B audelaire dans le noir

L’homme masculin de sexe qui, par je ne sais quel mystère, s’est arrêté ce matin aux halles et m’a hélé pour me réclamer un flier parce qu’on lui avait dit que « c’était bien », « Baudelaire ds le noir », qui était, voilà le mystère, harnaché d’une moto plus grande et longue qu’un cheval et dont je n’ai pas vu le visage masqué par un casque à la visière fumée ne pourrait-il, d’une aile vigoureuse, m’emporter demain matin au Pont du Gard pour que je m’y pâme ds l’onde ? je commence à avoir sacrément besoin de « laver les informations » (plus fort que l’envie de baiser). Sinon, plus prosaïquement, il me faudrait 2 beautés idéales pour, demain, dimanche 13, distribuer des tickets et servir du champagne…

L e Chant

« Elle dit aimer Baudelaire, qu’elle range parmi les plus grands. « Éternité atteinte dans une vingtaine de poèmes, affirme-t-elle. C’est parce qu’ils ne participent ni de la jeunesse, ni de la vieillesse, ni de la colère ni du bonheur ou du malheur qu’ils sont de grands poèmes. Ils ne participent que d’eux-mêmes. » Je lui demande quels sont les poèmes auxquels elle pense. Sans hésiter, elle répond : « L’Horloge », « La Chevelure », « Le Voyage », « La Mort des Amants ». »

« Elle pose enfin le livre. Elle dit que, de toute manière, plus que lire, il faut dire ainsi le texte à voix haute, c’est à ce prix-là qu’on entend mieux le chant, qu’on en saisit toutes les nuances. »

L a dernière émission

« L’art d’écouter, selon Plutarque, est fait d’une extrême solitude. »

E n vie / pas en vie

Les morts, en général, ne me touchent pas (je me souviens immédiatement des défauts des gens et je me dis : Enfin !), mais en voici une qui m’émeut, celle de ce type que je n’ai pas connu, On Kawara, et qui toute sa vie s’est contenté, par ex, de noter l’heure de son réveil ou de tweeter : « I am still alive ». Et c’était donc vrai.