Tuesday, July 03, 2012


Wilfrid Haberey 
Bonjour Yves-Noël !
Je suis un ami de Marlène. Nous nous sommes croisés dans un taxi après une représentation de ton spectacle. Je suis compositeur et vidéaste. J'aurais bien aimé prendre un café avec toi pour voir si mon travail pouvait glisser dans ton espace.
J'ai bien sûr beaucoup aimé Je m’occupe de vous personnellement et + encore.
Je ne connaissais pas tes spectacles avant, mais j'ai vu beaucoup de choses depuis sur Internet.
J'habite Lyon et serais 2 ou 3 jours à Paris à partir de ce soir.
C'est un peu nunuche comme présentation !
Je t'appellerai sur Paris si tu le veux bien et si tu es disponible
Wilfrid



C'est pas nunuche du tout ! Les amis de Marlène sont mes amis. Ce qu'il y a, dans l'immédiat, c'est que je pars de Paris justement ce soir. Je prends la bagnole de mon père (à Bourg-en-Bresse) et je me balade sur les petites routes... Du coup, si vous revenez sur Lyon (ou mieux encore, à la campagne), prenez mon téléphone : 0684609458. 

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Philosophie douloureuse mais vraie



Jouer Dieu, stage Afdas du 27 août au 16 septembre, inscription et constitution du groupe jusqu'au 21 juillet. Renseignements : 04 77 50 60 61 http://www.regards-mouvements.com/






« Art sings of God, and ultimately belongs to him. » Patti Smith, Just Kids.
 

 
Cette fois-ci, c'est la troisième fois. C'est Jouer Dieu pour la troisième fois (Jamais Dieu sans trois). Jouer Dieu, c'est jouer, tout simplement. En sous-titre : Rêver les mondes pluriels. Michel Cassé imagine que notre univers n'est qu'une bulle de champagne, qu'il y en a plein d'autres en permanence, la création continue. C'est invérifiable, mais c'est une image précieuse. La mécanique quantique offre aussi les clés pour le théâtre (puisque le théâtre nous intéresse). Tout ça, mécanique quantique, astrophysique, c'est la REALITE. Nous ne sommes pas la réalité. Nous sommes des artistes, nous sommes des mélanges – comme tous les hommes, mais plus encore. C'est une chose étrange d'avoir besoin d'un plateau pour exister. De s’imaginer dans le regard de l’autre. Nous ne sommes pas la réalité, mais nous savons ce sur quoi nous travaillons : nous travaillons sur le vivant. Spectacle vivant, ça veut dire ça : le thème, c’est le VIVANT. Nous sommes des francs-tireurs, nous sommes des anarchistes, nous sommes des poètes. Des troubadours. (Troubadour veut dire celui qui trouve.) Nous pouvons être à tu et à toi avec Shakespeare, Calderon, avec Anton Tchekhov, avec Paul Claudel, Thomas Bernhard, avec Falk Richter, avec les Russes, avec Le Rouge et le Noir, avec n'importe quoi. Nous pouvons nous trouver avec Pirandello, Arthur Rimbaud, Friedrich Hölderlin, Hélène Bessette, Artaud, Racine, avec Klaus Michael Grüber ou avec Krzysztof Warlikowski. Avec toi ou moi, avec les séries télévisées, tout le bordel, mais avec Dieu, avec les autres, avec le quidam. Nous pensons comme Jorge Luis Borges : « Toutes les œuvres sont l’œuvre d’un seul auteur, qui est intemporel et anonyme. » Le stage se présente comme une retraite (active) dans un lieu isolé (fond du Forez), en temps shakespeariens de « la peste » et pendant que les théâtres sont closed (et avec la ferme intention d'y revenir à la première embellie). Ça s’adresse à tous. Tous, ça veut dire (comme c’est écrit sur la plaquette) : comédiens, circassiens, clowns, danseurs, performers, artistes de rue professionnels – mais j’ajoute encore, en ce début d'été plein d'ambition : chanteurs lyriques, musiciens ou éclairagistes, écrivains, vidéastes ou photographes, artistes de toute discipline et, après tout, tous ceux qui en ont envie, fleuristes, coiffeurs, chirurgiens, vieillards ou adolescents, sans-emplois. Les toutes petites bêtes, les belles, les plantes. De toute façon, c’est la crise, l’Europe va sombrer et c’est du troc… Un autre nom pour ce stage aurait été : Cirque divers.
 


Yves-Noël Genod
 


Assistant : Arnaud Bourgoin
Arnaud Bourgoin a été mon assistant sur la première année. Nous nous rejoignons fin juillet à Berlin pour préparer le stage. Proche de Falk Richter, auteur allemand que je viens de rencontrer, il apportera une dramaturgie précise à partir de ses textes (mais pas que...) 


