La Route de Graz

Une fois, Francis Bacon a dit qu’il ne croyait pas au progrès en art, mais qu’il y croyait plus au niveau individuel. C’est exactement ce que je pense du malheur dans la vie. Je n’y crois pas de manière générale, mais j’y crois plus de manière individuelle. Mais si je commence à dire des choses comme ça, je sens qu’il me faudra écrire quinze tomes de philosophie qui ont probablement déjà été écrits et que je n’y comprendrai rien moi-même... Sans compter que, pour poser cette pensée "dîner en ville" sur mon carnet, j’ai posé my bike contre une toile d’araignée que j’ai complètement arrachée avec mes gros sabots. Heureusement, l’araignée n’a rien eu (mais tout à refaire !)

La Phrase oubliée

Arié qui est un peintre célèbre et qui joue le père de Mary Shelley a oublié une phrase le soir de la dernière :

Sans doute ma passion était-elle bercée à loisir par l’affection profonde et exclusive que vous me portiez.

C’est extrait d’une lettre du père à sa fille.
L’inceste…
"Oh, c’est pas grave… ", dit-il comme pour lui-même. Et parfois la petite fille, quand je m’excusais d’avoir oublié, moi aussi, quelque chose, disait : "It doesn’t matter." Sinon, souvent, en sortant de scène, elle me disait merci – ou : "Well done !"

"Well done !", me disait la petite fille quand nous sortions de scène.

On en reparle à l’aéroport. "Peut-être que je finirai par l’écrire sur une toile…" Oui, peut-être…

Puis Arié m’invite "quand tu veux" à loger chez lui à Bruxelles. Dans son atelier sublime. L’idée, l’image est déjà un cadeau.



Au restaurant italien, très, très tard dans la nuit, la petite fille avait chaussé les lunettes (noires) de Claude et jouait au metteur en scène. Elle jouait très, très bien avec une énergie infinie, ça n'arrêtait pas. On aurait dit qu'elle avait pris de la coke..., quelqu'un a fait remarquer...