Saturday, July 04, 2009

Format carré
















Photos Patrick Berger. Yves-Noël Genod, Felix M. Ott, Gérard Vidal (souffleur), Kate Moran dans Vénus & Adonis.

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Demande de renouvellement de licence

L'association Le Dispariteur a donné depuis ses débuts - c'est à dire en incluant sa période de préfiguration où les spectacles ont été accueillis par l'association Oro (de Loïc Touzé) - c'est à dire depuis six ans, trente spectacles (plus quelques performances). Les spectacles ont tous été mis en scène par Yves-Noël Genod. Ce chiffre est énorme : il n'y a pas, en France, d'autre exemple d'une telle activité. Bien entendu cet enchaînement implique que ces spectacles la plupart du temps présentés en festivals (Ménagerie de Verre, Avignon, Artdanthé, Actoral, 100 dessus dessous, Agitato, Compil' d'avril, etc.) ou, autre exemple, dans les centres chorégraphiques en accueil-studios ou en mini-résidences se soient très peu joués (entre une et treize fois chaque) - même lorsqu'ils ont suscités des succès (le spectacle dans le noir intitulé Le Dispariteur, treize fois à la Ménagerie de Verre (dans ses deux festivals : Les Inaccoutumés et Etrange Cargo) et La Descendance, neuf fois au festival d'Avignon). Une exception à cette règle, la programmation récente par le Théâtre National de Chaillot du spectacle intitulé Yves-Noël Genod pour vingt-et-une représentations. Veuillez trouvez ci-joint le détail de l'activité.

Yves-Noël Genod

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Belle du soir

"Restaient les solitaires, les athées, les fous, les périphériques, les oiseaux."

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Belle de jour

"il n'y a qu'une tristesse, c'est de ne pas être des saints."

