Julien avait de la coke et de
la MDMA plein sa poche et il m'en avait proposé, excité. Il buvait beaucoup et
il s'extrayait de la conversation de longues mn (je croyais parfois qu'il était
parti) pour se réapprovisionner les narines — de longues mn car il y avait la
queue aux toilettes de La Perle, comme je le constatais plus tard en voulant
vraiment me soulager : tout le monde, à La Perle, était animé de la même
intention : se nourrir aux
toilettes. Oui, mais, moi, j'étais au Perrier. Oui, mais Julien, ds la rue, abordait les filles en vue d'un plan à 3 — ou à 4 — ou les couples à qui il
proposait que je filme leurs ébats. Ce n'était pas sordide, tout le monde le
prenait bien (avec le sourire — ou le rire), les filles n'étaient pas
farouches. Il me reprochait de peu l'aider. En effet, j'étais estomaqué de son
audace. On était dans Le Marais et il demandait où était « Beaubourg ».
Il avait un indubitable accent, bien qu’il soit tout à fait français,
m’assurait-il, qqch qu’il avait chopé au cours de ses nombreuses pérégrinations (il avait l’oreille musicienne),
un mélange qui le rendait tout à fait crédible ds
sa demande concernant « Beaubourg » et même crédible encore quand il avait
demandé tout d’un coup, sans réfléchir, où était la Tour Eiffel (« Ah, ben, c’est
loin… ») Ensuite, assez vite, il passait aux choses sérieuses et faisait
comprendre à la fille ou aux
filles qu’il les verrait bien allongées ou à 4 pattes, là, maintenant, assez
vite. Comment suivre ? Je n’osais ouvrir la bouche. C’était drôle, il
avait prononcé aussi dans la soirée — sans s’en rendre compte — l’exacte phrase
de Dom Juan que mon père m’avait offerte le soir de la dernière de 1er
Avril : « je me sens un
cœur à aimer toute la terre ». Peut-être Julien avait-il dit :
« je me sens un cœur à aimer la terre entière », mais enfin, voyez,
on n’était pas loin. Une chose que je ne vous ai pas dite : Julien a de
très, très belles dents, ce qui aide, indéniablement, pour le sourire… Demain,
je vais faire une émission avec Aurélie Charon sur le thème d’écrire une
chanson. Je pense que je proposerai le thème des dents, du genre : « Si
j’avais de belles dents, je passerais à la télé, mais comme j’en ai de
vilaines, je passe à la radio ». Ceux qui ont des belles dents sont pour
moi des demi-dieux (voilà pourquoi je supporte de m’ennuyer en leur compagnie,
CQFD). Tout ça aurait eu lieu samedi...
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