Photo Marc Domage. Valérie Dréville dans Chic By Accident.

« Je sais. Il n’y a que moi qui sache : que vous défaites tout ce que vous faites, que vous inventez à chaque instant un présent. (…)
Vous écrivez un simple mot et le point recule l’infini de la phrase. Vous faites, à chaque ligne, avancer le livre. Le transport est infime et évident. Il suffit de lire, d’entendre les mots et la séparation entre eux.
A chaque page vous passez outre. La puissance du mot vous échappe à vous aussi, elle traverse la page et elle se pose là où vous ne savez pas. L’onde portée dans l’espace de la feuille est continue. Personne ne peut savoir, personne, même vous, d’où vient son innocence. »

Non renoncement

Mon Yvno,

Je pense beaucoup à toi, aux autres et au travail. Je ne sais pas si j'ai vraiment eu l'occasion de te remercier, mais peut être que je ne le ferais jamais assez. Alors, merci, merci de m'avoir offert ces rencontres, cette douceur au travail, et l'opportunité d'une telle expérience en public. D'ailleurs, Je devrais remercier tous les autres : mes partenaires de jeu et les spectateurs.
Au travers de ton regard et de tes mots, (surtout un mot : « magnifique ! »), j'ai eu impression d'être façonné par les mains délicates et chaudes d'un sculpteur, qui écoutait ma matière.
Au travers de ce moment, j'ai pu ressentir la puissance de la création.
Je sens que cela a été fondateur dans mon parcours, qu'il me donne la confirmation de tout un champ de possibles, que je m' « interdisais » au cirque. Après un long renoncement au spectacle à cause de sentiments mélangés, voilà que tu m'enflammes au plus profond, et que mon désir de créer s'anime et s'affirme. Je te remercie car si nous savons que notre métier est difficile, tu m'as bien montré qu'il peut apporter tant de beauté, de joie et de force.
Tu m'es précieux.

Merci

Lucien