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Numéro spécial

Je n'écoute pas mes messages. Je loupe celui de Philippe Verrièle, du vendredi 3 juillet. Ils préparent un numéro spécial à "Danser" pour la mort de Pina Bausch, en catastrophe. Je revois Philippe ce matin, au cours de Wayne Byars : "Mais alors tu ne réponds pas à tes messages ?" Il a écrit tout le week-end : soixante milles signes, il a tout donné, le numéro doit sortir mercredi. Philippe me demandait : "Je t'appelle parce que j'ai besoin de toi. Je suis en train de faire un numéro spécial, le numéro spécial de "Danser" sur Pina Bausch. J'aimerais que tu me donne ton opinion sur Pina Bausch. Est-ce qu'elle t'a influencé - ou pas ? Est-ce que c'est quelqu'un qui te sert de référence ? Est ce que ça a apporté quelque chose à ta démarche depuis que tu connais son travail ? J'aimerais que tu me dises un petit peu tout ça." Alors, voilà, ce que je ne dirai pas dans "Danser", mais ici - parce que j'ai honte d'avoir laissé travailler Philippe tout seul tout le week-end - , c'est : oui. Oui à tout. Justement elle m'a influencé. Disons que je n'ai fait que copier. Et disons que c'est grâce à elle que je suis accueilli dans la danse. D'abord, premièrement, parce que sans elle "la danse" n'existerait pas (telle qu'elle est officialisée en France) et que, deuxièmement, sans elle, rien de théâtral dans la danse n'existerait (la danse-théâtre). Donc deux raisons qui font que je n'existerais pas. A part ça, Pina bausch était une génie, alors y aurait infiniment à dire. Comment les choses nourrissent et nourrissent sans fin et directement - comme Shakespeare - alors que d'autres, de moindre génie, semblent plus lointaines, même si immédiates (et même infiniment lointaines). J'ai tout appris avec Pina Bausch de l'idée du spectacle et de la vie. J'allais au mois d'août au moment des locations au Théâtre de la Ville demander à des abonnés qui ne "prenaient" pas Pina Bausch de la prendre et de me revendre leur billet. Après plusieurs années de ce manège, on m'a fait monter dans les bureaux et on m'a vendu ce que j'voulais : une place pour tous les soirs d'un spectacle de Pina Bausch. J'avais ainsi toujours la même place au centre au rang C. Ça intriguait dans la compagnie, une fois dans Les Sept Péchés capitaux, une danseuse s'est détachée du groupe (c'était prévu) pour me demander ce que je faisais là tous les soirs à la même place... Ceci n'est qu'une anecdote parmi des dizaines, mais je ne suis pas seul non plus à aimer Pina Bausch. Allez, une autre. Je fréquentais Marguerite Duras. On essayait de l'amener voir Pina Bausch. Rien n'y faisait. Elle prétendait avoir vu à la télé : "Les danseurs qui parlent, ça m'intéresse pas !" (Elle était comme ça Duras avec ce qu'elle ne connaissait pas.) Un jour, je lui dis : "Vous savez qui il y avait hier à Pina Bausch ?" (Comme j'y allais tous les soirs.) "François Mitterrand." Là, elle a décroché son téléphone sur le champ : "Allo, c'est Marguerite Duras, je voudrais deux places pour Pina Bausch." Elle a évidemment adoré. Dominique Mercy était triste qu'on ne l'ait pas amenée dans la loge. Il y avait une fille, une jeune fille, une ado comme dans le film Opening Night un peu, des longs cheveux soixante-dix qui pleurait à l'entracte devant Marguerite : "Qu'est-ce que c'est bien, qu'est-ce que c'est bien que vous existiez..." Et Marguerite : "Qu'est-ce que j'peux dire ?" Et moi j'étais calme à ses côtés. Et puis une dernière anecdote, cette fille, c'était un peu, aux longs cheveux, cette autre fille qui m'avait accompagné au premier spectacle de Pina Bausch que j'aie jamais vu : Bandonéon au Théâtre National Populaire de Villeurbanne, l'année du bac. Je ne pleure jamais (sauf en lisant Marguerite Duras) et j'étais en larmes comme une fontaine à la première partie de Bandonéon, en larmes à la seconde (rebelote). Et, elle, cette amie, cette fille qui était celle dont j'étais le plus proche, si belle, si intelligente, si sensible (mention très bien au bac), elle s'appelait Nathalie, elle, révisait sa géographie (puisque la lumière restait allumée dans la salle). Pour elle, il ne se passait rien sur scène. J'ai compris donc à dix-huit ans qu'on pouvait être très proches et côte à côte et regarder un spectacle vivant et vivre des sensations sensationnellement différentes, aux antipodes. C'est ainsi, c'est inévitable. Les spectacles - comme l'art en général - se font à deux. Il faut une disponibilité entière du spectateur. C'est la chose la plus rare. Rare comme l'or. Pina Bausch a tout inventé pour ma génération de ce qui est le spectacle vivant, elle nous a tout appris.

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Juillet débouche l'automne

On peut remplir des livres d'intelligence, et puis on peut remplir un livre de tout. - Et puis il y a un pas à faire qui fait (c'est un pas dans la vie) que toute l'intelligence sert à remplir un livre (ou peu importe, poème, pièce, rien...) de tout - où l'intelligence, même la plus vaste, ne sert qu'à ça : remplir un livre de tout. Si Laurent Goumarre lit ça, il comprendra. Il faut que j'emporte le livre qu'il m'a offert - tiens ! - je vais le mettre dans la valise pour pas que j'l'oublie : J'adore, de Jean Desbordes.

"Amitié des arbres que mon cœur invente, je vous aime. Je t'aime, mon cœur. Les arbres couvrent les sentiers et je marche dans les sentiers. On entre dans un sol de feuilles mortes ; on marche vers quelque chose." J'ai l'impression de le lire, lui, Laurent, pas Jean Desbordes.