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Amour, secret, mensonge



« Il n’y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens. »

« Dans notre quotidien, nous voyons la poésie sertie dans la prose comme des paillettes de diamant dans la boue. Mais la boue est, à sa manière, elle aussi sertie dans le diamant. »

« L’homme compte plus que le photographe. »

(L’homme compte plus que l’acteur.)

du vent du vent, des gens des gens, l’incroyable sollicitation des gens, l’incroyable sollicitation du vent

« La vie continue, comme dit la sagesse populaire. »



Je veux l’amour, le secret, le mensonge, la douceur du paletot
Je veux la soirée d’été qui défile à l’envers des nuées exténuées à l’arrivée – l’arrivée ! (Le livre encore chaud dans l’œil)







Lu le livre de Camille Laurens, Philippe. Curieusement, ce livre bouleversant (elle perd un enfant à la naissance) donne l’idée que « la vie », la vie elle-même est passionnante. Idée qui m’avait déserté tant j’étais, ces derniers temps, occupé par « le théâtre », occupé à vider le théâtre de sur le plateau, à l’écoper de sur le plateau, à le déverser hors du plateau par les fenêtres et les entrées et, lui, le théâtre, à cogner par les vitres, les entrées, les sorties, à revenir dans le champ, à hurler, à bombarder, comme disait Rimbaud, les glaces des magasins splendides… Hors, « la vie » est passionnante. Camille Laurens augmente ce savoir-là. Pas un mot qui ne dise pas. Mais c’est une alchimie insensée. La vie même. La mort l’augmente. « Il fait tout noir au fond des abîmes. Mais je ne veux pas fermer les yeux. J’écris pour voir. Car la leçon des ténèbres, c’est la lumière. » Ou encore : « On peut tout connaître des manuels de spécialité et cependant ne rien savoir : la médecine, comme l’écriture, est d’abord la science de l’Autre : il faut apprendre à lire et à aimer son Visage. » Livre d’une situation affreuse, insupportable (l’enfant mort par négligence d’un médecin) et néanmoins qui apaise… Apaise quoi ? Tout. Connaissance que ce livre.

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Pari secret



Je suis allé à la librairie de l’Inconnu,
rue du Cherche-Midi. (Et en effet, il faisait plein soleil.)
Le livre (Prométhée, de Luc Bigé) ne s’y trouvait pas, alors j’ai pris des pierres.
J’ai pris :
La SHUNGITE
Protection, régénère, neutralise le négatif, bouclier contre tout rayonnement nocif
La SELENITE
Sommeil, rêve, féminité, douceur
J’ai laissé la sélénite sous mon oreiller, à Paris, et j’ai pris la shungite pour le voyage…

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Edmonde pisse



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Il existe deux univers...



« Il existe deux univers : l’univers objet et l’univers sujet. Le premier est l’univers de l’espace exploré par la science, celui des particules, des objets, de l’atomisation, de la mesure (même le Temps est mesuré par un déplacement dans l’espace). Le second est l’univers du Temps, de la néguentropie, du sens, de la signification, de la signification, de l’information. C’est celui de l’Etre. »

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Un endroit pour lire



« « Montrer, transformer, exister par l'écriture, se tenir au bord du trou sans jamais y sombrer, ramener des pierres du fond de la mine, les tailler, les sertir, les offrir comme on donnerait sa peau. L'Enfant, de Joel Pommerat, parce qu'il faut bien grandir et qu'il faut du courage, Chic by Accident, d'Yves-Noël Genod, pour la magie de l'ordinaire. Show must go on, chanté par Freddie Mercury juste avant de mourir du sida, parce que c'est à ça que servent toutes ces fabrications humaines : à y croire, à continuer coûte que coûte. »
Damien Malige, extrait d'Un endroit pour lire, recueil de textes, chapitre « Les choses de la vie. »

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Hier



« Poème de pleine lune

C'est nuit de pleine lune

la fontaine tourne encore

le pirate mon fiancé marche devant being beauteous

d'un boulevard de taxis à l'autre

des couples dépareillés

la lune et son auréole

dans la conversation le théâtre de la mémoire

puis l'homme de théâtre et la mémoire de son théâtre

on chausse des lunettes pour voir quoi au fond

le théâtre des cerveaux

l'archéologie du verbe

les livres anciens leurs pages de drap

les tables le long du trottoir

l'art de l'éloignement

bague un mot bizarre

on disait vague dans les temps anciens

la vague au doigt la déferlante

des cerveaux remuants légers instables inconstants et lunatiques

des cerveaux dédaigneux dépiteux capricieux et sauvages

des cerveaux débiles bas infirmes rebouchés et lourds

des cerveaux sans mémoire négligents et dits cerveaux de chat

le foulard du pirate aux motifs de crânes cadeau

le torse offert le cheveu court
la voix expérimentée et mâle

le cerveau libre le cerveau d'astrologue

l'art d'être contemplé de dos

la blondeur et la noirceur

le choix des alcools et des sirops

la comédie humaine et l'humaine condition

l'admiration des gens et des anges

la langueur l'accélération le tourisme du rêve

la tempête et la grâce du progrès

l'ange nouveau et le nouvel homme

la valise de somnifères

petites coupures de rêves

le pâle sommeil sur papier calque

l'eau de l'âme à l'angle de la hanche

ce matin

matin du monde polyphonie de l'immeuble

esprit vacant corps béant

lueur mauve lune défaite

sur la route comme un roman »

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Le Strabisme


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