Saturday, January 17, 2009

Du rire et des voix

Encore un site qui va plaire à Pierre... (Cliquez sur le titre.)

« Bonjour, bienvenu dans ma loge, heu… mon nom est Pierre-Yves Noël, je suis humoriste-imitateur, mon nouveau spectacle s’appelle Du rire et des voix… »

Et puis alors, tant qu'on y est, qui n'a rien à voir, mais un chef-d'œuvre absolu dont Jean-Philippe Dugand (alias Mike Brank, avec qui j'ai travaillé avec le groupe Saint Augustin) m'envoie le lien (tellement absolu que j'ai cru que c'était peut-être lui l'auteur – car il en aurait les moyens !) :

http://www.prefecturedepolice.com/

Nostalgie de la série Z, infinie... dont nous avions donné des traces, au début, avec ce groupe, ce boys band, les Saint Augustin, et avec la rencontre de l'excellentissime, le génial Hervé Le Roux, de Jean-Philippe Dugand qui mit Rimbaud en chanson (le « Rimbaud Warrior »), du Péruvien du métro dont j'ai oublié le nom, de mon « assistante » Françoise Ferraud, de Juliette Batlle avec son chien, de mon « assistante » Mylène Carrière, de Soazig Ségalou en Foxy La Foune, de mon père, des enfants, des chiens, de Bertrand Davy habillé en fourmi, de Montaine Chevalier, de Zelba, etc. et aussi de David Monceau qui, sans en être vraiment (de la jaquette), pouvait composer de manière irrésistible et dans une joie sans nuance.

Taxez l'amour, les cigarettes... Et avec l'aid' des autorités, puisque tout est intolérable...

Je n'ai plus pu continuer dans cette veine, parce qu'on trouvait que ça faisait « potache »... Et, ça, malgré l'exposition Dada à Beaubourg, à l'époque, ça ne pardonnait pas...

...et de Nicolas Moulin qui me déguisait en Albator et qui m'envoie maintenant de Berlin-Russie : « On t'a r'connu, Yvno » :

http://www.youtube.com/watch?v=kKO9h-gG4Qg

Mais la vidéo qui me fait le plus rire est une performance absolue impossible à réaliser au théâtre, bien sûr, à cause de la SPA ou de je n'sais quoi... et c'est celle que répand Christian Rizzo que je voudrais aussi faire connaître à Pierre (et l'un à l'autre d'ailleurs) :

http://www.youtube.com/watch?v=sspBqD2tKiA

Il paraît que Lord Byron avait dit à Mary Shelley : « Il fait dégueulasse, il faut écrire des histoires de fantômes. » À 04:29, il fait effectivement dégueulasse, la pluie secoue le zinc comme dans le Nord de toutes les nuits encre de Chine...

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La Beauté : remède, maladie ou vérité

« Et voilà que tu cherches une femme comme ça se disait y a des décades dans les provinces, drôle... » (Jean-Pierre Ceton.)






La justesse, une place pour le cœur

Pierre...
parce qu’« il est plus moi-même que je ne le suis » (Emily Brontë).






Aimer un homme qui n’est pas une femme, mais qui est un homme qui peut aimer les hommes – où est la tromperie ? Il n’y en a pas car il s’agit de Pierre – mais, de ma part ? Eh bien, il s’agit de moi… sans doute… En tout cas, je suis sûr qu’il s’agit de Pierre. Si ce n’était pas Pierre… C’est juste que Pierre est vivant. Il tient dans un corps. Un petit corps avec des cheveux, des vêtements par-dessus, et, les vêtements, on peut les enlever et on trouve la forme d’un corps, d’un corps de garçon, puisqu’il n’y a le choix qu’entre deux sexes, alors, là, c’est un garçon, bon, ça n’ouvre pas, évidemment, mais c’est pas si grave car Pierre est si vaste.