Et puis bien entendu il y a ce phénomène curieux qu'un livre est à l'envers oui forcément, à rebours de, disons, l'intelligence, l'intelligence de l'époque, l'intelligence-la démerde. Qui c'est qui l'a écrit ? Y a un auteur anonyme, un auteur qui s'est volontairement (y a quand même une volonté) placé dans l'anonymat, qui s'est sacrifié. Mais c'est à dire que c'est pas facile car l'intelligence ne doit pas se voir si on veut laisser la place (à tout). Ils sont pas nombreux, même des livres très bien n'y accèdent pas. Même des livres admirables, c'est foutu si c'est arrangé. Marguerite Duras a fait beaucoup de livres arrangés, mais quand même elle avait conscience de cet état - conscience aiguë - et peu importent les livres (mais elle voulait sa place...) Pierre Guyotat n'en a jamais fait, des livres arrangés, Hélène Bessette non plus. Et puis tous les autres, Jean Echenoz, Patrick Modiano, Peter Handke, Pascal Quignard, c'est des romans d'voyage... C'est forcément mondain. (Même si c'est très bien.)



Couvrir de chutes d'eau

Dire que la musique contemporaine est si méprisée. Enveloppée de nuit et de pluie. Des grands rosiers partout. Des massifs d'hortensias, descentes vers la mer, inévitables. Des pins, transparence, des poteaux de ciment, des aiguilles, des tapis d'aiguilles et les grèves...



(Le bleu intense.)

La phrase exacte est : "Alors ses yeux bretons étaient devenus bleu intense."
Je retire un peu ce que j'ai dit, la nuit a passé - la nuit : deux heures - sans corriger, je raye, les yeux rayent, les paupières, c'est encore lourd, tourterelles.



Que devient Julien ?

Je suis avec Pierre, je cultive mon
jardin secret.
Je me suis disputé avec tous mes acteurs. Je me suis disputé avec Thomas, avec Guillaume. Que devient Julien ? Yvonnick est comme ça. (Geste de la main.) C'est difficile forcément, ils doivent être ma chose - et on les veut entiers. Pina Bausch entière pour jouer la princesse aveugle. Ou sinon c'est plus Pina Bausch. D'ailleurs, c'est plus Pina Bausch.
C'est curieux, la vie. Pain de sel, vague de sel... Et l'Anne dont j'ai toujours envie, elle me prévoit pas, cet été ?



A Simulacrum Of Normalcy

Les fans sont si nombreux. You get to do rock star things. (Remain sober.) The family picnic. "I was never at my best when I was at my worst", he said. A simulacrum of normalcy. Proximité incessante de l'océan. Comment s'en détacher ? On ne peut pas, ces maisons, ces idées...
Le soleil avait resurgi dans le ciel, dans un ciel de midi. Je suis en Bretagne, en Bretagne sans idées. Ce n'est pas la peine. D'y être. Je revois tout. Facilement.
Il y a des piscine et de l'eau partout dans les branches des terres. Les landes des terres, rocheuses. Il n'y a aucun animal sauf des animaux presque achevés, très apprivoisés. Bretagne, ce stage, ce stage avec les animaux...



Vêpres, église ouverte

Février
touche le printemps. Mes cheveux à moi. Longs cheveux fins, écrasés. Vol à destination de - Une rumeur dans le ciel, c'est un avion qui parle. Il gronde comme un enfant. On va retourner vers le Sud. Bruit de splash, sur la terre, dans le ciel, l'entre-deux. "Ciel grand ouvert" - comment dit-elle ?
Des livres, des livres posés sur la bordure, la bordure de satin.



"Le nom de Sarkozy provoque un pénible désir d'injure."

Les lacs sont les mêmes, les forêts sont les mêmes, l'air présente une pureté. "Le rosier-phare", une image des drôles de poèmes de mon père (si précautionneux). (Si isolés.)
Ce serait difficile d'écrire sans quand même se plaindre. On pourrait croire que les mots sont faits pour ça (quand on a une tendance à la plainte dans la vie). Et non ! Mais la plainte passe toujours, comme sous une porte, un vent, un courant d'air (c'est le mot "plinthe" qui me donne cette image...) Dégager, déblayer, dégager même à sa mesure, malgré tout, c'est la plainte."Nuit", "phare", "menthe". Enrôle la rose...
Les nuages, concentrés, grossissent, les volcans... Les châteaux de Chambord, réalité ou tapisserie, petits enfants (dont tu es) savent que le temps (très vite) manifestement et l'espace tournent pour eux (toile de Jouy).
Les peurs, répertoriées, on n'y arriverait pas, c'est trop instable. Stable-instable.



