Je
garais la voiture. C’était impossible de conduire dans une telle chaleur. Je
m’allongeais sous un ombrage. C’était l’été, c’était la belle journée éternelle
et renouvelée de l’été, celle qui plaît à tous, aux herbes, aux plantes, aux
animaux, aux insectes. A l’eau qui s’évapore, à la grâce de Dieu. Oui, Dieu,
l’eau lourde, le feu léger, ce mariage, cet amour. Rendre grâce à Dieu est
notre seul métier. C’est peut-être parfois difficile, mais certainement pas
lors de ces journées sublimes données comme la nourriture dans la main, quand
Dieu et ses anges décrivent et avouent leur paradis d’amour pas pour plus tard. Ok, nous mourons. Mais
quelle importance ? Ok, ma sœur est morte. Mais quelle importance ?
Mon père va mourir, mais quelle importance ? Chaque être est lumière et
l’espèce ne cesse de se renouveler. Le Temps n’a pas de prise, comme disait
Alphonse de Lamartine, ni sur les rochers ni sur les forêts qu’il rajeunit,
mais nous sommes la nature ! Foin des états d’âme ! Assez de
débats ! Il n’y a pas de discussions possibles. Nous vivons, nous aimons comme les plantes et la nature, l’eau et la lumière. Il y a l’éther, l’air, la terre, notre berceau, vaisseau, oiseau sur le
dos duquel nous sommes emportés au ciel de notre espace, de notre silence, dans
l’immensité profonde de Dieu. S’il faut Lui donner un vilain nom,
inventons-le : Dieu, multiple – et tous Ses anges, la possibilité immense de
repos. Rendre grâce à Dieu n’est pas de l’ordre de l’imagination, c’est cela
qui est peut-être difficile (je le dis aux acteurs) : l’imagination a
inventé quelque chose où s’arrête l’imagination. L'Etre. Ou : le Réel. Le
gonflement de l’émotion vient du génie de l’Homme. L’Homme invente le Réel.
L’Homme n’a jamais souffert (c'est faux).
« –
L’Eternel EST. L’habituel n’est pas.
L’habituel
est l’obscur.
L’habituel
éternellement n’est pas.
Dans
l’habituel, nous ne pouvons pas nous rencontrer.
INUTILE
DE CROIRE AU « CROYABLE ». »
(Aux
acteurs…)
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