Saturday, September 26, 2020

Oui, c’est ça, chère Anouk, mais multiplié par cent, mille. Il faut réunir mille théâtres possibles. Il faut des listes sans fin de possibilités théâtrales. Les gens n’auraient qu’à puiser dedans ou bien, à partir de la prodigalité de propositions, inventer les leurs…

Tiens, l’avertissement d’un roman libertin que je lis en ce moment :

« Cette production dramatique, de nature à ne pouvoir occuper la scene, ne se pique point d’avoir une forme théatrale. Qu’on cherche donc ailleurs un plan, des divisions, des unités, de l’imbroglio, un dénouement : ici, rien de tout cela, j’en avertis : tout y est sens dessus dessous, sens devant derriere, comme dans la chanson. On y dit… ce qu’on veut : on y fait… ce qu’on peut — l’action ? Oh ! pour de l’action, il y en a par-tout un peu ; par fois beaucoup. — Les caracteres ? — je n’en dis rien ; mais il y a tel lecteur qui concevra sans peine la réalité possible de mes originaux. — Attendez. Puisque vous ne verrez jamais les personnages sur la scene, il est bon d’aider un peu votre imagination et de vous donner une idée de leur figure. » 

Etc., suit la description des personnages. Cette liste de « personnages » (de possibilités de métamorphoses, d’incarnations), c’est ce à quoi nous devons rêver… Puis rencontrer ces acteurs de la plus grande troupe du monde qui devront jouer sans spectateurs — comme si les spectateurs étaient morts —, une situation peut-être absurde, mais une « cérémonie » en tout cas… 

Je place Philippe et Gildas (que tu ne tarderas pas à connaître) dans la boucle de nos échanges. 

Amitiés, 

Yves-Noël


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F orêt du Grâve



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P our samedi


« Il y a une phrase que j’ai trouvée dans Borges : « Le but est dans chaque pas que tu feras sur ce parcours ». La vérité, si on ne l’a pas trouvée dans le parcours, on ne la trouve pas au sommet. »

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L 'Hypersensibilité


Pascale est décédée il y a bien longtemps maintenant. Overdose mélange de cocaïne et de médicaments contre le SIDA, arrêt cardiaque pendant son sommeil, c'est ce qu'on nous a dit... Elle manque, c'est sûr…


Désolée, je l’ignorais. C’est un sacré choc. Merci pour l’information. En quelle année est-elle décédée !? Ça paraît incroyable. Pascale était magnifique. Intelligente. Brillante


Elle s'est droguée depuis l'adolescence (héroïne) et ne s'en est pas sortie. Je ne sais plus quelle année, dix ans au moins


Ah, oui. Je l’ignorais totalement. On travaillait ensemble à Paris. J’étais témoin à son mariage. J’ai connu vos parents. Les cousines aussi. Ça ne se voyait pas. Quelle histoire. Je pense que tout cela est dû à l’hypersensibilité également. Sûrement. Tous mes amis qui étaient plus sensibles sont partis sauf un. L’hypersensibilité donne des fragilités


Ah, oui, il y a eu plusieurs périodes où elle y a cru, en effet, comme son mariage, même si, pour moi (et sans doute pour d'autres), cela paraissait à chaque fois (mais avec la beauté de ça aussi) bâti sur l'air, sans fondations. Une de ses cousines dont elle était très proche avant de se brouiller dans les derniers temps, Hélène Gourvil, est morte aussi, d'un cancer du sein, alors qu'elle attendait son deuxième enfant. Un écrivain, Philippe Le Guillou, a écrit un livre intitulé Fleurs de tempête (Gallimard) qui raconte ces deux disparitions


Ah, bon. Décidément. Je l'avais vue à Saint-Malo. Très belle aussi. Intelligente. Ça n’est pas drôle, tout cela. Et les parents et le petit frère, eux, vont bien !? Et vous, aussi ? Je regarderai le livre dont vous me parlez, même si je lis peu désormais. Il me reste encore quelques amis très sensibles, mais ils ressentent les choses plus que les autres. Merci de m’avoir dit la vérité


Mon père est mort il y a deux ans, ma mère a la maladie d'Alzheimer (avec maison de retraite en perspective proche). Mon frère va bien, il vit à Marseille et a deux enfants adolescents et, moi, ça va aussi, merci

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A h ! ce marchand de fleurs, de chiens, de tout


« Des odeurs, des piquures de Marseille, des bonbons, des boëtes, des breloques, des cordons de cheveux, des… »


« Je vends des chiens tout élevés, des serins, des perroquets, des sapajous. »


« Je vends des éventails, des lunettes de spectacle »


« On peut s’adresser à moi pour les bonnets du jour, pour des boucles de cheveux, des plumes, des rubans, des étoffes à la mode : pour des bijoux de toutes especes, neufs ou de hasard ; pour des chevaux, des voitures ; pour toutes les nouveautés littéraires qui paraissent, et pour celles qui n’osent se risquer au grand jour… » 

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