Folle au point de se dire heureuse

Oui, il répète forcément ce que d'autres ont dit. D'ailleurs elle non plus ne compose pas vraiment, mais "épure", reprenant des œuvres anciennes, presque archéologie, méconnues, des redécouvertes... Le temps. The beginning, la nativité.
Réapparition d'un fantôme. Avec un homme, semble-t-il. Qu'elle est venue me montrer au marché... Ça suffit à la rendre heureuse. Les gens sont simples finalement dans leur histoire. Petite histoire en attendant (la grande).
Des procédés, pourquoi pas ? S'il s'agit de plaire au plus grand nombre (faire plaisir). Les gens n'ont pas le temps (qu'il leur arrive quelque chose). Je crains de laisser tomber le livre, c'est un livre faux. La vie est triste si on la raconte en histoire : à la fin, on meurt. Bon. Bon ben. Il y avait cette phrase de Marguerite Duras : "Si nous allions au restaurant, pour une fois que nous ne sommes pas morts."



Un accent américain. Le merle sur la chaussure. Le dieu de l'orage.

Un livre, c'est à dire, un livre est une chose, enfin, il existe
en plus comme une chose. Alors... Un roman, c'est c'qu'on en fait. Je galope maintenant dans un livre qui décrit le bonheur. Par intermittence. Et c'est le fait de ces éclipses qui fait que le livre galope. "Car tout dans la nature dit son temps au temps." Une femme peut être aimée. Une femme désirerait vraiment être aimée et on peut lui faire croire au moins pendant un temps que son désir est devenu une réalité, une saison. Un livre rempli de détails.



Qu'est-ce qui peut bien se passer dans le dernier tiers du roman ?

Ton pays si étroit (en un sens) est celui du bonheur, finalement. Ton pays du calme vivant. Le sommeil est ton calme pays, le sommeil de Pierre en particulier. Il t'a confié son calme sommeil. Tu dors avec lui toutes les nuits, même à quelques encablures... Cette île, cette île-détresse que chacun confie à l'autre...
"Pour Noël, Ann"



Au dessus des rails, quelques nuages voluptueux

Et parmi les bruits : "Michael, c'est moi." Puis bruit d'une grille, on s'éloigne. A la limite des dunes. Et le sourire du squelette. Quelque chose qui est abordable par vous. Quelque chose qui m'aurait échappé.
Maintenant le livre donne sa clé : "- Tu vois, je crois qu'on ne remplit pas le vide avec des plaintes." Page 261. Je peux sortir, aller d'un lieu à l'autre. Il y a plein de gens, oui, mais des rencontres possibles. Des rencontres sont possibles, pourquoi pas ? Angoisse diffuse, elle se dissipe. J'aime Pierre. Il est gentil. Il m'aime aussi. Il écrit en plus. J'aime bien le sentir penser. Ou dormir. Ou composer de la musique. Je vais m'intéresser plus à comment il compose la musique. C'est un métier...
La mer efface son chant. Eté comme hiver.



Les fanatiques

Je fais des spectacles et je rencontre ensuite les fanatiques. (Il y en a assez peu pour que...) C'est une activité. Une activité. L'hiver vient toujours plus tard. L'été aussi. C'est ces saisons intermédiaires qui durent plus que de coutume. Des transpositions. Ecrire : des transpositions.
Je vais finir comme mon père :
Vécu à ... le ...
Finalisé le ... à ...
Non, moi je ne finalise pas ! Pas l'temps.
C'est à dire que dehors, ce qui se passe, c'est vraiment comme en bord de mer. Je pense à la précarité en regardant Paris. Comme Eric Elmosnino le dit à Anne Diatkine. Anne Diatkine, rivale et amie d'Hélèna Villovitch.



Oh, what is that beautiful thing that just happened ?