On peut aimer une femme bien entendu, c’est plus facile, plus magique, mais, cette femme, je voudrais qu’elle n’ait pas de passé, qu’il n’y ait pas de passé avec elle ; avec Pierre, le passé, il n’y en a strictement pas, c’est tout neuf – mais ce n’est pas une femme. C’est pour ça que je « cherche une femme d’un type nouveau », j’ai mis sur Facebook. J’ai mis sur Facebook que je cherche ça : une femme d’un type nouveau pour moi. J’ai rencontré Fabrizio, il a très bien compris de quoi je parlais, il n’est pas homosexuel, pour les homosexuels toutes les femmes sont forcément du même type, mais lui, Fabrizio, m’a dit que sa femme était du type de celle que je cherchais, il voyait très bien celle que je cherchais, c’était sa femme – que lui en avait marre, qu’il cherchait plutôt le type que, moi, je ne voulais plus. On s’est dit que ce n’était pas sûr qu’on rencontre le type de femme qu’on aimerait rencontrer parce que c’est difficile d’échapper à ce à quoi on est destiné – mais j’ai dit que, s’il y avait une chance, dans mon cas, ça valait le coup de la tenter parce que je crois à la chance. La preuve : ma rencontre avec Pierre, c’est la chance. Pierre est mon souverain, je suis son vassal. Il m’appelle son chevalier, Blond Chevalier, c’est exactement ça : la hiérarchie, je la comprends avec Pierre – même si je l’appelle « mon chaton ». Un chevalier, c’est quelqu’un qui s’occupe de la Dame. Et la Dame, Pierre la porte en lui. Tout à l’heure il revenait du travail, je ne l’avais jamais vu comme ça, une élégance d’ombre, presque une lame de couteau, un sombre héros, lui qui n’est que lumière diaphane, lumière de l’âme, il était bien habillé pour le ministère, en noir. (Chaton.)






L’amour d’un copain






L’écolo piccolo (le petit écolo)






Le divorce Facebook

Un divorce sur Facebook est plus rapide qu’un mariage* à Las Vegas.






(*naufrage, lapsus de relecture.)






Le résumé Hélèna – le projet Hélèna

En plus, en m’approchant de Pierre, je risque tout d’un coup dans une très grande proportion d’attraper je ne sais quelle maladie vénérienne des bas-fonds. Hélèna étant elle-même atteinte d’une maladie du système immunitaire, c’est impossible de mélanger les torchons et les serviettes.






L’écriture du week-end

Dire à Julien que je ne suis pas méchant avec lui, mais que, s’il vient vers moi brandissant une cigarette, ça créé une tension, surtout si c’est plusieurs fois dans la soirée et qu’il ne semble pas s’en apercevoir parce qu’il est bourré – et puis aussi que c’est trop tard, que maintenant je suis avec Pierre et que je suis fidèle, voilà (c’est déjà assez compliqué comme ça) (même tout mignon et tout allumeur qu’il est) (sinon je n’oublie pas qu’il faut que je lui donne le numéro de mon psy).






Pierre est-il un travelo ?

En partant avec Pierre (dans une relation maladive) (et en décrivant cette relation), je perds ma fraternité hétéro, c’est inévitable – sauf bien sûr là où il y a une fraternité plus profonde comme avec Thomas, là je perdrai rien, il en a vu d’autres, il me connaît tellement – l’approfondissement des relations serait donc la solution – encore une fois un progrès engagé par Pierre…
Je vois l’homosexualité comme une maladie, c’est rédhibitoire, même Pierre m’a dit d’arrêter avec ça, une maladie, pour moi, ça veut dire : un art de l’illusion – mais je vois bien que, pour Pierre, c’est exactement le contraire, c’est au contraire un détachement radical, profond, d’un monde de l’illusion (un coming out). « Faire le saut hors du rang des assassins. »






The activism of the sixties

Évocations et réévocations. A steep rock face, esp. at the edge of the sea. William Cliff.

Les oiseaux protestent.






…Si beau que, dans l’état d’homosensualité exacerbée dans lequel me met Pierre en ce moment, je ne pouvais pas le regarder, je l’évitais. Je lui ai d’ailleurs demandé rue Saint-Denis s’il avait une amie et il m’a répondu : « Non, j’ai une amie. »

Hier soir je croyais bien posséder la beauté. « William Cliff écrit dans une langue simple et dense, il dit la somptuosité de l’amour des garçons, quand l’homosexualité est la démarcation monstrueuse et sublime qui isole de la foule des « bien-convenables-pédés-récupérés ». Il crie tout ce que d’autres n’osent plus murmurer. Il connaît la beauté du regard du visiteur toujours en exil. Il sait considérer sa marginalité comme un luxe et non comme une condamnation. La différence entre le grand large pénétré de ciel et les ports blessés de pourriture. »

« Ce texte ressemble à son auteur. Immense de désespoir, dans une langue qui se plie à la forme rigide du sonnet et son contraire, libre de ton, de son, de dire. De l’enfance à Gembloux à la jeunesse catalane… ce sont de magnifiques chants sur la condition in-humaine… »

Le soleil a beau éblouir ma chambre.

Prince Jésus.






Rester évasif était la seule façon pour moi de lui avouer la vérité

Le livre dont je lis des extraits sur Internet, dont le titre anglais est : Call me by your name (ce qu’il faudrait exactement que je dise à Pierre à certains moments de jouissance) et dont peut-être Sandra (à l’editing au « Elle ») avait donné, pour l’article à son propos, un titre que j’avais remarqué (du temps déjà « si lointain » où j’étais avec Hélèna), « Un homme inverti en vaut deux », a l’air, en effet, très, très beau… Tout ce que m’a vendu Hélèna, pacotille ou richesse ?

