D'après une photo de Dominique Issermann

V endre du rêve

Hello dear

Merci pour l’invite

Je suis au regret de décliner. J’ai un dossier à rendre pour mardi. Tu sais ce que c’est

— Non, je sais pas trop ce que c’est. J’en fais jamais des dossiers. Du coup, je décline. Il paraît que c’est la clé du succès, les dossiers. J’adore ton chien

— C’est la première fois que j’en dépose un depuis longtemps. Mais c’est une amie, directrice du musée d’art contemporain de Bruxelles qui m’a intimé d’en déposer un

Tu as raison, mon chien est formidable

Tout va bien à Ouessant ?

— Oui, il y a plein de chats (chatons, etc.), alors ç’aurait été dommage que ton Pitbull les bouffe, on n’a qu’à se dire. Miss you

— C’est un Bull Terrier, pas un Pitbull, et il a peur des chats 

— Ah, super ! viens, alors ! Les proprios rentrent que vendredi finalement. Tu feras ton dossier ici, pendant que je promènerai le chien

On se baignera sur la plage la plus froide du monde : une merveille (pureté, esthétisme…) 

La plage d’Arlan

— Tu vends du rêve, mon ami

— C’est mon métier

L es Formes d’un art mineur

[…] Concernant le verbe, disons que je m'attends du jour au lendemain à voir ton nom dans la vitrine d'une librairie

— C’est touchant, ça, mais, tu sais, pour être écrivain il faut lire beaucoup et vite (puisque le temps passe vite). Tous ceux qui sont publiés sont des lecteurs voraces ; je ne suis qu'un amateur au violon, un peintre du dimanche (que j'aimerais plutôt passer en ta jeune compagnie, tu sais)

— Ravi que ma compagnie puisse porter concurrence à celle de nos amis silencieux, mais tu as sans doute assez lu pour nous émouvoir par écrit. Je pense et J'entends beaucoup de bien de ce que tu rends publique. Bonne nuit, Yves-No

— Bonne nuit, chéri ! Je veux bien écrire si c'est pour un petit cercle avec toi dedans 

« Et le théâtre est cendre où, les soirs ineffables »

Germain Nouveau

S e baigner

Photo Dominique Issermann

L e Soir

« Si ma toile est saturée de cette vague religiosité cosmique qui m’émeut, moi, qui me rend meilleur, elle va toucher les autres en un point qu’ils ignorent de leur sensibilité. Je joins les mains errantes de la nature ; entre ces mots s’élèvent des paysages déserts, des abîmes habités, une pensée, donner couleur, forme, désir au magma qui nous entoure » 

U ne phrase d’auteur

« Passé quarante ans, tout le monde ressemble à une ville bombardée. »