Au music-hall, on appelait ça "la présence"... Cris de mer, cris de rumeur... Les informations que l'homme laisse encore parvenir à son oreille. L'aéroport, l'hélicoptère. Imperial distance. Le cocktail de stones, leaves, fire. "Empty-handed", c'est un mot pour mon père. Sorti de son poème. Ici utilisé par la lauréate du prix Pulitzer Mary Oliver face au lever de soleil. "Mains offertes Vers l'infini tel l'arbre offrande", mais je suis obligé de le dire : ça me fait rire. Mon père m'a toujours fait penser à Woody Allen. (Enfin, toujours... depuis que je connais Woody Allen.) Empty-handed : having failed to obtain or achieve what one wanted. "Pieds nus dans la rosée douceur", ça aussi, ça me fait rire. (Mais si vous pensez à Woody Allen pieds nus dans la rosée douceur, vous avez la clé, vous riez.) Such wild love !
Alors voilà : un livre où vous écrivez : "rouleaux de ruban adhésif", c'est très joli, mais enfin, qui a jamais parlé comme ça ? Il faut bien lire les livres pour savoir qu'il existe des "rouleaux de ruban adhésif" ! Du Scotch, c'est tout, du Scotch, il y a du Scotch, des rouleaux de Scotch dans les tiroirs de sa table de chevet, il y a du Scotch à l'épicerie-papeterie-maison-de-la-presse enfin n'importe où au village, au Prisu, il y a du scotch s'il n'y en a plus dans un des tiroirs de la cuisine ou du meuble à téléphone. Regarde aussi dans le bahut dans la salle à manger.



"Hugo Wolf notait, abasourdi, sur ses partitions, l'heure et la date du jour où surgissaient les poussées de création. Huit heures, dimanche 5 juin, dans ma chambre.
Lundi 12, à treize heure trente, marchant dans la forêt."
Tout instrument égare.
Lierre, roseraie, rosée.
La vie qui ne finit sans fin...
Il faut prier Dieu de manquer de sensibilité. (Prier : remercier.)
Création du paradis. (Je ne sais pas ce que j'écris à cause de l'ambiguïté des mots.)

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La cage de scène


Photo Patrick Berger, fin de Vénus & Adonis.

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the last show ever



hold for applause, hold for applause, slow...
les foules, houles, toutes ces vagues...
ces créatures de vagues - j'ai déjà été xuerueh précis dans ma vie
les grands chats-soleils (pour dire : "Matisse")
rapidement faire ses bagages, en deux temps trois mouvements
ces bagages du plein, du plein air
Une ombre grise arrose sans bruit des fleurs grises.
sur la croisière du Sans-Souci, gay croisière
ouvre la haute fenêtre - Tom Cruise
la mer était toujours violente, verte, égarée

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sexe, chaleur et gant d'toilette



transformer le soleil qui inonde les sables du Sahara en électricité
quelqu'un dit :
une surface de trois cents kilomètres carrés dans le Sahara, équipée de miroirs paraboliques suffirait pour couvrir les besoins en énergie de la planète entière
la planète entière
lancée à grande échelle
autour du monde
de l'univers
dans une ronde
autour de la tête aussi
comme une ronde
(la tête du père, ça fait un moment que j'y pensais)
la liberté-même
ou à Florence (la ville-musée-à-ciel-ouvert)
contre toute attente, les abeilles ont fait des villes un de leurs terrains de butinage préférés.
les abeilles sont en effet très à l'aise en ville
un joli miroir - je voulais dire "klaxon"
un joli klaxon
qu'est-ce qu'il dit ?
les campagnes détruites, mais les villes fleurissent !
et, toi, ton visage est une fabrique du soir
fleurs lourdes, c'est facile : fleurs lourdes
la ville murmure, même en pleine nuit, klaxonne, très active, très alerte (il est quand même une heure du matin -
c'est le matin !)
ou même manger - pour dépenser - les trains circulent
la nuit le jour
les grappes de voitures, le bruit des - actives, en grappes, très actives
brouillon de banlieue - mais, nous, on est au cœur !

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Avec modèle


Photo Denis Guéguin.