« Nous arrachons tant de nous-mêmes pour guérir plus vite qu’il ne le faut, qu’à trente ans nous sommes démunis et avons moins à offrir chaque fois que nous commençons avec quelqu’un de nouveau. Mais ne rien ressentir pour ne rien ressentir – quel gâchis ! (…) souviens-toi, notre cœur et notre corps ne nous sont donnés qu’une fois. La plupart d’entre nous ne peuvent s’empêcher de vivre comme s’ils avaient au moins deux vies à vivre, l’une étant le brouillon, l’autre, la version définitive, sans compter toutes ces autres versions entre les deux. Mais il n’y en a qu’une, et bientôt notre cœur est usé et, pour ce qui est du corps, le moment vient où personne ne le regarde, ni n’a la moindre envie de s’en approcher. Maintenant il y a le chagrin. Je ne t’envie pas la souffrance. Mais je t’envie le chagrin. »

« Si vous prenez le vers, vous accentuez le sens, voyez, ce que vous dites devient plus fort. »

« Le langage, c’est une question de communication, donc je trouve que, de plus en plus, les poètes devraient être conscients qu’il faut atteindre, que c’est un échange, voyez, la poésie. » C’est exactement ce que m’a montré Pierre, ce que m’a dit Pierre quand il s’est adressé à moi avec ces deux poèmes en octosyllabe qu’il avait écrit après avoir lu William Cliff et François Villon et après, pour moi, la déconstruction sèche du Mamzelle Poésie de Liliane Giraudon que je venais de monter avec la gracieuse Bénédicte Le Lamer, elle aussi touchée par le cœur de Pierre, la cour de Pierre, la communication et l’intelligence du cœur de Pierre vers nous

Quand je pense à ma vie, seul face à mes nuits, chaque jour qui se lève me dit que je suis seul au monde, y a rien à faire, j’suis seul au monde, j’peux plus le taire, j’suis seul au monde, je m’sens seul au monde…

La nuit tragique se lève, elle s’ouvre, infinie – et surtout parce que Pierre la vit, aujourd’hui dans le Nord, la nuit du samedi au dimanche, du 17 au 18 – et janvier, en un sens, 200neuf.






Aujourd’hui, passé la journée avec Claude Schmitz (born 1979) qui venait de Bruxelles pour me proposer un avenir éblouissant. Je ne l’avais pas remarqué dans quelques échanges de mails, je n’aime pas penser à des choses qu’on me propose et qui dans l’immense majorité des cas ne se font jamais* – mais, là, à sa descente du train, j’ai vu tout de suite que tout allait se faire, qu’il n’y avait qu’à dérouler l’amour, le tapis rouge de l’amour à la descente du Thalys et que tout ce qu’on voulait se ferait et que, même dans le cas où ça ne se ferait pas, c’était égal, c’était fait. Claude Schmitz a vu par hasard le spectacle que j’ai présenté en juin au Théâtre de Gennevilliers, que très peu de gens ont vu et qui est l’un des plus beaux que j’ai fait sinon, peut-être, le plus beau – et il l’a aimé, il l’a aimé comme on pouvait l’aimer, comme Olivier Normand l’a aimé, parce que ce spectacle était effectivement très beau. Il s’appelait Oh, pas d’femme, pas d’cri. Alors on a mangé pour cent trois euros à la brasserie Terminus Nord, comme des hommes d’affaire (les serveurs étaient affables), et, ensuite, en attendant l'heure de son train, on est descendu à pied jusqu’à la Seine où on a encore pris un café dans le bar à l’angle de Notre-Dame – pour finir par remonter en RER jusqu’à la gare. On s’est quitté « à la romantique », moi, l’ayant accompagné jusqu’à sa voiture comme s’il partait vers Venise. C’est cela la vie ? Maintenant tout va être facile et beau ? Ses yeux étaient si verts et transparents (vert bouteille) et, dans l’intensité fraîche de Notre-Dame, ils étaient comme maquillés de rose, un rose de coquillage, un mauve perçant, sexuel, juste en dessous des perles… (Pierre l’aurait aimé – moi, j’évitais de le regarder et je parlais beaucoup – comme avec Pierre – transfiguré par le génie d’un autre.) (Il m’a parlé de Mary Shelley et de Byron.)

* (Et puis aussi j’ai dû me méfier du prénom de Claude.)






