu’on puisse comprendre-ne pas comprendre, comprendre  de ne pas comprendre, et peut-être que si on en comprenait une autre, soudain — soudain comme si le cosmos s’ouvrait d’un coup, une nouvelle zone, une nouvelle « place », un nouveau vide soudainement éclairé —, on s’apercevrait que cette chose est aussi la même chose qui est déjà dans les livres faibles et les livres forts, de ceux que l’on peut lire et de ceux que l’on ne lit pas. Lire faisait peur et lire ennuyait suivant que le livre était bon et que le livre était mauvais, mais c’était bien de la même chose — irez-vous à Venise ?  — dont il s’agissait…
Je n’avais jamais rien acheté dans ma vie. J’avais gardé les vieux pulls H&M et cela faisait maintenant des dizaines d’années, dans ma tombe, que ces pulls n’étaient plus H&M, mais étaient miens. J’avais toujours été frappé comme les vêtements nous survivaient. On n'avait besoin de rien, de jamais rien, dans la vie : irez-vous à Venise ?

I n Sunshine



E cstasy

    
Julien avait de la coke et de la MDMA plein sa poche et il m'en avait proposé, excité. Il buvait beaucoup et il s'extrayait de la conversation de longues mn (je croyais parfois qu'il était parti) pour se réapprovisionner les narines — de longues mn car il y avait la queue aux toilettes de La Perle, comme je le constatais plus tard en voulant vraiment me soulager : tout le monde, à La Perle, était animé de la même intention : se nourrir aux toilettes. Oui, mais, moi, j'étais au Perrier. Oui, mais Julien, ds la rue, abordait les filles en vue d'un plan à 3 — ou à 4 — ou les couples à qui il proposait que je filme leurs ébats. Ce n'était pas sordide, tout le monde le prenait bien (avec le sourire — ou le rire), les filles n'étaient pas farouches. Il me reprochait de peu l'aider. En effet, j'étais estomaqué de son audace. On était dans Le Marais et il demandait où était « Beaubourg ». Il avait un indubitable accent, bien qu’il soit tout à fait français, m’assurait-il, qqch qu’il avait chopé au cours de ses nombreuses pérégrinations (il avait l’oreille musicienne), un mélange qui le rendait tout à fait crédible ds sa demande concernant « Beaubourg » et même crédible encore quand il avait demandé tout d’un coup, sans réfléchir, où était la Tour Eiffel (« Ah, ben, c’est loin… ») Ensuite, assez vite, il passait aux choses sérieuses et faisait comprendre à la fille ou aux filles qu’il les verrait bien allongées ou à 4 pattes, là, maintenant, assez vite. Comment suivre ? Je n’osais ouvrir la bouche. C’était drôle, il avait prononcé aussi dans la soirée — sans s’en rendre compte — l’exacte phrase de Dom Juan que mon père m’avait offerte le soir de la dernière de 1er Avril : « je me sens un cœur à aimer toute la terre ». Peut-être Julien avait-il dit : « je me sens un cœur à aimer la terre entière », mais enfin, voyez, on n’était pas loin. Une chose que je ne vous ai pas dite : Julien a de très, très belles dents, ce qui aide, indéniablement, pour le sourire… Demain, je vais faire une émission avec Aurélie Charon sur le thème d’écrire une chanson. Je pense que je proposerai le thème des dents, du genre : « Si j’avais de belles dents, je passerais à la télé, mais comme j’en ai de vilaines, je passe à la radio ». Ceux qui ont des belles dents sont pour moi des demi-dieux (voilà pourquoi je supporte de m’ennuyer en leur compagnie, CQFD). Tout ça aurait eu lieu samedi...

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« Qu’elle avait été belle et bonne, la période des pérégrinations solitaires, sans amitiés, sans inimitiés. »

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P âques 2014

   
Je ne sais pas ce qu’il s’était passé, j’avais laissé passer la possibilité d’être heureux. Bien sûr, à y regarder de près, il n’y avait vraiment pas de quoi se réjouir, mais, après tout, il y avait un remède à la lucidité : la fuite en avant, penser à autre chose, la possibilité du bonheur — et puis, de part cette possibilité du bonheur, l’émerveillement, l’émerveillement sans fin qui — avec un peu de concentration, un peu de chance et de foi — s’ensuivait. Par ex, ce matin, une pomme. Il y avait longtemps que je n’avais pas croqué dans une pomme et ces pommes qui se tenaient, décoratives, dans le compotier étaient déjà toutes ridées, il était temps — comment dit Arthur Rimbaud ? « Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres / L’eau verte pénétra ma coque de sapin » — c’est tellement beau qu’on a l’impression que ce n’est pas français, que c’est traduit d’une autre langue, beaucoup plus miraculeuse — la langue peut-être de l’ailleurs, de ce bonheur fuyant, mais, ce matin, les pommes sûres, comme des femmes, se mirent à croquer dans ma bouche, une puis l’autre puis une autre encore — les pommes biologiques — et, à l’heure où je vous parle, je ne me suis pas arrêté —

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I mmanuel (Dieu est avec nous)


(Filmé par Greg)

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