Pina Bausch, tribute



cet abandon dans le corps, cette confiance totale dans le mouvement
déforme les images de la perception
magique surtout
la mer... c'est liquide
les jumeaux se sont suicidés
ensemble
ensemble
la tête de la Statue de la Liberté rouverte au public
je suis un corps - c'est à dire que je suis moi - c'est drôle - les petits animaux aussi
le long de la voie
de la promenade
de l'esplanade
près du kiosque
à l'heure d'été
après ou avant manger
de toute façon on dîne pas
l'éternité silencieuse
le cheval gris
non, noir
dans la brume - enfin le brouillard, comme vous voulez
l'hiver-l'été, plutôt l'hiver
le cheval noir dans l'hiver dans la vallée encastrée
avec les mots français, les mots français rocheux
blanc rocheux - de craie, un peu (en quelque sorte) - tableau noir (déjà plus vraiment noir, mais vert - le mot est resté, l'expression, les années soixante-dix)
qu'est-ce qu'il dit, Shakespeare ?
cet abandon dans le corps, cette confiance totale dans le mouvement
déforme les images de la perception
magique surtout
la mer... c'est liquide
les jumeaux se sont suicidés
ensemble
ensemble
la tête de la Statue de la Liberté rouverte au public
je suis un corps - c'est à dire que je suis moi - c'est drôle - les petits animaux aussi
le long de la voie
de la promenade
de l'esplanade
près du kiosque
à l'heure d'été
après ou avant manger
de toute façon on dîne pas
l'éternité silencieuse
le cheval gris
non, noir
dans la brume - enfin le brouillard, comme vous voulez
l'hiver-l'été, plutôt l'hiver
le cheval noir dans l'hiver dans la vallée encastrée
avec les mots français, les mots français rocheux
blanc rocheux - de craie, un peu (en quelque sorte) - tableau noir (déjà plus vraiment noir, mais vert - le mot est resté, l'expression, les années soixante-dix)
qu'est-ce qu'il dit, Shakespeare ?
cet abandon dans le corps, cette confiance totale dans le mouvement

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Une bio pour Martina Hochmuth

Yves-Noël Genod (trente-six ans) est un comédien accueilli chaleureusement par la danse. Claude Régy, François Tanguy (Théâtre du Radeau), Julie Brochen, Valérie Dréville, formation : L'Ecole d'Antoine Vitez... Il bifurque et travaille pendant dix ans avec Loïc Touzé. Pour être dans l'coup et à la page, nombreux stages et cours, d'abord de contact-improvisation puis d'improvisation au sens plus large (mais pas moins précis) puis de diverses techniques contemporaines (Ménagerie de Verre), enfin, depuis six ans, de classique avec Wayne Byars. Depuis six ans également, depuis En attendant Genod jusqu'au dernier Vénus & Adonis, Yves-Noël Genod crée ses propres spectacles, à un rythme soutenu : trente spectacles (plus quelques performances). Est-ce la peine de citer les titres, les lieux ? Tout est référencé sur son blog (certes touffu) : http://ledispariteur.blogspot.com/ et une page Wikipedia vient même d'être créée - on ne sait par qui et avec quelques erreurs comme il se doit. Bien que ce soit, pour lui, des spectacles mettant en jeu beaucoup de la technique théâtrale, tous ont été présentés par le réseau de la danse contemporaine et des formes nouvelles, les festivals, jamais programmés en cours de saison sauf, récemment, c'est à souligner, par le Théâtre National de Chaillot pour vingt-et-une représentations. Titre : Yves-Noël Genod.

La fête


Photo Sébastien Dolidon.
une enquête sur le chaos



une famille
comme une grappe
le melon Rouge Gorge
mon petit espace
je suis plus vaste
plein de couleurs
de matières
bariolées, de merde
touffu
de merde-couleurs
et l'asphalte gris,
l'asphalte noir
on prend un café
au Soleil
en finir avec son double
un verre de soleil au
soleil
la religion rince
la religion claire
avec des seins en
présentoir
et les perles de la
couronne
le dos... on cache son
dos, on fait confiance
Paris je vois plus que
les arbres
la lourde porte,
fébrile
le roseau, les joncs

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Belle de jour

"Ça t’allait si bien, comme si tu étais couverte d’un million de baisers."

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Vénus & Adonis, photos Patrick Berger









































Yves-Noël Genod, Gérard Vidal (souffleur), Felix M. Ott, Kate Moran, Pierre Courcelle dans Vénus & Adonis, photos Patrick Berger.

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