…Et qu’il allait faire comme ça le portrait de tout le monde

Rouge incarnat, vert lézard, jaune comme de l’or… Et, là, les mots commencèrent à avoir deux sens : un sens commun et un sens particulier… Un de ses jours beaux, dorés comme un abricot… Et, devant lui, il y a le pays d’en haut… La montagne en perpétuel écroulement… On ne sait toujours pas si notre homme qui sort du bois comme un cerf vient du Nord ou du Sud… Il y a des bêtes fauves à face humaine… (Jean Giono.) J’ai vu vendredi un événement de théâtre, une adaptation en dialogue d’un récit de Jean Giono Le Déserteur, émotion proliférante, la surprise, la beauté, la vie. Je n’ai même pas retenu les noms des comédiens de ce voyage inoubliable, en très haute montagne. C’est Sébastien Davis, mon ami, celui en qui j’ai confiance, rencontré à l'occasion du stage de Vitry, qui m’avait fait venir… Il me redonnera ces noms. Je vous les donnerai…* On ne s'attend à rien et on tombe sur l'essentiel.






(« Un petit mot concernant Oh, pas d’femme, pas d’cri que j’ai eu le plaisir de découvrir à Gennevilliers... Je ne m’attendais à rien puisque je n’étais pas venu pour assister à des spectacles, mais bien pour rencontrer Pascal Rambert... La surprise fut donc totale. Cela faisait longtemps que je n’avais plus vu un tel ovni... un travail sauvage et poétique... cette sensation étrange de contempler du haut des nuages les Hommes et leurs agitations... de ce point de vue la place du spectateur (perché en haut de ce gradin et non face à la scène) est parfaite... Puis il y a un rapport au temps que je trouve assez formidable... il n’y a pour ainsi dire pas de début ni de fin dans ce spectacle (est-ce un spectacle ?) ou alors celles-ci sont multiples (d’ailleurs je tiens à préciser que le spectacle durait 1H45 au lieu de 1H15 comme annoncé dans le programme... mais qu’importe puisque le voyage fut beau). Enfin, il y a les acteurs (...ou actants ?) avec qui tu travailles... Tous les trois sont magnifiques. Pour terminer, il y a ces quelques image prises sur le vif... car il n’y a aucune complaisance dans le travail que j’ai pu voir... ce tas de cordes, cette énorme toile, cette trappe (bref, ce qui fait le théâtre… là, je parle du bâtiment). Voilà ces quelque mots... bien peu de choses, mais ton travail me reste (c’est le plus important) et continue de cheminer. » Claude Schmitz.)






Je suis à Paris, c’est une journée sans âge, je longe le Louvre, se reporter aux livres … … …, mais, cette fois, c’est moi – se reporter à l’hiver en Bretagne, c’est moi qui longe le Louvre en vélo en pensant à Pierre – et à la Seine – et à la pierre, ce plouf dans l’eau le long du Louvre – la pierre sculptée comme de la glace et qui dure.






À La Chapelle, un très joli jeune homme « indien » aux yeux de charme incroyable et souriant – qui aurait bouleversé Pierre, comme maquillé – me tend, comme un cadeau, un prospectus. « Une guerre « à huis clos » suspendue entre ciel et mer se déroule au Sri Lanka depuis plus de trente ans… » Comité de Coordination Tamoul de France, 341, rue des Pyrénées 75020. « Si aucune aide ne parvient au peuple tamoul, vous apprendrez, très bientôt, qu’une ethnie que vous avez côtoyée s’est éteinte définitivement après avoir combattu en vain… »
Dans une vidéo publiée par « Le Monde », Noam Chomsky parle de l’incroyable racisme occidental qui s’est exprimé à l’occasion de l'élection de Barack Obama – et pas seulement dans la bouche de Sylvio Berlusconi, par exemple dans les journaux européens : « Only in America could a miracle like this take place. » « That’s just a reflection of Western racism. It takes place in the Third World all the time. Take the poorest country in South America, Bolivia. You know, the indigenous majority, for the first time in five hundred years, elected someone from their own ranks, from the most repressed group, the indigenous population. (…) Take the election of Lula in Brazil, a country poor paysan background steel worker, a union organizer (…), I mean, by comparison that’s far more dramatic in event. » Noam Chomsky (que je ne connais pas) ressemble pour moi à Woody Allen – sans le rire –, c’est très étrange de voir la même âme, la même intelligence avec une teinte gaie ou une teinte noire, ce qui change si peu… Mon père leur ressemble à tous les deux.

http://www.lemonde.fr/ameriques/visuel/2009/01/16/noam-chomsky-regard-critique-sur-l-amerique_1142592_3222.html






Et puis j’écris à Pierre : « Imbibé de toi en début d’soirée ». Et il me répond : « Et moi donc ! T’es en dessin sur mon blog, bel homme ».

http://guarantyofsanity.hautetfort.com/archive/2009/01/17/le-dispariteur-blond-chevalier.html

* Les noms des acteurs sont Philippe Cotten (acteur et metteur en scène) et Vincent Farasse.

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